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militaire et homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Étienne-Charles, duc de Damas-Crux, né le au château de Crux, Nivernais[2], et mort le à Paris, est un militaire et un homme politique français.
Étienne-Charles de Damas-Crux | |
Titre | Comte de Damas-Crux (1814-1817) |
---|---|
Autres titres | Duc de Damas-Crux |
Prédécesseur | Louis-Étienne-François de Damas-Crux |
Arme | Infanterie |
Allégeance | Royaume de France Provinces-Unies Royaume de Grande-Bretagne Armée de Condé Royaume de France Royaume de France |
Grade militaire | Lieutenant général des armées du Roi |
Années de service | 1770 - 1832 |
Commandement | Régiment de Vexin Hussards de la Légion de Damas Corps d'armée des Pyrénées occidentales (1814) |
Gouvernement militaire | Gouverneur :
|
Conflits | Guerre d'indépendance des États-Unis Guerres révolutionnaires Campagne de Belgique (1815) |
Distinctions | Chevalier des ordres du Roi Grand'croix de Saint-Louis |
Autres fonctions | Premier gentilhomme de la Chambre du duc d'Angoulême Commissaire du roi (1815) Membre de la Chambre des pairs |
Biographie | |
Dynastie | Famille de Damas |
Naissance | Château de Crux[1] (Crux-la-Ville) |
Décès | (à 92 ans) Ancien 10e arrondissement de Paris |
Père | Louis Alexandre, comte de Damas-Crux |
Mère | Marie-Louise de Menou |
Conjoint | Anne-Félicité-Simone de Sérent |
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Né au château de Crux dans le Nivernais, de la famille de Damas de la noblesse française[3], dernier fils de Louis Alexandre de Damas, comte de Crux (mort en 1763) et de Marie-Louise (1712-1796), fille de François-Charles, marquis de Menou (1671-1731), brigadier des armées du roi, Étienne-Charles de Damas fut reçu de minorité[4] dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem mais ne prononcera jamais ses vœux de chevalier[n 1] ce qui lui permettra de se marier.
Il entra sous-lieutenant au régiment de Limousin-infanterie, le [2], et y devint capitaine le [5]. On lui donna le commandement en second du régiment d'Aquitaine[5] le , et il fit avec ce régiment toutes les campagnes de la guerre d'Amérique contre les Anglais dans les Indes orientales[6]. Un régiment de cipayes qu’on lui avait donné à commander ayant un jour lâchement pris la fuite, le jeune colonel s’opiniâtra à rester presque seul sur le champ de bataille, où, accablé par le nombre, il fut fait prisonnier[7],[2].
La paix, conclue peu de temps après, entre la France et l’Angleterre, le rendit à la liberté et il revint en France[7]. Il fut nommé mestre de camp, commandant du régiment de Vexin-infanterie, en 1784[6].
Dévoué à la famille royale[8], le duc de Damas émigra. Une partie de Vexin-infanterie étant venue le joindre, de la principauté de Monaco, en émigration, fit sous son commandement la campagne de 1792[6].
Le comte de Damas-Crux, à l'issue de celle de 1793, leva une légion qu’il conduisit au service de « Hollande », et qui, lors de l'invasion de ce pays par les troupes républicaines, passa à la solde et au service de l'Angleterre[6]. Cette légion ayant voulu ensuite débarquer en France, dans les départements de l’Ouest, son infanterie fut en grande partie détruite le 3 thermidor an III, à l’affaire de Quiberon[8],[2]. Le comte de Damas-Crux conclut, en 1796, avec le prince de Condé, une capitulation en vertu de laquelle il forma un escadron de hussards avec les débris de sa légion[2], et le commanda à l'armée de ce prince[6].
Dès l'an 1795[9], S. M. Louis XVIII[6] (ou le comte d'Artois[2]) l'avait promu au grade de maréchal de camp. Il suivit le corps de Condé en Pologne en 1801[2] et passa avec lui en Russie la même année[6]. Le comte de Damas-Crux y fut attaché à la personne de S.A.R. Monseigneur le duc d’Angoulême, en qualité de premier gentilhomme de la Chambre[6].
Il accompagna ce prince de Mittau à l'armée de Condé, puis à Varsovie, et enfin en Angleterre[6].
Il rentra enfin en France au mois de , avec les troupes alliées[8] et suivit le duc d’Angoulême dans le midi de la France où il « l'aida de ses conseils et de son bras » dans toutes les occasions[6].
Il fut nommé lieutenant-général des armées du Roi le suivant (ou le [8],[2]), et grand-croix de l'ordre de Saint-Louis le . Il accompagna le duc d'Angoulême durant la campagne de 1815, « qui lui fournit de nouvelles occasions de signaler son dévouement à l'auguste maison de Bourbon »[6].
Envoyé à Toulouse, en qualité de commissaire du roi, avec le baron de Vitrolles, le comte de Damas-Crux y fut arrêté par ordre du général de Laborde[2], et fut conduit sur la frontière d'Espagne[10], où il rejoignit le duc d'Angoulême à Madrid, d'où il fut envoyé par S.A.R. pour commander le rassemblement des sujets fidèles à Tolosa et Irun. Le duc de Damas fit son entrée à Bayonne le , escorté par 1 800 Basques qu'il avait rassemblés. Il avait refusé tout secours du général espagnol comte de la Bisbal, qui lui avait offert de marcher sous ses ordres avec son armée[6].
Après le second retour du roi, le comte de Damas-Crux fut nommé gouverneur des 11e et 20e divisions militaires, commandant du corps d'armée des Pyrénées occidentales[6].
Promu pair de France le [10], il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney[10]. Il fut créé duc le [10], et prêta serment en cette qualité le suivant à la cour royale[11]. Ce titre lui avait été conféré par le roi « en récompense, portent les lettres patentes, des bons et loyaux services rendus, tant à nous qu'à notre bien-aimé neveu le duc d'Angoulême, par M. de Damas, et particulièrement de la conduite qu'il a tenue pour soutenir les glorieux efforts de ce prince dans la circonstance malheureuse où la France s'est trouvée au commencement de l'année dernière[11] ». Enfin, il fut reçu chevalier des ordres du Roi, à Paris[12], le : il prête serment à ce titre le [12],[n 2].
Le duc de Gramont ayant été investi du gouvernement de la 11e division militaire le , le duc de Damas fut nommé à celui de la 25e division (Corse). Il passa au gouvernement de la 2e division militaire le [11]. Au mois de , il fut chargé par le duc d’Angoulême de diverses missions dans le midi de la France, il s’en acquitta « peut-être avec plus de zèle que de sagesse[8] », et les mesures qu’il prit paraissent avoir plutôt compromis la cause de la famille royale qu’elles n’ont servi ses intérêts[8].
Le duc de Damas-Crux se retira de la Chambre haute après les journées de juillet 1830, ayant refusé de prêter serment au gouvernement nouveau, « restant fidèle jusqu’au dernier moment à ses croyances et à ses affections politiques[7] », et vécut en dehors de la politique jusqu'à un âge très avancé. Il avait été mis à la retraite, comme lieutenant général, le [10].
Il mourut à Paris[8] le [7], et avec lui s’est éteinte la branche de Damas-Crus, aînée de toute la famille[8]. « La pratique des devoirs de la religion consola sa vieillesse, et son trépas fut sanctifié par les derniers secours de l'Église »[9].
Le duc de Damas avait épousé, en 1799[13], Anne-Félicité-Simone (Paris, - Paris, ), fille d’Armand, duc de Sérent, pair de France, gouverneur du château royal de Rambouillet, chevalier des ordres du Roi, ancien gouverneur de LL. AA. RR. les ducs d'Angoulême et de Berry, et ancien président de la noblesse aux États de Bretagne[11]. N'ayant pas d'enfant, il avait fait substituer sa pairie à Alexandre de Damas, lieutenant général des armées du roi, mais, Étienne-Charles de Damas étant déclaré démissionnaire de sa pairie après avoir refusé le serment au gouvernement de Louis-Philippe Ier, l'héritier de la pairie ne put siéger[13].
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