Chlef
ville en Algérie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Chlef (prononcé [ʃlɛf]) Écouter (en arabe : الشلف, en berbère : ⵛⵛⵍⴼ), anciennement Castellum Tingitanum à l'époque romaine, puis El Asnam (qui signifie « les idoles » en arabe) et rebaptisée Orléansville à l'époque française, est une commune algérienne située dans le Nord de l'Algérie, dans la wilaya du même nom dont elle est le chef-lieu, Chlef est à mi-chemin entre Alger, la capitale, et Oran, deuxième ville d'Algérie.
Chlef | ||||
De haut en bas, de gauche à droite : la cité administrative, siège de la wilaya de Chlef à gauche ; Esplanade de la solidarité au centre-ville de Chlef ; Centre culturel islamique et mosquée (Chahid Abd El Kader Dahnane) au centre-ville ; Hôtel Mirador, route de la gare ; BD Abd El Hamid Iibn Badis ; La gare ferroviaire à Chlef (Hôtel Les orangers en arrière-plan); Rue de la wilaya (à droite le siège de la wilaya, à gauche la mosquée "Saoudi" au fond de l'image Hôtel Mirador) |
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Noms | ||||
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Nom arabe | الشلف | |||
Nom amazigh | ⵛⵛⵍⴼ | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Wilaya | Chlef | |||
Daïra | Chlef | |||
Président de l'APC Mandat |
Adnan Labdi[1] (2022-2027) |
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Code postal | 02000 | |||
Code ONS | 0201 | |||
Indicatif | 027 | |||
Démographie | ||||
Population | 289 500 hab. (2018[2]) | |||
Densité | 2 227 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 36° 10′ 26″ nord, 1° 20′ 12″ est | |||
Superficie | 130 km2 | |||
Divers | ||||
Budget | 359 712 393.44 DA[3](2005) | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Chlef. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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La ville comptait 289 500 habitants et environ 500 000 avec sa banlieue en 2018, soit environ 30 % de la population de la wilaya de Chlef[4], ce qui en fait la commune la plus peuplée de la wilaya et la deuxième du nord-ouest, après Oran. En 2018, Chlef est la huitième grande ville du pays de par sa population, en incluant les villes satellites de Ténès, Chettia, Oum Drou, Ouled Fares, Oued Sly (après : Alger, Oran, Constantine, Annaba, Batna, Blida et Sétif)[5]. Ses habitants sont appelés les Chélifiens.
Se situant dans une zone sismique, la ville a connu deux tremblements de terre dévastateurs. Le premier, le (bilan : 1 340 morts et 5 000 blessés)[6], et le second, le qui a ruiné la ville en détruisant 80 % de sa structure (plus de 3 000 morts et près de 8 000 blessés)[6]. Après ce nouvel événement tragique, la ville a changé de nom de El Asnam à Chlef en 1982, qui provient du nom du cours d'eau qui la traverse, en l'occurrence le Chelif.
Surnommée la ville des oranges[7], Chlef célèbre chaque année la « fête des oranges »[8], la ville était considérée comme l'une des villes agrumicoles les plus importantes du pays, désormais à cause de l'urbanisation massive les terres agricoles commencent à disparaître. Sur le plan économique, la ville est un grand carrefour de transit et d’échange du commerce en pleine croissance[8].
La ville abrite aussi l'une des plus prestigieuses écoles d'Algérie, El Médersa El Khaldounia fondée en 1935[9], l'école enseigne la jurisprudence religieuse, la grammaire, les mathématiques, l'astronomie, l'histoire, la géographie et la culture arabo-islamique[8].
Chlef est située au cœur de la vallée du Chelif, au milieu d'une vaste plaine comprise entre les reliefs de Medjadja intégrée à la chaîne du Dahra au nord et les monts de l'Ouarsenis au sud, au lieu de confluence de l'Oued Chélif et de l'oued Tsighaout.
Située au centre de la wilaya de Chlef, la commune de Chlef est limitée par les communes de Ouled Fares et Labiod Medjadja au nord, la commune de Chettia à l'ouest, la commune de Oued Sly au sud-ouest, la commune de Sendjas au sud, la commune de Harchoun au sud-est et la commune d'Oum Drou à l'est.
Destination | Voie routière | Distance (km) | Temps de parcours automobile (sans pause) |
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Alger | Autoroute Est-Ouest | 205 | 2 h |
Oran | Autoroute Est-Ouest | 215 | 2 h 15 |
Mostaganem | A1 et N90A | 145 | 2 h 10 |
Tiaret | N90 | 128 | 2 h 40 aujourd'hui, 1 h 30 par 2×2 voies (En cours)[10] |
Relizane | Autoroute Est-Ouest | 98 | 1 h 15 |
Tlemcen | Autoroute Est-Ouest | 315 | 3 h 10 |
Sétif | Autoroute Est-Ouest | 459 | 5 h |
Constantine | Autoroute Est-Ouest | 582 | 6 h 10 |
Annaba | Autoroute Est-Ouest | 742 | 8 h |
Tunis | A1 (ALG) et A3 (TUN) | 1015 | 12 h 20 |
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La ville se situe dans la plaine du Chelif appartenant au Tell occidental algérien et correspond à une vaste cuvette intra-montagneuse, ce bassin se caractérise par trois sillons séparés par des chaines montagneuses : les reliefs de Medjadja et la chaîne du Dahra au nord et les monts de l'Ouarsenis au sud[11].
Implantée dans une vallée alluvionnaire augmentant ainsi le risque sismique, la ville de Chlef a été frappée à deux reprises par des séismes dévastateurs en 1954 et en 1980[12].
Au sein de la ville de Chlef coulent plusieurs cours d'eau, le Chelif est le plus important d'entre eux et le plus important en Algérie avec ses 700 km de
long. Il prend sa source près de Djebel Amour et se jette dans la mer Méditerranée à quelques kilomètres de Mostaganem[13].
Autrefois la navigation était possible dans ce fleuve, un navire à vapeur y a même coulé en 1885[14].
À Chlef, se trouve le siège de l'agence du bassin hydrographique Cheliff-Zahrez, qui a pour mission de réaliser toutes actions visant à assurer une gestion intégrée et concertée des ressources en eau à l'échelle de l'unité hydrographique naturelle qui englobe les wilayas de Wilaya de Chlef, Relizane, Aïn Defla, Tissemsilt et Djelfa. L'agence a été créée par décret exécutif no 96-282 du [15].
Le climat à Chlef est un climat tempéré chaud d'une variabilité annuelle et interannuelle on parle généralement de climat semi-aride, se caractérise par un été très chaud et d'un hiver pluvieux et froid. La température moyenne à Chlef est de 19,1 °C[17] et la Précipitation totale annuelle se mesure à 394 mm[18].
Les températures les plus basses sont donc enregistrées en décembre, janvier et février, avec des températures qui ne dépassent pas les 12 °C. En revanche l'été, le mercure enregistre des températures élevées pouvant atteindre les 44 °C[19] durant les mois de juillet et d'août.
La région a connu durant la dernière décennie des cycles de sécheresse, la plus marquée est celle qui s'étale de 1988 à 1994, où les précipitations moyennes annuelles en pluviométrie sont restées inférieures à 260 mm[21]. Généralement, la pluie tombe sous forme d'averses de courte durée donc de forte intensité causant ainsi des inondations en quelques endroits de la plaine. Le mois de janvier est le mois le plus pluvieux et le mois d’août est le plus faible.
La vitesse du vent jouant un rôle sur la dégradation mécanique du sol et sur l'amplitude de la température, les variations sont considérables dans la zone ou le couvert végétal est absent. On peut conclure que Chlef est une région à l'atmosphère peu agitée, tout au moins pas plus agitée que celle du reste de l'Algérie. Il existe évidemment des jours de vent assez violent, au printemps surtout, mais ils restent exceptionnels. Il constitue ainsi un agent d'érosion efficace dans les régions à couverture végétale faible nulle, surtout durant la période sèche où beaucoup de sols acquièrent une structure micro-polyédrique (pseudo sables) à la surface voire poudreuse dans d’autres cas.
L’humidité relative de l’air est généralement plus élevée le matin pour tous les mois, elle est de l’ordre de 65 à 75 % en hiver et près de 35 % en été. Elle peut compenser en un certain degré l’absence ou la rareté des précipitations en favorisant le développement des plantes. Le mois le plus humide est le mois de décembre, par contre, le mois le plus sec est le mois de juillet[22].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 6,5 | 7,3 | 10,2 | 13,5 | 16,4 | 25,2 | 24,7 | 25,2 | 21,6 | 16 | 10,7 | 7,3 | 15,38 |
Température moyenne (°C) | 11 | 12 | 13 | 16 | 20 | 25 | 29 | 29 | 26 | 20 | 15 | 11 | 18,91 |
Température maximale moyenne (°C) | 13,1 | 14,3 | 17 | 18,6 | 24,1 | 29,1 | 33,4 | 33,2 | 29,1 | 23,5 | 17,5 | 13,5 | 22,2 |
Précipitations (mm) | 54 | 44 | 38 | 37 | 35 | 9 | 1 | 2 | 18 | 41 | 58 | 57 | 394 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
13,1 6,5 54 | 14,3 7,3 44 | 17 10,2 38 | 18,6 13,5 37 | 24,1 16,4 35 | 29,1 25,2 9 | 33,4 24,7 1 | 33,2 25,2 2 | 29,1 21,6 18 | 23,5 16 41 | 17,5 10,7 58 | 13,5 7,3 57 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Le tissu urbain de la ville de Chlef qui est formé d'une juxtaposition d'unités distinctes, composés initialement par des anciens quartiers coloniaux, ensuite des sites préfabriqués très éclatés ont été réalisés pour le relogement des sinistrés du tremblement de terre de 1980.
L’urbanisme dans la ville de Chlef s’étend désormais vers les zones agricoles et l’extension de la ville se fait vers les localités limitrophes d’Oum Drou et d’Oued Sly. On compte en 2017 plus de 25 000 logements à Chlef[24].
Il existe trois types de constructions.
Ce bâti ancien est ce bâti rescapé des secousses successives qui ont touché la région. Il est très réduit et le plus souvent ce sont des constructions en maçonnerie à un seul niveau. Le même type de construction se rencontre parfois au centre des agglomérations avec un et deux niveaux à la suite des travaux de consolidations des constructions de l'après séisme de 1954.
L'important programme d'urgence de relogement en préfabriqué dans la zone sinistrée constitue plus de vingt ans après le plus grand parc immobilier (13 000 chalets uniquement pour la ville d’El-Asnam, désormais Chlef).
On désigne sous ce terme les constructions édifiées après le et celles ayant fait l'objet de réparation à la suite des dommages du . Ce nouveau bâti obéit à une réglementation antisismique très sévère sur la base des enseignements du séisme de 1980.
Le nom de la ville provient du nom de Chelif, connu dans l'Antiquité sous le nom Chinalaph, et dérivant probablement du berbère asif ou acif, signifiant « oued », « rivière » ou « fleuve »[25].
L'historien Mohamed Tiab, dans un article paru dans l’hebdomadaire "Le Cheliff" avait écrit «Les phéniciens qui avaient installé des comptoirs le long de la côte algérienne et qui s’introduisaient de temps à autre dans l’intérieur du pays, ont baptisé l'actuel Oued Chelif « Chinalaph », qui signifie en phénicien, le déversement des torrents en grandes quantités à partir des cascades et des pentes abruptes, creusées dans les monts d’Amor. Le « Chéliff » ou « Chlef », n’est autre que la déformation du terme Chinalaph. »[26]
On appelle la ville الشلف ⵛⵍⴻⴼ (Ech-lef) en arabe et Cclef en berbère.
Durant cette période les Romains eurent tendance à exercer leur autorité au niveau la région nord-africaine à travers des rois berbères élevés à Rome. L'Afrique du Nord fut divisée
en deux territoires à partir de l'an 40, la Maurétanie césarienne qui réunissait les régions centrales et orientales de l'Afrique du Nord, et la Maurétanie tingitane d’où vient le nom romain de la ville de Chlef Castellum Tingitii qui s'étendait du Maroc à l'est jusqu'au sud des régions de Chlef[27].
La ville est fondée au premier siècle de l'ère chrétienne, Castellum Tingitanum était un oppidum bénéficiant de défenses naturelles, constituant une forteresse construite sous forme d'un rectangle percé de portes, flanquée de tours[28].
La région fut christianisée au temps de la décadence romaine. L'une des plus importantes Basiliques chrétiennes d'Afrique, la Basilique Saint Réparatus, édifiée à Castellum Tingitianum en 324[29],[30]. Puis vint l’invasion vandale et ensuite l’époque byzantine[27].Les structures de la ville furent ensuite réduites à néant à cause d'un très fort séisme[31] qui frappa la région au Ve siècle[32].
En 674, le général arabe Abou al-Mouhajir Dinar à la tête d'une expédition des musulmans contre Byzance conquit la région du Maghreb centrale (Algérie) et vainquit les Cyziques[33],[34], la région fut donc islamisée par les généraux musulmans et la première mosquée en Algérie fut érigée sur la basilique Saint-Optat de Milev (wilaya de Mila)[35].
Puis avec l’installation des royaumes arabo-berbères, la région du Chéliff fut saccagée par des affrontements de troupes militaires des Zirides d’Achir ou plus tard par les Abdalwadides de Tlemcen qui y traversaient[36].
La ville de Chlef fut le théâtre d'une bataille dite bataille des nobles (Ghazwat El-Achraf) en 740[33] sous le commandement du chef zénète Maysara al-Matghari contre le pouvoir des Omeyyades. Il en résulte une grande victoire des berbères sur les Arabes[33].
Selon Ibn Khaldoun, Chlef a été le royaume de la grande dynastie berbère des Maghraouas[37].
Établie vers le XVe siècle dans la vallée du Chellif sous la conduite de Hamou El Kosseiri (H'ammü'l-Quççayri) après avoir délogé les tribus berbères autochtones. Cette tribu étant une des tribus Djouads (noblesse militaire). Si eux-mêmes se disent descendants des Beni Makhzoum (Soit de Khaled Ibn El Walid). Certains historiens considèrent qu'elle appartient à la confédération des Suwayd Ibn Zoghba des beni Hillal et donc des cousins des méhals, autre noblesse militaire.
Les Méhals ont établit, vers le XVe siècle un royaume qui s'étendait de Méiliana à l’Est jusqu'à Tlemcen à l'Ouest. Le dernier Roi Mehal fut Hammou El Abd que Barberousse a chassé de Ténès, le siège de son royaume, à l'arrivée des janissaires.
Il a été enterré à Mostaganem, au lieu dit El Matmour. Dans cette ville un BORDJ (une tour) portant leur nom ( Bordj El Mehal) existe toujours. Pour revenir au Ouled Kosseir, les documents de l'armée française et autres historiens parle de l'une « des plus puissantes et riches tribus » de la vallée du Chellif possédant, vers 1830, plus de 499.000 hectares des plus fertiles. Forte de plus de 19.000 guerriers et plusieurs centaines de chevreaux arabes de race. Les Ouled Kosseir participèrent à la moubayâa de l'Émir Abdelkader et leurs territoire faisait partie du territoire de l'Émir qui lui a été accordé en vertu du traité de la Tafna.
Après la défaite de l'Émir et de ses alliés leurs terres furent, en grande partie, confisqués et distribués entre colons et autres autochtones, notamment de Medjadja, des marabouts ayant soutenu l'armée française dès son arrivée.
Durant cette période qui s’étend de 1515 à 1830, une moitié de la région du Chéliff dépendait du Beylik du Titteri (Médéa) et l’autre du beylik de l'Ouest (Mazouna, Mascara puis Oran). Le XVe siècle verra l'arrivée des Ouled Kosseir, une tribu Djouads (noblesse militaire), dite d'origine Koraichite, devient l'une des tribus parmi les plus puissantes et les plus riches de la vallée du Chelif au point qu'elle déclara une « résistance armée », en 1774, au bey d'Oran pour une histoire d'impôts[38].
De véritables combats se sont déroulés dans la plaine du Chéliff entre les Zianides de Tlemcen et les armées turques qui se rendaient à l’ouest. Grâce au concours des habitants du Chéliff, enrôlés dans les rangs du bey Mohamed el-Kebir, expulsèrent en 1708 les Espagnols d’Oran. Le sultan du Maroc, fut même refoulé, après avoir essayé de s’emparer de l’Oranie. Plusieurs Européens, furent expulsés au XIXe siècle en voulant s’approcher de la côte chélifienne.
Capitale de la plaine du Cheliff, Orléansville puis El Asnam (les idoles), chef-lieu de wilaya depuis 1956. Arrondissement depuis . L’antique Castellum Tingitanum (le château de Tingitius). Ville fortifiée des Romains. Baptisée officiellement Ech Cheliff en vertu du décret no 81-106 du . Depuis l’arrivée des Arabes (l’historien El Bakri nous indique que c’est une ville verdoyante), puis Orléansville à partir du (en mémoire du duc d’Orléans, fils du roi de France Louis Philippe), rebaptisée El Asnam en vertu de l’ordonnance no 63-421 du , puis Chlef le à la suite du séisme survenue dans la région le [39]. Promue au rang de commune de plein exercice par décret impérial du (elle fut le siège d’un commissariat civil à partir de et de commune mixte du Cheliff dès 1888)[36].
La région du Chéliff fut occupée par l'armée française en 1840[40], à partir du la ville changea de nom d'El Asnam à Orléansville[41] et fut décrétée comme ville par Ordonnance royale le [41]. Après une guerre féroce livrée aux troupes françaises à partir de 1956 lors de guerre de libération nationale, la région fut délivrée définitivement en .
Lorsque la commune d'Orléansville fut constituée aux termes du décret du [41] et commença de vivre de sa vie propre en [42], date de l’installation du premier conseil municipal de la ville, il y avait quatorze ans qu'Orléansville avait été fondée sur les ruines de l’ancienne cité romaine de Castellum Tingitanum (1843)[41] et il y avait cinq ans que l’administration civile y avait été installée par la création du commissariat civil d'Orléansville (décret du )[41].
La voirie de la ville et le village de la Ferme (l’actuelle Hay El Houria) étaient en très mauvais état. Le service des eaux potables était nul pour le chef-lieu et ce dernier était alimenté par trois bornes fontaines ou au moyen de baquets ramenés de l'Oued du Chelif Et pas un seul puits à la Ferme. Les colons avaient construit eux-mêmes des puits dans leurs propres habitations.
Le village de la Ferme n’était relié à Orléansville que par un pont de fortune construit en bois[43] dit « pont à l’américaine » jeté sur le Chelif. Ce pont devenu vétuste et très affecté par les formidables crues de l'Oued du Chelif, sera démoli en cédant la place à un autre ouvrage construit partie en pierres et partie en métal.
Orléansville ne possédait ni école des garçons, ni mairie, ni presbytère, ni halle, ni marché couvert, ni lavoir, ni prison civile, ni égouts. Il n'y avait qu’une église de dimensions réduites, une école des filles, un asile dans d’assez bonnes conditions et un service d’éclairage très mal constitué et abandonné depuis longtemps par l’entrepreneur. Notons que le rail n’a pas encore traversé l’immense plaine du Chéliff. Le transport se faisait à l’époque en diligence. La ville d'Orléansville englobait au , une population totale estimée à 1 286 habitants dont 1 090 agglomérés au chef-lieu, soit 84,75 % (la population européenne citadine représentait près de 64 % et la population arabe atteignit à peine le chiffre de 20 %). La population éparse de la banlieue ne dépassait pas les 15 % dont près de 12 % était européenne (tableau de recensement du )[44]. Quatre ans après (1857), la population Orléansvilloise s’élevait à 2 021 habitants dont 1 644 foyers européens (82 % de la population totale), soit une hausse de 6 % par rapport à celui du recensement de 1853[44].
À partir du , le bureau de police institué en ville depuis quelques années est érigé en commissariat de police[44]. Une année après (), une justice de paix, qui dépend du tribunal d'Alger, est mise en place à Orléansville[44].
Revenons à Orléansville, une régie communale d'éclairage public de la ville est créée à partir du pour assurer le bon déroulement du service depuis longtemps fonctionnant mal[44].
Le colonel Eugène Cavaignac est investi par le général Bugeaud dès le mois d’[45], du commandement de la subdivision d’El-Asnam (le nom d'Orléansville n’est pas encore attribué à la future ville naissante).
Bugeaud qui après avoir laissé à El-Esnam quatre bataillons sous les ordres du colonel Eugène Cavaignac, s’est dirigé sur Ténès pour fonder une nouvelle ville sur l’ancienne cité romaine de Cartenae[46]. Le , par décision du ministre de la guerre le maréchal Soult, le camp à demeure d’El Esnam, est baptisé « Orléansville », en mémoire du duc d’Orléans Ferdinand-Philippe d'Orléans, fils du roi de France tué accidentellement dans la banlieue parisienne à Neuilly-sur-Seine au mois de [47].
En , le jeune Mohamed Benabdellah (1821-1890), surnommé – Bou Maza (l’homme à la chèvre comme le surnommaient les Français), leva l’étendard de la révolte dans le Dahra en déclarant la guerre à l’occupant français[48].
Une autre personnalité surgit sur la scène des opérations dès le mois de [49]. Leroy de Saint-Arnaud, colonel du 33e régiment de ligne, futur ministre de la Guerre, commandait la nouvelle subdivision d'Orléansville en remplacement de Cavaignac muté à Tlemcen[48].
Le , Boumaza fait établir un siège en règle autour de la ville d'Orléansville[50]. Saint-Arnaud, très ennuyé par la résistance grandissante de Boumaza dans différents points de la subdivision s'en va bivouaquer chez les Beni Merzoug dans les monts du Dahra pour mieux contrôler tous les mouvements des éléments de la résistance. Il reconnaît lui-même dans une lettre transmise le de son bivouac à son frère à Paris et dont il avait griffonné à la hâte quelques phrases qui démontraient son grand embarras : « Je suis depuis le 1er à courir jour et nuit, c’est le mot, car en six jours, j’ai fait trois marches de nuit. Aussi suis-je très fatigué et mes troupes aussi, mais nous avons fait beaucoup de mal à l’ennemi. Je poursuis à mort les chérifs, qui poussent comme des champignons. »[51].
L’émir Abdelkader et Boumaza inquiétaient sérieusement Bugeaud, Saint-Arnaud et les autres colonels. « Je suis devenu l’homme des bivouacs, et l’aspect d’une maison m’effarouche comme un sauvage qui n’a jamais rien vu » reconnaît le colonel Saint-Arnaud le [51].
Après des opérations de grandes envergures, Cheikh Boumaza finit par se rendre le [réf. souhaitée]. « BOUMAZA est entre mes mains ! Il est ici depuis deux heures. C’est un beau et fier jeune homme ! Nous nous sommes regardés dans le blanc des yeux », écrit Leroy de Saint-Arnaud dans une courte lettre du , adressée à son frère. Plus tard, il prend la peine de s’étendre plus pour décrire le personnage : « BOUMAZA n’est pas un homme ordinaire. Il y a en lui une audace indomptable jointe à beaucoup d’intelligence, dans un cadre d’exaltation et de fanatisme »[48]
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, des dizaines de milliers d’Espagnols ont fui le régime franquiste. Les côtes marocaines plus proches du territoire espagnol se trouvaient sous domination espagnole des troupes du général Franco ce qui a poussé les réfugiés espagnols à se diriger vers les côtes algériennes les plus voisines, quelques milliers d’entre eux ont débarqué en Algérie entre mars et [52].
Le , 634 personnes (297 hommes, 184 femmes et 153 enfants) séjournaient dans les camps de Carnot et d’Orléansville, dont 297 réfugiés espagnols ayant débarqué à Ténès le [53].
Au début du mois de , 4 camps sont créés dans l’arrondissement d’Orléansville[54],[55], où étaient regroupées principalement des personnes arrivées en famille tandis que la caserne Berthezène accueille les hommes[55].
Des efforts furent entrepris par le sous-préfet d'Orléansville afin d'améliorer les conditions de vie des réfugiés et permettre leur intégration progressive sur le marché local du travail[54].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française, dont Orléansville, reste sous les ordres de la métropole.
En considération de la Seconde Guerre mondiale qui fait rage, et du manque flagrant du ravitaillement, la municipalité interdit le aux boulangers de vendre plus de cinq kilogrammes de pain au même client, sauf autorisation spéciale. Et à compter du mercredi , la vente des espadrilles est interdite chez les détaillants et artisans de la commune d’Orléansville, pour pouvoir utiliser tout le stock nécessaire aux besoins de l’armée.
Durant l'opération Torch en , des unités terrestres de soutien ont été installées à Orléansville, dans le cadre du plan d'attaque pour récupérer la ville d'Alger du contrôle des généraux du régime de Vichy[56]. Selon le quotidien français Le Matin, paraissant le de la même année, des troupes américaines ont tiré sur des Arabes faisant de nombreux tués ou blessés à Orléansville et à Sidi Bel Abbès[57]. À la suite de ces comportements récidivistes, le quartier général des forces alliées reçoit une plainte française sur des soldats américains ivres qui bivouaquaient à Orléansville et ses environs[58].
En , plusieurs convois alliés arrivent depuis les villes d'Oran et de Casablanca, en passant par la ville d'Orléansville, pour atteindre l'est algérien. Jusqu'à la fin de ce mois de mars, on compte en moyenne à Orléansville le transit de 600 camions par jour[59]. Afin de pouvoir loger les nouveaux arrivants, les familles françaises ont été obligées de céder leurs chambres supplémentaires aux soldats américains[60].
À Orléansville se situait également un aérodrome militaire (Orleansville Airfield)[61] construit par les ingénieurs de l'armée américaine, utilisant de la terre compactée pour sa piste. L'aérodrome était utilisé par la Twelfth Air Force 52d Fighter Group de l'US Air Force pendant la campagne d'Afrique du Nord contre les Deutsches Afrikakorps. Il fut opérationnel entre le 2 et le [62],[63].
Le , Messali Hadj, homme politique algérien, fondateur du Parti du peuple algérien (PPA), du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et du Mouvement national algérien (MNA), se rend à Orléansville pour y prononcer un discours devant une foule nombreuse.
Dès le matin, la police française, renforcée par un contingent de gardes mobiles et de CRS, fouille tous les passants, leur arrache brutalement leurs bâtons et leur réclame leurs pièces d'identité. Plusieurs d'entre eux sont arrêtés, conduits au commissariat de police et emprisonnés[64].
À 13 h 30, Messali arrive aux portes de la ville, il s'est arrêté pour saluer les gens venus à sa rencontre, ils étaient sept cents à huit cents d'après le journal L'Écho d'Alger paru le lendemain des faits. Il leur demande de rentrer chez eux dans le calme. Les assistants se scindent en deux groupes: le premier se dirige vers la ville et le second vers le village de Pontéba (Oum Drou). Les gens qui veulent entrer en ville pour reprendre leur travail se heurtent au barrage de police[64].
À ce moment-là, les forces de l'ordre ouvrent le feu sur les manifestants présents[65]. Au bruit de cette fusillade, les gens qui se rendaient à Pontéba s'indignent et réagissent en jetant des pierres sur les automobilistes venant d'Alger et se dirigeant à Orléansville. Il y aura deux morts ce jour-là : Ali Naghab dit Dja Khia et Mohammed Berberi[64]. Dans la soirée, Messali est arrêté dans les faubourgs d'Orléansville à la ferme « Hay El Houria » chez Lelou Bouabdellah par le commissaire Renée Tozza d'où il est transféré à l'aérodrome de Mouafkia, il sera ensuite acheminé par avion militaire depuis l'aérodrome de Boufarik vers la ville de Niort en France[66] où il est accusé d’atteinte à la sécurité extérieure de l’état et placé en résidence surveillée[67].
Dans la nuit du , exactement à 1 h 11 du matin, la terre a tremblé pendant 12 secondes[68] à Orléansville, pour des raisons inconnues[69], détruisant ainsi les deux tiers de la ville. Le bilan est de 1 500 morts, plus de 1 200 blessés retrouvés sous les ruines de leurs maisons et 60 000 sans-abris[70]. Les pluies diluviennes qui vont s'abattre ensuite sur les dizaines de milliers de sans-abri privés de toit s'ajouteront au séisme pour constituer la catastrophe d'Orléansville[69], qui provoque un élan de charité partout dans le monde[69].
Les populations musulmanes rurales ont été plus particulièrement touchées. Certains douars ont été carrément rasés, et les familles généralement nombreuses qui les habitaient, impitoyablement décimées[71].
Partout en France, en signe de deuil et de solidarité, les drapeaux ont été mis en berne[72],[70]
Après le séisme de 1954 à Orléansville, Jean de Maisonseul, directeur du service d’urbanisme du département d’Alger, met en place une équipe dynamique, issue de l’Agence du plan d’Alger, dirigée alors par Dalloz et Hanning, et décidée à mettre en œuvre une ville « neuve »[73].
Une année après le séisme de 1954, Jean Bossu est nommé architecte en chef pour la reconstruction de la ville, il est appelé par Gérald Hanning, alors urbaniste en chef de l’Agence du plan d’Alger, dont le directeur était alors Pierre Dalloz. Bossu succède au poste d'architecte en chef à André Ravéreau, parti pour la Grèce[74].
De beaux morceaux d’architecture s’érigèrent à la place des ruines de la cité : le centre commercial Saint-Reparatus de Jean Bossu, la mosquée de Robert Hansberger, le centre de jeunesse et de sports de Louis Miquel et Roland Simounet[73].
Le , un match de football organisé au profit des sinistrés d'Orléansville a eu lieu au Parc des Princes entre l'équipe de France et une équipe formée de joueurs nord-africains[75].
Marquée dans sa chair depuis l’arrivée de l’occupant français, la région de Chlef, à l’instar de toutes les autres contrées d’Algérie, répondra favorablement à l’appel du .
Le gouvernement français prône le recours à la force et envoie des renforts militaires en Algérie, le l'état d'urgence est proclamé à Orléansville comme dans l'ensemble du territoire[76], toutes les routes menant à la ville étaient interdites à la circulation à partir de 18 h[77], en raison de l'extension de la rébellion armée. À Orléansville se trouvait l'état-major de la ZOA (Zone opérationnelle ouest algérois), ce dernier contrôlait toutes les forces militaires françaises se trouvant dans le département d'Orléansville[78],[79].
En , l’aspirant Henri Maillot, militant du Parti communiste (PCF), déserte les rangs français, pour rejoindre les combattants algériens dans la région d’Orléansville avec un important chargement d’armes[80], tout comme le professeur Michel Martini, chirurgien à l’hôpital d’Orléansville, qui depuis 1955, pratique l’aide aux Combattants de la libération et à l’ALN. Dès la fin de 1955, il reçoit des blessés et cache des militants sous couvert de raisons médicales. Il est ainsi prêt à aider aussi bien les combattants de l’ALN que les partisans communistes qui mettent en place un maquis symbolique, avec des armes provenant du camion détourné par l’aspirant Maillot sus-mentionné. Martini est ensuite mis en résidence surveillée, emprisonné à Oran, condamné et expulsé en [81]. Le ,Maillot et Maurice Laban sont tués près d'Orléansville par des soldats du Régiment du déserteur, le 504e Train, lors d’une opération montée avec l’appui des Harkis du bachagha Boualem[82].
Entre 1956 et 1962 la ville a connu une vague d'attentats, notamment celui du , attentat aveugle à la grenade ciblant la synagogue[82]. À l'automne de la même année le Fidaï Bouhamidi Bouaaza réussi à éliminer un architecte lors d'un attentat dans un café de la cité d'urgence banlieue ouest de la ville[83], puis le , cinq soldats sont tués et 3 autres blessés dans une embuscade tendue par les éléments du FLN contre un camion militaire. Le , deux draisines sautent sur des obus piégés causant six morts, dont 4 militaires[84],[85]. En 1959, plus précisément le lundi , un autre attentat aveugle à la poste d'Orléansville située dans des baraquements édifiés au lendemain du séisme de 1954, fait dix-huit morts dont quatre français tous employés du PTT[86], un autre attentat à la grenade visant cette fois-ci le moulin indigène de la Bocca Sahnoun, tuant ainsi dix personnes dont trois militaires[87]. Vers la fin de cette même année, un autre Fidaï Medjahed Ali réussi sans encombre la déflagration d'une grenade au bar central de la ville si fréquenté par les militaires. Bilan quatre morts dont deux parachutistes, la fille de Garéro un espagnol propriétaire terrien et un enfant de huit ans qui passait avec une gamelle pleine de lait[88]. Enfin le , une bombe dissimulée dans un sac de toile souffle la cafétéria la Rotande situé à la rue d'Isly, exécuté par les Fidaïs Boughrab Djilali et Guendouz Djilali[89]. À la suite de cela de sérieuses mesures de sécurité ont été prises afin de réduire le risque d'attentats, allant jusqu’à la fouille minutieuse de chaque individu, sac, cabas et autres bagages à l'entrée des magasins, cafés et salles de cinéma[90].
Durant cette période, plusieurs responsables locaux, policiers et militaires ont été éliminés par les moudjahidines, à l’exemple de Mohamed Ben Cherci, Vice-président de la commission administrative de la Ville, grièvement blessé lors d'une attaque, meurt des suites de ses blessures le ou Robert Attard, directeur de la Caisse agricole, assassiné le [80].
Le , à l'occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la guerre de révolution, un appel de grève a été lancé par l'Union générale des travailleurs algériens et l'Union générale des commerçants algériens. Le mouvement est largement suivi par les commerçants musulmans à Orléansville où les portes des boutiques et des cafés étaient fermées tout comme à Alger, Blida ou Tizi Ouzou[91].
Dès 1956, l’ALN entame la guerre psychologique (El Harb Al Nafsiya) fondée essentiellement sur la propagande offensive, dont le but est d’abattre le moral de l’ennemi et ses plans de guerre[92]. Orléansville était le siège du service départemental des Renseignements généraux, dont le principal objectif était de renseigner le gouvernement sur tout mouvement pouvant porter atteinte à l'État français. Le centre intercepte le deux tracts dactylographiés émanant du Front de libération nationale, appelant les militaires français et étrangers engagés dans l'armée française à ne plus obéir à leurs supérieures et à déserter les rangs[93].
Face à cette nouvelle stratégie militaire de l’ALN, Le bureau de la guerre psychologique lance une opération test de la contre-insurrection, qu'il baptise « opération Pilote » à Orléansville et sa région dont le but est d'obtenir le soutien de la population, elle devient par la suite le modèle de la doctrine à suivre partout en Algérie, cette même opération a mené après une procédure en plusieurs étapes à éliminer des insurgés et à reconquérir une partie de la population grâce aux aides, aux services sociaux et aux opérations psychologiques[94], devenu plus tard le plan Challe en 1959[95].
En , soit à cinq mois de l’indépendance du pays, un terrible accrochage a eu lieu à Orléansville en plein cœur de la ville. Khelif Benouali dit Si El hadj M’hamed, militant et commissaire politique dans la région d’Orléansville en compagnie de son adjoint Si Allal se font encercler dans une villa au centre-ville par l’armée française, agissant sur renseignements, ce dernier se replie en compagnie de son adjoint Si Allal dans un local appartenant à une certaine Marie Antoinette (ex-local de Djezzy), puis dans un bain maure, où ils réussissent à brûler tous les documents en leur possession avant de résister héroïquement aux soldats qui les encerclaient, ils avaient tenu tête aux forces armées durant toute la nuit et une journée[96].
Parmi les martyrs de la ville figurent notamment Abdelkader Mekkaoui (27 ans, né le ) et Maâmar Sahli (33 ans, né le à la Ferme) qui seront condamnés à mort le et guillotinés le de la même année, Ainsi que Gaboub Moulay (de son vrai nom Gabour Moulay Tayeb) lui aussi guillotiné le [97]. Ziane Delfi Abdelkader, fusillé lui au Caroubier (Alger) par l’autorité coloniale le , ce dernier considéré comme le premier fusillé à l’échelle nationale[80], Messaouada Bedj, née le à Chlef. Elle décroche son baccalauréat en 1953, elle fait sa 3e année de médecine et rejoint le maquis à l’appel de l’UGEMA (l'Union générale des étudiants musulmans algériens) en 1956 dans l'Ouarsenis dans la zone 4 Wilaya IV. Elle sera désignée par Youcef Khatib pour mettre en place le premier centre de santé à Tamezguida en zone 1. Elle se déplacera avec Si Khatib au mont Bouzegza. Elle sera rejointe par sa sœur Fatima dit El Alia née le à Chlef. Messaouda tombe dans une embuscade dans le Sersou et meurt les armes à la main, sa sœur la suivra en 1960 en Chahida[98]. D’autres enfants de Chlef les rejoindront sur l’autel du sacrifice, parmi lesquels beaucoup de sportifs du monde du football ou de l’athlétisme de la plaine de Chlef, à l’instar de Ferdji, Bibi, Klouche…
La première exécution capitale qui ait eu lieu depuis le à Orléansville, était celle de Harir Djelloul Ben Mohammed, fusillé mardi le au champ de tir d'Orléansville. Il est condamné à la peine de mort par le tribunal permanent des forces armées d'Orléansville, le , pour l'assassinat de l'ancien garde champêtre de Rouina, le [99].
Des manifestations violentes ont eu lieu à Orléansville en coïncidence avec la visite du président Charles de Gaulle à la ville[100], entre des européens qui scandaient « Algérie française, à bas De Gaulle, non à l'autodétermination, Morin dégage » et les Algériens qui rétorquaient « l'Algérie algérienne, liberté, indépendance, libérez Ben Bella et ses compagnons, vive Ferhat Abbas »[101].
La situation s'aggrave quand les manifestations dégénèrent en émeutes entre musulmans et Européens qui, acculés, s'enfuirent pour se réfugier près des militaires et des policiers. De Gaulle, très agacé par les scènes qui se passent devant ses yeux, donne l'ordre de disperser les manifestations tout en criant avec rage « Qu'est-ce que ça veut dire, colonel ? Je trouve vos militaires un peu compréhensifs, balayez-moi cette manifestation, et montrez un peu de fermeté, que diable !... »[101].
Lors de cette visite, les renseignements généraux informent l'Élysée d'une éventuelle tentative d'attentat visant à éliminer le chef de l'État par le Front Algérie française (le FAF), opération qui a été confirmée par les services secrets israéliens[102].
Après une terrible guerre qui a duré sept longues années et qui a fait plus de 500 000 morts menant à l'indépendance de l’Algérie, un cessez-le-feu est signé le entre le gouvernement français et la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) présidée par Krim Belkacem dans le cadre des accords d'Évian qui conduiront, le , à un référendum populaire se prononçant massivement pour l'indépendance de l'Algérie.
Le transfert des responsabilités de l'État français à l'exécutif provisoire présidé par Abderrahmane Farès, s'opère après le dans une situation chaotique, marquée par la tentative de sabotage des accords par l'OAS, et l'interprétation que le FLN en avait, se préparant à prendre le pouvoir dans une désunion croissante, les rivalités de tendances, de clans, de personne se renforçant du fait de la libération des cinq ministres du GPRA emprisonnés en France[103], le GPRA appuyé par les wilayas III et IV contre « le clan d'Oujda. »
Entre le 17 et le , une réunion prend lieu à Chlef afin d’apaiser la situation sans qu'aucun accord de sortie de crise ne soit dégagé[104].
La wilaya IV, qui était sous le commandement du colonel Youcef Khatib et dont La ville de Chlef faisait partie, avait brutalement pris le contrôle de la capitale qui relevait jusque-là de la zone autonome d’Alger le [104].
Le , la wilaya IV décrète l'état d'urgence. Les combats s'étant révélé meurtriers, Benbella décide d'aller en compagnie du colonel Youcef Khatib chef de la Wilaya IV à Masséna près des lieux du combat. Ce déplacement suivi de pourparlers à la préfecture d'El Asnam entre Ben Bella et les cadres de l'ALN favorisera une certaine entente entre le bureau politique et les wilayas III et IV[105].
Le , Tandis que Rabah Bitat et Mohamed Khider se sont réfugiés à l’ambassade d’Égypte, Ahmed Ben Bella gagne Oran et donne l’ordre aux troupes de l’EMG (l'État-major général) qu’on appellera aussi l’armée des frontières, qui le soutiennent, de marcher sur Alger. Ce même jour l'armée des frontières conquiert Chlef, et des affrontements violents entre Djounoud (soldats) de la wilaya IV qui entend couvrir Alger menacée et ceux de l’EMG provoquent plusieurs centaines, voire plus d’un millier de morts dans les régions de Chlef, Ksar el Boukhari, Sidi Aïssa, Sour El Ghozlane[104].
La fin des hostilités entre le FLN et la France fut la conséquence des accords d'Évian signés le . Le texte comprend entre autres la mise en place d'une commission mixte dans chaque département pour régler les incidents et la réduction des forces militaires françaises présentes en Algérie avant le retrait total dans un délai de trois ans[106].
Plusieurs incidents survenus entre le 7 et le , marquent la période qui précéda les accords à Orléansville. Des accrochages ont eu lieu entre des éléments de l'armée française et des soldats algériens, entraînant des pertes humaines de part et d'autre. Bilan : six morts et deux blessés.
Le premier incident a eu lieu dans la nuit du 7 au entre minuit et 1 heure du matin, provoquant la mort d'un Algérien, tué par une sentinelle française qui aurait tiré sur deux hommes qui voulaient pénétrer dans le camp. Aussitôt après la police algérienne est alertée et une enquête est lancée en présence du préfet et du commandant français d'Orléansville. Le lendemain, entre 11 h et midi, un second incident se produit, quand une voiture de la gendarmerie mobile française amenant des enfants sortant de classe s'était arrêtée en plein centre de la ville, un gendarme se fait abattre à bout portant en sortant d'un magasin par des hommes en uniformes qui semblaient appartenir à la wilaya IV, ces derniers ouvrent le feu ensuite sur le véhicule arrêté tuant deux autres gendarmes et blessant très légèrement des enfants selon le quotidien suisse Feuille d'avis de Neuchâtel. Un peu plus tard dans la journée, un troisième incident s'est manifesté, cette fois-ci à la sortie ouest d'Orléansville près de la zone d’atterrissage d'hélicoptères. Deux soldats trouvent la mort dans une attaque sur un jeep appartenant à un régiment d'infanterie.
À la suite de ces incidents, l'ambassade de France à Alger est intervenue auprès du gouvernement algérien pour protester contre ces agissements, en demandant que toutes les mesures exigées par la situation soient engagées.
À cet effet, le ministre de l’Intérieur Ahmed Medeghri s'est rendu sur place, afin de procéder personnellement à une enquête détaillée et de s'assurer que toutes les mesures nécessaires visant à garantir le rétablissement de l'ordre soient rigoureusement appliquées[107],[108].
Quatre jours après les faits, l’ambassade reçoit un rapport établissant la responsabilité de la sentinelle de la mort qui a tiré et tué sous l’effet de la peur, sans être attaquée. En revanche, les meurtres des gendarmes et des deux militaires de l’infanterie sont bel et bien de véritables raids de représailles lancés par les hommes de la wilaya IV[108].
Une cérémonie de levée des corps des cinq militaires français tués, s'est déroulée mardi matin le à Orléansvile, dans la cour de la caserne de la gendarmerie, en présence du général Le Masson, commandant le corps d'armée, et du consul général de France à Orléansville, Pierre Travart. Les corps des cinq militaires, tous originaires de France, seront ensuite transférés en métropole[109].
Dans la nuit du jeudi , des chars d'assauts quittent leur campement à El Mouafkia (Chlef) en direction d'Alger. L'objectif était de renverser le pouvoir de Houari Boumédiène[110].
À la tête de ces troupes, le chef d'état-major, général Tahar Zbiri, allié de Houari Boumédiène depuis la crise de l'été 1962, et l'un des principaux putschistes de 1965 contre Ben Bella qui venait pourtant de le désigner chef d'état-major.
Tahar Zbiri accusait Boumédiène de « prédilection individuelle, improvisation, tentative de frapper l'unité de l'armée et monopolisation des postes ». En fait, dit-on, Boumédiène s'apprêtait à le relever du commandement de l'état-major[110].
La tentative a été avortée et les troupes furent arrêtées au niveau d'El Affroun-Chiffa, dans un bain de sang. Plusieurs cadres de l'armée furent éliminés et d'autres forcés à la démission[110]. Tahar Zbiri a ensuite pris la fuite vers la capitale tunisienne, avant de se joindre à l'opposition de Ahmed Kaïd et Ahmed Mahsas. En 1979, Tahar Zbiri revient en Algérie et signe en compagnie de Lakhdar Bentobal la pétition des « 18 ». Il fut désigné sous Liamine Zéroual comme membre de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) en [110].
Le vendredi à 13 h 30, El Asnam (Chlef aujourd'hui) est frappée par de plein fouet par un séisme d'une force de 7,2 sur l’échelle de Richter, faisant 2 633 morts et des milliers de blessés, de disparus et de sans-abris[111].
Toutes les infrastructures de la ville sont réduites à néant, les habitations, les immeubles et les locaux administratifs et commerciaux. La ville s’est retrouvé également déconnectée du reste du pays, plus de liaisons téléphoniques, électricité et gaz coupés et la ligne ferroviaire entre Alger et El-Asnam est hors d’usage[111]. C'est le séisme le plus important qu’a connu la Méditerranée occidentale[112].
À la suite de cette catastrophe, la ville est rebaptisée Chlef, pour conjurer le mauvais sort d’une appellation jugée païenne[111].
Huit ans après le séisme de 1980, des manifestations qui dégénèrent en émeutes, éclatent à Chlef comme partout en Algérie, pour protester contre la hausse généralisée des prix et la raréfaction de produits de première nécessité[113].
Ce jour-là le [114], une grande colère envahit les rues et les quartiers de Chlef. D'importants dégâts matériels sont enregistrés : les émeutiers ont brûlé et saccagé le palais de justice, la mairie, la banque de l'état et ravagé la moitié du siège de la Wilaya[115].
Officiellement, le bilan n'affiche aucune perte humaine, mais, du côté des manifestants, on parle d'une trentaine de morts, rien qu'à Chlef[115].
Chlef, considérée comme un fief des troupes de l'émir de l'AIS Benaïcha, est devenue une cible privilégiée des groupes armés qui, conscients de sa position géographique, veulent s'y installer pour pouvoir contrôler les voies de passage vers l'est, l'ouest ou encore le Sud du pays. D'autres groupes armées ont également tenté de contrôler la région de Chlef après la dissolution de l'AIS en [116], à l'image de Katibat El-Ahouel, Houmat Eddaoua Essalafia ou encore les rescapés du Groupe islamique armé, en y faisant régner la terreur. Leurs premières cibles semblent être les citoyens[117].
Le tout premier attentat à la bombe enregistré dans la ville de Chlef, a eu lieu le soit quatre années après le premier attentat à l'échelle nationale à Constantine en , une bombe explose dans la zone d’activité d'Ouled Mohammed tuant une personne et blessant 16 autres[118].
Le , un autre attentat est perpétré devant l'immeuble de la banque de développement rural au centre-ville, lors de l'explosion d'une voiture piégée, causant de sérieux dommages à l’infrastructure sus-citée[119].
Deux autres engins de fabrication artisanale explosent à Chlef, jeudi le , la première bombe a explosé à l´entrée sud du marché hebdomadaire (Cité Bensouna), faisant deux blessés, dont un grièvement atteint, transféré à l´hôpital d'Ouled Mohamed. Quelques heures après, une deuxième bombe explose à l´entrée du jardin public mitoyen à la gare routière SNTV. Bilan, un mort et deux blessés[117].
L'Assemblée populaire communale (APC) élue en 2017 s'est vue dominée par les partis politiques dits d'alliance présidentielle.
Parti | Abréviation | Sièges | Taux | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Rassemblement national démocratique | RND | 14 | 42,42 % | |
2 | Front de libération nationale | FLN | 10 | 30,30 % | |
3 | Mouvement populaire algérien | MPA | 05 | 15,15 % | |
4 | Parti algérien vert pour le développement | 04 | 12,12 % |
Répartition des sièges en 2017 (33 sièges)[122]
Depuis l'installation d'une administration civile par la création du commissariat civil d'Orléansville en 1851, 45 maires et commissaires civils se sont succédé à Chlef, répartis comme suit :
Ferdinand Duboc, ancien administrateur, chef de bureau auprès de la préfecture de Constantine. Muté à Orléansville, en qualité de commissaire civil. Lorsque la commune de plein exercice d’Orléansville, fut créée par le décret du , il fut le premier maire de la ville[124].
Le tableau ci-dessous en présente la liste complète.
Les principales juridictions sont le palais de justice d’où le siège du président de la Cour et le procureur général (qui abrite en son enceinte la cour de Chlef) et le Tribunal administratif de Chlef situé au centre-ville[125].
Les bilans fournis périodiquement par les services de sécurité (Police et Gendarmerie nationale) indiquent que l’insécurité à la ville de Chlef croit de manière inquiétante[126].
Parmi les endroits dit sensibles à Chlef, on cite les localités de Benhattab, Chegga et Cheraït où plusieurs délinquants et repris de justice, dont de dangereux malfaiteurs trouvent refuge, profitant de l’absence d'un commissariat de police ou de gendarmerie sur place[127].
À la suite de cette recrudescence de la criminalité qui s’est propagée à Chlef ville et ses banlieues et dans le cadre de la lutte contre la criminalité et le banditisme, la police judiciaire mène une lutte sans merci contre le banditisme et la traque des délinquants à travers les quartiers et banlieues de la ville de Chlef, à savoir à Haï Arroudj, Chorfa, Haï Houria, Hai Bensouna, Lala Ouda, les Frères Abad Zeboudj[126],[127].
Des chiffres révélés en 2015 par les services de la gendarmerie nationale donnent réellement froid dans le dos et témoignent de l’expansion de la délinquance et de la criminalité à Chlef. En effet, Chlef arrive en 2014 à la deuxième place des wilayas qui enregistrent le plus grand taux de criminalité avec 5,46 %, juste derrière Alger première et devant Sétif. Le taux a été calculé en s’appuyant sur les chiffres des nombreuses arrestations effectuées durant l’année 2014[128].
Chlef a été choisie en 2016 comme Wilaya pilote à l'échelle nationale pour la délivrance de la carte d'identité biométrique, favorisée par la rapidité et la qualité du travail effectué par l’administration locale, la DRAG et les services de documents biométriques, comme l'avait annoncé le ministre de l’intérieur Noureddine Bedoui lors de sa visite à Chlef en [129].
Verticales | Horizontales | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Aujourd'hui | 1863 | 1887 | 1941 | Aujourd'hui | 1863 | 1887 | 1941 | |
Frères Achitt | Mostaganem | Mostaganem | Mostaganem | Ibn Badis | Rempart Sud | Bd Sud | Jugurtha | |
Ibn Khaldoun | Leblond | Leblond | Leblond | Khelif Benouali | Mogador | Mogador | Mogador | |
Chettitah Med | Béatrix | Béatrix | Béatrix | Emir Abd El Kader | Hôpital | Hôpital | Av. Carnot 1894 | |
Indépendance | Ouarsenis | Ouarsenis | AEK Azzoun | Illens | Illens | Illens | ||
Frères Medjadji | Etourneau | Etourneau | Martyrs | Isly | Isly | Isly | ||
Jugurtha | Commandeur | Commandeur | Commandeur | Si Mohamed | La Colonie | La Colonie | La Colonie | |
La Mosaïque | La Mosaïque | Frères Medjadji | Ibn Rochd | Rome | Rome | Frères Medjadji | ||
AEK Mekkaoui | Saint-Arnaud | Cavaignac | Cavaignac | Mokrani | Miliana | Miliana | Jugurtha | |
Col. Bounaâma | Alma | Alma | Frères Medjadji | Boulevard Pasteur | Rempart Nord | Bd Nord | Bd Nord | |
La Résistance | Tiaret | Tiaret | Jugurtha | |||||
La République | La République | La République | La République | |||||
Asp AEK Dahnane | Bugeaud | Bugeaud | Bugeaud | |||||
Chaïb Eddour | Constantine | Constantine | Frères Medjadji | |||||
Si Allal | Bizot | Bizot | Bizot |
L’ambassade de Turquie à Alger a annoncé mardi le l’ouverture prochaine de nouveaux centres de dépôt des demandes de Visa en Algérie (Bureaux de Gateway) dont un à Chlef[137]. Le centre se situe au boulevard Emir Abdelkader en face du 5e commissariat de police.
La commune de Chlef et les communes qui composent aujourd'hui la Wilaya de Chlef ont été soumises depuis des temps anciens à un extraordinaire brassage de populations qui donne à l’élément autochtone un caractère hétérogène assez largement accentuée mais où prédomine toutefois, un important fond berbère.
Il a connu, en effet, très tôt, les incursions des divers peuples méditerranéens. La colonisation romaine y a laissé des traces multiples et remarquables. La conquête arabe, après le onzième siècle, a provoqué une islamisation rapide, puis vint la domination turque, avec d'importants transferts de populations, a provoqué de nouveaux brassages.
Aujourd'hui, une certaine stabilisation s'est opérée. Le fond berbère demeure l'élément dominant[138].
Selon le dernier recensement datant de 2018, la population à Chlef est estimée à 215 049 habitants[2].
Sources - ONS et Wilaya de Chlef.
On distingue deux types de communautés urbaines à Chlef à savoir la Communauté urbaine du centre municipal et les Communautés urbaines secondaires.
Communautés urbaines | Population | ||
---|---|---|---|
1 | Communauté urbaine du centre municipal | 173 815 | |
2 | CUS de Chouiète | 1 291 | |
3 | CUS de Chegga et Cheraïet | 9 628 | |
4 | CUS de Mouafkia Tegagra | 6 249 | |
5 | CUS de El Brancia El Azaïzia | 1 953 | |
6 | CUS de Ramoula El Mekhatria | 2 956 | |
7 | Autres communautés | 4 212 | |
Total | 200 104 |
Données Wilaya de Chlef, 2013[147]
CUS: Communauté urbaine secondaire
La répartition en classes d'âges de la population de la ville est similaire à celle de l'Algérie. La population de la commune est jeune et le taux de personnes d'âge inférieur à 30 ans est de 60 % en 2008.
En 2008, la ville de Chlef comptait 88 764 hommes pour 89 852 femmes, soit 49,7 % de la population est composée d'hommes et 50,3 % de femmes.
La pyramide des âges s’établit comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,36 | 0,40 | |
2,74 | 2,96 | |
9,19 | 9,04 | |
17,10 | 18,02 | |
10,70 | 10,40 | |
9,51 | 9,17 |
La création de la première école moderne à Chlef remonte à l'époque coloniale, il s'agit d'une école ouvroir, l'institution Saint-Vincent-de-Paul présente dès 1852[150], quant à la première école publique, elle fut créée en 1859 par décision du conseil municipal de la commune d'Orléansville, lors d'une réunion extraordinaire le [151].
Chlef relève de la direction de l'éducation de la Wilaya de Chlef. Celle-ci évolue sous la supervision du Ministère de l'Éducation nationale.
La ville compte 76 écoles primaires[152], 24 établissements moyens[152],13 lycées[153] et près de 68 000 élèves en 2017[24].
Ci-dessous la liste exhaustive des établissements scolaires de la commune[154] :
Écoles primaires publiques :
Écoles moyennes publiques :
Lycées publics :
La ville compte une école privée "Malek Bennabi", elle est située à Ouled Mohammed. Elle s’étend sur une superficie de 3 000 m2, abritant un bloc pédagogique, une salle de conférences ainsi qu'une grande salle polyvalente destinée aux activités annexes, telles que la musique, le dessin, le théâtre, etc., en plus d’un terrain omnisports en gomme[155].
On y trouve également à Chlef, l’École des non-voyants située à Hay Nasr, centre régional dans le genre. Elle compte quelque 82 élèves () issus de la Wilaya de Chlef, mais aussi de Relizane, Tiaret, Tissemsilt et Aïn Defla, auxquels une prise en charge totale est assurée en régime internat[156].
Chlef possède une université publique : l'Université Hassiba Benbouali (UHBC). Son siège est situé dans la commune de Ouled Fares et celle-ci se compose de nombreux campus répartis entre la commune de Chlef et la commune d'Ouled Fares. L'université a été créée le [157] et compte en 2019 plus de 31 300 étudiants[158].
L'université est composée de neuf Facultés et un Institut[159] :
La ville compte 3 hôpitaux publics (EPH - Établissement public hospitalier), 4 cliniques privées et un centre hémodialyse.
D'une capacité de 178 lits, l’hôpital compte 6 services[160].
D'une capacité de 186 lits, l’hôpital compte 3 services[160], l’hôpital connaît des travaux de reconversion en hôpital mère-enfant, dédié principalement à la prise en charge de la femme et de l’enfant à travers ses services de maternité-gynécologie et de pédiatrie[161], également des travaux d'aménagement sont en cours afin de doter l'hôpital d'un nouveau service des urgences médico-chirurgicales, le coût des travaux est estimé à 70 000 000 DA[162]. (MàJ )
L’hôpital a été inauguré en , sa construction a coûté 4 milliards de dinars aux caisses de l'État[163], d'une capacité de 240 lits, l’hôpital compte 9 services[160].
Un centre anti-cancer (C.A.C) est en construction à Hay Bensouna dont la date d'ouverture est prévue pour le début de l'année [165], il sera réalisé en R+3 avec 10 logements de fonction, un budget d'une valeur de 5.32 Md a été consacré pour la construction de ce centre[165].
L’établissement aura un caractère régional puisqu’il accueillera les malades de Chlef et des wilayas voisines : Aïn-Defla, Tissemsilt, Tiaret et Relizane[166].
La municipalité de Chlef encourage toute initiative d'organisation de manifestations culturelles.
L'ASO Chlef est l'équipe de football de la ville, créée le [176]. Elle portait à l'époque le nom Association Sportive Orléansvilloise, l'équipe est incorporée dans la troisième division des championnats du département d'Alger durant la saison 1947-1948[177]. Elle accède en deuxième division en 1949 remportant ainsi le premier titre de son histoire[176]. Puis en 1951 l'équipe étant sacrée championne de la deuxième division accède en première division. En 1955, l'ASO reçoit l'ordre d'abandonner toutes participation aux activités sportives[176]. Dès le début de la première saison qui suivit l’indépendance, l'équipe reprend ses activités sportives et change son appellation le pour devenir Al-Asnam Sportif Olympique[178]. Puis pendant la saison 1981-1982, L'ASO, l'ASTO et DNC deviennent CSO (Chlef sportif olympique)[179]. En 1989, l'ASO récupère son sigle d'origine, Association Sportive Olympique Chlef[179]. L'ASO compte dans son palmarès deux trophées en l’occurrence La Coupe d'Algérie obtenue en 2005[180] et la Ligue 1 Algérienne obtenue en 2011[181], L'équipe évolue en Ligue 1 Algérienne[182].
La ville compte quatre clubs de volley à savoir le POC (Progrès Olympique Chlef - Hommes), La GSC (Ghalia Sportif de Chlef - Dames), Le WOC (Wifak Olympique de Chlef - Dames) et le NRC (Nedjmet Riadhi Chlef - Dames)[183],[184], les centres de formation du Volley-Ball à Chlef sont reconnues à l'échelle nationale et dont sont issus certains des meilleurs joueurs en Algérie à l'instar de Benmokhtar, Bentayeb, Houari Nacer, Kaici, Benbouali, Benyamina Zerika, Dekkiche, Sid-Ahmed Fedlaoui, Hamadouche, Djelloul, Moussaoui, Guemour, Bouhalla Salim, Faïza Tsabet et enfin la célèbre Fatima Zahra Oukazi[183].
La ville compte plusieurs clubs affiliés à la Fédération nationale de natation, et abrite l'un des deux clubs de la natation synchronisée à l'échelle nationale en plus de celui d'Alger[188].
Le MR Chlef (Mouloudia Riadhi Chlef), équipe féminine de Basket-ball, elle évolue en 2018 au championnat national senior dames.
La ville dispose d’équipements sportifs nombreux et de qualité, confirmé par le ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Hattab, qui déclarera lors de sa visite à la ville en
2018 être émerveillé par les infrastructures sportives de proximité que recèle la Wilaya de Chlef[189].
Chlef est le siège social d'un hebdomadaire intitulé Le Cheliff couvrant toute la région. Son premier numéro voit le jour en [214].
Depuis la prise de possession de la région chélifienne par l’armée française et la fondation de la ville d'Orléansville en jusqu’à l’accession de l’Algérie à son indépendance en 1962, pas moins de neuf titres de presse ont parsemé le paysage médiatique de la région.
Dès 1881[215], un premier hebdomadaire est créé à Orléansville sur initiative propre de colons français et fut baptisé « le Chéliff ». Cet organe de presse cesse de paraitre en 1897[215], soit près 16 années.Un autre hebdomadaire, dénommé « le Progrès » parissant tous les jeudis à Orléansville[216] va enrichir le champ médiatique de la région chéliffienne à partir de 1895 et sera considéré comme le plus illustre de tous. Son premier numéro est tiré à Orléansville le jeudi [217] et continua à paraître sans discontinue jusqu’en 1940.
En 1912, la presse chélifienne est égayée par la naissance d’un nouveau titre de presse, dénommé « l’Avenir du Chéliff ». Cet hebdomadaire après avoir fait paraître 129 numéros durant ses trente mois d’existence, il cessa de paraître au no 129, le jeudi [218].
Enfin, « le Régional du Chélif », paraissant les samedis, est un hebdomadaire indépendant qui a commencé à paraitre à partir de 1954 au lendemain du terrible tremblement de terre du à l’imprimerie Barbry à Alger. Il avait son administration et son siège à Blida, 11 rue Chanzy. Le prix pratiqué à l’époque est 0,10 N.F (Nouveau Franc).
Autres titres :
Créée le , Radio Chlef FM (87.7, 89.3, 98.0, 98.2, 98.9) station radio locale diffusant de la ville de Chlef, est une station généraliste d'expression qui fait partie de la Radio algérienne[219].
La vielle mosquée (El Masjid El Atik), autrefois appelée la mosquée d’Orléansville, est la moquée la plus ancienne à Chlef, située au centre-ville, fut édifiée en 1893[220]. Œuvre architecturale qui échoit à l’architecte Pierre Branlière (Jean-Pierre François), algérien de naissance (1842 - ) qui s’est installé en 1884 à Orléansville muté de Ténès, ingénieur des ponts-et–chaussées de la ville[221].
La ville compte également un centre culturel islamique qui abrite la plus grande mosquée "Le Martyr Abd El Kader Dahnane" de la ville de par sa superficie.
La ville (Castellum Tingitanium) abritait la basilique la plus importante de l’Afrique qui fut édifiée en 324 à Castellum Tingitanium par Saint Réparatus[29]. Des mosaïques qui ornaient la basilique se trouvent actuellement au niveau de l'ancien musée de Chlef[222].
D'après l’ouvrage « Prosopographie de l'Afrique chrétienne (303-533) » De Henri-Irénée Marrou, André Mandouze et Anne-Marie La Bonnardière, l’évêque Marinus 5 pourrait être le fondateur de cette basilique[223].
En 1894, des fouilles organisées par des archéologues français permirent de mettre au jour les ossements de l'évêque saint Reparatus et de très belles mosaïques qui se trouvent actuellement dans la cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger. On pense que c’est la plus ancienne église du monde chrétien authentiquement datée. Les mosaïques qui tapissaient le sol de la basilique Saint-Reparatus ont tapissé les murs de l’église Saint-Jeanne-d’Arc construite par les colons au début du XXe siècle. La ville est reconstruite en 1843 sur les ruines du fort romain Castellum Tingitanum[224].
En 1882, le consistoire d’Alger sollicite la concession d’un emplacement domanial de 980 mètres carrés à Orléansville, à l’angle des rues de la Mosaïque et de l’Hôpital, afin d’y bâtir une synagogue, le , le dossier est examiné par le Comité des inspecteurs généraux des édifices religieux[225]. La synagogue, entièrement détruite par le séisme de 1954, fut remplacée par une autre synagogue construite au centre-ville, l'édifice abrite actuellement les locaux du cinquième commissariat de police[226]. La ville comptait en 1954 près de 750 juifs[227].
Pendant la période coloniale, Chlef (Orléansville) figurait parmi les arrêts facultatifs de la ligne aérienne reliant Alger à Oran exploitée par les Lignes Aériennes Nord Africaines (L.A.N.A.) depuis 1934[228].
Aujourd'hui, Chlef dispose d'un aéroport situé à environ 10 km au nord de la ville. L’Aéroport de Chlef Aboubakr Belkaied (Opérationnel depuis le )[229],[230] est un aéroport civil international desservant la ville de Chlef et sa région (Wilaya de Relizane, Wilaya de Mostaganem, Wilaya de Tissemsilt, Wilaya de Tiaret et Wilaya de Aïn Defla) et reliant Chlef aux aéroports français de Paris CDG et l'Aéroport Marseille-Provence. Le premier atterrissage sur la piste de l'aéroport longue de 3 400 m[230],[231] a pris lieu le par la compagnie nationale Air Algérie en provenance de Marseille[232], suivi de la compagnie Aigle Azur le [229].
En 2009, un premier vol pour Le pèlerinage (Hajj) vers les lieux saints depuis cet aéroport vers la Mecque voit le jour[229].
L’aéroport est géré par l'EGSA d'Alger[232]. Deux compagnies aériennes desservent la région : ASL Airlines France[233] (Saisonnier) et Air Algérie.
En 2018, une enveloppe financière de neuf 900 millions de dinars a été dégagée pour la rénovation et l'élargissement de l'aérogare[231].
La ville est desservie par le réseau ferroviaire algérien (SNTF), des liaisons directes la relient à Alger et Oran, elle dispose d'une gare ferroviaire (anciennement appelée Gare P.L.M d’Orléansville) construite en 1868 par l’architecte français et directeur de l’atelier d’architecture à l’École des beaux-arts d’Alger André Mermet (né le )[234]. Cet édifice a été dévasté par le séisme de 1954[235],[236] puis reconstruit et inauguré en 1956[237].
La liaison entre la gare de Chlef et ceux d'Alger et d'Oran est assurée par des trains ordinaires (Rapide) et des Autorails de type CAF ZZ 22 qui sont ensuite remplacés par le tout nouveau train Alstom Coradia ZZe-30.
Un décret impérial du avait stipulé dans son article premier : « qu’il sera créé en Algérie un réseau de chemins de fer embrassant les trois provinces ». Ce réseau se composera essentiellement de deux grandes lignes : Une à l'est reliant Alger à Constantine et une à l’ouest, reliant Alger à Oran, en passant près d'Orléansville (Chlef)[243]. Le tronçon Orléansville-Relizane entre en service dès le [244] et Affreville (Khemis Miliana)–Orléansville est livré à l’exploitation le dernier jour de cette même année[244] notant que l'ingénieur en chef de la construction des lignes d’Alger à Oran était M.Arnaud (Jacques-Joseph), ingénieur des ponts et chaussées, officier de la Légion d’honneur. Le passage du premier train à vapeur dans la vallée du Chélif fut constaté donc en en provenance d’Oran et celui venant d’Alger le de cette même année. Pour la petite histoire, il faut rappeler que le train de partance d’Alger à 6 heures du matin pour parvenir à destination d’Orléansville, il lui faudrait plus de 8 heures de trajet avec une vitesse dérisoire de 25 km/h[245].
Avant la Seconde Guerre mondiale, la moyenne horaire dépassait 60 km/h et, depuis 1951, un rapide traverse les plaines du Chélif en deux heures (soit plus de 100 km/h).
Chlef dispose d'un réseau de bus nommé CHLEF BUS "حافلات الشلف" géré par l'ETUC (Entreprise de transport urbain de Chlef "), l'ETUC est une entreprise publique opérationnelle
depuis le [246], elle opère 20 bus pour desservir 5 lignes[247] :
Ligne | Tracé des lignes régulières |
---|---|
1 | Hay Nasr ⇔ Gare ferroviaire |
2 | Hay Hassania ⇔ Nouvelle ville ⇔ Gare ferroviaire |
3 | Hay Bradai ⇔ Gare ferroviaire |
4 | Gare routière (SOGRAL) ⇔ Station du 05 juillet ⇔ Station de Tazgaït ⇔ Gare ferroviaire |
5 | Hay El Houria ⇔ Gare ferroviaire |
Les rotations commencent à 6 h et se terminent à 20 h[246], l'ETUC transporte plus de 10 000 passagers par jour.
Programmé depuis fin 2014[248], le projet a été gelé à cause de la crise financière que vit le pays, des appels se font entendre afin de relancer le projet[249].
Chlef est reliée au réseau autoroutier algérien par l'Autoroute Est-Ouest, qui traverse la ville dans sa partie sud sur une distance de 15 km.
La ville dispose d'une gare routière et d'une station de taxis inter wilayas.
Gare routière de type "A", située à la sortie ouest de Hay Bensouna dans, en bordure de la RN-04, mise en exploitation jeudi le , sa capacité d'accueil des voyageurs avoisine les 40 000 voyageurs/jour et peut abriter 651 bus. La gare dessert 107 lignes inter wilayas et intercommunales[250]. Le budget consacré à la construction de la gare s’élève à 530 000 000,00 DA[251].
Dotée d’une cafétéria, d’un restaurant, de sanitaires et d’une salle de prière, la gare est un véritable distributeur de circulation dans le centre-ouest du pays en raison de la situation géographique de la ville considérée comme un carrefour et un passage obligé reliant le centre du pays à l’ouest[252].
La gare est facilement accessible aussi bien par la route nationale no 04 ou directement par l’autoroute Est-Ouest via la sortie Chlef Ouest, elle dispose d'un parking payant.
La ville de Chlef enregistre chaque jour un flux important de véhicules, estimé par les services concernés à plus de 150 000 voitures quotidiennement[253]. Provoquant ainsi l’étranglement de la circulation, principalement pendant les heures de pointe, conséquence de la présence de beaucoup de services vitaux à l’intérieur du centre-ville telles les différentes administrations, les banques, les assurances, le marché couvert et autres, devenue génératrice de mouvement automobile très dense.
Le plan de circulation pour le centre-ville de Chlef a été mis en place le , réalisé par l'entreprise spécialisée Métro d'Alger[254]. Récemment, une commission, présidée par le chef de Daïra de Chlef, a inspecté le centre-ville pour constater les imperfections à l’issue de la mise en place du plan de circulation en vigueur et une modification de ce plan a été prévu, notons que le nouveau plan s’étendra pour toucher les quartiers limitrophes du centre-ville, à l’image de hay El-Houria au nord, hay Bensouna à l’ouest, hay Essalem au sud et le côté est de la ville, qui sont des entrées de la ville de Chlef ()[255].
Dans le cadre du désengorgement de la circulation à Chlef, les autorités ont progressivement introduit de nouvelles mesures telles que l’installation de feux tricolores aux carrefours les plus fréquentés ainsi que le lancement d'un nombre de projets à savoir le dédoublement du pont de Hay Meddahi (Zeboudj) emprunté quotidiennement par plus de 50 000 véhicules[256] et la réalisation de 3 trémies au niveau des accès de la ville[257].
Chlef est ceinturée par un boulevard périphérique, encore inachevé à l'ouest et au nord-ouest, composé en partie par la voie d'évitement (longueur : 12 km) sur sa partie est et nord-est et par l’autoroute Est-Ouest sur sa partie sud. Le boulevard est directement relié à l’autoroute Est-Ouest, la route nationale 4, la route nationale 19 et le chemin de wilaya 3. La ville contient une voie express (RN4) en son intérieur la traversant d'est en ouest.
La ville est entièrement couverte par le réseau mobile des 3 fournisseurs opérationnels en Algérie à savoir Mobilis, Ooredoo (Algérie) et Djezzy.
En ce qui concerne la couverture du réseau Internet mobile, la ville est couverte par le réseau 4G des opérateurs Mobilis[258] et Ooredoo (Algérie)[259] et Djezzy[260]. (Mise à jour ).
La téléphonie et internet fixe est fournie par Algérie Télécom, on compte en 2019, 50 332 abonnés a internet et 76 085 abonnés au téléphone fixe, comme l'avait souligné le directeur par intérim de la direction opérationnelle des télécommunications, Khaled Lahcene, lors d’un point de presse qu’il a animé en [261].
Le gaz naturel et l'électricité sont fournis par la Sonelgaz. La ville est entièrement couverte en électricité et le taux de la couverture en gaz naturel s'élève à 60 %[262],[24].
Naftal entreprise filiale du groupe pétrolier Sonatrach, est le distributeur exclusif du carburant et du GPL dans la ville[263].
En 2018, le gouvernement a lancé une initiative visant à rationaliser la consommation d'énergie, en adoptant un concept de transition énergétique liée à l’usage d’énergies renouvelables[264]. Et justement comme première étape, une convention a été signée, le , entre le ministère de l'énergie et le président d’APC de Chlef, portant sur le cofinancement des projets d'installation des panneaux solaires et le remplacement des anciennes lampes halogènes de l’éclairage public par des lampes LEDs moins énergivores, le projet serait financé à hauteur de 50 % par le Fonds National pour la Maîtrise de l’Énergie (FNME) tandis que les 50 % restantes seraient à la charge de la commune[265].
Notant que cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme "Eco-Lumière" initié par l’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Énergie (APRUE)[266].
Chlef est la première ville du pays à avoir introduit l’électricité en 1886 avant même Alger, Oran, Constantine et Annaba, c'était grâce au maire d'Orléansville de l’époque (ancienne appellation de Chlef) Henri Fourrier qui se trouvant à Paris en visite privée, avait pris contact avec son collègue et ami le maire de la commune de La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie) qui lui a donné les renseignements nécessaires pour une éventuelle introduction de l’électricité à Orléansville. Fourrier contacte la compagnie Edison qui établit un projet en ce sens pour la commune d'Orléansville. Puis les entreprises françaises Dalloz et Ganstambide fournirent les plans et devis nécessaires. Le , la chute d’eau de Pontéba (l’actuelle Oum Drou, située à 5 km à l’est de Chlef) est concédée à la commune d’Orléansville pour réaliser l’objectif projeté et substituer l’éclairage des réverbères au gaz par l’éclairage électrique[267].
Cette information est confirmée par un journal de l’époque, L’Avenir de Bel Abbès du qui notait ceci à la page 2 : « La petite sous-préfecture de Batna est en train de donner une leçon aux chefs-lieux. Dans quelques jours, Batna sera éclairée à l’électricité ; ce sera la première ville du département de Constantine dotée de cet éclairage, et la seconde de l’Algérie entière, Orléansville l’étant déjà. »[268],[267].
La distribution de l'eau potable dans la ville est assurée par l'entreprise publique l'Algérienne des eaux (ADE).
Une station de dessalement de l’eau de mer (SDEM) a été mise en service à Maïnis dans la commune de Ténès le , afin d'assurer la couverture des besoins en eau dans la Wilaya de Chlef, ainsi qu'un réservoir d'une capacité de 20 000 m3 réalisé à Chlef (Haï-Radar) et alimenté à partir de la SDEM[269].
Le coût du projet qui a été confié à la société espagnole (Befesa 51 %) et à la société AEC Algérie Energy Company (49 %) est estimé à 500 000 000 $, les travaux ont été lancés officiellement le [269].
Depuis 2006, la ville dispose d'une station d'épuration exploitée par l'office national de l'assainissement (ONA) et réalisée sur les berges de l'Oued Chelif, le projet confié à l’entreprise chinoise Cetic[270] a coûté pas moins de 2 milliards de DA[271], la capacité de traitement de cette station est de 34 000 m3/jour[272].
Pour assurer la bonne qualité de l’eau, l’Algérienne Des Eaux (ADE) dispose de laboratoires d’analyses qui la contrôle en permanence, à Chlef se trouve l'un des quatre laboratoires régionaux à l'échelle nationale, il est situé à la Cité Chérifi Kaddour[273].
Plus de 200 tonnes de déchets ménagers et autres sont collectés quotidiennement au niveau de la commune de Chlef, dont la collecte est du ressort des services de nettoiement de l’APC de Chlef et de la société privée Tetach. La ville se débarrasse de ses immondices dans deux centres d'enfouissement techniques situés aux extrémités de la commune l'un à Meknassa qui accueille quotidiennement 140 tonnes de déchets[274] et l'autre dans la commune d'Oum Drou[275].
En 2006, une étude expérimentale a été menée au sein de la décharge de Meknassa, dont le but est d'analyser le Lixiviat produit par Percolation dans les déchets de la décharge, l'étude a mis en évidence la présence de l'Azote dans le Lixiviat, avec des teneurs moyennes qui dépassent de loin les concentrations maximales admissibles de l'Organisation mondiale de la santé. L'étude a conclu qu'il pourrait avoir lieu une forte mobilité de cette substance vers les nappes[276].
En ce qui concerne les déchets industriels, une usine de traitement des déchets spéciaux et dangereux, d’une capacité de traitement de 6 000 tonnes de déchets industriels/an, a été inaugurée au niveau de la zone industrielle d'Oued Sly (à quelques kilomètres de la ville) en [277].
En 2019, une étude menée par l'agence nationale des déchets (AND) dans la wilaya de Chlef et qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de gestion des déchets à l’horizon 2035, a estimé la production des déchets d’activité de soins (DAS) à Chlef à 281 tonnes/an, dont 20,61 tonnes de déchets anatomiques, 75 tonnes de déchets à risque infectieux et 29,61 tonnes de déchets toxiques, le reste constitue la fraction assimilable aux déchets ménagers. Plus de 80 % des flux générés par les structures sanitaires à Chlef sont collectés par les prestataires de collecte des DAS[278].
Le , la ville de Chlef a reçu le prix de la citoyenneté, grâce à l’association « Dounia », active dans la collecte et le recyclage des déchets[279].
Les recettes fiscales de la commune de Chlef proviennent principalement de la zone d'activités d'Ouled Mohamed (communément appelée la Zone), qui s'étend sur 11,7 ha et constituée de 217 lots[280], la zone regroupe de nombreux travailleurs répartis dans les secteurs de la fabrication et la distribution des produits pharmaceutiques, la distribution des produits parapharmaceutiques et les produit à usage vétérinaire, de la maintenance industrielle et de l'entretien et réparation des véhicules[281].
La ville compte en outre un nombre d'usines et d'entreprises commerciales, à l'exemple du groupe agroalimentaire Latelloise spécialisé dans la fabrication agricole depuis 1967, les laiteries Giplait, Sofipal et El-Djamous[282], des usines d’aliments de bétail et l'entreprise Hamidi Energie spécialisée dans la vente, l'installation Et la maintenance de Groupe électrogène et pièces de rechange.
Chlef est également l'un des principaux centres nationaux pour les entreprises de distribution des produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques telles que Chelipharm, Pharmamedic, Cheliparacos, MB Pharm et NMC Pharm.
D'importantes usines et chaines de production se trouvent à quelques kilomètres de la ville à l'image de l'usine de montage de camions Tata-Daewoo-Pengpu à Oum Drou (chiffre d'affaires annuel 3,3 milliards de DA[283]), du groupe Soprec, spécialisé dans les constructions légères et la réalisation et distribution des équipements solaires[284] et de la zone industrielle de Oued Sly qui regroupe un nombre important d'usines telles que l'entreprise des Ciments et Dérivés (ECDE), l'usine de conception, de fabrication et d'installation de Groupes Électrogènes GMI, La briqueterie CTS, l'Entreprise nationale des plastiques et caoutchoucs (ENPC) et NOVER entreprise spécialisée dans le verre flaconnage et le verre pressé.
La ville se trouve à 60 km du port de Ténès. Une pénétrante (Voie rapide) reliant le port à la ville de Chlef est en cours de réalisation[285].
Toutes ces entreprises ne pourraient fonctionner sans un tissu performant de banques et assurances.
La banque Robert est l'une des premières banques qui fut ouverte à Chlef, créée par la famille Robert (Famille de Paul Robert le lexicographe et l'auteur du Dictionnaires Le Robert) à la fin du XIXe siècle[286],[287], la banque fut transformée plus tard en une filiale de la BNCI-Afrique, elle-même filiale de la BNCI de la Métropole[288].
En 2019, la ville compte 13 établissements et une vingtaine de succursales, dont des banques de renommée mondiale à l'instar de la BNP Paribas, la Natixis ou la Société générale.
Des Guichets automatiques bancaires (GAB) acceptant les cartes Visa, MasterCard, China UnionPay, Discover et Diners Club, sont installés aux quatre coins du centre-ville.
Le développement de l’industrie dans la région a également entraîné l’ouverture d'un nombre de compagnies d’assurance publiques et privées telles que Axa assurances, la Compagnie Algérienne d'Assurance et de Réassurance (CAAR) et la Société Algérienne d'Assurance (SAA).
La surface agricole à Chlef ne cesse de diminuer à cause de l'urbanisation massive, les terres agricoles se localisent essentiellement au nord de la commune (El Quoasmia, Bokâat El Mekhatria, Hay El Ramlia et Tegagra). La superficie agricole totale couvre environ 75 km2 (7 500 ha) soit 60 % de la superficie de la commune[289].
Le marché d'intérêt national (MIN) appelé communément marché de gros de Chlef est un marché à caractère régional[290] opérationnel depuis 1987, il est situé à l’entrée est de la ville de Chlef, étendu sur une superficie de 18 875 m2 (dont 8 640 m2 couverte)[291] et compte 222 grossistes (Màj ). Les revenus résultant de la location des espaces commerciales du marché rapporte mensuellement à la commune de Chlef un montant équivalent à 1 300 000,00 DA[292].
Le tourisme d'affaires représente à Chlef une grande part des visiteurs, disposant de salles de conférences et d'expositions, la ville est
devenue un endroit prisé où sont organisés un nombre important de congrès et de réunions chaque année à l’exemple du Forum médical international de Chlef, en outre la ville se trouve à quelque 50 km de la ville côtière (mer Méditerranée) de Ténès, elle compte également un nombre d'hôtels équipés de piscines et de spa dont un classé 5 étoiles.
On y trouve également un parc d'attraction à Hay El Badr, un parc de loisirs à Hay Nasr, un Hammam & Spa (Le Sultan) orné d'un décor exceptionnel aux allures des palais d'orient et un nombre important de restaurants gastronomiques et de fast-foods.
La ville figure sur le nouveau circuit touristique, édité à l'occasion de la saison estivale de 2019 par la direction de la culture de la wilaya de Chlef, proposant de visiter les objets archéologiques au Musée public national Abdelmadjid-Meziane, et au Musée El Asnam (ex-Dar El Baroud) qui renferme des objets de la plus ancienne basilique en Afrique du Nord, Saint-Réparatus, et la maison de l’Artisanat, à la cité Bensouna[293].
Une pénétrante (voie rapide) menant à la ville de Ténès est en cours de réalisation, elle devrait réduire le temps d'accès à la mer Méditerranée à 35 minutes.
La ville abrite deux Musées à savoir le musée régional « Abdelmadjid Méziane », situé à la cité Aroudj et le musée El Asnam.
Ancienne poudrière pendant l'époque coloniale convertie en musée depuis 1996[302], il dispose d'une précieuse collection de vestiges de différents âges.
Les pièces archéologiques présentes à l’intérieur de la poudrière et dans sa petite cour que prolonge l’actuel siège de l’APC de Chlef sont un condensé de l’histoire tumultueuse de la vallée du Chélif. L’une des curiosités du musée d’El Asnam est sans conteste les restes de l'ancienne basilique Saint-Reparatus qui a été édifiée en 324 après J-C, et détruite par un violent tremblement de terre en 475.
En pénétrant à l’intérieur du bâtiment de forme circulaire, le visiteur est transporté vers une autre époque, celle des vestiges, dont des fours à briques, des cercueils en bois de cèdre, des moulins en pierre tronconiques, des lampes funéraires, des poteries, des médailles d’or, d’argent et de bronze, et des tablettes de marbres représentant des autels.
Le regard est attiré aussi par le piano qui trône à l’intérieur de l’édifice ramené dans les bagages d’un colon en 1849. On peut admirer également une collection d’armes de guerre constituée de fusils et de lames utilisées durant la colonisation de la vallée du Chélif. Pêle-mêle sont exposés des ustensiles de cuisine, des tapisseries anciennes du sud du pays, des objets usuels en cuir et des tenues traditionnelles de plusieurs régions d’Algérie[224].
En vérité, le musée El Asnam est une halte obligée pour tous ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire de l’Algérie. Certes, la collection muséologique n’est pas très riche comparée à celles qu’abritent les grands musées nationaux, mais le détour vaut la peine.
La poudrière ou « Dar El Baroud », comme appelée en arabe, a été construite en 1847 sur ordre du général Cavaignac dont un buste en bronze est exposé au musée national Abdelmadjid Méziane de Chlef.
C’est au lendemain de l’indépendance que l’idée de faire de ce lieu un musée local a germé. Situé en plein cœur de la ville, pratiquement à quelques mètres de la vieille mosquée, la poudrière est un édifice qui attire le regard par sa forme architecturale atypique et par les matériaux avec lesquels il a été construit. Quoi de mieux donc pour en faire un lieu de mémoire qui rappelle aux Algériens les sombres années de la conquête coloniale qui a vu une armée moderne massacrer des centaines de milliers de civils qui refusaient la soumission et l'esclavage[224].
La ville de Chlef est traversée par deux fleuves Le Chelif et l'Oued Tsighaouet, L'un des plus anciens ponts de la ville est celui qui relie Hay El Houria au centre-ville, construit en bois dans les premières années de l’occupation de la ville plus exactement en 1844 par le capitaine Renou[306] puis en 1860 la circulation sur le pont du Chelif a été interdite en raison de la grande crue de la rivière et la vétusté de l’ouvrage[307], le pont en bois est ensuite remplacé en 1864[308] par un pont dont les culées et la pile étaient construites en maçonnerie et les hauts entièrement en métal, emporté par une forte crue en [309] ce dernier est mis hors service et remplacé par le pont actuel construit exclusivement en béton dont les travaux ont débuté en [310].
Les traditions culinaires à Chlef sont jalousement préservées. La cuisine nous renseigne sur les coutumes séculaires de la région, auxquelles restent pleinement attachées les familles de Chlef. Parmi les principaux plats, on peut citer la Berouilla, H’rira, R’fis, El Merdoud, M’besses et le couscous varié.
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