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pianiste chilien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Claudio Arrau, né à Chillán (Chili) le et mort à Mürzzuschlag (Autriche) le , est un pianiste chilien.
Nom de naissance | Claudio Arrau León |
---|---|
Naissance |
Chillán, Chili |
Décès |
Mürzzuschlag, Autriche |
Activité principale | Pianiste |
Style | Classique |
Formation | Université des Arts de Berlín |
Maîtres | Martin Krause |
Élèves | Edith Fischer, Philip Lorenz, Garrick Ohlsson |
Récompenses | Prix national d'Art du Chili (1983) |
Distinctions honorifiques | Chevalier des arts et des lettres |
Ayant débuté comme enfant prodige dès l'âge de quatre ans, il fut l'un des plus grands pianistes du XXe siècle.
C'était un spécialiste de la musique romantique, notamment de Frédéric Chopin, de Robert Schumann, et de Franz Liszt, mais aussi de Ludwig van Beethoven, qu'il interprétait avec noblesse et profondeur[1]. Ayant la volonté de « faire corps » avec le piano, il obtenait une sonorité hors du commun[2].
Vu l'étendue de son répertoire, on peut le considérer comme un véritable « encyclopédiste » du piano : il a enregistré l'intégrale des sonates pour piano de Mozart et de Beethoven, ainsi que la plupart des œuvres de Chopin, Liszt, Schumann et Brahms. Il est également un interprète reconnu de Bach, Schubert et Debussy.
Il est un des artistes phares de la maison de disques Philips, et ses enregistrements ont bénéficié d'une qualité sonore exceptionnelle[1].
Il est le fils de Carlos Arrau Ojeda, ophtalmologue, et de la pianiste Lucrecia León Bravo. Reconnu comme enfant prodige (il joue pour le président chilien à l’âge de six ans[3]), le jeune Claudio Arrau obtient une bourse pour aller étudier à Berlin avec Martin Krause, l'un des derniers élèves de Franz Liszt. Après leur rencontre Krause aurait dit : « cet enfant sera mon chef-d'œuvre »[4]. Il jouera pour le jeune Arrau beaucoup plus que le rôle d'un simple pédagogue. Il sera en réalité un véritable père de substitution. Dépassant le simple champ de la musique, Krause sera également celui qui initiera Claudio Arrau à la peinture et à la littérature. Arrau restera toute sa vie marqué par l'enseignement de Krause, et au décès de celui-ci, quand Arrau n'a encore que 15 ans, il décide de ne plus suivre d'autre enseignement. Ayant suivi toutes ces années une formation hautement empreinte de culture germanique, Arrau fut longtemps considéré comme un pianiste davantage allemand que sud-américain (son patronyme est d'ailleurs allemand). De là, également, une prédilection pour les compositeurs allemands dont il se fera une spécialité (Brahms, Schumann, Beethoven) et dont il enregistrera la plupart des œuvres.
Pour autant, son répertoire ne se limite pas au seul XIXe siècle. Il est également un interprète remarquable de compositeurs du XXe siècle, comme Claude Debussy. La discographie de l'artiste ne rend que fort peu compte de ses affinités avec la musique contemporaine, puisque si Arrau est interprète de Bach, de Mozart, des romantiques (Beethoven, Schubert, Liszt, Chopin, Schumann, Brahms), et des modernes (Debussy, Albéniz, Ravel), il l'est aussi de Schönberg.
En 1927 il gagne le Grand Prix de Genève, devant un jury composé d’Arthur Rubinstein et Alfred Cortot[3].
Commençant sa carrière dans les années 1930, il fait sensation lorsqu'il donne à Berlin, en 1935-1936, en un cycle de douze récitals, l'intégrale de l'œuvre pour clavier de Bach (hormis les pièces pour orgue). La concurrence à cette époque est particulièrement rude : Backhaus, Kempff, entre autres, jouent déjà les premiers rôles.
La journaliste Marisol García rapporte, selon le témoignage d'Eleonora Tikas, petite-nièce d'Erika Burkewitz[5], soprano lyrique de nationalité lettone, qu'Arrau et cette dernière se seraient mariés en 1928 et auraient eu un enfant : Klaudio Burkewitz-Arrau (1929-1949) né à Berlin, en Allemagne. En 1933, Erica Burkewitz et Claudio Arrau se seraient séparés. Leur fils serait décédé en 1949 dans un camp soviétique pour prisonniers de guerre situé à Bautzen, en Allemagne de l'Est[6],[7].
En 1937 Arrau épouse une cantatrice allemande, la mezzo-soprano Ruth Schneider (décédée en 1989) ; ils auront trois enfants : Carmen (1938–2006), Mario (1940–1988) et Christopher (1959).
En 1940 Arrau quitte Berlin à cause du nazisme, mais muni d'une réputation bien assise, pour s'installer aux États-Unis et y recommencer une nouvelle carrière. Bien qu'il y soit peu connu le succès ne tarde pas à venir, et dès lors il ne le quittera plus durant les cinquante années qui suivront.
Son interprétation de la sonate de Franz Liszt, des Nocturnes de Chopin, des Ballades de Johannes Brahms et des Préludes de Claude Debussy sont, encore aujourd'hui, des références discographiques. Au début des années 1960 il signe un contrat d'exclusivité avec l'éditeur de disques Philips, qui lui permettra d'enregistrer la plus grande partie de son répertoire, dans des prises de son d'une qualité exceptionnelle.
Le jeu d'Arrau se caractérise tout d'abord par un scrupuleux respect de la partition. Dans une interview de 1939 il explique sa conception de l'interprétation : « L'œuvre d'art ne devrait pas être prétexte pour l'interprète à l'exposition de ses propres états d'âme. Ni davantage à l'étalage de soi-même, l'exhibition. C'est le devoir sacré de l'interprète que de communiquer, intacte, la pensée du compositeur dont il n'est que l'interprète[8]. » Il s'insurgera par exemple contre le fait que le compositeur et pianiste Sergueï Rachmaninov ait, dans un de ses enregistrements, modifié la partition de la seconde sonate pour piano de Chopin. Pour autant, il sait faire respirer le texte, et ses interprétations sont des modèles de l'art de faire sonner et de timbrer le piano. Ne le cédant en rien aux virtuoses du clavier tels Horowitz, sa technique, héritage direct de la technique de Liszt, fait merveille dans les œuvres les plus ardues du répertoire telles que les Variations sur un thème de Paganini de Brahms. Pianiste à l'idiome poétique métaphysique, artiste angoissé (il suivra une psychanalyse pendant plusieurs années), il avait un toucher de velours particulier que le chef d'orchestre Colin Davis décrit ainsi : « Il avait une force énorme, mais sans agressivité. À la place des mains, il avait des pattes et il les plongeait dans le clavier en créant un son très riche, comme un orgue, un son jamais brusque »[9].
En 1979 Arrau prit la nationalité américaine en signe de désaccord avec le régime de Pinochet[10]. Il a néanmoins gardé son passeport chilien[11].
Il reçoit en 1983 le prix national d'Art du Chili.
Claudio Arrau enregistrera jusqu'à l'année de sa mort, en 1991, due à des complications d'une intervention médicale bénigne[1].
En mars 2018, le label Decca publie une intégrale de ses enregistrements réalisés pour le label Philips, en 80 CD[12].
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