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album d'Alan Stivell De Wikipédia, l'encyclopédie libre
The Mist of Avalon (« La Brume d'Avalon ») est le seizième album original d'Alan Stivell et son treizième album studio, paru en 1991. C'est le premier CD de l'artiste, sorti chez sa nouvelle maison de disques Dreyfus. C'est aussi la première fois que la production est électronique, en MAO puis dans le studio de Kate Bush. Les chansons sont dédiées au cycle arthurien, accompagnées par des mélodies celtiques aux accents pop rock.
Sortie |
Juillet 1991 |
---|---|
Enregistré | Suresnes et Woodlands |
Durée | 59 minutes (approx.) |
Langue | breton, anglais, français |
Genre | Musique bretonne, musique celtique, folk, rock celtique, rock progressif, new age, ambient, lounge |
Format | CD / 33 tours |
Label | Keltia III / Disques Dreyfus (dist.Sony Music France / PolyGram Italie) |
Critique |
Albums de Alan Stivell
The Mist of Avalon est un nouvel album-concept, présentant « l'épopée arthurienne », de l'enlèvement du chevalier Lancelot du Lac à sa naissance en Loire par la Dame du Lac jusqu'à la conduite par la fée Morgane du roi Arthur sur l'île d'Avalon, mortellement blessé lors de la bataille de Camlann. Cet album fait aussi référence aux livres de l'écrivain américain Marion Zimmer Bradley (1930-1999), qui a écrit Les Dames du lac et The Mists of Avalon. Son Cycle d'Avalon est une réécriture de la légende arthurienne du point de vue féminin – en l'occurrence de la fée Morgane et de la reine Guenièvre[2]. Le thème déborde ensuite de ce cadre, puisque la série recouvre l'histoire de la Bretagne depuis la conquête romaine, et même depuis la mythique submersion de l'Atlantide.
Fruit d'un travail commencé en 1985-1986, après la Symphonie celtique : Tír na nÓg, Alan Stivell y fait l'expérience de la musique assistée par ordinateur[2]. La réalisation débute en 1990, après la rencontre organisée par Tchalaï Hunger (collaboratrice de John Boorman sur le film Excalibur) entre Alan Stivell et le producteur Gervay Brio, guitariste du groupe Quest, chargé de la préproduction électronique[3] et des arrangements qui durent un an, sous le regard de Franz Auffray, cousin d'Hugues Aufray, directeur artistique de la maison de disque Dreyfus. Une semaine après une série de concerts aux États-Unis (Boston, Washington, New York), Alan Stivell part seul en studio à Londres en compagnie du frère de Kate Bush et du guitariste David Gilmour de Pink Floyd, qui s'inspirent des maquettes[4] réalisées par Gervay Brio.
La plupart de l'album fait penser à sa chanson Brocéliande (1970) qui évoquait déjà ces légendes. En effet, la douceur et le côté enchanteur se retrouvent dans des chansons comme La dame du lac ou Olwen. On trouve par ailleurs des emprunts au célèbre barde Taliesin, au Mabinogion et à l’incontournable Barzaz Breiz. La plupart des chants sont aussi rythmées, avec un son de batterie typé années 1980, surtout pour la deuxième partie. La musique se fait très rock, comme sur Le Chant de Taliesin – avec un texte en britton qui s'est transmis à l'oral depuis le Moyen Âge – ou à travers la structure rythmique originale de Strink ar Graal, à laquelle Francis Lalanne a ajouté sa pâte textuellement parlant[5]. Lalanne déclare, lors d'un concert à Toulouse en , à propos de son ami breton : « le barde qui, comme les clebs, entend les ultrasons[6] ! ».
Les Disques Dreyfus diffusent l'album en version CD et en 33 tours en Italie. The Mist of Avalon, paru en , est remastérise en 2007 par Harmonia Mundi qui le réédite en novembre[7]. Le , l'album est nommé aux Victoires de la musique dans la catégorie « Album de musique traditionnelle de l'année ».
The Mist of Avalon était très attendu après six années d'absence discographique. Il donne naissance à une œuvre complètement différente du précédent album ; une nouvelle spirale[8]. Pour le journal Le Monde, « The Mist of Avalon est un bel album en seize titres soignés, déployés, mélodiques. »[9]. Sur le site AllMusic, Bruce Eder revient sur le genre fusion et récent de l'album : « Il s'agit essentiellement d'un album rock progressif (il aurait même pu en être le concepteur s'il l'avait fait au début des années 1970), avec des passages axés sur les claviers électroniques et un groupe rock complet partageant l'espace avec les harpes de Stivell, des cornemuses et des tin whistles. »[1]
Francis Lalanne, phrase en exergue sur le disque[10] | |
« L'épée de l'âge d'or retrouvée va réunir enfin les deux âmes brisées de la même lame et le peuple breton va recouvrer l'unité de Keltia, le grand rêve d'Arthur enfin réalisé, la Cité de la Paix. » |
Il est chroniqué ainsi dans le magazine ArMen de : « Enregistré dans le studio ultra-moderne de la rock-star anglaise Kate Bush, en compagnie d'une pléiade de musiciens irlandais, cet album truffé de subtiles trouvailles technologiques, est constitué d'arrangements de mélodies celtiques, d'un texte du Barzaz Breiz, et de chansons personnelles. Les seize titres du disque offrent une écoute contrastée où les morceaux résolument musclés, tels que le "Chant de Taliesin" ou "La blessure d'Arthur", renouent avec le Stivell de la période électrique, à la fin des années 1970. Finalement, le charme de The mist of Avalon opère avec bonheur, même si les philtres utilisés manquent parfois de cette indicible grâce sans laquelle l'amour ne devient jamais passion. »[11]
Aux États-Unis, il est chroniqué par Patrice Cardenas dans le Folk Harp Journal : « C'est l'un des projets les plus ambitieux de Stivell sur la base de la légende arthurienne et sur les écrits de fantasy de Marion Zimmer Bradley. Les morceaux sont tous originaux avec des éléments traditionnels celtiques fournissant un cadre pour les arrangements complexes. De nouveau, comme sur sa Symphonie Celtique, il a réuni un véritable orchestre symphonique de musiciens celtiques pour fournir le soutien de claviers, tambours, chants, etc. […] Musique fascinante et satisfaisante. Quant à savoir s'il est vraiment à la hauteur de la légende arthurienne ou les livres de Bradley, je vous laisse le soin de décider. Écoutez ! Lisez ! Profitez ! »[12].
L'album plane sur une tonalité pop celtique universelle, avec ses chansons chantées souvent en anglais et ses mélodies accrocheuses, souvent issues de thèmes bretons ou irlandais et parfois écossais ou gallois[13]. Il exprime les légendes à la fois de manière authentique – jusqu'à chanter dans la langue parlée du temps d'Arthur pour évoquer le barde Taliesin – et très moderne, du rock presque metal à l’électro. Sur beaucoup de morceaux les chœurs sont très présents - en invitant même son fils et l'école Diwan -, où alors il fait appel aux voix féminines, pour embellir les chansons : « La danse d'Avalon commence par une belle Dame du Lac, sauvée des pompes par des choristes talentueuses, les sœurs Goadec »[9].
Les quelques instrumentaux sont eux aussi évocateurs : Morgan avec ses envolées au tin whistle, La Blessure d'Arthur – qui reflète dans son titre la connotation dramatique – avec ses couleurs orientales et Camaalot – dont le thème est repris par The Return à la fin – avec son côté "lumineux", presque royal, qui évoque bien les chevaliers tranquilles au château, avec des apparitions d'Arthur, le glorieux roi. Le titre Gaelic Tribes Gathering rappelle les premiers rapprochements de Stivell entre musique électrifiée et traditionnelle (Pop Plinn pour la danse répétitive de transe et Ian Morrisson Reel pour la cornemuse) avec un premier rapprochement ici vers les sonorités electro[14] : « Tout au long de ce jeu labyrinthique dans l'espoir national, la tentation des effets éthérés effleure sans jamais triompher, tant l'esprit "rock and folk" n'a pas quitté Stivell, musicien et interprète dont l'originalité ne fait plus aucun doute, et qui, tout compte fait, aime profondément la chanson. »[9].
La pochette du CD présente en haut la mer et en dessous une harpe surexposée en blanc sur les « Brumes d'Avalon ». À gauche une photo de Stivell à la harpe et au chant. La réédition reprend une gravure de Carmelo de la Pinta, un artiste qui soutient le Centre de l'imaginaire arthurien[40]. L'illustration de couleur Glaz (bleu-vert) est un rappel du mythe arthurien et des livres de l'écrivain Marion Zimmer Bradley (Les Dames du lac, The Mists of Avalon).
No | Titre | Paroles | Musique | Durée | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1. | La Dame du lac | John Carder Bush | Alan Stivell, Jean-Noël Chaléat | 4:31 | |||||
2. | Morgan | trad. irlandais, arr. A. Stivell | 2:27 | ||||||
3. | Camaalot (Hymn I) | A. Stivell, Jean-Noël Chaléat | 3:24 | ||||||
4. | Guenievre | John Calder Bush | A. Stivell, Jean-Noël Chaléat | 4:31 | |||||
5. | Le chant de Taliesin | domaine public, Tom Morrys | A. Stivell | 3:01 | |||||
6. | La blessure d'Arthur | A. Stivell | 2:04 | ||||||
7. | Le val sans retour | A. Stivell | A. Stivell, Jean-Noël Chaléat | 3:48 | |||||
8. | Belenton | A. Stivell | A. Stivell | 2:47 | |||||
9. | Olwen | domaine public | Calum Kennedy | 4:01 | |||||
10. | Quest | A. Stivell | domaine public | 4:10 | |||||
11. | An Advod | A. Stivell | A. Stivell | 2:34 | |||||
12. | Horses on the hill | texte breton Arthur's March du Barzaz Breiz, texte anglais A. Stivell | A. Stivell, Donatien Laurent | 5:22 | |||||
13. | Strink ar Graal | A. Stivell (sur une idée de Francis Lalanne) | A. Stivell | 4:40 | |||||
14. | From Avallac'h | trad., arr. A. Stivell | 3:40 | ||||||
15. | Gaelic tribes gathering | A. Stivell | 3:03 | ||||||
16. | The return (Hymn II) | A. Stivell | A. Stivell / trad. irlandais, arr. A.Stivell | 5:25 | |||||
59:21 |
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