En vertu d'une ordonnance royale du , une compagnie, représentée par M. Constantin, a été autorisée à ouvrir sur ses terrains:
«
1 – deux rues de chacune 14,60 mètres de largeur;
2 – une place circulaire de 40,90 mètres de diamètre.
Cette autorisation a été accordée aux conditions suivantes:
1 – de fournir gratuitement le terrain nécessaire auxdites rues et place;
2 – de faire les frais du premier pavage et éclairage;
3 – de pratiquer, sur les côtés des nouvelles voies ouvertes, des trottoirs en dalles, et en outre de se soumettre aux lois et règlements sur la voirie de Paris, etc.»
Cette ordonnance fut immédiatement exécutée: les deux voies ont reçu les noms de «rue Bayard-Champs-Élysées[1]» et de «rue Jean-Goujon» et la place celui de «place François-Ier».
No3: ancien siège, jusqu'en 2008 avant le déménagement pour la ville de Montrouge, des Éditions Bayard, devenues le Groupe Bayard dans l'édition de presse.
No7: domicile du marquis Charles-Auguste Choiseul-Beaupré[3] et la marquise (devenus duc et duchesse en 1909), une Américaine née Claire Coudert (1864-1919), qui fut l'égérie et le modèle d'Auguste Rodin[4].
No1: le peintre Léon Riesener (1808-1878) acquit en 1846 le terrain situé à l'angle de la rue Bayard et du cours la Reine (aujourd'hui cours Albert-Ier) et s'y fit construire, selon des plans qu'il avait lui-même dressés[7], un hôtel particulier, mentionné par Eugène Delacroix dans son Journal[8]. Le peintre y passa toute sa vie. L'hôtel passa ensuite à ses trois filles. André Becq de Fouquières rapporte: «Quand j'étais un jeune garçon en culottes courtes, ma mère me conduisait souvent au Cours-la-Reine où elle allait rendre visite à son amie, Mme Riesener. Comme toutes les demeures avoisinantes, l'hôtel de cette vieille dame charmante était plutôt une maison de campagne et, de fait, on jouissait encore là d'un calme quasi-rural, sous des ombrages encore préservés où pépiaient les moineaux. […] Aujourd'hui, un building s'élève à la place de la demeure de Mme Riesener où ma mère m'enseignait le goût des belles matières et des jolies formes, en proposant à mon admiration enfantine les chefs-d'œuvre que son amie tenait de la famille de son mari: les meubles de Riesener, premier ébéniste du Roi[9].» Dans sa maison, Léon Riesener loua en 1859 un appartement à la duchesse de Castiglione-Colonna, connue comme sculpteur sous le pseudonyme de Marcello[réf.nécessaire].
No3: atelier de Gustave Doré. Victor Fournel écrit: «Gustave Doré avait deux ateliers: celui de son appartement de la rue Saint-Dominique, pour les dessins et les aquarelles; celui de la rue Bayard, pour les tableaux et les statues. Ce dernier, l'ancien gymnase Amoros, si je ne me trompe[11], semblait adapté à la taille d'un Titan. Assurément la grandeur dans l'art ne se mesure pas à l'aune, mais il est rare pourtant que l'instinct du grand n'entraîne pas un penchant au colossal: les exemples abonderaient pour le prouver. La hauteur et l'étendue de l'immense salle, le nombre des toiles accrochées aux murs ou installées sur des chevalets, les dimensions de celle à laquelle il était toujours en train de travailler, les échelles formidables comme des machines de guerre, l'arsenal de tubes, de godets, de fioles, de brosses, de palettes alignés sur les tables, plongeaient le visiteur dans la stupéfaction[12].»
«14 décembre1854: Dîné chez Riesener avec Pierret. J'étais invité chez la princesse et j'espérais y aller le soir. Je suis resté rue Bayard. – Le soir, dans l'atelier, où j'ai fait un fusain d'après un torse de la Renaissance, pour un essai de fixatif que Riesener emploie.» (Journal d'Eugène Delacroix, BiblioBazaar, LLC, 2008, tome II, p.294).