aperçu de la culture associée aux habitants du Gabon De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La culture du Gabon regroupe l'ensemble des pratiques culturelles du peuple gabonais, héritée de la culture traditionnelle des différentes ethnies qui la composent et de l’influence occidentale moderne. La population actuelle est estimée en 2022 à 2,34 millions de Gabonais (contre 1 million en 1995 et 500 000 en 1965).
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Les masques traditionnels jouent un rôle significatif au sein de la culture gabonaise. Chaque ethnie détient ses propres masques, chacun portant des significations et des utilisations spécifiques[1].
Masque rituel Bdembo
Masque blanc. Culture punu, fin XIXedébutXXesiècle, Gabon
Les Gabonais, qui proviennent du peuple bantou, se répartissent à travers une cinquantaine d'ethnies. Aucune de ces ethnies ne domine de manière significative. Actuellement, les pygmées, considérés comme l'ethnie la plus ancienne, représentent seulement environ 1% de la population et font face à la marginalisation au sein de la société[2].
Paradoxalement, c'est depuis l'indépendance que le français s'est vraiment répandu au sein de la population gabonaise[4]. D'une part, c'est la seule langue officielle du pays, la langue de l'école et de l'administration. D'autre part, son usage permet de résoudre le problème de la communication dans un pays où l'on parle plusieurs dizaines de langues. C'est parce qu'il permettait aux Gabonais de parler entre eux sans avoir à choisir une langue locale au détriment des autres que le français a été adopté.
Cela ne va pas sans poser de problème culturel. En effet, en trois générations, les choses ont bien changé. La première génération parlait parfaitement sa langue locale natale et maniait tant bien que mal le français. La deuxième génération se débrouillait bien dans les deux langues. Arrive aujourd'hui une troisième génération qui maîtrise mieux le français que sa langue maternelle. C'est pour limiter ce problème que certains parents exigent de leurs enfants qu'ils parlent leur langue africaine à la maison et n'utilisent le français qu'à l'école. Le phénomène de recul des langues traditionnelles est plus marqué à Libreville qu'en province parce que, dans cette grande ville, toutes les ethnies du Gabon se retrouvent avec d'ailleurs des immigrés d'Afrique francophone notamment. Tout naturellement se forment des familles mixtes d'un point de vue ethnique pour lesquelles il semble plus simple d'utiliser le français avec les enfants[5].
Le français du Gabon est une langue vivante qui répond aux besoins des Gabonais, il contient donc une foule d'expressions locales, issues de la déformation d'expressions françaises ou bien traduites à partir de telle ou telle autre langue gabonaise et correspondant à une réalité locale. Cela contribue à donner au français parlé au Gabon un caractère propre comme il peut en avoir dans d'autres pays francophones.
En 2016, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe le Gabon au 100erang sur 180 pays[28]. En 2015 une réforme du code de la communication, comprenant notamment la dépénalisation des délits de presse, a été annoncée, mais elle n'a pas encore vu le jour. Il n'y a pas de culture d'une presse indépendante: la plupart des écrits sont partisans et l'autocensure est couramment pratiquée[29]
Le Gabon investit énormément dans le secteur de connectivité depuis 2012 avec notamment la construction d'un réseau haut débit avec la fibre optique, ce qui a permis au Gabon de rendre l'accès à internet 10 fois moins cher qu'en 2010 et d'avoir jusqu'à 7 fois plus de citoyens connectés au cours de la même période, jusqu'à atteindre la sixième place dans le classement des pays connectés d'Afrique en 2017 d'après les études menées par l'agence spécialisée des Nations unies pour les technologies de l'information et de la communication UIT(Union internationale des télécommunications)[30]. Selon une étude menée par l’ARCEP(Agence de régulation des communications électroniques et des postes ) en juin 2022, les principaux fournisseurs d'accès à internet sont tout d'abord les deux qui occupent le devant de la scène Moov Africa/Gabon Télécom Mobile leader en terme d'abonnés avec 54,59% de part de marché et son challenger Airtel Gabon avec 42,26% après ces deux géants ont retrouve GVA(Groupe Vivendi Africa), Moov Africa/Gabon Télécom Fixe et GBM (General Business machines) avec respectivement 1,65%, 1,50% et 0,004%[31].
La littérature gabonaise existe, surtout depuis l'indépendance et elle est principalement francophone (à l'écrit)[32],[33],[34],[35],[36],[37],[38]
Éric Joël Békalé (1968-)[39], 50 figures de la littérature gabonaise: de 1960 à 2010 (2013)[40]
Troupes anciennes: Troupe permanente du Théâtre national (1965), Théâtre de la recherche (1970, Michel Masse), Théâtre du Silence (1971, Rosina Nkielo)[33]
Troupes actuelles: Théâtre Express, Nzimba Théâtre, Théâtre de la Rencontre, Théâtre de l'Avenir,...
Vincent de Paul Nyonda (1918-1995), Le combat de Mbombi- l'Émergence d'une nouvelle société-Bonjour, Bessieux (1979), La mort de Guykafi-Deux albinos à la Mpassa-Le soûlard (1981), puis Le roi Mouanga (1988)
Richard Moubouyi, Boussoudou, La circoncision, Le nouveau système des choses
Section Arts plastiques du Collège Technique de Libreville, Basile Allainmat-Mahinè, devenu en 1970 le Centre National d'Art et Manufacture (CNAM), puis, en 1983 l'École Nationale d'Art et Manufacture
La musique d'aujourd'hui est un mélange de sonorités traditionnelles et modernes[58].
Les danses typiques gabonaises sont l'Ingwala, de l'ethnie Nzebi, le mibambo des Kota, l'Elone de l'ethnie Fang, l'Ikokhou des Punu, le Ndjembè des Myène, le Ngwata des Téké[59].
Comme celui d'autres pays africains, le cinéma gabonais[61] souffre d'un manque de moyens financiers[62], du petit nombre de salles de projection disponibles dans le pays (qui préfèrent, d'ailleurs, diffuser de grandes productions commerciales) et d'un manque de public[63],[64]. C'est encore à l’Institut Français du Gabon (ex «centre culturel français de Libreville»[65]), qui possède une salle de projection, qu'on a le plus de chances de voir un film gabonais[66].
Le FESPACO reconnaîtra aussi Pierre-Marie Dong en 1972 et 1973 pour des courts-métrages, Imunga Ivanga pour son film Dolè et Henri Joseph Koumba Bibidi pour Les couilles de l'éléphant (meilleure musique) en 2001; ce dernier film sera un best-seller africain, diffusé dans au moins huit autres pays[69]. Imunga Ivanga reçoit le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) pour Dolè[70]. En 2013, le FESPACO consacre une journée à une rétrospective du cinéma gabonais[71].
Le CENACI (Centre National du Cinéma gabonais), devenu en 2010 l'IGIS (Institut Gabonais de l'image et du Son), dirigé jusqu'en 2009 par Charles Mensah puis par Imunga Ivanga[72], s'efforce de soutenir la production de films de réalisateurs gabonais[73].
Mbot, Jean-Emile, «La tortue et le léopard chez les Fang du Gabon (Hypothèse de travail sur les contes traduits).», Cahiers d'Études africaines, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.14, no56, , p.651–670 (DOI10.3406/cea.1974.2621, lire en ligne, consulté le ).
Collomb, Gérard, «Les sept fils de Nzèbi. Un mythe cosmogonique des Banzèbi du Gabon.», Journal des Africanistes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.49, no2, , p.89–134 (DOI10.3406/jafr.1979.1985, lire en ligne, consulté le ).
Skydou, Christian, «Épopée et identité: exemples africains», Journal des Africanistes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.58, no1, , p.7–22 (DOI10.3406/jafr.1988.2246, lire en ligne, consulté le ).
«Aucun pays d’Afrique noire en dehors de la République Sud-africaine ne dispose à lui tout seul de suffisamment de moyens financiers et techniques ni de ressources humaines» in «Le cinéma gabonais», sur gabonreview.com/igis
Kanel Engandja-Ngoulou, Le développement des industries culturelles au Gabon, Paris, L'Harmattan, , 326p. (ISBN978-2-296-96045-9, lire en ligne), p.218
Les films retenus sont: La Cage (1962) de Robert Darene avec Philippe Mory, Les tam-tams se sont tus (1971) de Philippe Mory, Obali (1976) et Ayouma (1977) de Pierre Marie Dong et Charles Mensah, «Ilombè» (1978) de Charles Mensah, Demain, un Jour nouveau (1978) de Pierre Marie Dong, Dôlè (1999) d’Imunga Ivanga et Les Couilles de l’éléphant (2000) d’Henri Joseph Koumba Bididi. («FESPACO 2013: Le Gabon, pays d'invité d'honneur», sur fespaco-bf.net (consulté le ))
Jacques Anquetil, Gabon: l'artisanat créateur, Paris, Agence de cooperation culturelle et technique, , 72p. (ISBN978-2-249-27420-6)
Achille Dejean, Claudine-Augée Angoue et Jean-Ferdinand Mbah, «La culture en question au Gabon», Revue gabonaise de sociologie, L'Harmattan, no2, (ISBN9782296100169)
Les jeux gabonais, Libreville, Ministère de la culture, des arts et de l'éducation populaire, Musée national des arts et traditions du Gabon, , 51p.
Masques du Gabon, Libreville, Ministère de la culture, des arts et de l'éducation populaire, Musée national des arts et traditions du Gabon, , 92p.
Sophie Diane Mebe, Littérature gabonaise: littérature du silence? (thèse de doctorat de Lettres modernes), Université Paris 12, , 324p.
Pierre Ndemby-Mamfoumby (dir.), Les écritures gabonaises: histoire, thèmes et langues, t.1, Yaoundé, Éditions CLE, , 298p. (ISBN978-9956-0-9128-7)
Robert Orango-Berre, Les arts premiers du Gabon (sculptures célèbres), Libreville, Éd. Raponda-Walker, , 211p. (ISBN2-912776-38-4)
Louis Perrois, La statuaire fan, Gabon, Paris, ORSTOM, , 420p.
Louis Perrois, Les chefs-d'œuvre de l'art gabonais au Musée des arts et traditions de Libreville, Libreville, Rotary Club de Libreville-Okoumé, , 154p.
(en) Music from an Equatorial microcosm: Fang Bwiti music from Gabon Republic, Africa, Washington, D.C., Smithsonian Folkways recordings, coll.«James W. Fernandez», , [audio]
Fang du Gabon, Bruxelles, Fonti musicali, coll.«Lou et Claude Flagel», , [audio]