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Emmanuel Gomès, dit Manuel Dekset puis Umbañ U Kset (parfois écrit Umban U'kset[1],[2]), est un chanteur, acteur et réalisateur sénégalais originaire de Guinée-Bissau, né le à Foundiougne, au Sénégal[3] et décédé à Paris le 30 octobre 2023[4],[5].
Umbañ U Kset commence sa carrière artistique au début des années 1960 en tant que chanteur et danseur et se produit sur scène au Sénégal, interprétant des chansons afro-cubaines, musique qui connait alors un essor important en Afrique de l’Ouest. Il est, sous la direction de Dexter Johnson[6], chef du légendaire orchestre le Starband[7] est l’un des promoteurs de la musique afro-cubaine au Sénégal.
Élève de l’École des arts de Dakar et sélectionné dans le cadre de la promotion d’excellence portée par Léopold Sédar Senghor, il rejoint Paris pour suivre les cours du Centre d’art dramatique de la rue Blanche au milieu des années 1960 sous l’égide de professeurs tels que Daniel Lecourtois et Robert Manuel. Il fréquente aussi l’Institut des arts de la Sorbonne, le conservatoire d’art dramatique de Strasbourg (Hubert Gignoux), celui de Lyon avec Roger Planchon et même le ministère de l'Éducation nationale avec Jacques Debary.
Il participe comme comédien en 1964 et 1965 à la tournée de La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire, mise en scène par Jean-Marie Serreau ; il y partage l’affiche avec James Campbell notamment.
De retour au Sénégal, il rejoint l’équipe du Théâtre national Daniel-Sorano, puis collabore avec Raymond Hermantier sur le projet du Théâtre rural populaire au Sénégal.
De retour en France en 1970, il poursuit sa carrière de comédien de radio (RFI, émissions Le Monde à la carte et La Voix des ancêtres et nombreuses émissions dramatiques sur France Culture et de théâtre (notamment Les Anges meurtriers au Théâtre National de Chaillot mis en scène de la britannique Joan Littlewood avec l'auteur nigérian Wole Soyinka) et de cinéma.
La musique le rattrape, il part en tournée en 1973 aux États-Unis avec le groupe Batuki (notamment avec le chanteur d’origine angolaise Bonga et le saxophoniste guinéen Jo Maka). À New York, le groupe se produit à l’Apollo Theater à Harlem, fait des premières parties d’Aretha Franklin et de Sun Ra.
À son retour à Paris, Il fonde en 1974 le groupe West African Cosmos (WAC)[8],[9],[10],[11],[12], considéré comme "le premier groupe de rock africain"[13],[14] ; il est le chanteur du groupe ; il est entouré de musiciens confirmés ou tout au début de leur carrière : le batteur Jean-Claude Montredon, le guitariste Wasis Diop, le comédien et percussionniste Akonio Dolo, le pianiste Alain Ehrlich (Loy))[15], le saxophoniste Yebga Likoba, le bassiste Ayib Gaye. Le groupe sort un 33T produit par CBS. Basé à Paris, il se produit notamment dans l’Hexagone, à Rome, Hambourg, en Tunisie, au Festival International de Tabarka, en Algérie… Le groupe se sépare en 1977.
À la fin des années 1970 et pendant la décennie 1980, Umbañ se recentre sur sa carrière de cinéaste et d’acteur qu’il continuera jusqu’à présent.
C’est à cette période qu’il intègre des distributions à succès et donne la réplique à notamment Jean-Pierre Marielle et Annie Girardot, dans « Cause toujours, tu m’intéresses[16] » d’Edouard Molinaro, à Pierre Richard et Gérard Jugnot dans Le Coup du parapluie[17] de Gérard Oury, à Claude Brasseur, Michel Piccoli, Jacques Dutronc et Marie-Christine Barrault dans L’État sauvage[18], à Sophie Marceau dans Descente aux enfers[19], deux films de Francis Girod qui lui confiera aussi un rôle dans Passage à l’acte[20] » avec Daniel Auteuil et Patrick Timsit, sans oublier son role dans Banzaï[21] de Claude Zidi avec Coluche, Valérie Mairesse et Éva Darlan.
En 1985, il décide de monter, produire et réaliser le premier long-métrage de Guinée-Bissau, N’tturudu[15],[22], ou l’histoire d’un jeune villageois qui fugue de chez lui pour assister au mythique carnaval de Bissau. Le film est programmé dans plusieurs festivals (Montréal, Toronto) et est reconnu par un public averti.
Dans les années 1990, en plus de quelques apparitions dans des productions françaises, il devient un spécialiste de doublage, et est la voix française de vedettes afro-américaines comme Richard Pryor et Denzel Washington.
Sur les planches, on le retrouve au théâtre de La Colline, il joue dans Kinkali[23] mis en scène par Philippe Adrien, aux côtés de Marthe Keller, Félicité Wouassi, Jean-Paul Roussillon, Thierry Frémont et Jean-Yves Chatelais. Le spectacle recevra le Molière de la meilleure pièce de création en 1997. Et en Suisse aussi, dans un spectacle sur Sidney Bechet, produit par la Radio suisse romande et joué à Lausanne.
Ce goût pour la scène, il continuera de le garder dans les années 2000 et rejoint notamment l’équipe de Vol au-dessus d'un nid de coucou avec Bernard Tapie et plus récemment dans la comédie musicale Kirikou et Karaba[24] de Michel Ocelot où il incarne le rôle du Sage et du Grand-père de Kirikou, dont il assure aussi la voix dans les versions de dessin animé.
Au cinéma, il fait une apparition dans Le Havre[25] de Aki Kaurismäki, sorti en 2011, avec Jean-Pierre Daroussin et André Wilms. Il est le chauffeur de taxi dans Un transport en commun[26] de la jeune réalisatrice franco-sénégalaise Dyana Gaye, tourné au Sénégal.
À la télévision, il joue dans plusieurs épisodes de Famille d’accueil, [27] lesquels sont régulièrement rediffusés sur diverses chaines. Et avec Roger Hanin dans plusieurs épisodes de Navarro[28].
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