Loading AI tools
pays d'Afrique centrale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Gabon, en forme longue la République gabonaise, est un pays situé en Afrique centrale, traversé par l'équateur, frontalier à l'est, au sud-est et au sud de la république du Congo, au nord-nord-ouest de la Guinée équatoriale et au nord du Cameroun.
République gabonaise
Drapeau du Gabon |
Armoiries du Gabon |
Devise | Union, Travail, Justice |
---|---|
Hymne |
La Concorde |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Indépendance vis-à-vis de la France () |
Forme de l'État | Dictature militaire |
---|---|
Président de la Transition | Brice Oligui Nguema |
Vice-président | Joseph Owondault Berre |
Premier ministre | Raymond Ndong Sima (transition) |
Président de l'Assemblée nationale | Jean-François Ndongou (transition) |
Présidente du Sénat | Paulette Missambo (transition) |
Parlement | Parlement |
Chambre haute Chambre basse |
Sénat Assemblée nationale |
Langues officielles | Français |
Capitale | Libreville |
Plus grandes villes | Libreville, Port-Gentil |
---|---|
Superficie totale |
267 667 km2 (classé 76e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC + 1 |
|
|
Indépendance | France |
Date | [1] |
Gentilé | Gabonais, Gabonaise |
---|---|
Groupes ethniques | Fang, Punu-Échira/Vili, Myènè, Nzebi/Adouma, Teke-Mbete |
Population totale (2023[2]) |
2 397 368 hab. (classé 146e) |
Densité | 9 hab./km2 |
PIB nominal (2018) |
16,853 milliards de dollars[3] (0,84 %)[4] (123e) |
---|---|
PIB (PPA) par hab. (2015) | 15 103 dollars[5] (98e) |
Monnaie |
Franc CFA (CEMAC) (XAF ) |
IDH (2021) | 0,706[6] (élevé ; 112e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,554[6] (93e) |
Coefficient de Gini (2017) | 38,0 %[7] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,541[6] (140e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 49,7[8] (51e) |
Code ISO 3166-1 |
GAB, GA |
---|---|
Domaine Internet | .ga |
Indicatif téléphonique | +241 |
Code sur plaque minéralogique | G |
Organisations internationales |
ONU UA suspendu Commonwealth suspendu OIF OPEP BAD G24 CGG CEEAC OHADA APO ZPCAS CICIBA CAMES |
Ce qui est aujourd'hui le Gabon est colonisé par la France et intégré à la colonie du Congo français en 1882. Le territoire devient une colonie distincte en 1906 et obtient son indépendance en 1960 sous la présidence de Léon Mba, qui gouverne le pays jusqu'à sa mort en 1967. Son vice-président, Omar Bongo, lui succède et déclare le Parti démocratique gabonais (PDG) parti unique en 1968. Bien que le multipartisme soit instauré au début des années 1990, le PDG reste toujours le parti dominant tandis que Bongo se maintient au pouvoir jusqu'à sa propre mort en 2009. Son fils, Ali Bongo, devient alors le nouveau président, et gouverne le pays jusqu'à son renversement par le coup d'État de 2023.
C’est un pays forestier où la faune et la flore sont encore bien conservées et protégées dans treize parcs nationaux dont le parc national de la Lopé et celui d'Ivindo, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Une faible population, d'importantes ressources forestières et un pétrole abondant ont permis au Gabon d'être l'un des pays les plus prospères d'Afrique. Le pays affiche l'indice de développement humain le plus élevé d'Afrique subsaharienne selon l'Organisation des Nations unies, disposant du deuxième revenu par habitant le plus élevé derrière la Guinée équatoriale et devant le Botswana. Le produit intérieur brut a augmenté de plus de 6 % par an pour la période 2010-2012. Cependant, du fait de grandes inégalités dans la répartition des revenus, une proportion importante de la population reste pauvre.
La langue officielle est le français. La quasi-totalité des habitants sont membres des groupes ethniques bantous. Le christianisme est la religion la plus pratiquée.
Le Gabon recèle les traces d'organismes multicellulaires les plus anciens connus à ce jour. Elles remontent à 2,1 milliards d'années et ont été découvertes dans le Francevillien de la région de Franceville en 2008[9],[10],[11]. En , le Centre national de la recherche scientifique annonce la découverte de nouveaux fossiles macroscopiques d'une taille allant jusqu'à 17 cm et confirme l'âge du gisement fossile à 2,1 milliards d'années[12].
Il existe des traces d'un peuplement préhistorique du Gabon remontant à 400 000 ans et se poursuivant jusqu'à l'âge du fer. Les Pygmées actuels, qui seraient issus de ce peuplement, sont les premiers habitants connus de ce qui est actuellement le Gabon. Chasseurs-cueilleurs, ils s'installent environ 5 000 ans avant notre ère. Une vague de peuplement bantoue leur succède. Les Bantous étant eux-mêmes partis il y a 5 000 ans de la zone sahélienne en voie d'assèchement, leur expansion vers le sud et l'est date d'environ 1 000 ou 2 000 ans avant notre ère[13],[14]. À la différence des Pygmées, les peuples bantous sont semi-sédentaires et pratiquent l'élevage ; ils maîtrisent aussi la métallurgie dès le Ier millénaire av. J.-C. Arrivés au Gabon, ils trouvent donc un peuplement pygmée sur place[15].
En 2021, des pierres taillées découvertes sur le site d'Elarmékora sont datées indirectement d'au moins 650 000 ans. La datation repose sur celle des échantillons de sol prélevés depuis la surface jusqu'à la strate où se trouvaient les pierres, datés par les nucléides cosmogéniques aluminium 26 et béryllium 10[16].
Plus tard, les Mpongwes (des Bantous), s'installent entre le XIe siècle et le XVIIIe siècle dans la zone de l'actuelle province de l'Estuaire[15],[17]. Le peuplement du Gabon se poursuit jusqu'au XVIe siècle tant par le nord via la vallée de l'Ivindo (Mitsogos, Okandés, Bakotas…) que par le sud (Échiras, Punus, Balumbus, Nzebi, Adoumas…). Les Fangs, eux aussi bantous[18], s'installent progressivement jusque dans le courant du XIXe siècle[19].
Le peuplement du Gabon se constitue donc par vagues successives d'immigration, jusqu'au XIXe siècle, de Pygmées puis plus massivement de Bantous, de nos jours majoritaires. C'est lors de ce processus qu'accostent, au XVe siècle, les premiers Européens, des Portugais. Le nom du Gabon lui vient de ces premiers colons ; Gabão en portugais signifie « caban », en rapport avec la forme de l'estuaire qui borde les côtes de Libreville. D'après le Dictionnaire de l'origine des noms et surnoms des pays africains d'Arol Ketchiemen[20], il est cependant fort probable que le nom « Gabon » ait été emprunté aux populations africaines locales.
Les Portugais, suivis des Hollandais, se livrent à la traite négrière, commerçant avec les chefs côtiers et notamment les Mpongwes, établis dans l'estuaire du Komo et les Orungus, implantés dans le delta de l'Ogooué. Les esclaves sont d'abord destinés aux plantations de São Tomé avant que ne se développe le commerce avec l'Amérique. Le commerce concerne aussi le caoutchouc, le bois, l'ivoire… Durant cette période, qui s'étend jusqu'au XIXe siècle, les Européens ne cherchent pas à pénétrer le pays ; ils établissent des implantations et des fortins dans la zone littorale et les relations avec l'intérieur du pays passent par les peuples côtiers[21],[22].
La France occupe le Gabon progressivement à partir du milieu du XIXe siècle, après un traité signé avec le « roi Denis », en 1839. Les explorateurs commencent à pénétrer l’arrière-pays (tels le Franco-Américain Paul Belloni Du Chaillu, qui donnera son nom au massif du Chaillu, ou Pierre Savorgnan de Brazza qui remonte le cours de l'Ogooué en 1874, puis 1876-1878 et 1879-1882).
En 1886, le Gabon devient une colonie qui, dès 1888, est fusionnée avec celle du Congo sous le nom de Gabon-Congo puis, en , de Congo français[23]. En , à la suite d'un décret du [24], le Gabon redevient une colonie distincte, le reste du Congo français formant les deux colonies du Moyen-Congo et d'Oubangui-Chari et le territoire militaire du Tchad[23]. En , les colonies du Gabon et du Congo sont intégrées dans l'Afrique-Équatoriale française (AEF)[23].
En 1940, le Gabon est d'abord tenu par des forces vichystes, mais après la brève campagne du Gabon, il passe, avec l'AEF, dans le camp de la France libre. Ses dirigeants coloniaux sont alors internés[25].
En 1946, le Gabon devient un territoire d'outre-mer[23].
En octobre 1958, la Communauté française étant nouvellement créée, le Conseil de gouvernement du Gabon, s'appuyant sur l'article 76 de la nouvelle Constitution de la Ve République (version de 1958), demande la transformation du Gabon en département français. Léon Mba, président de ce Conseil, charge Louis Sanmarco, administrateur colonial, de présenter la demande auprès du gouvernement métropolitain. Sanmarco reçoit une fin de non recevoir, le général de Gaulle n'y étant pas favorable, au grand dam de Léon Mba[26],[27].
Le , comme la grande majorité des colonies françaises d'Afrique subsaharienne, le Gabon accède à l'indépendance. Indépendance contraire au souhait de son Premier ministre Léon Mba, qui avait demandé à ce qu'il devienne un département français d'outremer[28]. Ce dernier en devient le premier président[1]. Il est soutenu par la France qui assure même militairement son maintien au pouvoir (intervention de l'armée française en 1964 à son profit)[29], jusqu'à son décès en 1967 où il est remplacé par le vice-président, Albert-Bernard Bongo (appelé par la suite « Omar Bongo Ondimba »).
Le président Omar Bongo instaure aussitôt le monopartisme avec la création du Parti démocratique gabonais (PDG). L'exploitation des richesses naturelles du pays (bois, minerais et surtout pétrole) assure une relative prospérité au Gabon. Le président Bongo devient un chef d'État très courtisé, notamment par la France qui en fait un de ses alliés africains les plus sûrs. En échange du soutien de l’Élysée, qui peut intervenir pour le destituer, Bongo consent à mettre à disposition de la France une partie des richesses du Gabon et en particulier son pétrole et son uranium, ressources stratégiques. Sur les questions de politique internationale, le Gabon s'aligne sur Paris[30].
En 1968, Omar Bongo, toujours sous l'influence de Jacques Foccart, est contraint par la France de reconnaître la pseudo-indépendance du Biafra (sud-est du Nigeria). Il doit même accepter que l'aéroport de Libreville serve de plaque tournante aux livraisons d'armes opérées en faveur du colonel Odumegwu Emeka Ojukwu (le dirigeant sécessionniste du Biafra). C'est aussi depuis le Gabon que les mercenaires de Bob Denard tentent de déstabiliser le régime marxiste-léniniste du Bénin[31].
À la fin des années 1980, la chute du cours du pétrole plonge le Gabon dans une grave crise économique, incitant la population à multiplier les revendications sociales et politiques[32].
Une conférence nationale se tient en mars-avril 1990. À l'issue de celle-ci, et de manifestations, d'importantes réformes politiques sont adoptées, dont la création d'un sénat national, la décentralisation des finances, la liberté de rassemblement et de la presse, l'abolition du visa de sortie obligatoire et le multipartisme. Les premières élections législatives multipartites en presque trente ans ont lieu en septembre-octobre 1990[33],[34].
Après cette conférence nationale, dans le cadre d'élections où il n'est plus seul candidat, Omar Bongo est de nouveau élu en 1993, 1998 et 2005, quoique dans des conditions souvent contestées. Le , Ali Bongo, ministre de la Défense et fils d'Omar Bongo, devient le troisième président du Gabon, élu à l'occasion d'un scrutin majoritaire à un tour[35], avec 41,79 % des suffrages exprimés, soit environ 141 000 voix sur un total de 800 000 électeurs inscrits. Il devance Pierre Mamboundou, crédité de 25,64 % des voix, et André Mba Obame, le nouveau chef de l'opposition gabonaise et ancien ministre de l'Intérieur[36]. Les résultats sont fortement contestés et à la suite de forts soupçons de fraude, des émeutes éclatent et sont violemment réprimées par les forces de l'ordre, fidèles au pouvoir[37].
Par la suite, plusieurs enquêtes attestent que les scores ont été truqués. Dans un documentaire diffusé sur France 2 en décembre 2010, le diplomate Michel de Bonnecorse, ex-conseiller Afrique du président Jacques Chirac, confirme cette version des faits. L'ambassadeur américain Charles Rivkin, dans un télégramme transmis en novembre 2009 à la secrétaire d’État, le confirme également : « octobre 2009, Ali Bongo inverse le décompte des voix et se déclare président »[38].
Le 31 août 2016, à la suite de nouvelles élections présidentielles, la commission électorale annonce qu'Ali Bongo remporte le scrutin à cinq mille voix près. L'opposition dénonce immédiatement ces résultats. Des émeutes encore plus violemment réprimées que celles de 2009 éclatent, avec comme point d'orgue l'attaque du quartier général de l'opposition par la garde présidentielle qui fait de nombreux morts. Le , Ali Bongo est proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle avec 50,66 % des voix, suivi de Jean Ping avec 47,24 % des suffrages.
Le , le Parlement européen adopte une résolution déclarant que les résultats de la présidentielle « manquent de transparence » et sont « extrêmement douteux »[39].
Le , une unité de soldats mutinés, prétextant l'état de santé d'Ali Bongo, en convalescence après un accident vasculaire cérébral, prend brièvement le contrôle de Radio Gabon et transmet un appel au soulèvement, dans une apparente tentative de coup d'État. Cette insurrection échoue le même jour ; sur cinq mutins, deux sont tués et les autres arrêtés[40],[41]. Le , un nouveau Premier ministre est nommé, Julien Nkoghe Bekalé[42]. Le pouvoir gabonais connaît une guerre des clans au sommet. Les remaniements ministériels se succèdent entre janvier et décembre 2019, alors que l'incertitude demeure sur l'état de santé d'Ali Bongo[43],[44]. Rose Christiane Ossouka Raponda est nommée première ministre en juillet 2020, puis Alain Claude Bilie By Nze lui succède en .
Le , Ali Bongo, annoncé comme réélu quelques heures plus tôt, est renversé par un coup d'État militaire mené par le général Brice Oligui Nguema. Celui-ci est investi le [45].
Le Gabon a un régime hybride. Il comporte à la fois les caractéristiques du régime présidentiel et de celui dit parlementaire. Le premier président de la République gabonaise est Léon Mba en 1960. Omar Bongo devient le deuxième président de la République gabonaise en 1967, à la mort de Léon Mba. Il est alors, à 32 ans, le plus jeune chef d'état au monde[46]. Il reste au pouvoir de 1967 jusqu'à son décès en 2009.
Entre 1968 et 1990, le pays est sous le régime du parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG). Une conférence nationale se tient en mars-avril 1990. À l'issue de celle-ci, d'importantes réformes politiques sont adoptées, dont la création d'un sénat national, la décentralisation des finances, la liberté de rassemblement et de la presse, l'abolition du visa de sortie obligatoire et le multipartisme, avec les premières élections législatives multipartites en presque trente ans en septembre-octobre 1990[33],[47].
Malgré cette certaine démocratisation, la situation économique du pays n'évolue guère tandis qu'Omar Bongo et son parti présidentiel se maintiennent au pouvoir. Il meurt le , à l'âge de 73 ans[48]. L'intérim est assuré par la présidente du Sénat, Rose Rogombé, jusqu'à l'élection anticipée de 2009[49]. Ali Bongo succède alors à son père[36].
Le , alors que les résultats de l'élection présidentielle déclarent Ali Bongo réélu pour la troisième fois, un coup d'État militaire destitue Ali Bongo[50]. Brice Oligui Nguema est désigné chef de l'État par la junte, qui porte le nom de Comité pour la transition et la restauration des institutions[51].
L'expression « Françafrique » désigne le système de relations (économiques, politiques, militaires…) et les réseaux d'influence utilisés par la France pour son action en Afrique, essentiellement auprès de ses ex-colonies. Le Gabon est considéré comme un des symboles de la Françafrique[52],[53],[54], les deux pays entretenant des liens très étroits ; ils sont liés par de nombreux accords[55] et, particulièrement, un accord de défense[56]. Le Gabon, à Libreville et Port-Gentil, abrite une des dernières bases permanentes françaises en Afrique, celle du 6e bataillon d'infanterie de marine, forte de 1 000 soldats[57],[58]. Économiquement, l'entreprise Total est le principal producteur de pétrole du pays[59] ; la France, réciproquement, reste le principal fournisseur du Gabon[60].
L'affaire Elf, datant de 1994, qui éclate en France et ne tarde pas à éclabousser Omar Bongo et son entourage[61], ou « l'affaire des biens mal acquis » de 2007[62],[63] sont considérées comme représentatives de la face sombre du système « Françafrique »[64],[65],[66].
Le Gabon et le Togo rejoignent le Commonwealth le [67].
Du fait du poids économique de son pays et de la longévité du président Omar Bongo à son poste, qui lui a permis d'entretenir des relations suivies avec les dirigeants internationaux, le Gabon occupe une place non négligeable dans la diplomatie africaine, voire au-delà[68],[69]. Le pays s'est investi dans les conflits entre le Tchad et la Libye, en Angola, Namibie… et, plus récemment, dans le conflit syrien ou en Centrafrique, y compris militairement[70].
Le Gabon est membre de plusieurs organisations internationales dont les Nations unies, l'Union africaine, la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC)[71], la francophonie[72], le Commonwealth[67] et l'Organisation de la coopération islamique (OCI)[73].
Le Gabon est situé en Afrique centrale[74], à hauteur de l'équateur. Le climat est de type équatorial, chaud et humide, avec une alternance de saisons sèches et de saisons des pluies au cours de l'année. On distingue deux saisons humides (février-mai, grande saison des pluies et septembre-décembre, petite saison des pluies) et deux saisons sèches (mai-septembre, grande saison sèche et décembre-janvier, petite saison sèche).
Les températures moyennes sont comprises entre 21 °C au sud-ouest du pays (Port-Gentil, Lambaréné, Mouila, Tchibanga, Mayumba) et 27 °C sur la côte et à l'intérieur du pays[75]. Les extrêmes vont de 18 °C à 36 °C[76]. Les précipitations varient de 1 500 mm/an au nord-est et dans les régions de savane à 3 300 mm/an au nord-ouest et au sud-ouest[77]. Le taux d'humidité atmosphérique est en moyenne de 85 %, il peut atteindre 100 % en saison des pluies[78].
On distingue trois types de relief[75] :
Selon les estimations, 77 à 85 %[81] du territoire est recouvert par la forêt. Le Gabon possède ainsi le plus fort taux de superficie forestière par habitant en Afrique[82],[83].
La longueur du littoral est de 885 km[2].
Le point culminant du Gabon est le mont Bengoué, 1 070 mètres, 0° 57′ 38″ N, 13° 40′ 54″ E, dans le nord-est du pays dans la province de l'Ogooué-Ivindo[84].
Le bassin hydrographique de l'Ogooué couvre l'essentiel du territoire gabonais. C'est la raison pour laquelle cinq des neuf provinces administratives portent son nom. L'Ivindo, qui draine le quart nord-est du pays, et la Ngounié en sont les principaux affluents.
Le second bassin versant est celui de la Nyanga, le fleuve le plus méridional du pays. Le troisième est celui du Komo, qui prend source en Guinée équatoriale. C'est son estuaire, où est installée Libreville, qui a d'abord attiré les Européens au Gabon, plutôt que le delta marécageux de l'Ogooué.
Le Ntem, au nord, sert partiellement de frontière avec le Cameroun[85],[86].
La faune et la flore du Gabon sont remarquables car la forêt équatoriale y est encore relativement bien préservée. Un grand nombre d'espèces animales et végétales sont protégées[88]. La biodiversité gabonaise est sans doute l'une des plus élevées de la planète[89] avec « 700 espèces d’oiseaux, 98 espèces d’amphibiens, entre 95 et 160 espèces de reptiles, près de 10 000 espèces de plantes, plus de 400 essences forestières et 198 espèces différentes de mammifères[90]. » On y trouve de nombreuses espèces animales rares (le pangolin du Gabon, le picatharte…) ou endémiques (cercopithèque à queue de soleil…).
Le pays est une des réserves de faune les plus variées et les plus importantes d’Afrique[91] : c'est un important refuge pour les chimpanzés (dont le nombre est estimé, en 2003, entre 27 000 et 64 000[92]) et les Gorilles (35 000 recensés en 1983[93]). La « Station d'études des gorilles et chimpanzés » à l'intérieur du parc national de la Lopé[94],[95] se consacre à leur étude.
Il abrite aussi plus de la moitié de la population des éléphants de forêt d'Afrique[96] avec 22 000 individus (2005) dans le parc national de Minkébé[97].
L'emblème animal du Gabon est le perroquet gris ; il figurait sur les avions de la défunte compagnie nationale Air Gabon[98] et il est celui de La Poste gabonaise depuis 2007.
La poste gabonaise a longtemps eu un pélican comme emblème animal ; depuis 2007 et son changement de statut, elle a adopté le perroquet gris du Gabon.
L'arbre typique du pays est l'okoumé[99]. En effet la forêt à okoumé a fait la richesse du Gabon colonial depuis que ses qualités comme bois de déroulage pour la production de placages et de contreplaqués ont été reconnues, à l'extrême fin du XIXe siècle. Jusqu'à l'indépendance, l'okoumé a représenté la quasi-totalité des exportations gabonaises.
À l'occasion du sommet de la Terre, à Johannesbourg, en 2002, le Gabon a annoncé la création d'un réseau de 13 parcs nationaux, couvrant au total plus de 10 % du territoire du pays[82],[100]. Le parc national de la Lopé est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[101].
Parc national | Province | Superficie | Type de paysage | ||
---|---|---|---|---|---|
Akanda | Estuaire | 540 km2 | Mangrove | ||
Birougou | Ngounié, Ogooué-Lolo | 690 km2 | Montagne | ||
Ivindo | Ogooué-Ivindo | 3 000 km2 | Forêt équatoriale | ||
Loango | Ogooué-Maritime | 1 550 km2 | Côte sableuse | ||
Lopé | Ogooué-Ivindo | 4 970 km2 | Forêt et savane | ||
Mayumba | Nyanga | 970 km2 | Côte sableuse | ||
Minkébé | Woleu-Ntem | 7 560 km2 | Forêt équatoriale | ||
Monts de Cristal | Estuaire | 1 200 km2 | Montagne | ||
Moukalaba-Doudou | Nyanga | 4 500 km2 | Forêt équatoriale | ||
Mwagna | Ogooué-Ivindo | 1 160 km2 | Forêt équatoriale | ||
Plateaux Batéké | Haut-Ogooué | 2 050 km2 | Forêt équatoriale | ||
Pongara | Estuaire | 870 km2 | Mangrove, côte sableuse | ||
Waka | Ngounié | 1 070 km2 | Montagne |
Les frontières terrestres du Gabon sont de 2 551 km et se décomposent comme suit : 1 903 km de frontière commune avec la république du Congo, 350 km avec la Guinée équatoriale et 298 km avec le Cameroun[2].
Le Gabon est divisé en neuf provinces, dirigées chacune par un gouverneur, elles-mêmes subdivisées en départements dépendant d'un préfet et, parfois, en districts, dépendant d'un sous-préfet[103].
|
|
Le Gabon est un pays au sous-sol très riche. Il exporte du manganèse, du pétrole (il adhère à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en 1975 et s'en retire en 1995[46] puis réintègre l'organisation en 2016[104]), du gaz naturel, du fer, du bois et bien d'autres produits de son sol et de son sous-sol depuis longtemps. L'exploitation des mines d'uranium de Mounana, situées à 90 km de Franceville, a été interrompue en 2001 du fait de l'arrivée sur le marché mondial de nouveaux concurrents[105],[106]. La relance de l'exploitation de ses importants gisements d'uranium est aujourd'hui d'actualité. Le train de Franceville à Libreville (le Transgabonais) exporte, depuis les années 1980, les ressources des mines de manganèse, d'uranium et de fer situées à Moanda. Les gisements ferreux de Bélinga au nord-est de Makokou, dont les réserves sont estimées à un milliard de tonnes[107], ne sont pas encore exploités[108],[109],[110]. Cependant, globalement, la « manne pétrolière » n'a que très partiellement servi à moderniser le pays et à diversifier l'économie.
Le pays possède l'indice de développement humain le plus élevé d'Afrique subsaharienne, Maurice et les Seychelles exclues[111]. Il dispose, pour ce qui concerne l'Afrique continentale, du deuxième revenu par habitant derrière la Guinée équatoriale et devant le Botswana[112]. Le produit intérieur brut par habitant est relativement élevé, évalué entre 15 et 16 000 $ US[113] avec le 73e rang mondial. Et, quoique touché par la crise économique mondiale de 2008, le produit intérieur brut (PIB) gabonais a, depuis, augmenté de plus de 6 % par an pour la période 2010-2012[2].
Cependant, du fait de l'inégalité dans la répartition des revenus, une proportion importante de la population reste pauvre. Le PIB en parité de pouvoir d'achat place le pays à la 113e place[2] et la Banque mondiale estime qu'en 2005 un tiers de la population est touché par la pauvreté[114]. Du point de vue social, « le Gabon est confronté au paradoxe socio-économique d’appartenir du fait de son PIB par tête au groupe des Pays à Revenus Intermédiaires (PRI) tout en s’apparentant du fait de ses indicateurs sociaux au groupe des Pays les moins avancés (PMA) »[115] sachant que le pays connaît en outre un taux de chômage élevé, à 27 % de la population active en 2012[113]. Les Gabonais doivent également faire face à la dégradation[Quand ?] de l’accès aux soins, à la déficience des services publics, ou encore à des coupures récurrentes d’électricité[38]. À partir de 2014, la baisse des cours du pétrole entraîne une baisse des recettes de l'État et une augmentation de l'endettement public. Le Gabon se rapproche alors du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de l'État français pour obtenir des aides à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros sur trois ans[116].
Les hydrocarbures représentent près de 50 % du PIB, 60 % des recettes fiscales et 80 % des exportations[117]. Shell Gabon et Total Gabon assurent 60 % de la production[118]. La ville de Port-Gentil et ses environs (cap Lopez) concentrent la majeure partie des activités pétrolières (raffinage, oléoduc, terminal pétrolier)[119].
Le deuxième secteur économique, en poids dans le PIB, est celui du bois[120], qui représente 13 % des exportations et 60 % des recettes d'exportation hors pétrole. C'est, après l'État, le premier employeur du pays, avec 28 % de la population active[121]. Une soixantaine d'essences de bois sont exploitées, l'okoumé et l'ozigo étant les deux principales. Le Gabon est le second producteur mondial d'okoumé (après le Cameroun) et le premier exportateur mondial[122]. Depuis le [123], le Gabon interdit l’exportation des grumes pour favoriser la transformation locale du bois[124],[125].
Le troisième secteur économique est celui des minerais, notamment le manganèse, qui représente 4 % du PIB et 6 % des exportations du pays[126]. Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse, après la Chine[110].
L'agriculture gabonaise est peu développée, l'essentiel de la production agricole est vivrière. Le secteur agricole représente, en 2007, 3,5 % du PIB[127]. Il existe une filière cacao-café héritée de la période coloniale ; elle est en déclin constant depuis les années 1970[128]. La production de caoutchouc s'est stabilisée depuis le milieu des années 1990 mais le niveau de production est très faible (l'ordre de grandeur est de 1 à 20) par rapport aux principaux producteurs[129]. L'élevage est, quant à lui, essentiellement « villageois », commercialisé sur place[130]. Enfin le potentiel halieutique du Gabon est élevé, mais sous-exploité ; les Gabonais sont les plus gros consommateurs de poisson par habitant de la sous-région et la pêche ne couvre qu'un tiers des besoins[131],[132].
La prédominance des forêts au Gabon est telle que la problématique du transport, tant pour les personnes que pour les marchandises, est un sujet crucial pour le pays et son économie. Les cours d'eau ont toujours été le principal moyen de communication dans l'inextricable végétation car la navigation aérienne est très coûteuse, le réseau routier est limité et le chemin de fer (le Transgabonais) se résume à une seule ligne.
Cela fait que l'Ogooué reste une importante voie d'évacuation pour l'okoumé[133] et que les deux principales villes du pays, Libreville et Port-Gentil, ne sont pas reliées par route, sa construction devant s'achever en 2017[134],[135].
La densité et la qualité du réseau routier gabonais sont très faibles. L'Afrique a la densité la plus faible du monde[136] et la densité du réseau gabonais est inférieure de plus de la moitié à celle du continent dans son ensemble (Afrique 81,5 km pour 1 000 km2, Gabon 34,26[137]). Le réseau routier est estimé à 9 170 km dont environ 10 % est bitumé (1 055 km) ; parmi ces routes bitumées, moins de 20 % sont considérées comme en bon état[138].
Le Transgabonais, long de 669 km, construit entre 1978 et 1986, est essentiellement dédié aux matières premières extraites dans l'Est du pays, dans la région de Franceville. Il permet d'acheminer le minerai jusqu'au port d'Owendo. Sa construction a aussi bénéficié aux exploitants de bois, le train « lourd » comportant jusqu'à 270 wagons, étant bien adapté au transport pondéreux[139]. La mise en exploitation du gisement de fer de Bélinga devrait s'accompagner de la création d'un nouvel axe ferroviaire reliant Bélinga à Booué, gare du Transgabonais et, par ailleurs, porte d'entrée du parc national de la Lopé[140],[141],[142].
Le transport fluvial est opéré essentiellement à partir des ports d'Owendo, près de Libreville et de Port-Gentil car c'est là que convergent les marchandises de ce pays tourné vers la mer pour son commerce extérieur.
Le transport fluvial et maritime de passagers se concentre essentiellement sur les liaisons Libreville - Port-Gentil (via l'océan, du fait de l'absence de route) et sur la desserte régionale de la zone des lacs (département d'Ogooué et des Lacs) aux alentours de Lambaréné[143],[139]. La longueur des voies navigables est estimée à 1 600 km en 2010[2].
Le Gabon dispose de trois aéroports internationaux : l'aéroport international Léon-Mba (Libreville), celui de Port-Gentil, celui de Franceville ainsi que de soixante aérodromes locaux dont trente à vocation commerciale[144],[145].
Le Gabon fait partie de la « zone de sous-peuplement » de l'espace Gabon-Congo avec une densité de population très faible (7,4 hab./km2[146] contre 37 hab./km2 pour l'ensemble du continent africain) et une fécondité sensiblement inférieure à la moyenne : en 2016 l'indice synthétique de fécondité était de 3,79[147] et le taux de croissance annuelle de 2 %, contre 5,8 et 2,8 % pour l'Afrique subsaharienne[148],[149].
Cette faible fécondité, notamment dans l'est du pays, a été une des raisons de la création du « Centre international de recherches médicales de Franceville » en 1979[148],[149],[150].
Le paradoxe de ce pays peu peuplé est que la moitié de sa population vit dans les deux grandes villes (Libreville et Port-Gentil) ce qui donne au Gabon l'un des plus forts taux d'urbanisation de l'Afrique avec une concentration de peuplement élevée. En comparaison, à l'intérieur du pays, la densité hors agglomération est similaire à celle des pays désertiques sahariens, inférieure à 2 hab./km²[151].
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0 | 1 | |
1 | 2 | |
3 | 4 | |
5 | 7 | |
8 | 9 | |
12 | 12 | |
16 | 16 | |
22 | 22 | |
26 | 26 | |
32 | 31 | |
37 | 37 | |
44 | 45 | |
53 | 53 | |
63 | 63 | |
74 | 73 | |
86 | 85 | |
87 | 86 | |
89 | 87 | |
94 | 92 |
Source des graphiques[152] U.N. World Population Prospects, révision 2012.
La langue officielle du Gabon est le français qui, selon les estimations, est parlé par 80 % de la population[153],[154]. Il s'agit de la plus forte proportion de tous les pays du continent africain. Le Gabon est membre de plein droit de l'Organisation internationale de la francophonie[72] de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie[155].
Avant la Seconde Guerre mondiale, très peu de Gabonais avaient appris le français et presque tous ceux qui connaissaient le français travaillaient alors dans l'administration coloniale. Après la guerre, la France introduit l'éducation primaire pour tous dans toutes ses colonies africaines et le recensement de 1960 montre que 47 % des Gabonais de plus de quatorze ans parlent le français, même si seulement 13 % savent lire et écrire dans cette langue. Dans les années 1990, le taux d'alphabétisation atteint environ 60 %. Le français est la langue maternelle d'un tiers des Gabonais.
Plus de 10 000 Français vivent au Gabon[156] et l'influence de la France reste prédominante économiquement et culturellement.
Le Gabon abrite la première station de radio internationale du continent africain, Africa no 1, qui diffuse ses émissions en français. Les émetteurs sont installés à Moyabi, à 600 km au sud de Libreville[157].
Une cinquantaine de langues bantoues[158] ainsi que le baka, langue pygmée, sont pratiquées au Gabon[159].
Le Gabon compte près d'une cinquantaine d'ethnies. Aucune des ethnies gabonaises n'est majoritaire, mais les plus importantes au point de vue numérique sont[2],[158] :
Viennent ensuite les Bakotas (ou Kotas, Ikotas ou Ba-Kotas), les Vungus, les Massangos (ou Massangus), les Myènès, etc. D'autres ethnies comptent seulement quelques centaines d'individus[161]. Culturellement, certaines sont amenées à se fondre progressivement dans la masse et à perdre leur langue et leurs particularités.
Il est difficile de donner une liste exhaustive d'ethnies car certaines ne sont que des sous-ensembles d'autres groupes et tout dépend du niveau de détail utilisé.
Les noms ou orthographes peuvent varier pour désigner la même ethnie. En effet, le préfixe Ba est souvent la marque du pluriel dans les langues bantoues si bien que « Bapunu » et « Punu » désignent la même ethnie, envisagée au pluriel ou au singulier. On peut aussi trouver une forme plus ou moins francisée du même nom ; « Punu » et « Pounou » sont un seul et même mot différemment orthographié[162].
L'indicateur sanitaire le plus préoccupant est le taux de mortalité infantile qui s'établit à 51 décès/1 000 naissances normales en 2010[152]. Le programme des Nations unies pour le développement constate que, parmi les huit objectifs du millénaire, c'est celui qui a le moins progressé[164].
La prévalence du SIDA est, à l’instar de l’ensemble de l'Afrique, élevée, avec, en 2012, un taux de 4,1 % de personnes infectées dans la tranche d'âge 15-49 ans[165],[166]. Ce taux est cependant en baisse constante depuis le maximum historique constaté en 2008[167],[168].
L'état sanitaire global du Gabon s'améliore, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) constatant qu'« on assiste vraisemblablement à une transition du profil national vers un poids des maladies non transmissibles surpassant celui des maladies transmissibles[169] ».
Parmi les objectifs du millénaire, ceux concernant l'éducation (« Assurer l'éducation primaire pour tous ; promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ») sont en passe d'être atteints. En 2010, le « taux net de scolarisation dans le primaire » atteint 94,7 % en 2010 et « l'indice de parité entre sexes (IPS) dans l’enseignement primaire » s'établit à 96,7 % (2005)[173]. Le taux global d'alphabétisation de la population est un des plus élevés de la région à 85,4 % (en 2005)[174],[175]. En revanche, au niveau secondaire, l'efficacité du système d'enseignement est faible « marqué par des taux de redoublement (31 %) et d’abandons et d’exclusions élevés (20,1 % de taux d’exclusion), tout comme les résultats aux examens nationaux (23 % de réussite au BEPC et 30 % au baccalauréat en 2007)[176] ».
Les masques traditionnels ont une part importante dans la culture gabonaise. Chaque ethnie a ses propres masques aux significations et utilisations variées[177],[178]. Ils sont fréquemment utilisés dans les cérémonies traditionnelles[179] (mariage, naissance, deuil, etc.).
Les plus connus et les plus recherchés sur les grands marchés de l'art sont les masques téké, obamba, kota, punu et fang que l'on retrouve dans de grands musées européens, nord-américains et asiatiques[180],[181].
Avant la colonisation, les peuples du Gabon partageaient des croyances animistes caractérisées par des mythes et des rites variés mais ayant comme points communs le culte des ancêtres, dont l'esprit pouvait toujours influer sur l'existence des vivants, et le recours aux fétiches[182],[183]. Il y eut, à partir du XIXe siècle, une véritable compétition entre missionnaires catholiques et protestants pour évangéliser les Gabonais[184],[185]. En pratique, beaucoup de personnes associent aujourd'hui une foi chrétienne et d'anciennes croyances autochtones. Il faut noter le succès au Gabon de toutes sortes d'Églises, notamment évangéliques, inspirées de modèles américains ou africains[186].
Le Gabon est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
La population est estimée à 75 % catholique, 20 % protestante[187].
L'Église catholique au Gabon forme une province ecclésiastique composée de l'archidiocèse métropolitain de Libreville (depuis avril 1998)[188] et de quatre diocèses : Franceville, Mouila, Oyem (de) et Port-Gentil.
Il existe dans le pays une minorité musulmane. Le World Factbook de la CIA l'estime à 9 %[2], le département d'État américain à 12 %[189] composée essentiellement d'immigrés d'Afrique de l'Ouest[190]. Le président gabonais, Ali Bongo est devenu musulman, comme son père, Omar Bongo[191], converti en 1973[192].
La franc-maçonnerie au Gabon compte un nombre notable d'adhérents. Il existe une « Grande Loge du Gabon », appartenant à la même obédience que la GNLF (Grande Loge nationale française) et un « Grand rite équatorial gabonais »[193].
Il existe aussi un mouvement rosicrucien au Gabon[194],[195].
Les rites et traditions mystiques ethniques, en lien avec la symbolique des masques, de la musique et des danses sont encore très présents au Gabon[196], particulièrement le Bwiti qui s'est largement diffusé[197].
On retrouve notamment[198] :
La musique gabonaise plonge ses racines dans la musique traditionnelle. La musique d'aujourd'hui est un mélange de sonorités traditionnelles et modernes[210]. Les danses typiques gabonaises sont l'ingwala de l'ethnie Nzebi, l'eko de l'ethnie Fang, l'ikokou[211] et le mbouanda des Punus ainsi que les danses mpongwè et téké[197]. En 2016, afin de valoriser ce patrimoine, une association socioculturelle décide d'organiser le tournoi des 9 provinces, le premier concours de danses traditionnelles africaines au Gabon, dans les vestiges du CICIBA[212].
Comme de nombreux pays africains jusqu'au XXe siècle, la littérature du Gabon reposait essentiellement sur une riche tradition orale qui comprend un corpus de fables, de légendes, de contes et d'épopées tels le chant épique Mvett chez les Fang[214],[215] ou l'Ingwala chez les Nzebi que certains conteurs anciens et modernes s'efforcent de maintenir vivants. Les épopées fang, par exemple, ont fait l’objet de transcription et traduction par Philippe Tsira Ndong Ndoutoume[216], Daniel Assoumou Ndoutoume[217] et Herbert Pepper[218], dont les ouvrages sont devenus incontournables dans la connaissance et l'étude du Mvett. Vincent de Paul Nyonda, davantage connu comme dramaturge, est l'auteur d'un récit mythique et populaire de l'ethnie gisir intitulé Épopée Mulombi (1987). Le poète et romancier Maurice Okoumba-Nkoghe a transmis à la postérité le récit Olende : une épopée du Gabon (1989), tiré d'une des douze branches de l'olende, celle des « fantômes ». Il s'agit d'une quête initiatique d'amour et de vérité dans les mondes visibles et invisibles pour découvrir les lois fondamentales de la vie. Okoumba-Nkoghe est également l'auteur de l'épopée Nzébi (2001), qui retrace la genèse de ce peuple d’Afrique centrale.
Dans le registre des contes et des légendes, le révérend père Henri Trilles[219], de même qu'André Raponda-Walker (1871-1968) ont publié, chacun, une anthologie de Contes gabonais, rassemblés au cours de leur longue existence auprès des populations gabonaises[220]. D'innombrables autres auteurs ont poursuivi le travail de collecte de la littérature orale gabonaise : Jean-Martin Nzamba, Contes et débats traditionnels chez les punu, présente l'usage des contes dans le contexte du deuil et du mariage traditionnel ; Nza Mateki, Contes autour du feu (2004) ; Estelle Florence Ondo, Les Contes du soir (2012). Ce récit invite à être attentif aux sonorités de la nuit et de la forêt tant elles sont chargées de significations. Sur l'île et dans la savane se côtoient les hommes et les animaux avec les divers caractères : cruauté, tendresse, ruse... Dans ces contes imaginés ou inspirés des traditions orales fang, le fantastique se mêle à l'humour pour le bonheur de la communauté. Mythes et légendes fang (2009) de Paulin Nguema-Obam propose une herméneutique du mythe fondateur du peuple fang à partir de « Eyo », dont le souffle engendra « Aki Ngos », l'œuf de cuivre qui, en éclatant, donna naissance à la vie. Ce texte propose aussi une analyse des légendes de Ngourangourane et de Ozamboga qui sont une remémoration symbolique de la migration des Fang. La culture fang naît à Ozamboga par la création du conseil des sages et la célébration du culte des ancêtres. La condition humaine fournit le mythe de l'Evu qui régit toutes les croyances fang. Les dieux, les esprits célestes sont absents des mythes et des légendes fang. Le devant et l'arrière de la scène sont occupés par l'Homme. Car, pour les Fang, les mythes, les légendes ne racontent pas l'histoire des dieux, mais celle de l'Homme et des Ancêtres.
Chez les Punu, l’artiste conteur Mabik-ma-Kombil a réalisé un travail sur l’origine d’une importante tradition orale africaine : Ngongo des initiés en hommage aux pleureuses du Gabon[221],[222]. La tradition de « l’oralitude » est très présente dans la musique gabonaise à travers les conteurs et les bardes anciens ; elle est surtout prégnante chez des artistes tels que Pierre-Claver Akendengue[223], Pierre-Claver Zeng[224],[225],[226], Hilarion Nguema, Jean-Christian Mackaya, alias Mackjoss, Annie-Flore Batchiellilys, François Ngwa, Alexis Abessole, Prospère Nzé, Tita Nzébi, qui font de la musique un lieu de transmission de la culture ancienne, des idéaux politiques et philosophiques.
Se situant dans la continuité de l'oralité, la littérature gabonaise émerge par la poésie (Ndouna Dépénaud, Wisi Magangue-Ma-Mbuju, Georges Rawiri, Moïse Nkoghe Mvé). Les écrivains vont aborder le genre romanesque à partir des années 1970 et surtout 1980, genre qui culminera en 1985 avec la parution de l'ouvrage de Laurent Owondo, Au bout du silence. De loin, le meilleur écrivain gabonais pour la pureté de son écriture et la profondeur philosophique des questions abordées dans son œuvre, Laurent Owondo est aussi un dramaturge talentueux. En 1990, parut sa pièce La folle du gouverneur[227] conçue à l'occasion d'une résidence d'écriture à Limoges, en France. D'autres auteurs vont apparaître avec des récits qui abordent des thèmes socio-politiques et féministes examinant la place de la femme dans la société africaine. C'est le cas de Robert Zotoumbat, Histoire d'un enfant trouvé, d'Angèle Rawiri avec Fureurs et cris de femmes (1989), Auguste Moussirou-Mouyama, Parole de vivant (1992), Ludovic Obiang, L'enfant des masques (1999). Jean Divassa Nyama se révèle un des auteurs les plus prolifiques de la nouvelle génération dont les romans connaîtront un certain succès national et international. En 1997, il publie La vocation dignité, suivi de Oncle Mâ et Le bruit de l'héritage (2001). Freddy-Hubert Ndong Mbeng publie Les matitis, qui cherche à dépeindre la dure réalité de la vie des jeunes à Libreville au début des années 1990. Dans La mouche et la glu[228], Maurice Okoumba-Nkoghé présente un amour impossible entre deux jeunes gens[229]. Au tournant des années 2000, apparut une autre vague d'écrivains composée essentiellement de femmes[230],[231]: Peggy Lucie Auleley, Rêves d'enfants (1998), Chantal-Magalie Mbazoo-Kassa, Sidonie (2001), Justine Mintsa, histoire d'Awu (2000), Honorine Ngou, universitaire et essayiste, Sylvie Ntsame, en même temps propriétaire d'une maison d'éditions éponyme. Quant à Bessora, elle est davantage une écrivaine francophone, de racines partiellement gabonaises, qui commence à publier à la fin des années 1990 et reçoit des prix littéraires pour Les taches d'encre (2001) et Cueillez-moi jolis messieurs… (2007)[232]. La littérature gabonaise n'a cessé de s'enrichir avec des auteurs qui ont la double casquette de romancier et essayiste. Dans cette catégorie, on retrouve le diplomate Joel-Eric Bekale, écrivain prolifique, lauréat du Prix Ousman Sembène en 2018 pour l'ensemble de son œuvre ; Grégoire Biyogo, auteur d'ouvrages académiques, d'une trilogie romanesque (Orphée Négro, Homo Viator, La terre promise) et d'un recueil de poèmes, Au bout de l'enfer : running away (2011) ; Marc Mvé Bekale, Les limbes de l'enfer (2001)[233]. À propos de ces trois écrivains, le critique français Daniel S. Lagrange remarque : « Des poètes comme Grégoire Biyogo et des romanciers, tels Éric-Joël Bekale et Marc Mve Bekale élaborent des procédures narratives inspirées du Mvett, particulièrement à partir du maître Tsira Ndong Ndoutoume »[234]. Daniel Mengara, enseignant installé aux États-Unis publie Mema en anglais (2003), Jean-René Ovono Mendame, Le savant inutile (2007), Bellarmin Moutsinga, La malédiction de la côte (2009), Rodolphe Ndong Ngoua, Les âmes se consument en silence (2020).
Dans cette nouvelle génération d'écrivains, Janis Otsiemi semble occuper une place à part. Non seulement il s'est spécialisé dans le roman policier à succès, mais il est aussi un essayiste talentueux qui commence à publier dès l’âge de 24 ans. On note également, depuis une dizaine d'années, l'apparition des auteurs de bandes dessinées, parmi lesquels Pahé, de son vrai nom Patrick Essono Nkouna, Jean Juste Ngomo et Privat Ngomo, Alum Ndong Minko, acte I, l’affront (2012). Ngomo est aussi auteur d'œuvres littéraires (Nouvelles d'Ivoire et d'outre-tombe, Nouvelles du Como et de nulle part[235]) qui puisent leur inspiration dans le mysticisme, l'épouvante et le fétichisme gabonais[236],[237].
L’essai est un genre littéraire consacré à la réflexion sur un thème spécifique. Il porte sur des questions philosophiques, éthiques, politiques, culturelles, esthétiques, etc. Initialement, ce genre littéraire est né au Gabon à partir d’un effort d’exploration des valeurs culturelles du pays avant de prendre une orientation académique avec de nombreuses publications issues de recherches universitaires approfondies. L’essai politique connaît particulièrement un essor avec l'avènement des Conférences nationales de 1990, lorsque la parole, partout en Afrique francophone, se libéra, donnant lieu à des écrits assez critiques contre les régimes politiques en place. Dans ce genre, on peut classer les textes de Martin Edzodzome-Ella, parmi lesquels De la démocratie au Gabon (1993). Cet ouvrage, qui fait écho à Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, entreprend une déconstruction des institutions politiques du Gabon dans un effort de « renouveau national ». De même, Guy Rossatanga-Rignault, universitaire à la production prolifique et au champ de réflexion relativement vaste, produit des essais qui cherchent à renouveler le questionnement sur l’ethnicité, la sociologie politique au Gabon, les sources anthropologiques du droit africain, le relativisme démocratique, ainsi que l'État africain moderne. Dans Qui t’a fait roi ? Légitimité, élections, et démocratie en Afrique (2011)[238], il examine les procédures électorales en Afrique pour souligner leurs faiblesses et montrer que la démocratie, loin d’être un produit fini, reste un édifice imparfait, dont on doit chaque fois adapter l’architecture et la structure. Cette approche relativiste de la démocratie est battue en brèche par Marc Mvé Bekale dans Gabon, la postcolonie en débat (2003)[239] et démocratie et mutations culturelles en Afrique noire (2005). À l’instar de Martin Edzodzome-Ella, Marc Mvé Bekale mène une lecture critique du modèle institutionnel inspiré de la Ve République française pour montrer que son instauration en Afrique a donné lieu à un régime « hyperprésidentiel », source de dérives dictatoriales, assimilées au « nihilisme d’État » (Gabon : éthique de la résistance face au nihilisme d’État, 2020), du fait qu’un tel régime neutralise l’État de droit et les fondements de la démocratie libérale. Dans le courant analytique du modèle politique gabonais, l’on trouve Janis Otsiemi, Guerre de succession au Gabon : les prétendants (2007), Les Hommes et les femmes d'Ali Bongo Ondimba (2011) ; Wilson-André Ndombet, Renouveau démocratique et pouvoir au Gabon (1990-1993) (2009) ; Emmanuelle Nguema Minko, Gabon : l’unité nationale ou la rancune comme mode de gouvernance (2009) ; Grégoire Biyogo, Omar Bongo l’insoumis (2008) ; Télesphore Ondo, Plaidoyer pour un nouveau régime politique au Gabon (2012). L’autopsie de l'État postcolonial gabonais atteint sa phase radicale avec Daniel M. Mengara, Le Gabon en danger. Du devoir de réforme au devoir de violence (2020), une somme qui fait le tour d'horizon de la vie politique gabonaise depuis la Conférence nationale de 1990 et propose des pistes de transformation de la société gabonaise.
Comme celui d'autres pays africains, le cinéma gabonais souffre d'un manque de moyens financiers[240], du petit nombre de salles de projection disponibles dans le pays (qui préfèrent, d'ailleurs, diffuser de grandes productions commerciales) et d'un manque de public[241],[242]. C'est encore à l’Institut français du Gabon (ex « centre culturel français de Libreville »[243]), qui possède une salle de projection, qu'on a le plus de chances de voir un film gabonais[244].
Néanmoins, un certain nombre de films, principalement des courts-métrages, ont été produits depuis les années 1970. Plusieurs cinéastes gabonais ont d'ailleurs été primés au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Il s'agit de Philippe Mory qui tourne en tant que réalisateur en 1971 le premier long-métrage gabonais, Les tam-tams se sont tus. Considéré comme un précurseur et comme le père du cinéma gabonais, il joue son premier grand rôle dans le film français On n'enterre pas le dimanche (prix Louis-Delluc 1959) de Michel Drach, qui fait de lui une vedette internationale. Il est ainsi le premier comédien d'Afrique noire à tenir un rôle principal dans un film français[245],[246].
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) reconnaîtra aussi Pierre-Marie Dong en 1972 et 1973 pour des courts-métrages, Imunga Ivanga pour son film Dôlè (l'argent) et Henri Joseph Koumba Bibidi pour Les couilles de l'éléphant (meilleure musique) en 2001 ; ce dernier film sera un grand succès africain, diffusé dans au moins huit autres pays[247]. Imunga Ivanga reçoit le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) pour Dolè[248]. En 2013, le FESPACO consacre une journée à une rétrospective du cinéma gabonais[249].
Un feuilleton produit en 1994 pour la télévision gabonaise, l'Auberge du Salut, a connu un réel succès dans le pays et a été diffusé dans d'autres pays d'Afrique (Côte d'Ivoire et Burkina Faso).
Le Centre national du Cinéma gabonais (CENACI), devenu en 2010 l'IGIS (Institut gabonais de l'image et du son), dirigé jusqu'en 2009 par Charles Mensah puis par Imunga Ivanga[250], s'efforce de soutenir la production de films de réalisateurs gabonais[251].
En 2018, le documentaire Boxing Libreville d'Amédée Pacôme Nkoulou, qui met en parallèle la vie de Christ, jeune boxeur de Libreville et l'élection présidentielle gabonaise de 2016, a été sélectionné dans de nombreux festivals en Afrique et en Europe et a reçu le prix du meilleur documentaire au Festival de cine africano de Tarif (Espagne)[252] et le Prix spécial du jury du Festival international du film documentaire d'Agadir (Maroc)[253].
Le football est le premier sport au Gabon. Le pays dispose d'un championnat professionnel de football à 14 clubs, la LINAF[254]. En 2011, le Gabon est champion d'Afrique de football des moins de 23 ans[255]. En 2012, il co-organise la coupe d'Afrique des nations de football avec la Guinée équatoriale ; il atteint le stade des quarts de finale[256]. Le Gabon accueille la Coupe d'Afrique des nations de football 2017[257].
Une palette d'autres sports existe dans le pays, tels l'athlétisme, le basket-ball, la boxe et les sports de combat[258], le cyclisme, avec la Tropicale Amissa Bongo, compétition internationale équivalent à un « Tour du Gabon cycliste »[259] ainsi que le marathon du Gabon qui se déroule tous les ans, en novembre, dans les rues de Libreville.
Le Gabon est aussi une destination touristique pour la pêche sportive (au tarpon notamment) avec les sites de Setté Cama et la lagune Fernan Vaz[258].
Le Gabon a participé à dix éditions des Jeux olympiques d'été (jamais aux Jeux olympiques d'hiver). Aux Jeux olympiques de Londres, en août 2012, le Gabon obtient la première (et pour l'instant la seule) médaille olympique de son histoire grâce à Anthony Obame qui remporte la médaille d'argent en taekwondo dans la catégorie des plus de 80 kg[260],[261]. Le même devient champion du monde de taekwondo en plus de 87 kg, le 20 juillet 2013[262],[261].
Cette liste énumère des personnalités gabonaises ou d'origine gabonaise.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.