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pianiste allemand naturalisé suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Wilhelm Backhaus (Leipzig, – Villach, ) est un pianiste et pédagogue allemand naturalisé suisse, connu notamment pour ses interprétations des œuvres de Beethoven et de Brahms.
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Wilhelm Backhaus est le fils de l'architecte Otto Ferdinand Willibald Backhaus. Jusqu'à ses quinze ans, en 1899, il étudie le piano au conservatoire de sa ville avec Aloïs Reckendorf[1] (1891–1899), avant de prendre des leçons privées avec Eugen d'Albert à Francfort-sur-le-Main en 1899[2]. Il donne son premier concert à l'âge de huit ans[3], et à onze ans il rencontre personnellement Johannes Brahms[4] (1895) lors d'une exécution du deuxième concerto par Eugen d'Albert, dirigé par le compositeur. À seize ans il se produit pour la première fois dans une tournée de concerts à Londres (1900), en tant qu'accompagnateur d'un chanteur italien. En 1905 il remporte le Prix Anton Rubinstein, qui cette année-là se déroule à Paris — devant Béla Bartók, qui termine deuxième. Pensant qu'il y avait eu tricherie, le pianiste Arthur Rubinstein lui voua une haine pour la vie[4].
La même année il est nommé professeur au Royal College de Manchester, fonction qu'il n'exerce toutefois que jusqu'en 1912, mais sa popularité de concertiste est telle qu'il réduit ses cours à des classes de maître[5]. Le il fait ses débuts aux États-Unis dans « L'Empereur » de Beethoven, avec Walter Damrosch et l'Orchestre de New York. L'année suivante il grave son premier disque : le concerto de Grieg[4].
L’histoire retient Backhaus comme ambassadeur et grand serviteur de la musique allemande ; il en est ainsi grâce à ses très nombreux enregistrements de Bach, Brahms et, avant tout, Beethoven, auquel il s’efforçait de ressembler physiquement dans sa jeunesse[réf. souhaitée], et dont il enregistra les concertos à de multiples reprises, ainsi que deux intégrales des sonates après la guerre.
Tout au long de sa vie Backhaus voyage beaucoup, enchaînant souvent les concerts à un rythme soutenu (ainsi, en 1921 à Buenos Aires il se produit dix-sept fois en moins de trois semaines). En 1930 il s'installe à Lugano, enseigne et devient citoyen suisse[6]. Il décède le à Villach, en Autriche, où il vient de finir de donner un concert.
Backhaus est considéré comme l'un des premiers grands pianistes modernes. Son jeu, conciliant la grandeur, la pureté, le dépouillement stylistique[7] et une expressivité intense, est entré dans la légende. Bien que parfois il laisse aux auditeurs « une impression de sécheresse »[3], « pour beaucoup d'observateurs, [il] incarne l'apothéose de l'art de l'interprétation à l'allemande : sévère, ennemie de toute virtuosité fracassante comme de toute fantaisie, privilégiant les œuvres les plus sérieuses et une lecture probe » — Alain Lompech[1]. Alain Pâris qualifie d'intemporelle son approche du piano et de la musique[8].
Toujours fidèle aux pianos viennois, il reçoit en 1953 le Prix Bösendorfer[8].
Wilhelm Backhaus laisse pour son époque un legs particulièrement important : on y trouve, entre autres, la première mondiale de l'intégrale des Études de Chopin, réalisée en 1928 et considérée aujourd'hui encore comme une référence, de nombreuses œuvres de Mozart et une quantité considérable d'œuvres de Beethoven et de Brahms, ses deux compositeurs de prédilection.
L'intégrale des sonates de Beethoven qu'il réalise pour Decca reste également l'une des plus fameuses versions jamais enregistrées[8].
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