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quotidien américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
The New York Times (prononcé en anglais : /ðə nu ˈjɔɹk taɪmz/)[2], abrégé NYT, est un quotidien new-yorkais fondé en 1851, publié en anglais, espagnol, et chinois. Il est parfois surnommé The Grey Lady.
La une du New York Times du 29 juillet 1914, annonçant la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie contre la Serbie. | |
Pays | États-Unis |
---|---|
Langue | Anglais |
Périodicité | Quotidien |
Format | Grand format (broadsheet) |
Genre | Généraliste |
Diffusion | 1 160 000 ex. |
Fondateur | Henry Jarvis Raymond et George Jones |
Date de fondation | 1851 |
Ville d’édition | New York |
Directeur de publication | Arthur Ochs Sulzberger, Jr. |
Directeur de la rédaction | Joseph F. Kahn |
ISSN | 0362-4331 |
Site web | nytimes.com |
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Le New York Times est une filiale de la New York Times Company, société cotée en bourse. Il est un des trois journaux les plus lus des États-Unis avec le Wall Street Journal et USA Today[3]. Du fait de sa qualité et de ses révélations, il est souvent considéré comme un journal américain de référence et ses enquêtes sont récompensées par 130 prix Pulitzer[4],[5]. C'est aussi le quotidien américain qui compte le plus de lecteurs à l'étranger. Le journal emploie 1 700 journalistes en 2020[6] et le directeur de la rédaction est Joseph Kahn. Le journal est détenu depuis maintenant cinq générations par la famille Ochs-Sulzberger via le Trust familial Ochs-Sulzberger.
La devise du journal, affichée dans le coin supérieur gauche de la première page, « All the News That's Fit to Print » (« Toutes les nouvelles qui méritent d'être imprimées »), date du rachat du journal par Adolph Ochs en 1896. Elle fait référence à sa volonté de se différencier des quotidiens qui pratiquaient le journalisme jaune, comme le New York World et le New York Journal[7].
Le quotidien est fondé le par le banquier George Jones et le journaliste et homme politique Henry Jarvis Raymond. Il s'intitule alors New-York Daily Times. Le titre est rebaptisé New-York Times en 1857 et le tiret est abandonné en 1896[8].
Les éditions du dimanche du New York Times débutent en 1861 pour offrir une couverture plus complète des événements liés à la guerre de Sécession.
Après la guerre de Sécession, le New York Times dénonce les hommes politiques souhaitant redistribuer aux anciens esclaves une partie des propriétés des esclavagistes (tels le représentant Thaddeus Stevens et le sénateur Charles Sumner, accusés d’être de « mauvais Américains ») : « Tenter de justifier la confiscation de la terre sudiste par une prétendue nécessité de faire justice aux affranchis, c'est s'attaquer en fait aux racines de la propriété au Nord comme au Sud »[9].
Le journal gagne son premier prix Pulitzer en 1918 pour ses articles sur la Première Guerre mondiale[4].
En 1942, le journal commence à publier ses célèbres mots croisés[10] dans l'édition du dimanche. À partir de 1950, leur parution devient quotidienne, la difficulté des grilles s'accroissant à mesure que la semaine avance.
Le journal acquiert la station de radio de musique classique WQXR en 1944, à la demande de son propriétaire, John V. L. Hogan (en), qui refuse la proposition de rachat du New York Post. Elle devient l'une des plus grandes et prestigieuses radios de la région new-yorkaise.
En 1946, le New York Times introduit une section mode et lance une édition internationale qui s'arrête en 1967 lors de la reprise de l'International Herald Tribune en collaboration avec le Washington Post.
En 1963, le journal prend position en faveur du coup d’État contre le président de la République dominicaine Juan Bosch. Celui-ci, premier président élu démocratiquement depuis le renversement de la dictature de Rafael Trujillo, conduisait une politique de nature réformiste jugée dangereuse dans le contexte de paranoïa anticommuniste suivant la révolution cubaine[11].
La section op-ed, abréviation de « opposite the editorial page », paraît à partir de 1970. Contrairement à l'éditorial, elle est signée, par des journalistes du quotidien ou des écrivains indépendants, et reflète des opinions sans liens avec le comité de rédaction du journal.
La version en ligne du New York Times est lancée en 1996. Les lecteurs du monde entier peuvent ainsi accéder gratuitement aux articles les plus récents. Le , une édition en chinois est également proposée sur internet[12].
Le New York Times annonce en qu'il va supprimer une centaine de postes de journalistes[13], et ce malgré une hausse de ses résultats financiers.
En Amérique du Nord, les organes de presse écrite soutiennent traditionnellement un candidat aux élections. Lors des élections municipales de 2005 à New York, le New York Times apporte son soutien au républicain progressiste Michael Bloomberg contre le candidat démocrate Fernando Ferrer. Pour les élections présidentielles, son choix se porte généralement sur le candidat du Parti démocrate (1988, 1992, 1996, 2000, 2004 et 2008)[14].
Lors de l'élection présidentielle de 2016, le journal soutient Hillary Clinton[15]. Ce choix — qui est également celui de la très grande majorité de la presse[16],[17] — lui est vertement reproché par Donald Trump qui juge sa couverture de la campagne présidentielle « très médiocre et très imprécise » et aussi « malhonnête »[18]. Quelques jours après l'élection, Arthur Ochs Sulzberger, Jr., directeur de la publication, et Dean Baquet, directeur de la rédaction, promettent dans une lettre ouverte adressée à leurs lecteurs de réaffirmer la mission fondamentale du journalisme en rapportant « honnêtement ce qui se passe en Amérique et dans le monde, sans crainte ni faveur »[19].
Le journal publie la première enquête sur le producteur de cinéma Harvey Weinstein, qui déclenche le mouvement #metoo en 2017[20].
Après la victoire de Trump, le journal investit cinq millions de dollars pour créer un bureau spécial d’investigation basé à Washington, afin de couvrir exclusivement la Maison-Blanche. Ce qui est décrit comme le déploiement d'une « artillerie lourde » s’inscrit dans un contexte général de crise de la presse américaine où les plus grands titres de presse ont été fragilisés pour avoir été incapables d'anticiper la victoire du candidat républicain[21]. Au total le journal compte, à cette époque, 1 700 journalistes[22]. Le NYT révèle l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016[23] et le fait que Trump ne paye pas d’impôts sur le revenu[24]. Le président américain qualifie le journal de « défaillant » et de « honte pour les médias », mais le suivi accru de Donald Trump est une aubaine financière pour le quotidien qui gagne nombre d'abonnés en ligne[21],[20].
Depuis plusieurs années, le journal se diversifie et s'oriente clairement — avec succès — vers le numérique qui dévaste la presse écrite, attirant ainsi la publicité ayant abandonné le support papier[22]. Durant les années de Trump à la présidence, le New York Times affronte la concurrence féroce que lui livre le Washington Post, au style plus agressif[22].
En 2020, dans le contexte qui suit le meurtre de George Floyd, le quotidien décide de mettre une capitale au mot « Black » pour décrire les personnes et les cultures d’origine africaine. Concernant une éventuelle capitalisation du mot « blanc », le New York Times, décide de conserver le traitement en minuscule. « Bien qu’il y ait une question évidente de parallélisme, […] il y a moins le sentiment que "blanc" décrit une culture et une histoire partagées. De plus, les groupes haineux et les suprémacistes blancs ont longtemps privilégié le style majuscule, ce qui en soi est une raison pour l’éviter »[25],[26].
En , la journaliste Bari Weiss démissionne. Connue pour son engagement contre l'antisémitisme, ses positions conservatrices anti-Trump[20], sa « critique de l'extrême gauche » et sa dénonciation de la cancel culture[27], elle avait été engagée trois ans auparavant dans le cadre d'un effort du journal visant à élargir la gamme idéologique de son personnel d'opinion après l'investiture du président Trump, en tant que rédactrice en chef pour les sujets concernant la culture et la politique[28]. Dans sa lettre de démission, elle affirme que « l'autocensure est devenue la norme »[29],[30],[31], suscitant les réactions de plusieurs hommes politiques américains[32],[33],[34]. Elle assure en outre avoir été harcelée par des confrères en désaccord avec ses prises de position[27], lui reprochant notamment « d'écrire encore sur les Juifs »[28].
Lors de l'élection présidentielle de 2024, le comité de rédaction du journal soutient la candidate démocrate Kamala Harris[35].
Le premier siège du New York Times est situé au 113 Nassau Street, dans le Financial District de Manhattan. En 1854, il se déplace au 138 Nassau Street, et en 1858, il déménage à nouveau pour le 41 Park Row, devenant le premier journal new-yorkais à s'installer dans un immeuble spécialement construit pour lui.
En 1904, le journal déménage au 1475 Broadway, à l'angle de la 42e Rue, sur une place nommée Longacre Square. Adolph Ochs, propriétaire du journal depuis 1896, convainc le maire George Brinton McClellan Jr. d'y construire une station de métro. La place est alors renommée Times Square, en référence au titre du journal. L'immeuble est aujourd'hui connu sous le nom One Times Square. En 1907, le New York Times y institue une tradition : à 23 h 59 le soir du Nouvel An, une boule horaire lumineuse, Times Square Ball, descend depuis le toit de l'immeuble.
En 1913, le journal s'installe pour près d'un siècle dans des locaux plus vastes, au 229 West de la 43e rue, toujours sur Times Square. L'immeuble One Times Square est revendu en 1961.
Au printemps 2007, le journal déménage dans le New York Times Building, situé trois blocs plus au sud, au 620 8th Avenue, entre les 40e et 41e rues. Deux ans plus tard, confronté à un manque de liquidités, le journal cède en crédit-bail 21 des 25 étages qu'il possède et reçoit 225 millions de dollars[36] puis le rachète en 2019[22].
Pour l'année 2004, le New York Times annonce :
En , le New York Times compte un million d'abonnés au journal électronique uniquement, en plus de 1,1 million d'abonnés à l'offre mixte papier/électronique[37]. Le nombre d'abonnés à l'offre électronique atteint 2,2 millions en [38].
Les chiffres du 1er trimestre 2018 marquent une nette progression du numérique. Le nombre total d'abonnés (papier et/ou Web) atteint 3,7 millions, dont 2,8 millions en ligne. La part des lecteurs dans les ressources du journal grimpe alors à 63 %, contre seulement 50 % sept ans plus tôt[39]. Au 3e trimestre 2018, le nombre d'abonnés passe la barre des 4 millions dont trois millions pour l'offre en ligne (progression de 24,4 % en un an)[40]. Vers la fin de l'année suivante, les abonnés à la version numérique dépassent approchent la barre des cinq millions dont un peu plus de 10 % à l'étranger[22]. Le journal est bénéficiaire[22].
Le journal comporte trois sections principales, chacune contenant plusieurs sous-sections :
Les articles du journal sont traduits et repris par plusieurs journaux d'autres pays. Le quotidien français Le Figaro publie chaque semaine une sélection d'articles du New York Times, en version française.
Entre 1918 et 2018, le New York Times a reçu 125 prix Pulitzer[41] dont un nombre record de 7 pour l'année 2002[4].
Le journal, comme beaucoup d'autres, a été accusé au cours de son histoire de donner trop ou pas assez d'importance à certains événements.
Parmi les principales controverses, celles avant et pendant la Seconde Guerre mondiale d'avoir minoré les accusations contre le Troisième Reich d'expulser puis de tuer les juifs, en partie parce que l'éditeur du New York Times, juif lui-même, craignait que le journal apparaisse comme prenant parti pour la « cause juive ».
Une autre charge portée contre le journal fut sa couverture de l'Union soviétique par son correspondant Walter Duranty, accusé d'avoir aidé à masquer la famine en Ukraine organisée par Staline dans les années 1930.
Dans les années 1980, le journal fut aussi accusé par l'organisation Fairness and Accuracy in Reporting (en) et par les spécialistes des médias Noam Chomsky et Edward Herman de donner une couverture biaisée des événements en Amérique centrale et Amérique du Sud, particulièrement en insistant sur la violation des droits de l'homme commise au Nicaragua au détriment de celles perpétrées pendant les guerres civiles au Salvador et au Guatemala ou sous la dictature au Honduras.
Le journaliste Carl Bernstein écrit en 1977 dans Rolling Stone[42],[43],[44] :
Une enquête postérieure du Times lui-même a trouvé que :
Le journal est aussi accusé, par Noam Chomsky et Edward Herman, de médiatiser systématiquement les informations compromettantes pour les ennemis des États-Unis, et inversement de minorer les crimes de la politique étrangère des États-Unis et de leurs alliés[52].
Dans les années 1990, le journaliste américain Thomas Frank constate dans Le Monde diplomatique que les médias dominants américains présentent la France de façon dévalorisante et que le New York Times se fait « le procureur le plus constant dans sa mise en accusation de la France »[53].
Le New York Times, confronté à une baisse catastrophique de ses recettes publicitaires a inclus le , pour la première fois de sa une, une annonce commerciale. Il brise ainsi le tabou qui voulait que la première page soit réservée aux informations « pures ».
En juin 2004, le journal a publié un éditorial dans lequel la rédaction reconnaît avoir diffusé des informations sans les vérifier suffisamment, et même des nouvelles fausses, en se basant sur des informations fournies par l'administration du président George W. Bush dans le cadre de la préparation de la guerre d'Irak du printemps 2003. Cinq des six articles mis en cause étaient signés ou cosignés par Judith Miller.
Considérée comme une reporter sans scrupule selon les uns ou comme la championne de la liberté d'expression selon les autres, elle avait préféré être incarcérée durant l'été 2005 plutôt que de compromettre ses sources dans l’affaire Plame-Wilson. Détenue pendant 85 jours, elle a reçu le soutien de sa rédaction pendant sa détention, notamment celui d'Arthur Ochs Sulzberger, Jr., directeur de la publication.
Elle a été désavouée publiquement après sa libération, aussi bien par les responsables de la rédaction que par des confrères du journal, qui estimaient qu'elle n'avait pas été honnête à propos de ses sources. Ainsi, trois rédacteurs dépeignirent Judith Miller comme une « semeuse de zizanie », alors que dans un courriel au personnel, Bill Keller, le directeur de la rédaction, estimait qu'elle semblait « avoir trompé » le responsable du bureau de Washington, ce qu'elle a démenti.
Dans un article, la chroniqueuse Maureen Dowd n'hésite pas à qualifier Judith Miller de « femme de destruction massive » et dénonce son manque de discernement quand elle avait relayé les affirmations de la Maison-Blanche sur l'existence d'armes de destruction massive en Irak[54].
Le journal reproche principalement à Judith Miller son manque de rigueur dans sa couverture de l'avant-guerre en Irak au début des années 2000.
En 2003, un des jeunes journalistes du New York Times, Jayson Blair, avait inventé et plagié plusieurs articles. Il avait été licencié entraînant avec lui ses deux rédacteurs en chef.
En , le New York Times refuse de publier une tribune de John McCain, candidat républicain à la présidence, une décision qui a particulièrement irrité son équipe de campagne[55].
Le , le New York Times recrute la journaliste Sarah Jeong au sein de son comité de rédaction. Une polémique éclate immédiatement sur internet après la découverte de nombreux tweets parfois considérés comme racistes à l'encontre des Blancs postés par Jeong. Le journal publie toutefois rapidement un communiqué pour affirmer son soutien à la journaliste. De son côté Jeong affirme qu'elle ne faisait que troller ses adversaires et déclare avoir été victime de cyberharcèlement[56],[57],[58].
En , le New York Times publie dans sa rubrique littéraire une interview de l'écrivaine Alice Walker dans laquelle elle déclare avoir parmi ses livres de chevet un livre complotiste antisémite de David Icke. Il est reproché[Qui ?] au journal de ne pas avoir apporté cette précision aux lecteurs, publiant l'interview sans commentaire[59],[60].
En , le New York Times publie une caricature représentant un Donald Trump aveugle coiffé d'une kippa. Celui-ci tient en laisse un chien-guide figurant Benyamin Netanyahou, qui porte au cou l'étoile de David. La caricature fait l'objet d'une controverse qui amène la rédaction à présenter ses excuses sur Twitter, le surlendemain de la publication, évoquant une « image offensante » et une « erreur de jugement »[61]. En , le journal annonce qu'il ne publiera plus de caricatures politiques quotidiennes dans son édition internationale et a mis fin à ses relations avec deux caricaturistes sous contrat[62],[63].
En , la rédaction du New York Times reconnaît avoir envoyé à l'administration Trump un article portant sur les relations russo-américaines, afin de le faire approuver avant publication. D'après l’ancien journaliste du New York Times James Risen, cette pratique serait récurrente, en particulier depuis l'administration George W. Bush. Il existe selon lui un « accord informel » entre le gouvernement et la presse, par lequel des représentants du gouvernement ou de la CIA « ont régulièrement entrepris des négociations discrètes avec la presse pour empêcher la publication d’articles sensibles concernant la sécurité nationale »[64].
En , Shehroze Chaudhry, alias Abou Huzayfa, qui a été une des sources principales de la série d'articles de Rukmini Callimachi publiés le New York Times sur le fonctionnement de Daech[65], est arrêté par la police fédérale canadienne et mis en examen pour « incitation à craindre[style à revoir] des activités terroristes » : il se faisait faussement passer pour infiltré dans l'organisation. Ses affabulations, publiées par le journal, qui n'avait cependant pas réussi à confirmer son engagement effectif dans Daech, ont pesé dans la décision du gouvernement canadien de refuser le rapatriement de ses ressortissants liés à Daech au Moyen-Orient[66]. Le journal se livre alors à une auto critique très sévère[67]. Le journal a été vivement critiqué par d'autres médias américains[68]. Le Los Angeles Times a laissé entendre que le New York Times était coupable d'alarmer la population sur la radicalisation des musulmans : « Caliphate permettait aux auditeurs d'entendre ce qu'ils voulaient entendre sur les musulmans. Et la peur fait vendre »[69].
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