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étude et narration du passé de la Slovaquie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cet article présente une synthèse de l'histoire de la Slovaquie. De ce petit pays sans littoral d'Europe centrale, de 49 035 km2, la population est en 2024 d'environ 5,8 millions de Slovaques. Elle était de 4 vers 1960, 3 vers 1920, 2,5 vers 1880. La diaspora slovaque (en) est constituée majoritairement de minorités dans les pays frontaliers, mais aussi de Canadiens d'origine slovaque (en) (70 000 environ) et d'Américains d'origine slovaque (en) (900 000 environ).
République slovaque
(sk) Slovenská republika
Drapeau de la Slovaquie |
Armoiries de la Slovaquie |
Devise | aucune |
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Hymne | Nad Tatrou sa blýska[1] |
Forme de l'État | République[2] parlementaire[3] |
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Présidente de la République | Zuzana Čaputová |
Président du gouvernement | Robert Fico |
Capitale | Bratislava[4] |
Plus grande ville | Bratislava[5] |
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Superficie totale | 49 035 km2 |
Population totale (2020[6]) | 5 440 602 hab. |
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Densité | 111 hab./km2 |
Les premières traces d'êtres humains sur le territoire de l'actuelle Slovaquie datent du Paléolithique (environ 200 000 ans avant l'ère chrétienne) : un foyer fut découvert près de Nové Mesto nad Váhom. Les premières cités apparaissent durant le Paléolithique moyen (entre 200 000 ans et 35 000 ans, et les premiers artéfacts culturels durant le Paléolithique supérieur (35000-8000 ans AEC). La géographie locale, ainsi que le climat, semblent avoir été propices au développement humain : d'après le paléontologue John Wymer, « durant le Paléolithique supérieur, les peuples d'Europe de l'Ouest, entre les côtes de l'Atlantique et l'Ukraine, entre 33 000 ans et 9 000 ans av. J.-C., avaient conçu les communautés les plus efficaces et les plus organisées au monde à l'époque[8] »[9].
Dans le bassin Carpatique nord (le nord de la Hongrie et la Slovaquie), la sédentarisation et l'agriculture, caractéristiques du Néolithique, commencent avec la culture rubanée au milieu du cinquième millénaire av. J.-C. Cette diffusion de l'agriculture est liée comme dans le reste de l'Europe à l'expansion des premiers agriculteurs venant d'Anatolie qui se sont établies en Grèce et dans les Balkans avant de s'étendre progressivement vers l'Ouest et le Nord[10],[11] ».
D'autres cultures suivent, certaines (Lengyel, Baden, Polgár, Jevišovice), Tisza, que l'on retrouve autre part en Europe, d'autres seulement en Slovaquie (Maďarovská, Mosonská, Únětická, Severopanónská, Stará Dala-Hurbanová, Hatvantská, Cacianska).
La culture de Baden se développe entre 3600 et 2800 av. J.C. et fait suite au nord à la culture des vases à entonnoir. Elle est remplacée par des porteurs de la culture Yamna, probablement locuteurs de langues indo-européennes, qui s'installent dans des zones plates de la haute vallée de la Tisza, connues pour leur environnement steppique puis dans la région nord de la Slovaquie orientale. Les céramiques cordées du type Košice-Barca sont ainsi reliées aux vagues de population steppique de la culture Yamna, pénétrant plus profondément dans la région des Carpates du nord. En raison de cette pression, probablement sur de vastes zones, en particulier dans les basses terres, la culture de Baden s'effondre et ne survit que sur des terrains montagneux et difficilement accessibles, qui ont ensuite été occupés par des personnes venant des régions les moins sûres. Là, ils créent pratiquement la première civilisation montagnarde dans la région de la Slovaquie contemporaine. Ceci est confirmé par tout un réseau d'établissements fortifiés du Baden tardif situés sur des promontoires, des collines et des terrasses de travertin[12].
La pénétration de ces tribus nomades des cultures Yamna et des catacombes à la fin de l'Énéolithique vers les contreforts nord de la plaine danubienne est confirmée par l'excavation de monticules à Šurany dans le sud-ouest de la Slovaquie, ainsi que par des prospections dans le sud de la vallée du Hron et de la Žitava. Outre les prairies potentielles, ces populations sont attirés principalement par les sources de métaux non ferreux comme le cuivre, l'or et l'argent situés dans les montagnes volcaniques slovaques centrales à proximité. La métallurgie développée dans cette région est suggérée par les artefacts métalliques mais aussi par les moules de hache à face plate de type Kozarac de Nevidzany et de Veľký Meder[12].
Avec l'arrivée de l'âge du bronze, les populations commencent à domestiquer divers animaux, particulièrement le cheval, et construisent des communautés plus permanentes (comme celle en pierre trouvée près de Spišský Štvrtok). Un système commercial se développe, avec une influence marquée de la mer Méditerranée. Avec l'âge du fer, les premiers traces écrites des peuples de la région apparaissent[9].
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Les premières traces écrites sur les peuples de la région datent de l'époque des Celtes. Ils arrivent des Alpes et du centre de l'Allemagne, et s'installent dans la région vers la fin du IIe siècle av. J.-C. à l'époque de la culture de Hallstatt, et à la suite de leurs liens commerciaux avec les Grecs et les Étrusques, ils introduisent la civilisation de La Tène dans la région du Danube. Ils construisent des oppida et sont les premiers à frapper des pièces dans la région. Ils ont également une organisation politique centrée sur l'oppidum près de l'actuelle Bratislava. Il peut s'agir d'une confédération comprenant le peuple des Cotini.
À la fin du Ier siècle av. J.-C., les tribus celtes de la région, en particulier les Boïens, sont chassées ou repoussées par les peuples germaniques venus du nord, et les Romains venus du sud. Au début du Ier siècle, la région du sud-ouest de la Slovaquie se transforme en champ de bataille entre les légions romaines et deux tribus germaniques, les Marcomans et les Quades. Les Romains attaquent le royaume Quadi de Marobod en l'an 6, mais mettent jusqu'en l'an 19 pour finalement les vaincre. Ceci peut être en partie attribué au fait que le territoire de la Slovaquie est alors divisé en 4, multipliant les fronts, avec les Marcomans et les Quades au sud-ouest, la frontière fortifiée du limes au sud le long du Danube, des peuples autochtones au nord et au centre, et les derniers peuples celtes et daces, qui sont finalement assimilés par les Vandales, puis les Slaves.
Dans les siècles qui suivent, Marcomans et Quades établissent divers royaumes, et les périodes de paix alternent avec les conflits avec les Romains (à la suite notamment des incursions marcomanes en Pannonie). Ce contact durable permet à la culture romaine d'influencer la culture locale[13].
Du IVe siècle au VIe siècle, pendant les invasions barbares, et particulièrement sous le règne d'Attila le Hun, de nouveaux peuples arrivent en Europe. En particulier, vers l'an 500, les Slaves arrivent de l'est (bien que certains historiens, comme le Goth Jordanès, notent leur présence en Hongrie dès le règne d'Attila). Les Marcomans et les Quades sont remplacés par les Gépides et les Lombards, à leur tout refoulés par les Avars dès 568[13].
Le khaganat avar (560-805) est alors le voisin le plus agressif mais aussi le plus cultivé, ainsi qu'en atteste l'Horizon Blatnica-Mikulčice (en), site archéologique binational (tchèque et slovaque) des Avars de Pannonie ou khanat (pseudo-)avar des 7e-9e siècles.
Les slaves occidentaux commencent à coloniser dès le Ve siècle, mais doivent rivaliser avec les Avars, qui arrivent en 568, et qui soumettent les populations slaves, qui manquent d’expérience militaire, et d’organisation politique. En 623, Samo de Bohême, un marchand franc, unifie les tribus slaves de l'ouest de la Slovaquie, de la Moravie et de la Basse-Autriche pour se défendre des Avars. Les Slaves en profitent pour se libérer de l'influence des Avars, après leur défaite face aux Byzantins. Pendant son règne, il les défend avec succès contre les invasions franques de Dagobert Ier, jusqu'à sa mort en 658, où l'éphémère royaume (mythifié) retombe sous influence avare. Seule la défaite des Avars par les Francs en 796 y met fin[14].
À cette époque, deux principautés slaves sont présentes sur le territoire actuel de la Slovaquie, l'une nommée Morava, centrée sur l'ouest de la Slovaquie et la Moravie, l'autre, Nitra, centrée sur l'ouest et le centre de la Slovaquie, les deux étant indépendantes l'une de l'autre et séparées par les Carpates blanches. Une troisième tribu slave consolide son pouvoir en Pannonie[15].
Lors de la première moitié du VIIIe siècle, des moines irlandais venus de Bavière commencent à christianiser les Slaves. Puis Arn de Salzbourg et son successeur Adalram continuent cette politique sur ordre de Charlemagne afin d'étendre la sphère d'influence de l'Église et du royaume franc. À la suite du traité de Verdun, la Francie orientale et Louis le Germanique (Louis II de Germanie) continuent cette politique d'expansion vers l'est et de christianisation des slaves[16].
En 828, la première église chrétienne est construite à Nitra. Pribina, prince de Nitra à l'époque est souvent considéré comme le premier souverain slovaque, car cette conversion sous son règne marque le début des relations slaves avec leur voisins en tant qu'État souverain[16].
En 833, Mojmir Ier, prince de Moravie s'empare de Nitra, et fonde la Grande-Moravie et la dynastie des Mojmirides[16]. Le nom Grande-Moravie vient de Constantin VII Porphyrogénète, empereur byzantin, qui désigne ainsi cet État dans son De administrando Imperio, d'après les Sclavi Marahenses, mentionnés dans les Annales regni Francorum et les Annales de Fulda[15].
La Grande-Moravie demeure un État vassal de la Francie orientale, et Louis le Germanique n'hésite pas à influencer la politique grand-morave, profitant de l'instabilité interne due aux relations entre les deux principautés constituantes du royaume. En 846, il met Rastislav sur le trône à la place de son oncle. Le nouveau souverain étend son territoire vers l'est, jusqu'à la Bulgarie, poussant les Francs et les Bulgares à s'allier contre lui. En 853-843, il soutient Radbod, margrave de la marche de Pannonie lors de luttes internes franques, ce qui entraîne l'invasion du pays par Louis le Germanique, dans une guerre (855-859) sans vainqueur[17].
Afin de se libérer de l'influence franque, en 861 ou 862 Rastislav écrit au pape Nicolas Ier pour lui demander de créer une province ecclésiastique indépendante des diocèses germaniques qui luttent pour contrôler la région, et d'envoyer des enseignants religieux parlant le slavon. Sa lettre demeure sans réponse, possiblement tout simplement faute de compétente personne à envoyer[16].
Rastislav se tourne alors en 862 vers Byzance et Michel III en demandant également un évêque. En 863, Constantin (Cyrille) et Méthode, deux frères connaissant le dialecte slave parlé à Thessalonique d'où ils sont originaires arrivent en Grande-Moravie avec quelques disciples[16].
En demandant l'aide de Byzance en guerre contre ses ennemis les Bulgares, Rastislav rééquilibre le jeu des alliances en Europe centrale. De fait, le clergé franc, inquiet d'une incursion dans sa sphère d'influence se planint au roi, qui, avec la Bulgarie, attaque la Grande-Moravie, mais Byzance réplique en attaquant la Bulgarie, et la campagne de Louis II lui apporte un succès limité : la Grande-Moravie réaffirme la suzeraineté franque. Nicolas Ier, quant à lui, accepte la mission byzantine en Europe Centrale, car inquiet de l'indépendance et du pouvoir de l'église à Salzbourg et en Bavière, et approuvant tout effort pour limiter son pouvoir[16].
Le territoire slovaque d'aujourd'hui du XIe siècle a constitué une partie du Royaume de Hongrie (même s'il est temporairement occupé par la Pologne au XIe siècle).
Au cours du XIVe siècle des Valaques colonisent les régions de montagne de Slovaquie orientale. Ce sont des pasteurs qui valorisent les zones de montagnes et les vallées alors faiblement peuplées, encouragés par les seigneurs locaux. Ils introduisent le rite orthodoxe oriental[18].
Après la chute de Buda en 1541 aux mains des Ottomans, et l'occupation de la Hongrie jusqu'à la fin du XVIIe siècle, Presbourg devient la capitale et la ville de couronnement de la couronne de Hongrie. La Hongrie rejoint l'Empire Habsbourg en 1699.
Les débuts d'un éveil identitaire se manifestent sous Joseph II, notamment après l'abolition du servage en 1785. La magyarisation des domaines religieux, administratifs et judiciaires dans le royaume de Hongrie engendre par riposte un engouement en Haute-Hongrie pour la langue slovaque attesté par une première codification en 1787.
Au XVIIIe siècle, sous l'influence du panslavisme, un nationalisme slovaque voit le jour. En 1847, une version codifiée du slovaque par Ľudovít Štúr est acceptée par catholiques et luthériens (une version codifiée par Anton Bernolák au XVIIIe siècle n'étant accepté que par les catholiques, les protestants utilisant jusqu'alors une version slovaquisée du tchèque - ces concepts panslaves continuent à être soutenus par certains intellectuels, tels que Ján Kollár et Pavel Jozef Šafárik même après 1847).
À la suite du Printemps des peuples de 1848, pendant lequel les Slovaques se rangent aux côtés des Autrichiens contre les Hongrois, le nationalisme slovaque continue à se développer, avec la création de l'association culturelle Matica slovenská en 1863, le Musée national slovaque, et le Parti national slovaque en 1871. Néanmoins, peu après la création de la Double Monarchie en 1867, qui confirme le maintien de la Slovaquie sous contrôle hongrois, ces institutions sont fermées.
À la suite du traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919 mettant fin à la Première Guerre mondiale, la Slovaquie, la Bohême et la Moravie (et jusqu'en 1938 la Ruthénie) ont constitué de au la Tchécoslovaquie. Cette union politique, prônée à Versailles, accordée par le traité de Saint-Germain-en-Laye, démantelée par l'Allemagne nazie et reconstituée en 1945 est partiellement artificielle : la Tchéquie, ancienne possession autrichienne, était un pays plus développé et industrialisé et sa population largement athée tandis que la Slovaquie, ancienne possession hongroise, était plus rurale et profondément catholique, bien que les deux langues soient très similaires (et comprises mutuellement grâce à la télévision d'État bilingue).
L'autonomie slovaque et ruthène reste longtemps un rêve, exception faite des années 1938 - 1939, quand un État slovaque autonome est proclamé à la suite des accords de Munich. En 1939, l'indépendance de la république slovaque dirigée par Mgr Tiso est proclamée sous la pression d'Hitler qui menace de donner la Slovaquie aux Hongrois. L'État reste largement inféodé au Troisième Reich après l'avoir été, d'une certaine façon, à Prague.
Le pays redevient indépendant au , trois ans après la « Révolution de Velours » qui entraine la dislocation de la Tchécoslovaquie.. Depuis l'indépendance, le pays a poursuivi une politique d'intégration du pays dans les institutions internationales : la Slovaquie fait partie de l'OTAN depuis le , et de l'Union européenne depuis le . En 2005, le pays est élu pour la première fois au Conseil de sécurité des Nations unies. L'euro est sa monnaie depuis le . Le 21 février 2018, l'assassinat de Ján Kuciak, un journaliste d'investigation d'Aktuality.sk sur le point de publier un article pointant les liens entre des hommes politiques slovaques et la mafia calabraise 'Ndrangheta, et de sa fiancée, provoquent une crise politique. Celle-ci aboutit sur les plus importantes manifestations de l'Histoire du pays depuis la Révolution de velours[19], le 9 mars 2018 - plus de 40 000 personnes rien qu'à Bratislava[19] - puis à la chute du Gouvernement Fico III durant le mois de mars.
Présidence de la République slovaque
Présidence du gouvernement de Slovaquie
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