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période historique japonaise allant du 25 décembre 1926 au 7 janvier 1989 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’ère Shōwa (昭和時代, Shōwa-jidai , litt. « ère de paix éclairée ») est la période de l’histoire du Japon où l’empereur Shōwa (Hirohito) régna sur le pays. Elle débute le et s’achève le .
Elle est aussi l’ère japonaise (年号, nengō , littéralement « le nom de l'année ») qui suit l’ère Taishō et précède l’ère Heisei. Ce fut le plus long règne de tous les empereurs japonais. Jusqu'à la défaite militaire du Japon en 1945 et l'adoption de la constitution de 1947, le nom officiel utilisé par l'État japonais était, comme lors des ères Meiji et Taishō, empire du Japon (Dai Nippon Teikoku). En 1947, avec la nouvelle constitution, le pays adopte le nom officiel de « Japon » (Nihon koku ou Nippon koku, littéralement « État du Japon »).
La première partie du règne de Hirohito se caractérise par de fortes influences nationalistes (nationalisme japonais) et l'expansion de l'empire. Après les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki et la reddition du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'occupation du Japon dura jusqu’en 1952 ; en , le traité de San Francisco restaura la souveraineté du Japon.
Les deux caractères kanji de Shōwa (昭和) proviennent d'un passage du Classique des documents : 百姓昭明,協和萬邦, que l'on peut traduire par : « Le peuple (de son domaine) devint brillant et intelligent. (Enfin), il unifia et harmonisa les myriades d'États. » Le Japon avait déjà adopté, à partir de cette même citation, le nom de l'ère Meiwa (明和) durant la période Edo à la fin du XVIIIe siècle. À l'époque, deux autres noms étaient également envisagés : Dōwa (同和) et Genka (元化).
Ce terme peut être approximativement compris comme signifiant « paix éclairée » ou, selon certaines interprétations, « Japon rayonnant »[1].
Dans son discours d'intronisation lu au peuple, l'Empereur Hirohito fit référence à ce nom d'ère :
« J'ai visité les champs de bataille de la Grande Guerre en France. Face à une telle dévastation, je comprends la bénédiction de la paix et la nécessité de la concorde entre les nations. »[2]
Profitant de la guerre de Corée, le Japon s'industrialise et se reconstruit rapidement, c'est le début du miracle économique japonais.
Dès la fin des années 1960, le Japon a le 2e produit national brut au monde, c'est le Boom Izanagi.
La crise monétaire internationale qui se traduit par la forte dévaluation de la livre sterling en 1931 accentue ses difficultés commerciales, car elle rend plus difficiles ses exportations et dévalue ses avoirs en livres. Or, comme dans les autres pays, la banque centrale émet des yens en contrepartie de ses réserves d'or et de sterling ; la base monétaire se rétrécissant, la masse monétaire se contracte. Le ministre des Finances Junnosuke Inoue accepte d'adopter alors une politique de déflation du même type que celles qui sont ou seront conduites en Allemagne par Heinrich Brüning ou en France par Pierre Laval. Le raisonnement est le même : si les prix internationaux baissent, si les avoirs de la banque centrale diminuent ou baissent de valeur, les salaires doivent baisser aussi afin que les produits japonais soient concurrentiels. Il réduit donc autoritairement les salaires des fonctionnaires et, comme la Grande-Bretagne en 1925, va conserver l'étalon-or qui met le yen à une parité surévaluée. Cette politique accentue les effets sociaux de la crise, le chômage grimpe à 20 % des actifs salariés et les inégalités progressent : le revenu net moyen par famille de l'agriculteur n'excède pas les 20 dollars par an, la moyenne du Japon étant de 166 $ et de 2 500 $ pour les 10 % les plus riches. Le mécontentement s'accumule, la situation sociale se tend tandis que la volonté d'Inoue de réduire le budget de l'État japonais se heurte aux intérêts du puissant complexe militaro-industriel japonais lorsqu'il veut réduire les dépenses militaires, il est contraint de démissionner le lors de la chute du gouvernement du premier ministre Wakatsuki. Inoue est assassiné le , ainsi que le premier ministre Tsuyoshi Inukai quelques semaines plus tard, le .
Korekiyo Takahashi remplace Inoue aux Finances après son assassinat en 1932. À 77 ans, il a eu un parcours original. Issu d'une famille pauvre, il a voyagé aux États-Unis, enseigné l'anglais à son retour avant de se retirer dans un monastère zen d'où il est sorti à 35 ans. Entré à la Banque du Japon, il en devient le directeur trois ans après. À l'image de Keynes, c'est lui qui a négocié la question des crédits pendant la guerre. Plusieurs fois ministre avant la Première Guerre mondiale, il revient donc aux affaires à 77 ans et restera ministre des Finances jusqu'en 1936.
À peine installé, il abandonne l'étalon-or et laisse flotter le yen à la baisse. Celui-ci perdra 40 % en un an. Les 100 ¥ sont à près de 50 $ en 1931 (49,85) ils tombent aux alentours de 30 $ en 1932 (31.20 en ) et s'y maintiendront malgré la dévaluation du $ (30,25 $ après la dévaluation américaine de 1933). Cette dévaluation brutale et sauvage relance immédiatement les exportations et permet le redressement des prix qui retrouvent en 1933 leur niveau de 1930 (près de 20 % de hausse).
Sous l'impulsion de l'État, l'appareil industriel se restructure, se redéploie et se concentre. Les modifications structurelles se manifestent par le fait que dans l'entre-deux-guerres, la part du textile chute régulièrement (de la zone des 40 % de la valeur de la production industrielle en 1920 à moins de 20 % - 17,9 - en 1940) tandis que celle des industries mécaniques monte de 15 à 24 % et celle de la métallurgie de façon encore plus spectaculaire de moins de 5 % (4,2) à presque 20 % (19,9 exactement). Les zaibatsu (formes de concentrations japonaises à base de capital familial et à vocation à la fois industrielle et bancaire) se renforcent. Ayant une base ou des intérêts puissants dans l'industrie lourde (et donc l'armement), elles ont souvent été accusées d'avoir pesé d'un grand poids dans la politique japonaise (dès cette époque, on parle largement de la corruption institutionnalisée de la classe politique) et d'avoir entraîné le pays sur la voie du militarisme et de l'expansionnisme agressif. En 1936, sur moins de 100 000 compagnies (88 145) moins de 500 (430) détiennent plus de la moitié (55 %) du capital industriel. De nouvelles concentrations, telles que celle qui devait donner naissance à Nissan, apparaissent. Le chômage baisse et l'économie semble se redresser en ayant extériorisé ses problèmes.
Car les exportations japonaises augmentent de manière qui semble agressive à ses partenaires. Les produits « made in Japan » ont la même image de produits bas de gamme et bon marché que certains produits « made in China » aujourd'hui mais ils pénètrent les marchés occidentaux les mieux protégés. Le Japon arrive ainsi à exporter des montres en Suisse, des spaghettis en Italie, des vélos en Afrique, des stylos en Autriche, etc. Aussi, bien que la part des produits japonais dans le commerce mondial ne dépasse pas les 4 %, les pays européens prennent la décision de se protéger et de contingenter les importations nippones.
Les marchés se bouchant, le capitalisme japonais bascule brutalement dans la voie allemande. Le poids de la contrainte a été discuté par des historiens qui repoussent une explication jugée trop « économique ». La thèse est discutée car le poids du Japon dans le commerce mondial serait faible et de nombreux pays étaient autant intéressés par le marché japonais que les Japonais l'étaient à exporter. Ainsi la balance commerciale vis-à-vis des États-Unis devient déficitaire pour le Japon à cause de la baisse des ventes de soie (contraction des marchés et développement de la rayonne, c'est-à-dire de soie artificielle) et de l'augmentation des achats de machines nécessaires pour le développement de l'industrie lourde. On ne peut que constater néanmoins que, dans un climat de récession mondiale, de contraction des marchés, la « voie allemande », c'est-à-dire le basculement de l'économie dans l'économie de guerre, la mobilisation de l'appareil industriel et économique du pays pour la conquête forcée de marchés apparaît comme une réponse possible voire cyniquement nécessaire pour la bourgeoisie japonaise. Comme en Allemagne, cette politique agressive implique la mobilisation de la population et le sacrifice de la consommation populaire. C'est l'industrie lourde, base de l'industrie d'armements, et non les industries de consommation qui doit se développer (c'est l'alternative classique : « le beurre ou les canons »).
La situation politique se tend alors et dans ces années 1930, des tentatives de coup d'État se succèdent. Après les assassinats de 1932, il y a des complots éventés. Le poids du budget d'armement dans le budget de l'État ne cesse de progresser : 27 % en 1927, 35 % en 1933, 46 % en 1936. En 1936, on assiste à un véritable coup d'État militaire, l'incident du 26 février. Au matin, les militaires de la Kōdōha investissent les ministères et assassinent Takahashi à son tour ainsi qu'un certain nombre de dignitaires du régime. Ces militaires s'opposent à une faction rivale, la Tōseiha, et souhaitent établir une dictature impériale ainsi que l'élimination des conglomérats commerciaux (zaibatsu). La révolte est matée trois jours plus tard sur ordre personnel de Hirohito, qui menace de prendre la tête de l'armée.
Avec la nomination de Fumimaro Konoe comme Premier ministre, le lobby militaro-industriel prend définitivement le contrôle de la politique interne du pays. En 1937, Hirohito autorise l'invasion de la Chine — guerre sino-japonaise (1937-1945) —, qualifiée de « guerre sainte » (seisen) et constituant la première étape de la politique impérialiste du Japon. Sous Konoe sont alors mis en place le Mouvement national de mobilisation spirituelle, la Ligue des parlementaires adhérant à la guerre sainte et l'Association de soutien à l'autorité impériale.
En 1941, l'empereur autorise la conquête de l'Asie du Sud-Est dans le but de créer la sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale. La guerre du Pacifique se poursuit jusqu'en 1945, avec la défaite des forces shōwa et l'occupation du Japon.
La situation militaire du Japon dans la guerre du Pacifique se dégrada rapidement en 1944. En 1945, les États-Unis débarquèrent sur le sol japonais et organisèrent d'importants bombardements. Les attaques nucléaires américaines sur Hiroshima et Nagasaki, ainsi que l'invasion de la Mandchourie par l'Union soviétique amenèrent à la capitulation inconditionnelle du Japon.
Les années 1950 sont une période cruciale pour le Japon, marquée par un effort intense de reconstruction après la dévastation de la Seconde Guerre mondiale. Le pays, en ruines sur le plan matériel et économique, parvient à stabiliser son économie grâce à l'aide des États-Unis, notamment via le plan Dodge de 1949. Ce plan impose une stricte discipline budgétaire, visant à maîtriser l'inflation tout en encourageant la reconstruction des infrastructures essentielles[3]. La guerre de Corée (1950-1953) offre également une opportunité économique majeure, faisant du Japon une base d'approvisionnement clé pour les forces américaines et stimulant ainsi la production industrielle[4].
Cette décennie voit le gouvernement japonais adopter une politique économique interventionniste, centrée sur le développement de l'industrie lourde, en particulier la sidérurgie, la construction navale et la chimie[5]. Le ministère du Commerce international et de l'Industrie oriente les ressources vers des secteurs stratégiques, soutenant ainsi l'innovation technologique et le développement de nouvelles industries tout en protégeant le marché intérieur des importations étrangères[5].
Les mœurs de la société japonaise restent largement influencées par les valeurs traditionnelles héritées de l'ère Meiji et renforcées par la propagande militariste des années précédentes. Le patriarcat demeure le pilier central des structures familiales, avec une forte insistance sur la loyauté, l'obéissance et le respect des aînés. Les femmes, qui avaient été encouragées à participer à l'effort de guerre, sont majoritairement renvoyées à leur rôle traditionnel de gestionnaires du foyer[6]. Toutefois, l'éducation des femmes commence à s'améliorer, et elles deviennent peu à peu plus visibles dans certains secteurs, notamment dans l'éducation et les soins de santé.
Le cinéma et la littérature des années 1950 jouent un rôle clé dans la réflexion sur l'identité japonaise post-guerre. Des réalisateurs comme Akira Kurosawa, avec des films tels que Rashomon (1950) et Les Sept Samouraïs (1954), utilisent des récits historiques pour explorer des questions de moralité, de vérité et de responsabilité[7]. Parallèlement, le film Godzilla (1954) émerge comme un puissant symbole des craintes post-atomiques, incarnant l'anxiété collective face aux dangers de la modernité et de la technologie[8]. La littérature, avec des auteurs comme Yukio Mishima, réfléchit également sur la perte de valeurs traditionnelles face à la modernisation.
La société japonaise, profondément influencée par le shintoïsme et le bouddhisme, voit ses pratiques évoluer avec le contact croissant avec les États-Unis, qui introduisent de nouvelles idées et modes de vie. Les produits culturels américains, comme la musique jazz et les films hollywoodiens, commencent à gagner en popularité, contribuant à une occidentalisation progressive des mœurs et des goûts culturels[9].
Les années 1950 sont également marquées par le leadership du Premier ministre Shigeru Yoshida, qui gouverne presque sans interruption de 1946 à 1954. La doctrine Yoshida se concentre sur la reconstruction économique, tout en s'appuyant sur la protection militaire américaine, en vertu du traité de sécurité nippo-américain de 1951. Ce traité confère aux États-Unis de maintenir des bases militaires au Japon, garantissant ainsi la sécurité du pays en pleine guerre froide[10]. Cette approche permet au Japon de consacrer ses ressources à la croissance économique plutôt qu'à la défense militaire. Sur le plan diplomatique, le Japon se concentre sur la normalisation des relations internationales, notamment avec les pays voisins, et sur sa réintégration dans la communauté internationale, marquée par son adhésion aux Nations Unies en 1956[11].
Les années 1960 voient le Japon entrer dans une période de croissance économique accélérée, accompagnée d'une transformation sociale profonde. Le pays traverse une phase d'industrialisation rapide, avec un produit intérieur brut (PIB) en forte expansion, croissant à un rythme moyen de plus de 10 % par an[13]. Cet essor économique repose largement sur un modèle d'exportation, avec la production de biens manufacturés de haute qualité à des coûts relativement bas. Les entreprises japonaises investissent massivement dans l'automatisation et l'innovation technologique, ce qui leur permet de devenir compétitives sur les marchés internationaux. Le développement des conglomérats industriels ou keiretsu, qui succèdent aux anciens zaibatsu, devient une caractéristique majeure de cette période[14]. Ces grands groupes industriels, organisés autour de banques principales, dominent l'économie japonaise. Leurs structures intégrées verticalement et horizontalement leur permettent de mobiliser des ressources importantes pour la recherche, le développement, et l'expansion à l'international[14].
La décennie est également marquée par des investissements gouvernementaux significatifs dans les infrastructures. La construction d'autoroutes, de ports et de réseaux ferroviaires contribue à l'amélioration de l'efficacité économique et à la liaison des différentes régions du pays. Le développement du réseau ferroviaire japonais est particulièrement emblématique de la modernisation du pays. En 1964, le Japon inaugure son premier Shinkansen, connu sous le nom de « train à grande vitesse », qui relie Tokyo à Osaka en un temps record pour l'époque. Ce projet d'infrastructure, motivé à la fois par les besoins croissants de transport rapide entre les grandes villes et par la volonté de montrer au monde la capacité technologique du Japon, devient un symbole de l'innovation japonaise[15]. Le Shinkansen révolutionne le transport ferroviaire au Japon, en parallèle d'autres efforts d'infrastructure qui visent à soutenir la croissance économique rapide du pays. Cette innovation est mise en avant lors des Jeux olympiques d'été de Tokyo en 1964 et plus tard lors de l'Exposition universelle de 1970 à Osaka, permettant au Japon de présenter ses progrès économiques et technologiques au reste du monde[16].
Avec la modernisation rapide de l'économie, la société japonaise connaît une transformation sociale significative. Une classe moyenne urbaine émerge et adopte progressivement des modes de vie modernes. La consommation de masse devient un phénomène central, favorisée par l'essor de l'électroménager, des voitures, et des loisirs. La télévision, devenue un bien de consommation courant dans les foyers japonais, joue un rôle majeur dans la transformation des mœurs. Elle diffuse des idéaux de modernité et d'occidentalisation tout en contribuant à la diffusion de la culture populaire japonaise à travers des émissions de variétés, des feuilletons, et des jeux télévisés.
Cette occidentalisation des modes de vie engendre cependant des tensions entre les valeurs traditionnelles et les nouvelles influences. La jeunesse japonaise commence à s'affirmer plus visiblement. Les mouvements étudiants des années 1960, comme les manifestations contre le traité de sécurité nippo-américain en 1960, expriment un désir de changement et une contestation de l'autorité établie. Ces mouvements révèlent une prise de conscience politique accrue et un rejet partiel de la passivité héritée des générations précédentes.
La société japonaise reste néanmoins en grande partie conservatrice, notamment dans les zones rurales où les traditions familiales et communautaires demeurent fortes. Le mariage continue d'être une institution centrale, souvent arrangée, bien que l'amour romantique commence à prendre une place plus importante dans les représentations culturelles. L'essor des médias de masse contribue à populariser ces nouveaux modèles, influençant ainsi les perceptions et les attentes sociales.
La décennie des années 1960 est également marquée par la continuité de la doctrine Yoshida, mais avec une intensification des débats internes sur la question de la révision constitutionnelle, notamment l'article 9 de la Constitution japonaise, qui renonce à la guerre comme moyen de régler les conflits internationaux. Le Premier ministre Hayato Ikeda, en poste de 1960 à 1964, introduit le Plan de revenu national doublé, visant à doubler le revenu national en dix ans grâce à une croissance économique soutenue. Sur la scène internationale, le Japon cherche à renforcer ses relations économiques avec l'Asie du Sud-Est et à améliorer ses relations avec la Chine, tout en maintenant une alliance forte avec les États-Unis. Des accords commerciaux sont signés avec de nombreuses nations, consolidant la position du Japon comme acteur majeur de l'économie mondiale.
Pour convertir les années du calendrier grégorien entre 1926 et 1989 vers les années du calendrier japonais de l'ère Shōwa, 1925 doit être soustrait de l'année en question.
Shōwa | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
AD | 1926 | 1927 | 1928 | 1929 | 1930 | 1931 | 1932 | 1933 | 1934 | 1935 | 1936 | 1937 | 1938 | 1939 | 1940 | 1941 |
Shōwa | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 |
AD | 1942 | 1943 | 1944 | 1945 | 1946 | 1947 | 1948 | 1949 | 1950 | 1951 | 1952 | 1953 | 1954 | 1955 | 1956 | 1957 |
Shōwa | 33 | 34 | 35 | 36 | 37 | 38 | 39 | 40 | 41 | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | 48 |
AD | 1958 | 1959 | 1960 | 1961 | 1962 | 1963 | 1964 | 1965 | 1966 | 1967 | 1968 | 1969 | 1970 | 1971 | 1972 | 1973 |
Shōwa | 49 | 50 | 51 | 52 | 53 | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 |
AD | 1974 | 1975 | 1976 | 1977 | 1978 | 1979 | 1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 | 1988 | 1989 |
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