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constructeur français de matériel ferroviaire et de manutention, de cycles et d'automobiles De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La société Decauville, créée en 1875, est un ancien constructeur français de matériel ferroviaire et de manutention, de cycles et d'automobiles.
Decauville | |
Decauville au Salon de l'Automobile de 1901 | |
Création | |
---|---|
Fondateurs | Paul Decauville |
Forme juridique | Société par actions simplifiée[1] |
Siège social | France |
Activité | chemins de fer, automobiles (secteurs historiques) carrossier-équipementier, spécialiste de l’installation sur poids lourds |
Produits | grues, amplirolls, bennes |
Société mère | Marrel |
Filiales | Voitures automobiles Decauville (en) |
SIREN | 957200223 |
Site web | decauville-sas.fr |
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La société Decauville fut fondée par Paul Decauville, fils d'un exploitant agricole de Courcouronnes (Essonne) spécialisé dans la production de la betterave sucrière et sa distillation en alcool. En 1875, il invente un nouveau type de voie de chemin de fer de faible écartement (de 400 à 600 mm) qui très vite prit le nom de « Decauville »[2].
La voie est formée d'éléments assemblés (rails et traverses) entièrement métalliques qui peuvent se démonter et être transportés facilement. Cette invention a trouvé des applications dans de nombreux domaines : exploitations minières et industrielles, desserte d'ouvrages militaires, etc. Les wagonnets étaient d'abord poussés à la main ou tractés par des chevaux. Par la suite, des voitures motorisées et de petites locomotives firent de « Decauville » un véritable système de chemin de fer. L'apparition des voies étroites Decauville, mais également d'autres fabricants, constitua une évolution majeure en permettant de déplacer aisément de lourdes charges à une époque où la brouette et le tombereau dominaient.
Connue dans le monde entier, Decauville fut l'un des fleurons industriels français à partir des années 1880 et jusque dans les années 1970.
Aujourd'hui, « Decauville SAS » est une filiale du constructeur d'Ampliroll Marrel[3], propriété conjointe de la holding CTELM et de la société FASSI[4], recentré sur la carrosserie industrielle. L'une de ses anciennes filiales, EmiDecau, fabricant de presses hydrauliques, existe toujours (PEI à Chalon-sur-Saône).
Emblème de la société, une gamme complète de voies fut développée dès les premières années de production. Par la suite, apparaissent successivement tous les éléments de ce qui était presque un jeu de construction pour tenter de répondre à tout besoin de transport. Le concept fut d'ailleurs repris par de nombreux industriels de l'époque tels que Orenstein & Koppel ou Pétolat.
En 1853, le père de Paul Decauville, Amand, crée au sein de la ferme familiale un atelier de chaudronnerie afin d'installer des distilleries dans les fermes de l'est de Paris. En 1864, Amand demande à son fils aîné, Paul, de venir l'aider à la suite d'ennuis de santé. Très vite, ce dernier cherche à améliorer le fonctionnement du domaine. Très développée sous le Second Empire dans la moitié nord de la France, la production de betterave sucrière et son raffinage en sucre, est liée à celle de produits alcoolisés comme de combustible. Amand va donc s'attacher à rentabiliser cette production.
En 1867, afin de surmonter une pénurie de main d'œuvre, Amand Decauville cherche un moyen de mécaniser le labourage de ses champs. Il sélectionne un système anglais de l'ingénieur J. Fowler permettant de labourer à l'aide d'une locomobile et d'une charrue réversible. Un atelier de réparation de ces machines vient compléter celui de chaudronnerie. Amand Decauville décède en 1871 et la même année, les ateliers Decauville commencent à réaliser des travaux de chaudronnerie pour la compagnie de chemins de fer PLM.
En 1875, les choses se précipitent : Paul Decauville essaye au début de l'année plusieurs moyens de transport dans l'enceinte même de son exploitation. Parmi ceux-ci se trouve le « Système H. Corbin » : une voie en bois, ressemblant à une échelle, dont les montants sont recouverts d'une cornière en fer. Les wagonnets ne comportent qu'un seul essieu, chacun reposant sur le précédent. Après essais, ce système est jugé trop fragile et est rejeté. Cette même année, la ferme Decauville choisit de cultiver énormément de betterave sucrière et la récolte s'annonce excellente. Un stock de 9 000 tonnes de betteraves attend dans des champs détrempés et très difficile d'accès. Les moyens de transport ordinaires (le tombereau) s'avèrent inutilisables. Decauville se souvient alors du système Corbin et décide de faire réaliser dans ses ateliers une voie constituée de deux fers carrés espacés de 400 mm et fixés sur des traverses en fer plat. Pour assurer le transport, un ouvrier a l'idée de créer des wagonnets. Ainsi constitué, l'ensemble ne s'enfonce plus dans le sol. Devant l'urgence de la récolte, il est fabriqué en quantité, ce qui permet de finir le débardage avant les premières gelées[5],[6].
Dès 1876, les ateliers s'attachèrent à perfectionner le système de voie préfabriquées et le matériel roulant. Il fut par la même occasion généralisé au sein de la ferme : évacuation du fumier, transport de pièces dans les ateliers, etc. Après un peu moins d'un an d'essais et d'améliorations, les premiers éléments furent commercialisés : les voies et un châssis de wagonnet, à adapter selon les besoins de l'acheteur.
Afin de démontrer l'efficacité de son système de chemin de fer « portable », Decauville obtint la concession du Tramway de Pithiviers à Toury (TPT) qui assura jusqu'en 1964 un important trafic betteravier ainsi qu'épisodiquement le transport de passagers.
Deux ans après l'épisode des betteraves, le succès du Porteur Decauville est tel que des éléments furent vendus et livrés aux quatre coins de la planète, comme le tableau ci-dessous l'indique[7].
Pays | En 1878 | En 1953[8] |
---|---|---|
France | 202 | 3939 |
Italie | 0 | 253 |
Autriche | 2 | 201 |
Algérie | 2 | 96 |
Puerto Rico | 0 | 83 |
Espagne | 2 | 82 |
Royaume-Uni | 8 | 70 |
Indes néerlandaises | 0 | 61 |
Brésil | 4 | 59 |
Belgique | 9 | 56 |
Russie | 3 | 37 |
Suisse | 5 | 37 |
Alsace | 6 | 32 |
Mexique | 1 | 27 |
Indes anglaises | 0 | 24 |
Portugal | 2 | 21 |
Égypte | 2 | 21 |
Repub. Argent. | 0 | 20 |
Australie | 0 | 20 |
Pays-Bas | 1 | 16 |
Pérou | 0 | 12 |
La Réunion | 1 | 12 |
Cochinchine | 1 | 11 |
Allemagne, Cuba, Tunisie | 0 | tous les 11 |
Turquie, Guadeloupe, Senegal, Haiti, Japon, Suède, Congo, Danemark, Grece, Guyane française, Roumanie, Siam | 0 | tous les 6-10 |
île Maurice, Martinique | 2 | tous les 6 |
Colombie, Chili, Guyana anglais, Guatemala, Nouv.-Caledonie, Chine | 0 | tous les 3-5 |
Monaco | 1 | 3 |
Costa Rica, Bolivia, Gabon, Iles Philippines, Mayotte, Sahara, Venezuela, Ile Sainte-Lucie | 0 | tous les 2 |
Afrique du Sud, Grèce, Seychelles, Jamaïque, Norvège | 1 | tous les 1-2 |
Canada, Équateur, Isle de Ceylon, Indes française, Isle de la Trinite, Obock, Madagascar, Mozambique, Natal, Nosy Be, Perse, Uruguay, Arabie, États-Unis | 0 | tous les 1 |
Total | 262 | 5100 |
En 1878, on note aussi la première utilisation d'un chemin de fer de faible écartement au sein de l'Exposition universelle de Paris où 2 km de voie à l'écartement de 500 mm sont utilisés pour la mise en place des exposants.
Decauville propose l'utilisation de ses voies pour le transport des voyageurs, mais l'autorisation lui en est refusée. Il propose la même installation au Jardin d'acclimatation de Paris qui l'accepte. Ce petit train, la ligne du jardin d'acclimatation, avec un écartement de 500 mm, existe toujours.
L'adaptation militaire du système Decauville est effectuée par le commandant Péchot sur la batterie de Bouvron près de Toul et est normalisée en 1888 ; la voie de 600 est testée en 1906, notamment à Langres.
Il fut un outil stratégique primordial lors de la Première Guerre mondiale.
Le matériel le plus connu est la locomotive Péchot Bourdon, la plateforme d'artillerie Péchot modèle 1888, différents types de wagons (citerne, couvert) et des wagons-artillerie que l'on appelle « affûts trucks » portant, sur un affût spécial, un canon de 120 long ou un canon de 155 court.
Decauville fournit beaucoup de matériel à l'Armée. Certains forts militaires possédant une voie étroite à l'intérieur des galeries pour le transport de munitions, des plaques tournantes sont placées dans les angles des galeries afin de faire pivoter le petit wagonnet.
Les quatre grandes places fortes de l'Est, Épinal, Belfort, Verdun et Toul, sont dotées de ce type de transport. Le développement de la voie de 600 sur la place d'Épinal était de 120 km ; elle desservait les 17 forts de la place, une partie des 91 batteries d'artillerie et les magasins à poudre.
De par sa plus grande facilité de transport, il fut aussi utilisé par les troupes pour reconstruire des voies ferrées sur les fronts, le matériel fut par exemple utilisé par l'Armée française d'Orient.
Les productions Decauville dans le domaine de la voie métrique débutent vers 1896 par une locomotive 020 de cinq tonnes à vide. La concurrence faisant rage dans ce domaine, la société se dote d'une gamme réduite mais suffisamment polyvalente.
Ainsi au catalogue 1897, cinq types de locomotives sont mentionnées : de 13 à 23 tonnes en marche. Une locomotive à vapeur 030T a été construite en 1908 sous le no 512 pour la ligne de Berck-Plage à Paris-Plage.
Côté matériel remorqué, on trouve seulement deux wagons : un wagonnet basculant "girafe" et un plat à ballast.
Au catalogue 1908 la gamme s'est largement étendue, au détriment de la voie de 600 :
En 1939, la société Decauville construit 3 autorails du type DXW pour le Yunnan en Chine près de la frontière avec l'Indochine. Cependant la guerre d'Indochine empêcha leur expédition. En 1951, ils ont été rachetés par la SNCF qui les a affectés au réseau breton.
Le matériel Z 600 de la ligne Saint-Gervais-Vallorcine a été fabriqué par Decauville et livré en 1958.
L'intérêt des ingénieurs de Decauville pour ce genre d'engin, regroupant motrice et compartiments voyageurs, se manifeste dès 1896. Cette année-là, en collaboration avec Léon Serpollet, ils construisent une automotrice à vapeur. Cette fabrication est d'ailleurs la première des établissements Decauville pour la voie normale.
En 1932, la société reçoit une commande de la Compagnie des chemins de fer du Nord pour deux autorails à caisse tubulaire de 2 × 130 ch à transmission mécanique. Ceux-ci seront immatriculés ZZ 13 et 14 puis ZZ DC 1001 et 1002 à la SNCF. La construction et les essais de ces autorails furent suivis de près par les autres réseaux. Ces deux autorails ont été vendus en 1944 à un réseau ferré local allemand.
Le PLM, à son tour et selon le modèle des autorails Nord, commanda sept puis neuf autorails. Leur puissance largement augmentée (2 × 320 ch) et la transmission électrique devaient les destiner aux lignes de montagne du réseau. Ils revêtirent la livrée bleue et crème du PLM. Leur esthétique particulière, avec capots d'extrémités, les fit baptiser Nez de cochon. Immatriculés ZZ P 1 à 9 à leur livraison à Grenoble en 1938, ils finirent leur carrière sous les numéros SNCF X 52001 à 8, l'X 52009 ayant été détruit par un accident en 1945. Leur caisse a été partiellement reconstruite en 1952-1953 suivant le modèle de la 2de série avec suppression des fameux capots d'extrémités et mise en livrée rouge et crème. Une seconde série de 10 unités commandée par le PLM fin 1937 sera livrée directement à la SNCF à partir de 1945 (X DC 2101 à 10 renumérotés X 52101 à 10 en 1962).
Les deux séries X 52000 et X 52100 ont effectué toute leur carrière au Centre Autorails de Grenoble. Ces autorails ont assuré des relations Lyon - Grenoble - Veynes, puis des liaisons estivales Genève - Digne via Grenoble de 1953 à 1958, puis des liaisons Valence - Genève via Grenoble de 1958 à 1972. Depuis Grenoble, ils sont également allés jusqu'à Bourg-Saint-Maurice (en Tarentaise), à Modane (en Maurienne), à Briançon et à Marseille, leur ligne de prédilection étant la célèbre ligne des Alpes. Ils ont effectué leurs derniers services commerciaux avec l'X 52006 et l'X 52103, encadrant deux remorques unifiées Decauville, sur un aller-retour Grenoble - Vif le 10/06/1973. L'X 52103 est conservé au Musée du chemin de fer de Mulhouse (baptisé Cité du Train) où il représente la 1re génération d'autorails diesel-électriques de France.
La Compagnie des chemins de fer de l'État commanda aussi deux autorails de cette famille. Mus par deux moteurs Saurer de 150 CV, ils atteignaient facilement 130 km/h. L'esthétique revue elle aussi s'approchait étrangement de celle des TGV actuels. Ils ont été vendus en 1951.
En 1937, Decauville participa avec de nombreux autres constructeurs à un projet d'« autorails standard » (immatriculés à la SNCF dans la tranche ZZ A 3000 puis X 23000). 53 véhicules furent construits de 1937 à 1939, dont 23 caisses par Decauville.
Cette même année les ingénieurs de la société, en quête de solutions nouvelles, construisirent un autorail particulièrement étonnant puisque sa propulsion était assurée par une hélice ! Cet autorail, très inspiré des techniques aéronautiques, fut commandé par la Compagnie des chemins de fer du Nord pour « résoudre le problème du freinage à grande vitesse ». Les essais de cet engin hors normes ne semblent pas avoir été concluants. Cet engin, très abîmé en 1945, n'a jamais été réparé. À noter qu'un second brevet a été déposé par Decauville vers 1950 pour un autorail à turbine. Le prototype n'a par contre jamais été construit.
Par la suite, de 1950 à 1954, Decauville fabriqua les autorails unifiés de 600 ch, immatriculés X 2401 à 2479.
Enfin, et ce furent les dernières constructions d'autorails pour la SNCF : les 16 premiers engins des autorails unifiés de 825 ch X 2801 à 2919 furent construits de 1958 à 1960. Le reste de la série fut construit par les ateliers de chaudronnerie ferroviaire de Renault à Choisy-le-Roi.
Outre ces engins, Decauville se fit une spécialité de la construction de remorques d'autorails. Des véhicules qui se devaient d'être légers et pourtant très rigides. On compte parmi les productions de la société pour la SNCF :
Pour compléter cet inventaire, il convient de mentionner les remorques, parfois produites à l'unité, pour d'innombrables chemins de fer africains et qui totalisent certainement plus de 300 unités.
Enfin, citons également la dernière série de remorques, produite en 1961 en collaboration avec la société Lorraine, portant sur 102 remorques à bogies destinées aux chemins de fer argentins.
L'usine de Corbeil a aussi produit du matériel ferroviaire de la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris[9], en 2013, certaines remorques circulent toujours sur des trains de chantier.
Les premières locomotives, fabriquées par Couillet, à Marcinelle en Belgique, sont des 020, à tender séparé et conçues pour être transportées à dos d'éléphant. Decauville a collaboré, avec de très nombreux ateliers, à la construction de ses machines. On citera la société Métallurgique de Tubize pour la construction des Mallet de l'exposition universelle ou les établissements Weidknecht.
Outre le ferroviaire, la société s'est très tôt diversifiée dans de nombreux domaines : machines agricoles, moteurs électriques, cycles et automobiles en proposant la « voiturelle » en 1898, une voiturette notamment conduite lors du premier Tour de France automobile par Fernand Gabriel (vainqueur de la catégorie), par Léon Théry (deuxième alors, encore vainqueur de la Coupe des Voiturettes 1900 et actif avec la marque de 1899 à 1902), et par Franz Ullmann (complétant le triplé de classe légère au tour de France, présent lui aussi de 1899 à 1902), Paul Decauville disputa la première des courses auxquelles ses créations participèrent, en 1899 lors du Nice-Castellane-Nice (il arriva 15e)[10]. Aux États-Unis, Henri Page obtient quelques podiums en course et trois victoires sur 10 et 15 miles à Yonkers, Empire City, NY., pour 1903 avec une 40 hp[11]. En 1904 et 1905, William Hilliard, Guy Vaughn (essentiellement lui, avec une dizaine de courses courtes disputées en 1905), Leland Mitchell et Huggins de gagnent plusieurs compétitions sur circuits américains[12].
De 1891 à 1902, Decauville produit six modèles de cycles dont certains sont équipés afin de pouvoir circuler sur voie ferrée, par adjonction d'un système composé de trois tubes et d'un galet de roulement. La production emblématique de cette gamme est celle des tricycles, qui servent, entre autres, de base au prototype à De Dion-Bouton.
La société Decauville, via sa filiale Société des voitures automobiles Decauville, s'est engagée dans l'automobile aux côtés de la société De Dion-Bouton pour laquelle elle avait réalisé 3000 tricycles à moteur. Après plusieurs années d'études, Decauville présenta sa Voiturelle (1898-1903)[13],[14]. Ce petit véhicule de trois places, conçu à Bordeaux par deux ingénieurs des Messageries maritimes, était doté d'un moteur à essence. Decauville étudia un nouveau châssis qui fut présenté en 1902 au salon du cycle. Étonnamment modulaire (il était possible d'interchanger banquettes et moteurs), ce modèle Decauville 1902 connut un grand succès. Pourtant dès 1907 les commandes diminuent et une crise s'amorce. Le peu de réactivité de Decauville entraîna l'arrêt de l'activité de la branche « automobile » en 1909. La vente de modèles en stock se poursuivit toutefois jusqu'en 1911.
La production ferroviaire s'est arrêtée dans les années 1970 pour se tourner vers la carrosserie industrielle (tombereaux et citernes) aux côtés de la société Marrel[16],[17]. Celle-ci absorbera les ateliers un peu plus tard entraînant la disparition de la société Decauville.
De la ferme familiale à Decauville SA, l'entreprise a pris diverses dénominations parmi lesquelles il n'est pas toujours aisé de se retrouver.
Les premières fabrications se sont faites dans et pour la ferme des Decauville; il ne s'agissait donc pas à proprement parler d'une société industrielle puisque ses activités étaient jumelées avec celles liées à l'agriculture.
La société fut longtemps basée au Petit-Bourg, près d'Évry, avant de s'établir à Corbeil dans le département de l'Essonne.
Les ateliers de Petit-Bourg ont été créés en 1853 dans un corps de ferme situé à Courcouronnes par Amand Decauville, le père de Paul. Ils construisirent tout d'abord des distilleries à betteraves et divers produits de chaudronnerie. Après l'invention du « porteur Decauville » en 1876, les ateliers commencèrent à produire du matériel de chemin de fer. L'usine de Corbeil ouvrit ses portes en 1881 afin de remplacer les ateliers de Petit-Bourg, devenus trop petits, pour les refermer en 1978. Plusieurs usines ont été créées et mentionnéess ci-dessous :
Le chemin de fer intérieur de l'Exposition universelle de 1889 fut l'une des attractions phare de cette exposition universelle. Circulant entre le Champ de Mars et les Invalides sur une ligne à voie de 60 spécialement établie, avec des locomotives de type Mallet ou Péchot, et un matériel remorqué « du catalogue », cette ligne provisoire transporta plusieurs millions de personnes (6 342 446 voyageurs payants) sans un seul accident. Elle fut inaugurée le .
Les stations desservies sur les 3 km de parcours étaient :
La ligne était établie en rails de 9,5 kg/m et comportait deux tunnels : celui de l'Alma (20 m) et celui de la tour Eiffel (106 m).
Le matériel comprenait plusieurs machines Mallet de type 020-020 et une Fairlie système Péchot également de type 020-020 nommée « Centenaire de 1789 ».
À la suite de cette exposition universelle, le ministère des Transports autorisa l'utilisation de chemins de fer à voie étroite pour le transport des personnes sans les dérogations auparavant obligatoires.
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