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violations des lois de la guerre commis par les Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les crimes de guerre des Alliés ont été des violations des lois de la guerre commis par les forces militaires des Alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Un crime de guerre ne peut être commis que par un militaire en période de guerre et dans le cadre d'opérations de guerre. Le même crime commis par des civils, ou par des militaires en dehors d'une situation de guerre, est qualifié de crime terroriste, voire de crime de droit commun. La victime d'un crime de guerre peut être soit un civil, soit un militaire désarmé qui s'est rendu et bénéficie de ce fait du statut de prisonnier de guerre.
Le travail forcé des prisonniers de guerre peut aussi être un crime de guerre dans la mesure où il ne respecte pas la Convention de Genève.
Lors de la bataille de Sicile, des soldats canadiens ont exécuté des prisonniers de guerre allemands[1].
Durant la bataille de Caen, en conséquence de l’exécution de soldats de la 3e D.I canadienne à l'abbaye d'Ardenne en juin 1944, les soldats canadiens décidèrent de ne plus épargner les soldats allemands de la Waffen-SS faits prisonniers : soit par des exécutions sommaires, soit par des « passages à tabac » (cf. illustration).
En , des troupes canadiennes rasent plusieurs villes et villages allemands en représailles à des actes de résistance (réels ou présumés) de civils. La 4e division blindée du major-général Christopher Vokes détruit notamment la ville de Friesoythe[2].
Le massacre d'Abbeville survenu le est une exécution sommaire perpétrée par des soldats français. Vingt-et-un civils parmi les 79 arrêtés administrativement par le gouvernement belge et livrés dans la débâcle aux autorités françaises sont fusillés sans jugement. Mis sous pression par l'avancée allemande, le commandant de la compagnie qui a la charge des prisonniers, Marcel Dingeon, donne l'ordre à René Caron et Émile Molet de les « bousiller[3] » tous. Le lieutenant Jean Leclabart[4] du 28e Régiment, plus respectueux du règlement militaire, demande à voir l’ordre d’exécution. Comme cet ordre est inexistant, il fait arrêter le massacre. Vingt et un prisonniers, dont une femme, ont déjà été exécutés[5]. Quelques mois plus tard cependant, René Caron et Émile Molet sont capturés par les Allemands. Ils sont tous deux fusillés au Mont Valérien en (Marcel Dingeon s'était donné la mort en 1941)[6],[7].
Appelés en Italie les « marocchinate », des crimes sont commis en 1944 en Ciociaria, par l'armée d'Afrique du corps expéditionnaire français en Italie, à l'encontre des populations civiles italiennes. Selon l'historiographie, plusieurs milliers de personnes ont été victimes de violences (homicides, viols, pillages)[8].
Après le débarquement de Provence dans le sud de la France et l'effondrement allemand en août 1944, un grand nombre d'Allemands ne pouvant pas s'échapper de France se sont rendus aux Forces françaises de l'intérieur. Des prisonniers allemands de la Wehrmacht, de la Gestapo ou des SS sont exécutés par la Résistance française[9]. Des actions de représailles et de vengeance frappent également les personnes considérées comme collaborationnistes, les vichystes et les miliciens, 10 000 à 11 000 d'entre eux sont sommairement exécutés par les FFI et les soldats de l'Armée française de la Libération lors de l'épuration[10].
Il est difficile de considérer explicitement toutes les exécutions sommaires par des maquisards comme des crimes de guerre, étant donné la situation confuse de l'époque. Toutefois, la mise à mort d'un soldat ou d'un combattant qui a rendu les armes et qui s'est constitué prisonnier est un crime de guerre caractérisé.
Dans le département de la Vienne (86) plusieurs cas d'éxécution de prisonniers de guerre allemands ont été identifiés, dont deux cas précis en juillet 1945 où la justice française a ordonné une enquête officielle pour crime de sang contre 18 PG allemands dans une ferme. Il y a aussi l'affaire des 20 soldats hindous portant l'uniforme allemand qui ont été fusillé en public sur la Place d'Armes au centre- ville de Poitiers le 20 septembre 1944[11].
Il fut relevé dans les témoignages[41] de vétérans américains, canadiens et anglais relatant les combats dans le secteur de Chambois durant la fermeture de la poche de Falaise-Argentan que les soldats polonais, lorsqu'ils faisaient prisonniers des Waffen-SS, les exécutaient à coup de pelle ou de baïonnette car « ils ne méritaient pas de gaspiller des balles[42] ».
L'Union soviétique n'avait pas signé la convention de Genève (1929) relative au traitement des prisonniers de guerre. Après l'occupation par l'Union soviétique des divers territoires conformément aux protocoles secrets du pacte germano-soviétique, l'Armée rouge et le NKVD se livrèrent à de nombreux crimes de guerre dans ces régions[43]. Un de ces protocoles disposait que les deux parties avaient l'obligation de prendre des mesures coordonnées pour prévenir et empêcher toute action de résistance à l'occupation. Ainsi, concernant la Pologne :
« Aucune des deux parties ne tolèrera sur son territoire d'agitation polonaise quelconque qui menacerait le territoire de l'autre partie. Chacune écrasera sur son propre territoire tout embryon d'une telle agitation, et les deux s'informeront mutuellement de tous les moyens adéquats pouvant être utilisés à cette fin. »
Dans ce contexte, l'un des massacres les plus marquants commis par le NKVD (police politique soviétique) est le massacre de Katyń en 1940 où des milliers d'officiers polonais prisonniers furent tués d'une balle dans la nuque.
À la fin de la guerre, dans les villes passées ou repassées sous occupation soviétique, les militaires de l'Armée rouge ont commis des viols en masse de femmes, souvent d'une grande brutalité, notamment en Allemagne[44]. Environ dix pour cent des deux millions (estimation) de victimes sont mortes de leurs blessures, ont été assassinées ou se sont suicidées. D'autres ont pratiqué des avortements dans des conditions précaires et un certain nombre en est mort. Il y a eu aussi en 1946 dans tous ces territoires des naissances de « petits Russes » dont beaucoup furent abandonnés ; d'autres ont été élevés mais, n'ayant pas été désirés, ont rarement eu une éducation équilibrée et de qualité[45]. À titre d'exemple, la ville de Demmin sur la côte baltique allemande se livra le 30 avril 1945 sans combat à l'Armée rouge. Cela ne lui épargna pas les atrocités des soldats soviétiques qui se montrèrent d'une grande brutalité envers la population. À la suite des viols, meurtres et pillages commis à l'occasion du 1er mai, il y eut un grand nombre de suicides[46]. Au cours de deux jours, il y eut environ un millier de victimes civiles, sur une population de dix mille habitants[47].
L'Armée rouge se livra également au pillage, sans attendre que des réparations de guerre soient chiffrées (par exemple au traité de Paris de 1947). Elle a procédé à deux types de pillages, aussi bien en territoire ennemi (Allemagne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie…) qu'en territoire allié (Pologne, Yougoslavie, Roumanie et Bulgarie après leur retournement…)[48] :
Enfin, les réquisitions brutales et répétées dans ces territoires déjà exsangues ont provoqué la famine d'après-guerre[50] qui fut à l'origine de nombreux cas de cannibalisme ou plus exactement d'anthropophagie[51] et qui explique pourquoi le bloc de l'Est n'a pas connu le baby boom d'après-guerre, caractéristique de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Ultérieurement, dans les rares cas où les autorités communistes reconnurent l'existence de cette famine (généralement niée), elles l'attribuèrent à une sécheresse.
Cette attitude dure était couverte et officiellement encouragée par la hiérarchie, pour « venger » les crimes nazis en territoire soviétique (Ilya Ehrenbourg). Cette violence s'est aussi exercée à l'encontre des « collaborateurs » : terme qui, pour le NKVD, pouvait englober tout citoyen soviétique n'ayant pas activement résisté à l'occupant[52].
Si la mémoire des exactions de l'Armée rouge et du NKVD reste une plaie ouverte dans certains des pays concernés (Finlande, Pays baltes, Pologne, Roumanie, Hongrie…), l'opinion occidentale ne s'y est guère intéressée et seulement dans certains cercles universitaires ou bien d'orientation politique de droite[53].
Les prisonniers de guerre soviétiques ayant survécu à la captivité allemande étaient accusés par les autorités soviétiques de collaboration avec les nazis et ainsi assimilés aux citoyens soviétiques ayant combattu avec les Allemands contre Staline (Armée Vlassov et Armée russe anticommuniste)[54].
Les Alliés occidentaux livrèrent de gré ou de force à l'URSS près de 1 600 000 citoyens soviétiques, alors que Staline considérait publiquement et officiellement la capture ou la capitulation de ses soldats ainsi que le travail forcé de ses civils en Allemagne comme un acte de trahison de leur part et qu'à leur retour, la déportation au Goulag attendait plus de 80 % d'entre eux[55]. Ainsi, de nombreux anciens prisonniers de guerre ou travailleurs forcés furent traités en coupables à leur retour, souvent forcé, au pays, et allèrent former la génération d'après-guerre des captifs du Goulag. Ce sort ne concernait pas seulement les prisonniers soviétiques, mais aussi des prisonniers roumains, qui combattaient contre l'Allemagne nazie depuis août 1944 et y furent capturés[56].
À partir de 1942 et de la mise en œuvre de la « solution finale », malgré les alertes
de telles opérations ne furent pas jugées prioritaires par les Alliés[61].
Les Alliés ne crurent d'abord pas à de telles monstruosités et pensèrent que les propos étaient exagérés, déformés par le gouvernement polonais en exil[62] puis ils protestèrent par la Déclaration interalliée du 17 décembre 1942, publiée simultanément par les gouvernements américain, britannique et soviétique au nom des puissances alliées. Dans cette déclaration, ils décrivaient les événements en cours, notamment la Shoah en Allemagne nazie et dans l'Europe occupée. C'est un acte précurseur à la fondation de l'ONU. La déclaration fut lue aux Communes dans un discours solennel d'Anthony Eden, Secrétaire au Foreign Office, et publiée à la une du New York Times et de bien d'autres journaux.
Mais la Shoah put se poursuivre : ce choix de ne pas bombarder fut parfois rétrospectivement qualifié de « complicité de crime contre l'humanité »[63]. Voir page Débat sur le bombardement d'Auschwitz.
R.J. Rummel indique qu'il existe peu d'informations concernant le traitement général des prisonniers japonais capturés par les forces nationalistes chinoises au cours de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945).
Quelques exemples de crimes de guerre commis par les forces chinoises :
Selon Mark Johnston, « le meurtre de Japonais non armés était commun ». Le commandement australien a tenté de faire pression sur les soldats australiens pour qu'ils fassent effectivement des prisonniers japonais, mais les troupes se sont montrées réticentes[65]. Lorsque les prisonniers étaient capturés « il a souvent été difficile d'éviter de les tuer avant qu'ils aient pu être interrogés »[66]. Selon Johnston, ce comportement dissuada très vraisemblablement certains soldats japonais de se rendre aux Australiens[66].
Le major-général Paul Cullen a indiqué que le meurtre de prisonniers japonais dans la campagne de la piste Kokoda « n'était pas rare »[67]. Il a également déclaré qu'il pensait que les meurtres étaient compréhensibles, mais qu'ils lui avaient laissé un sentiment de culpabilité.
Il a été affirmé que des soldats américains ont violé des femmes d'Okinawa au cours de la bataille d'Okinawa en 1945[68].
L'historien Oshiro Masayasu (ancien directeur des Archives historiques de préfecture d'Okinawa) écrit, sur la base de plusieurs années de recherches : « Peu de temps après le débarquement des Marines américains, toutes les femmes d'un village, sur la péninsule de Motobu, sont tombées entre les mains des soldats américains. À l'époque, il n'y avait que des femmes, des enfants et des personnes âgées dans le village. En effet, tous les jeunes hommes avaient été mobilisés pour la guerre. Peu de temps après l'atterrissage, les Marines ont « nettoyé » le village tout entier, mais n'ont trouvé aucun signe de forces japonaises. Profitant de la situation, ils ont commencé « la chasse aux femmes » en plein jour et celles qui se cachaient dans des abris de village ou à proximité des raids aériens étaient regroupées une par une »[69].
Toutefois, les civils japonais insulaires qui se rendaient « étaient souvent surpris par le traitement humain qu'ils recevaient de l'ennemi américain » en comparaison des atrocités commises à leur encontre par les troupes japonaises métropolitaines[70],[71].
Il y eut aussi 1 336 viols signalés au cours des dix premiers jours de l'occupation de la préfecture de Kanagawa, après la reddition du Japon[68].
Un nombre assez important de membres des forces armées des États-Unis se sont livrés à des mutilations de morts de guerre japonais sur le théâtre du Pacifique. La mutilation de cadavres de soldats japonais inclut la prise de parties de corps comme « souvenirs de guerre » et « trophées de guerre ». Dents et crânes étaient les « trophées » les plus communément pris, bien que d'autres parties du corps ont également été collectées[72].
Les bombardements stratégiques sur le Japon, sur le front pacifique, qui firent entre 300 000 et 1 million de morts, notamment via l'usage d'armes incendiaires sur les centres-villes civils japonais, sont souvent cités comme crime de guerre des États-Unis. Ils se concluront par les bombardements atomiques de Nagasaki et Hiroshima (voir ci-dessous).
Les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, du fait qu'ils portaient volontairement sur le centre de villes ne comprenant aucun objectif ni défense militaire, et qu'ils ont tué presque exclusivement des civils, ont été considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, mais aucune information n'a été ouverte.
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