Loading AI tools
écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Le Bris, né le à Plougasnou et mort le à La Couyère, est un écrivain et essayiste français. Spécialiste de Robert Louis Stevenson, il est également organisateur du festival littéraire de Saint-Malo « Étonnants voyageurs » qu'il a créé en 1990.
Nom de naissance | Le Bris |
---|---|
Naissance |
Plougasnou |
Décès |
(à 76 ans) La Couyère |
Formation | |
Distinctions |
commandeur des Arts et des Lettres, chevalier de la Légion d'honneur Grand prix de littérature Henri-Gal (2019) |
Langue d’écriture | français |
---|
Michel Le Bris naît le à Plougasnou en Bretagne.
Dans sa jeunesse, il est maoïste[1]. Diplômé d'HEC en 1967, il devient rédacteur en chef de la revue Jazz Hot de 1968 à 1969, alors qu'il s'était indigné, comme simple lecteur, du traitement que la revue avait réservé à Albert Ayler. Dans le même temps, de 1967 à 1970, il fait partie de l'équipe du Magazine littéraire naissant, réunie par Jean-Jacques Brochier.
Il publie en 1970, sous le pseudonyme de Pierre Cressant, un essai sur Levi-Strauss. Directeur de La Cause du peuple — relais presse de la Gauche prolétarienne — en 1970, après l'arrestation du précédent directeur, Jean-Pierre Le Dantec, il est condamné à 8 mois de prison en 1971. Jean-Paul Sartre ayant pris sa suite, sans que le gouvernement ose l'interpeller, cette affaire prend une dimension internationale.
À sa sortie de prison, il participe activement au journal J'Accuse, qui compte dans son comité de rédaction Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Jean-Luc Godard, André Glucksmann, Christian Jambet, Jacques-Alain Miller, Jean-Claude Milner, Jean Rolin, Francis Bueb et qui sera une des matrices du futur quotidien Libération. En désaccord avec la ligne de la Gauche prolétarienne sur la ligne éditoriale de J'Accuse, il quitte le mouvement la même année pour s'installer en Languedoc, près de Carcassonne, où il demeure jusqu'en 1978.
Pendant cette période il publie Occitanie : Volem Viure !, Les Fous du Larzac, La Révolte du Midi, en collaboration avec les comités d'actions viticoles, et sera la plume du chanteur occitan Martí pour son livre Homme d'oc (1974).
Cofondateur de Libération en , il crée en 1974 et dirige avec Jean-Paul Sartre la collection « La France sauvage », d'abord aux éditions Gallimard puis aux Presses d'aujourd'hui. C'est dans cette collection que paraissent les premiers entretiens entre Jean-Paul Sartre et Benny Lévy (alias Pierre Victor), intitulés On a raison de se révolter. Il collabore également avec ce dernier à son projet d'une série d'émissions pour Antenne 2 sur l'histoire du siècle, qui ne verra jamais le jour.
Il participe au cercle de réflexion sur le fait totalitaire et les voies de dépassement du marxisme qui se forme alors autour de Maurice Clavel (et qui comprend Michel Foucault, Guy Lardreau, Christian Jambet et André Glucksmann).
Collaborateur du Nouvel Observateur de 1978 à 1986, il y tient pendant plusieurs années une chronique hebdomadaire sur les programmes radio, avant d'écrire dans ses pages littéraires. Conseiller littéraire aux éditions Grasset de 1977 à 1981, il y est l'éditeur de Kenneth White, de Hans Christoph Buch (de) et de Peter Schneider.
Il assure la direction des programmes de FR3 Ouest de 1982 à 1985.
En 1977, il publie L'Homme aux semelles de vent, essai qui le fera classer (à tort, dit-il) parmi les « nouveaux philosophes ».
En 1981 paraît Le Paradis perdu puis, la même année, Le Journal du romantisme, qui obtient en 1982 un grand prix de la Société des gens de lettres.
Un voyage en Californie au printemps 1982 sur les pas de petits romantiques devenus chercheurs d'or (aventure qui lui inspirera le roman Les Flibustiers de la Sonore, paru en 1998) lui fait découvrir un épisode peu connu de la vie de Robert Louis Stevenson en Californie. Il publie en 1986 de La Porte d'or, récit de son voyage en Californie, où passent les ombres de Stevenson et de Jack London. La publication d'inédits de Stevenson sur son voyage en Californie (Les Pionniers de Silverado) marque les débuts de sa collaboration aux éditions Phébus, où il joue le rôle de conseiller littéraire. Il fera paraître en 1994 le premier volume de sa biographie de R. L. Stevenson, Les Années bohémiennes.
Parallèlement à une entreprise de réédition ou de publications d'inédits de Stevenson, il multiplie en 1990 les collections : « Voyageurs—Payot », d'abord, qui lance le mouvement des « écrivains-voyageurs » et où il édite une nouvelle génération de travels-writers britanniques (Redmond O'Hanlon (en), Jonathan Raban, Colin Thubron) ou américains (Peter Matthiessen), et fait découvrir Nicolas Bouvier, Ella Maillart, Anita Conti et Patrick Leigh Fermor. Suit « Le Grand Dehors », consacré aux écrivains de la nature, puis, un peu plus tard, la collection « Gulliver » aux éditions Flammarion, et « Étonnants Voyageurs » aux éditions Hoebeke.
En , il lance la revue trimestrielle Gulliver avec Olivier Cohen et Alain Dugrand, avant de créer le mois suivant à Saint-Malo le festival Étonnants Voyageurs, présenté comme le point de ralliement des « petits enfants de Stevenson et de Conrad »[réf. nécessaire]. Aux côtés de Michel Le Bris, ont participé à la naissance du festival Maette Chantrel, Brigitte Morin, Christian Rolland, Gerard Pont et Jean-Claude Izzo. Le Bris est également membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains, créée à Saint-Malo la même année[2].
En 1992, un premier Manifeste pour une littérature voyageuse paraît aux éditions Complexe, rassemblant Alain Borer, Nicolas Bouvier, Michel Chaillou, Jean-Luc Coatalem, Alain Dugrand, Gilles Lapouge, Jacques Meunier, Georges Walter, Kenneth White et Michel Le Bris.
À partir de 2000, il développe à l'étranger une série d'éditions du festival[3], qui en retour viendront nourrir le festival de Saint-Malo : à Missoula (Montana, USA), le Q.G. des écrivains de l'Ouest américain, à Dublin, à Sarajevo, après la levée du siège en partenariat avec le Centre André-Malraux créé là-bas par Francis Bueb, à Bamako (Alain Mabanckou, Abdourahman Waberi, Kossi Effoui, Fatou Diome, Sami Tchak, Florent Couao-Zotti, etc.), puis, en 2007, à Port-au-Prince (Haïti) et, en 2008, à Haïfa (Israël). Ce travail aboutit en 2007, à son initiative et à celles de Jean Rouaud, d'Alain Mabanckou et d'Abdourahmane Waberi, au manifeste Pour une littérature-monde en français signé par 45 écrivains de langue française, parmi lesquels J. M. G. Le Clézio et Édouard Glissant, et publié dans les colonnes du Monde le . Suit en un ouvrage collectif, sous sa direction et celle de Jean Rouaud, Pour une littérature-monde, aux éditions Gallimard.
Par ailleurs directeur du centre culturel de l'abbaye de Daoulas de 2000 à 2006, il y organise des expositions : « Indiens des plaines » ; « Pirates et flibustiers des Caraïbes » ; « Les Mondes dogons » ; « Fées, elfes, dragons et autres créatures des mondes de féerie » ; « Vaudou, le nom du monde est magie » ; « L'Europe des Vikings » ; « Rêves d'Amazonie » ; « Visages des Dieux, visages des hommes : masques d'Asie ».
Sur la thématique du jazz, il publie en 2008 aux éditions Grasset La Beauté du monde, un roman haut en couleur où il jongle entre Duke Ellington et King Kong, les couleurs fauves d'une ferme en Afrique et Harlem au temps de la prohibition. La même année, le roman est finaliste du prix Goncourt. Parallèlement il publie un album sur le grand illustrateur de Stevenson (entre autres) : N. C. Wyeth, l'esprit d'aventure (Hoebeke). Au printemps 2009 sort Nous ne sommes pas d'ici (Grasset), retour sur son itinéraire intellectuel.
En 2015, il transmet la direction du festival Étonnants Voyageurs à sa fille Mélani[4],[5].
Michel Le Bris meurt le à son domicile de La Couyère (Ille-et-Vilaine)[6],[7],[8], et ses obsèques ont lieu cinq jours plus tard à Plouezoc'h (Finistère)[9].
Sa devise était : « Approcher l'étranger que nous sommes à nous-mêmes. »[réf. nécessaire]
En 2002, Michel Le Bris est condamné[a 1] pour son essai D'or, de rêves et de sang, l'épopée de la flibuste 1494-1588, pour « contrefaçon partielle et limitée »[14] à payer 5 000 euros à titres de dommages et intérêts, à l'universitaire rochelais, Mickaël Augeron[17], auteur de recherches sur la flibuste et la piraterie.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.