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parti politique français (1960-1990) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Parti socialiste unifié (PSU) est un ancien parti politique français fondé le . Représentant à sa fondation ce que l'on nomme alors la deuxième gauche, qui se situait politiquement entre la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), d'inspiration socialiste, et le Parti communiste français (PCF), le PSU était proche politiquement du Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste (CERES), fondé en 1966 et représentant l'aile gauche du Parti socialiste (PS) dans les années 1970, tout en accueillant diverses minorités d'obédience trotskiste ou post-maoïste.
Parti socialiste unifié | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Anciens dirigeants | Édouard Depreux, Michel Rocard, Michel Mousel, Huguette Bouchardeau |
Fondation | |
Fusion de | PSA UGS |
Disparition | |
Fusionné dans | Alternative rouge et verte Les Verts |
Positionnement | Gauche radicale à extrême gauche[1] |
Idéologie | Socialisme autogestionnaire[1] Socialisme démocratique Régionalisme Deuxième gauche Tendances internes : |
Couleurs | rouge |
modifier |
Après plusieurs scissions et tentatives d'union peu fructueuses avec d'autres petites forces de la gauche alternative, le PSU s'auto-dissout en .
Le PSU naît le d'un double mouvement d'opposition : opposition à la guerre d'Algérie et refus du soutien de la SFIO au « coup d'État » gaulliste de 1958, ce qui avait conduit à la constitution du cartel de l'Union des forces démocratiques rassemblant en particulier le Parti socialiste autonome (PSA) et l'Union de la gauche socialiste, les deux composantes principales du futur PSU.
Présidé par Laurent Schwartz, le Congrès de 1960 entérine la fusion de trois formations politiques :
Par la suite, le PSU s'est largement appuyé sur la déconfessionnalisation et la scission majoritaire de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), qui devient la Confédération française démocratique du travail (CFDT) en 1964. Dans les années 1970, à la suite du mouvement de mai 68, il défend politiquement de nombreuses causes portées par le mouvement social et d'émancipation, notamment l'expérience autogestionnaire en soutenant très activement les travailleurs de l'usine Lip de Besançon, devenue emblématique de la lutte sociale et l'objet d'un fort mouvement de solidarité dans toute la France.
Parmi de nombreuses personnalités, le PSU a notamment comme premier secrétaire Édouard Depreux de 1960 à 1967, puis Michel Rocard de 1967 à 1973.
Ce parti tente tout d'abord d'occuper l'espace politique entre la SFIO et le PCF, se prononçant dès sa création pour une VIe République[2].
Il est composé majoritairement de socialistes anti-colonialistes, qu'ils soient « révolutionnaires » ou « réformistes », partisans de l'Union de la gauche. Il comprend également d'anciens pivertistes, dont certains avaient milité au Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) sous le Front populaire (1936-1938) (Colette Audry, etc.). Les trotskistes Marcel Bleibtreu et Michel Lequenne obtiennent un droit de tendance au sein du parti, continuant la publication de la Tribune du marxisme avec Edgar Morin, futur penseur de la « complexité »[3].
Enfin, la tendance mendésiste, qui représente un bloc cohérent et réformiste, s'oppose au dogme marxiste de la lutte des classes et refuse l'appropriation collective des moyens de production, prônant un équilibre entre les secteurs privé et public[4] : dès le départ, le PSU apparaît comme regroupant des tendances très diverses, voire antagonistes, qui ne se rejoignent finalement que dans l'anti-gaullisme et l'anti-stalinisme. L'adhésion de Pierre Mendès France au PSA avait même suspendu les négociations de fusion entre l'UGS et le PSA, ceux-là (ainsi qu'une partie de ceux-ci) estimant que les mendésistes du Centre d'action démocratique étaient plus libéraux que réellement socialistes.
Au fil des crises que traverse le PSU, celui-ci voit le départ de nombre de ses fondateurs : Pierre Bérégovoy, Charles Hernu, Alain Savary, Robert Verdier. Le PSU, qui comprend dès son origine des minorités se réclamant du marxisme révolutionnaire, du luxemburgisme ou du trotskisme, évolue en se radicalisant, surtout après , pour devenir un parti contestataire et autogestionnaire se situant essentiellement hors du champ parlementaire.
Le bureau national constitué en [5] respecte la parité des fondateurs :
Au comité politique national :
Parmi les 55 membres du comité politique national[8], constitué selon la même parité affichée, figurent 25 anciens du Parti socialiste autonome, 25 anciens de l'UGS et 5 sympathisants de Tribune du communisme. Le parcours politique de ces hommes – seule une femme siège dans cette instance, Mireille Osmin, issue de la SFIO et du PSA – est très divers. Ainsi cet organisme aurait compté six trotskistes : Jean Rous (« droitier »), Robert Chéramy (lambertiste)[9], tous deux venant du PSA ; Roland Filiâtre, Yvan Craipeau, et Pierre Naville, l'un des principaux dirigeants trotskistes avant-guerre (« droitiers »)[3]. Yves Dechezelles, ancien no 2 de la SFIO, était considéré comme proche de ce courant sans avoir jamais appartenu à aucune organisation trotskiste.
On relève toutefois un nombre important d'anciens députés de la SFIO, dont la sécession du groupe parlementaire est à la source du PSA/PSU : Édouard Depreux lui-même, Alain Savary et Robert Verdier, Daniel Mayer, Guy Desson, François Tanguy-Prigent, André Philip, Charles Lussy, Jean Binot, Raymond Badiou (père du philosophe Alain Badiou qui appartint lui-même un temps au PSU) et André Hauriou (fils du doyen Maurice Hauriou, et alors vice-président de la Ligue des droits de l'homme)[10].
Charles Hernu, est issu pour sa part, de l'UDSR.
Sont membres de ce Conseil National deux avocats, issus de l'UGS, fortement impliqués dans la défense des militants anticolonialistes, français ou algériens, alors que la guerre d'Algérie est une des préoccupations majeures des français, Yves Dechézelles et Pierre Stibbe.
Jean Arthuys est responsable du service d'ordre.
Le Comité politique national compte :
Le congrès débouche sur un Comité politique national sans majorité. Les motions représentées, sont :
Il faut attendre un mois pour que le parti se dote d'une direction exécutive. C'est un secrétariat pluraliste de quatre membres, dont deux issues de la motion B (Edouard Depreux, secrétaire national, et Jean Verlhac) et deux de la motion C (Jean Poperen et Roland Florian).
Ce secrétariat est assisté des responsables des commissions nationales, soit quatre membres de la motion B (Marc Heurgon, Marcel Debarge, Henri Longeot, Jean Arthuys), 2 de la motion C (Manuel Bridier et Claude Bourdet), et deux de la motion A (Maurice Klein, trésorier, et Robert Verdier, responsable du journal Tribune socialiste). La motion E n'est représentée que par deux responsables adjoints de commission (Marcel Pennetier, adjoint de Debarge, et Bleibtreu, adjoint d'Arthuys).
Ce congrès est anticipé par rapport au calendrier statutaire. Il permet de doter le parti d'une majorité. Le CPN est ainsi constitué de :
Un bureau national homogène de 9 membres est désigné. Il comprend Edouard Depreux, secrétaire national, Jean Arthuys, trésorier, Pierre Bérégovoy, Marcel Debarge, Marc Heurgon, Henri Longeot, Harris Puisais, Jacques Raynaud et Jean Verlhac.
En , 5 nouveaux membres sont cooptés par le CPN, tous issus de la tendance majoritaire, parmi lesquels Serge Mallet, Gilles Martinet et Pierre Naville.
Le congrès est marqué par l'entrée dans les instances dirigeantes de Michel Rocard sous le pseudonyme de Georges Servet.
Un secrétariat de sept membres est désigné. Derrière Edouard Depreux, secrétaire national, on trouve Gilles Martinet, secrétaire national adjoint, Jean Arthuys, trésorier, Pierre Bérégovoy, Marc Heurgon, Harris Puisais et Georges Servet (Michel Rocard).
Le bureau national, pluraliste, compte 15 membres, soit, en plus du secrétariat national, Claude Bourdet, Richard Dartigues, Guy Desson, Henri Longeot, Michel Lucas, Serge Mallet, Jean Poperen et Georges Servet.
On trouve par ailleurs au Comité politique national Georges Gontcharoff, Jacques Kergoat, Marcel Pennetier, Pierre Stibbe, François Tanguy-Prigent, Jean Verlhac, Lucien Weitz...
Le cinquième congrès traduit un bouleversement à la tête du parti. Michel Rocard succède à Édouard Depreux comme secrétaire national, tandis que le Bureau national est profondément renouvelé. Depuis le dernier congrès, plusieurs départs de personnalités de premier plan ont été enregistrés : Alain Savary, qui a créé avec ses proches, mais aussi un groupe de mendésistes autour de Pierre Bérégovoy, l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche, puis Jean Poperen et les siens, qui créent l'Union des groupes et clubs socialistes.
Le nouveau bureau national, fusionné avec le secrétariat, compte 17 membres, dont seulement trois appartiennent au bureau sortant : Michel Rocard, secrétaire national, Jean Arthuys et Marc Heurgon. Tous les autres sont des nouveaux venus : André Barthélémy, Manuel Bridier, Gérard Carles, Robert Chapuis, Claude Dubois, Michel Fontes, Daniel Frachon (trésorier), Georges Gontcharoff, Christian Guerche (directeur de Tribune Socialiste), Jacques Malterre, Pierre Marchi, Jean-François Pertus, Pierre Ringuet et Jean-Marie Vincent.
Le comité politique national est composé de :
À partir de ce congrès, l'architecture de la direction nationale évolue.
Un bureau national de 11 membres est élu. Il comprend Michel Rocard, secrétaire national, Daniel Frachon, trésorier, Jean Arthuys, Manuel Bridier, Robert Chapuis, Claude Dubois, Georges Gontcharoff, Jacques Kergoat, Henri Leclerc, Jacques Malterre et Jean-Marie Vincent.
Le CPN est remplacé par une Direction politique nationale, composée de 39 membres. Parmi ceux-ci, outre les membres du bureau, on peut citer : André Barjonet, François Borella, Yvan Craipeau, Serge Mallet, Gustave Massiah, Michel Mousel et Pierre Naville.
Michel Rocard est réélu secrétaire national à la tête d'un bureau national de 9 membres, dont Daniel Frachon, Trésorier, Robert Chapuis, Christian Guerche, Bernard Jaumont, François Moreau, Jacques Pietri (qui quitte le parti en pour rejoindre le PS), Basile Volokhine et Bernard Lambert.
La Direction politique nationale est composée d'élus appartenant à 4 tendances différentes :
À ces 61 membres s'ajoutent huit membres désignés par la commission du secteur agricole, parmi lesquels Serge Mallet.
Si Michel Rocard est réélu secrétaire national, le bureau national est encore largement renouvelé. Conservent leur mandat Robert Chapuis, secrétaire national adjoint, Christian Guerche, Bernard Jaumont et Basile Volokhine, tandis qu'entre au bureau 12 nouveaux membres : Jean Le Garrec, trésorier, André Barjonet, Pierre Bourguignon, Georges Constantin, Pascal Dorival, Gérard Féran, responsable de Tribune Socialiste, Jean Lafrache, Daniel Lenegre, Alain Rannou, Henri Saigre, François Soulage et, pour la première fois, une femme, Irène Charamande, chargée justement du secteur « femmes ». Bernard Ravenel, chargé du secteur « éducation » est associé au bureau national.
En , Robert Chapuis succède à Michel Rocard comme secrétaire national.
Au sein de la Direction politique nationale, on trouve : Yvan Craipeau, Claude Boutet, Michel Destot, Pierre Brana, Tony Dreyfus, Jean-Pierre Madec, Serge Mallet, Jean-Pierre Mignard, Michel Mousel, Jean-Claude Petitdemange, Bernard Langlois, Alain Richard, Jean Verlhac...
Le congrès se tient peu de temps après le départ d'une bonne partie de la direction nationale du parti, derrière Michel Rocard, pour rejoindre le Parti socialiste.
Les instances nationales dont donc largement renouvelée.
Un bureau national de 20 membres est élu. On n'y retrouve que trois membres sortants, André Barjonet, Christian Guerche et Bernard Ravenel, tous les autres étant des nouveaux : Huguette Bouchardeau, Jean-Claude Chamblain, François Desmoulins, Serge Depaquit, Pascal Gollet, Maguy Guillien, Victor Leduc, Hervé Letocqmin, Michel Mousel, Geneviève Petiot, Gilbert Pallier, Charles Piaget, Pierre Régnier, René Schulbaum, Alain Tlemcen, François Turquan et Lucien Varague.
Un secrétariat national de cinq membres (Barjonet, Gollet, Leduc, Mousel et Piaget) est élu.
Les membres de la Direction politique nationale se voient tous confier le suivi ou la responsabilité d'un secteur ou d'un type de dossier. Parmi ceux-ci, on trouve Jean Arthuys, Claude Bourdet, Yvan Craipeau...
Le secrétariat national sortant est reconduit, à l'exception d'André Barjonet, remplacé par Geneviève Petiot.
Le bureau national compte 21 membres, dont 15 sortants : Huguette Bouchardeau, Christian Guerche, Bernard Ravenel, Jean-Claude Chamblain, Serge Depaquit, François Desmoulins, Pascal Gollet, Victor Leduc, Michel Mousel, Geneviève Petiot, Gilbert Pallier, Charles Piaget, Pierre Régnier, René Schulbaum et Lucien Varague. Entrent donc Gérard Akoun, Christian Berger, François Dalbert, Gilbert Hercet et Bernard Lechelon.
Au sein de la direction politique nationale, on trouve encore Claude Bourdet, Yvan Craipeau, Michel Fiant...
- Congrès de Saint-Étienne ()
La Direction politique nationale est composée en fonction du vote sur les deux textes généraux, mais aussi sur l'amendement au texte « majoritaire » présenté par les fédérations de l'Essonne et des Hauts-de-Seine, ainsi que de militants parisiens. Elle est composée de
Huguette Bouchardeau est élue secrétaire nationale. Elle est à la tête d'un bureau national de 14 membres, dont 7 sortants (Serge Depaquit, Victor Leduc, Michel Mousel, Gilbert Pallier, Geneviève Petiot, Bernard Ravenel et René Schulbaum) et 5 nouveaux (Jean-Marie Demaldent, Léo Goldberg, Hubert Jayet, qui est trésorier, Dominique Lambert et Robert Rival).
Plusieurs militants sont par ailleurs placés en responsabilités de secteurs, sans être membres de la direction, et notamment Claude Bourdet (relations internationales), Victor Fay ou Lucien Varague.
Le congrès se tient après que le PSU a présenté la candidature d'Huguette Bouchardeau à l'élection présidentielle qui a vu le succès de François Mitterrand.
5 motions différentes se présentent pour l'élection de la Direction politique nationale, qui est ainsi composée de
Le bureau politique compte 17 membres, dont les six membres du secrétariat national (Huguette Bouchardeau, réélue secrétaire nationale, Serge Depaquit, Bernard Ravenel, Jacques Arnol, Jean-Jacques Mabilat, Jacques Salvator), ainsi que Christian Caroz, Monique Gresset, Jacques Laïk, Dominique Lambert, Marie-Pascale Lauret, Victor Leduc, Jean-Pierre Malplat, Arnaud Massip, Marie Relandeau, Arthur Riedacker et M.Sonder).
- Congrès de Venissieux ()
Le congrès se déroule à nouveau dans un climat de crise interne. Huguette Bouchardeau a rejoint en le gouvernement, contre l'avis du bureau politique.
La direction politique nationale compte 70 membres, dont :
Les courants 1 et 5 décident de ne pas participer au bureau politique, qui ne compte que 14 membres : Jacques Arnol, Jeannine Blaise, Serge Depaquit, Marie-Madeleine Dughera, Monique Gresset, Jean-François Laval, Jean-Pierre Malplat (courant 3), Bernard Chaouat, Dominique Ducrest, Arnaud Massip, Jacques Laïk, Jacques Salvator (courant 2), Jean-Claude Le Scornet et Laniq Le Dilosquer (courant 4).
Serge Depaquit devient secrétaire national.
Lors de son congrès de fondation, le PSU aurait rassemblé jusqu'à 30 000 adhérents : 20 000 issus du PSA, 10 000 de l'UGS[11]. Quelques centaines de militants proviennent du groupe de Jean Poperen, Tribune du communisme. Mais selon Marc Heurgon, historien du parti après en avoir été un des dirigeants, il semble que le nombre de 20 000 membres au total soit plus proche de la réalité[12].
Le PSA et l’UGS sont implantés sur l’ensemble du territoire et cette composante se retrouve dans les origines géographiques des membres du Comité politique national. Le PSU n’est donc pas, comme certains l’en ont accusé, une « chapelle parisienne ».
Dans son ouvrage, Histoire du PSU, Marc Heurgon dresse en effet une liste (non exhaustive) des départements dont la sensibilité globale était plutôt PSA ou plutôt UGS et ceux qu’il qualifie de « mixtes », c'est-à-dire que la volonté d’union y a été plus forte que la « marque d’origine ». Beaucoup d’entre eux sont représentés au CPN, ce qui donne une image du PSU à l’échelle nationale.
On peut en retenir quelques exemples :
Le PSU se dote d'une publication hebdomadaire : Tribune socialiste. Mais à cet organe officiel, s'ajoute de fait durant quelques années, un autre hebdomadaire, France Observateur[13], dont la direction et la rédaction comprennent plusieurs membres du PSU, et non des moindres : Gilles Martinet, ancien secrétaire général de l'UGS, plus tard journaliste à L'Observateur ; le chrétien de gauche Claude Bourdet, cofondateur ; Georges Suffert ; Serge Mallet ; Pierre Belleville ; et Pierre Naville[14].
Dès son premier congrès le PSU est le théâtre de jeux de tendances. Une forte minorité apparaît, animée par Pierre Bérégovoy. Edouard Depreux parvient à être élu secrétaire général, soutenu par Gilles Martinet (secrétaire général adjoint de 1960 à 1967, il quitte le PSU en 1972) et Michel Rocard, qui isolent les anciens de la IVe République, Alain Savary et Charles Hernu, tandis que les trotskystes et les ex-communistes rechignent à s'allier, ce qui leur aurait donné la majorité[3]. Dès le Congrès de Clichy en , Pierre Mendès-France, qui n'hésite pas à agir de façon indépendante, voit son ami au Bureau national, Charles Hernu, manquer sa réélection[4].
Jean Bastide, membre du comité politique national, quitte le parti dès 1962 et retourne à la SFIO.
Les Congrès suivants sont si disputés qu'aucune direction stable, par exemple, ne sort du Congrès d'Alfortville (), qui a lieu quelques mois après les législatives, au cours desquelles deux députés PSU sont élus (l'ancien ministre de l'Agriculture François Tanguy-Prigent et Raoul Bleuse, qui quitte cependant le parti l'année suivante). C'est aussi en 1963 que Depreux et Rocard fixent une nouvelle ligne au parti, en l'adossant aux « couches nouvelles » (techniciens et cadres)[3]. Élus mais sans majorité stable, ils soutiennent alors la thèse d'une mutation du capitalisme, rendant caduque l'hypothèse marxiste d'une crise du capitalisme[3]. Quatre ans plus tard, John Kenneth Galbraith publie Le Nouvel État industriel, best-seller économiste qui insiste sur le concept de « technostructure » pour expliquer les changements de la société industrielle.
Lors du Congrès de 1963, les lambertistes proposent leur mention, qui reçoit un score négligeable, tandis que Marcel Bleibtreu, allié à Marcel Pennetier (ex-PCI), présente une motion qui reçoit 10 % des mandats[3]. Les luttes internes font fuir la base, un tiers des adhérents quittant le PSU entre 1963 et 1965[3]. Alain Savary s'en va, créant l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche, qui s'allie avec la FGDS de Mitterrand, ainsi que Charles Hernu[3]. Le courant mendésiste, dans lequel Pierre Bérégovoy joue un rôle central, prend cependant de l'ampleur, ayant permis l'élection de la nouvelle majorité aux congrès de 1963, ce qui permet à Mendès-France de s'impliquer davantage dans le parti[4].
En 1965, le PSU ne présente pas de candidat à l'élection présidentielle et soutient celle de François Mitterrand, également appuyé par la SFIO et le PCF. Le bureau politique avait poussé Pierre Mendès-France à se présenter après l'abandon de Gaston Defferre, mais Mendès-France avait refusé, mettant en avant son hostilité au suffrage universel direct dans le cadre de la présidentielle, ainsi que les mauvaises dispositions du PCF à son égard[4].
Le PSU double son score électoral aux législatives de mars 1967, obtenant quatre députés : Guy Desson, Yves Le Foll, Roger Prat et Pierre Mendès France, élu à Grenoble où le PSU s'était implanté lors des municipales de mars 1965[4]. Contre la décision du parti, celui qui avait été le porte-parole du PSU lors de la campagne s'était adjoint un membre de la SFIO, et non de la FGDS[4].
Cependant, la question centrale du PSU demeure : comment se positionner entre le PCF et la FGDS (Fédération de la gauche démocrate et socialiste) de Mitterrand, où la SFIO achève son parcours ?
En , la première mue du PSU porte Michel Rocard à la direction d'un parti d'où les anciens socialistes « réformistes » sont en voie de disparition. Le bureau national voit entrer 12 nouvelles figures sur 17 [A]. Les mendésistes, avec Gilles Martinet, Pierre Bérégovoy et Jean Poperen avaient soutenu au Congrès l'idée d'une association avec la FGDS, orientation refusée par la majorité[4]. À son tour, Poperen quitte alors le parti[3], créant l'Union des groupes et clubs socialistes (avec l'ex-pivertiste Colette Audry) qui rejoint également la FGDS et bientôt le nouveau Parti socialiste (PS), créé en 1969.
L'orientation nouvelle se trouve confortée par la prise de contrôle de l'UNEF, en (Congrès de Lyon), par l'organisation de jeunesse du PSU, les Étudiants Socialistes Unifiés (ESU), qui souffle la mise à l'UEC (communiste). Ils portent à la présidence du syndicat étudiant Jacques Sauvageot, qui aura un rôle de premier plan lors de mai 1968.
Le PSU soutient alors les étudiants et prône l'autogestion. Il est cependant victime du retour à l'ordre aux législatives de juin 1968, n'obtenant aucun député ; il fait un peu mieux aux législatives de 1973, obtenant un député (Yves Le Foll). Ces variations, toutefois, résultent largement du scrutin et des alliances, puisque le PSU obtient 3,9 % en 1968 et environ 2 % en 1973.
Pierre Mendès-France rend alors publique sa décision de quitter le parti, qu'il avait reportée après les élections de : il n'accepte plus l’orientation gauchiste du PSU[4]. L'année suivante, il se présente en tant que second (Premier ministrable) avec Gaston Defferre (SFIO) contre Michel Rocard pour le PSU : la rupture avec le mendésisme est définitive[4]. La fédération de l'Eure, mendésiste, est dissoute[4]. Le , Michel Rocard obtint 3,61 % des voix au premier tour de ces élections, score qui constitue le plus haut niveau d'influence du PSU au cours d'une élection présidentielle.
Mis en minorité au Congrès d'Orléans () de l'UNEF, les ESU parviennent à garder la présidence en faisant alliance avec les trotskystes de l'AJS. Devenus groupusculaires, ils perdent finalement le contrôle de l'UNEF en 1971, mis hors-jeu lors de la scission entre UNEF-US et UNEF-Renouveau.
Au VIIe Congrès de Lille du PSU (), la motion rocardienne obtient 53 % des mandats[15] ; les trotskystes rassemblent eux 14 % des mandats[15]. Un courant maoïste, qui s'était affirmé en 1970 en préconisant l'alliance avec le Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF), obtient 12 % des mandats[15]. En , la double appartenance PSU-PCMLF est interdite, ce qui provoque le départ d'Emmanuel Terray et Pierre Bauby[15]. Enfin, une tendance « mouvementiste » obtient 20 % à Lille, et 16 % à Toulouse en [15] : elle s'organise autour de la Gauche ouvrière et paysanne (GOP) de Marc Heurgon, Alain Lipietz, Gustave Massiah, etc., avant de s'éclater en deux (Pour le communisme et, en 1974, le Parti d'unité populaire, qui créent la Gauche ouvrière prolétarienne)[15].
En 1972, le PSU ne signe pas le programme commun de la gauche (), estimant que ce programme n'est pas assez autogestionnaire, et ne peut pas « ouvrir la voie au socialisme »[16]. Le PSU se situe alors à la gauche du PS et du PCF. Yves Le Foll, maire (PSU) de Saint-Brieuc, soutient alors la grève du Joint Français (1972), tandis que l'ensemble du PSU soutient l'expérience autogestionnaire de Lip, à Besançon (1973).
La même année, Michel Rocard dissout la fédération PSU d'Ile-de-France, qui s'était dotée d'une direction sur sa gauche, et demande à chacun de réadhérer individuellement. Jacques Kergoat, qui avait été secrétaire général du PSU parisien, et le philosophe Jean-Marie Vincent rejoignent alors la Ligue communiste révolutionnaire[15], tandis que Manuel Bridier rejoint Révolution ![15]. Une autre fraction, la Gauche révolutionnaire, rejoint en 1972 le Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF, « pro-chinois » maoïste)[15]. Une troisième forme ce qui devient la Gauche Ouvrière et Paysanne puis l'Organisation communiste des travailleurs (créée en 1976), entre 1972 et 1974[15].
Lors de l'élection présidentielle de 1974, la gauche du parti soutient la candidature de Charles Piaget, le syndicaliste CFDT de Lip, mais Rocard réussit à obtenir une majorité de soutien pour la candidature unitaire de Mitterrand contre Giscard. Quelques mois plus tard (octobre), une fraction importante du PSU participe à une opération politique menée par le Parti socialiste (PS), les « Assises du socialisme » ayant pour but d'unifier les mouvements socialistes et sociaux-démocrates au sein du PS, derrière Mitterrand.
La majorité du PSU se refusant cependant à s'unir au PS, de nombreux membres, notamment Michel Rocard, Robert Chapuis (ancien militant de la Jeunesse étudiante chrétienne et secrétaire national du PSU de à ) et Jean Le Garrec rejoignent Mitterrand fin 1974. Jean Arthuys adhéra plus tardivement au PS à Savigny-sur-Orge où il fut un temps conseiller municipal. Avec la constitution de ce nouvel axe à gauche, contemporain du choc pétrolier, le déclin du PSU est alors entamé, d'autant plus que Denis Berger, fondateur de La Voix communiste, part avec environ 200 militants[17] proches de la tendance révolutionnaire (Jean-René Chauvin, etc.) pour rejoindre la LCR d'Alain Krivine[17].
C'est ce moment que choisit l'Alliance marxiste révolutionnaire (AMR), de tendance pabliste et libertaire, forte de 250 militants[17], pour fusionner dans le PSU, Gilbert Marquis ayant entamé des pourparlers dès la fin 1973[17]. Malgré leur faible nombre, ils obtiennent des postes de responsabilité : Maurice Najman (fondateur des comités d'action lycéen pendant mai 68), Bernard Schalscha (implanté à Lyon depuis la création de l'AMR en 1969)[18], Gilbert Marquis (qui sera, avec Michel Fiant, membre du bureau national) et Michel Fiant prennent le contrôle de plusieurs régions[17].
Le PSU reste actif dans les luttes sociales. Il participe notamment, avec la LCR, à la mobilisation contre la loi Debré de 1973 qui devait abréger le sursis accordé aux étudiants pour leur service militaire, puis, l'année suivante, à la fondation du groupe Information pour les droits du soldat, qui militait pour la création de syndicats dans l'armée. En 1976, il participe à la création du Mouvement d'action syndicale (MAS) créé après la grève contre la réforme du deuxième cycle, Antoine Bour, responsable des ESU (Étudiants Socialistes Unifiés), en devenant le premier secrétaire national. Ce syndicat étudiant participa en 1980 à la création de l'UNEF-ID.
Le Congrès de la Courneuve () voit s'affronter deux tendances, l'une, menée par le secrétaire du parti, Michel Mousel, préconisant la reconduction de listes communes de gauche pour les municipales de mars 1977 (le PSU ayant obtenu plusieurs élus aux précédentes municipales), tandis que l'autre, au sein de laquelle les militants de l'AMR sont particulièrement actifs, préconise une alliance avec le « groupe carrefour » de la LCR[19] (Robi Morder, François Morvan), voire avec l'Organisation communiste des travailleurs (le courant « mouvementiste »)[20]. Celle-ci est largement minoritaire, et l'AMR quitte le PSU après pour créer avec le « groupe carrefour » les Comités communistes pour l'autogestion (CCA)[20].
Le , Huguette Bouchardeau obtient 1,11 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, remportée au second tour par François Mitterrand (PS). Le , elle entre dans le gouvernement Mauroy. Cette participation est vivement combattue à l'intérieur de son parti et ses adversaires deviennent majoritaires en au Congrès de Bourges. Certains militants (Jean-Pierre Lemaire) participent alors à la Fédération pour une gauche alternative (FGA), qui contribue à la recomposition de la gauche après le « tournant de la rigueur » de 1983, travaillant notamment avec l'aile gauche des Verts.
Lors de l’élection présidentielle du 25 avril 1988, le PSU soutient la candidature communiste dissidente de Pierre Juquin, également appuyé par la LCR et certains trotskistes. Celui-ci obtient 2,10 % des voix au premier tour[21].
Le PSU se scinde en novembre 1989, une partie de ses membres fusionne avec la Nouvelle gauche issue des comités de soutien à Pierre Juquin pour fonder l'Alternative rouge et verte (AREV), qui fusionne une nouvelle fois en 1998 avec une minorité de la Convention pour une alternative progressiste (CAP) pour devenir « les Alternatifs », tandis qu'une autre partie rejoint Les Verts où sont déjà entrés de nombreux anciens animateurs de la GOP (Gauche ouvrière et paysanne). À part ces derniers, ces mouvements n'ont jamais atteint la taille critique nécessaire pour peser sur le débat à gauche comme avait pu le faire le PSU entre 1960 et 1969.
Le PSU est formellement dissous le par 91 % des militants[22].
Le PSU qui comptait dans ses rangs en 1960 un certain nombre d'anciens députés, s'inséra dans le jeu électoral aux élections législatives de novembre 1962, non sans réussite.
Les 10 et , à la suite d'une initiative de l'association des Amis de Tribune Socialiste, créée en 1962 pour populariser les positions du PSU et gérer son patrimoine, et dépositaire de son héritage intellectuel et idéologique, ont été organisées, à Issy-les-Moulineaux et Paris, des manifestations à l'occasion du 50e anniversaire du Congrès fondateur. Cette initiative a été soutenue par l'Institut Édouard Depreux, l'Association des Amis de Victor et Paule Fay, ainsi que par 540 anciens militants du PSU.
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