Domfront (Orne)
ancienne commune française du département de l'Orne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Domfront est une ancienne commune française du Passais, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Domfront en Poiraie[1].
Domfront | |
L'hôtel de ville. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Argentan |
Intercommunalité | Domfront Tinchebray Interco |
Maire délégué | Bernard Soul |
Code postal | 61700 |
Code commune | 61145 |
Démographie | |
Gentilé | Domfrontais |
Population | 3 449 hab. (2020) |
Densité | 97 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 25″ nord, 0° 38′ 25″ ouest |
Altitude | Min. 117 m Max. 256 m |
Superficie | 35,54 km2 |
Élections | |
Départementales | Domfront (chef-lieu) |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Domfront en Poiraie |
Localisation | |
modifier |
Elle est peuplée de 3 449 habitants[Note 1].
Domfront est située à l'ouest du département de l'Orne, sur les bords de la Varenne, en France.
Une petite partie du territoire, à l'est, est couverte par la forêt d'Andaine.
Roches granitiques sur près de la moitié du territoire de la commune[2].
Cours d'eau traversant la commune :
Climat classé Cfb dans la classification de Köppen et Geiger[4].
Domfront était jusqu'après la Seconde Guerre mondiale desservie par deux lignes de chemin de fer. La ligne à double voie allant de Caen à Laval, par la correspondance à Flers, permettait la liaison sur Paris. Une ligne à une voie qui reliait Domfront à Alençon fut fermée dès les années 1950. La gare de Domfront était desservie par la ligne de La Chapelle-Anthenaise à Flers, fermée depuis 1996.
C'est aujourd'hui le réseau interurbain de l'Orne qui assure l'accès par transport en commun par ses lignes 22 (Domfront - La Ferté Macé - Bagnoles-de-l'Orne), 24 (Domfront - Lonlay-l'Abbaye - Flers) et 25 (Domfront - Saint-Bômer-les-Forges - Flers).
Le nom de la localité est attesté sous les formes Donnifrontis, Damfrontis vers 1020, Domus Fronto en 1063[7].
L'église catholique, avant d'utiliser sanctus pour honorer les saints, a longtemps utilisé dans ce but le latin dominus (« seigneur »). Dominus aboutit à Dom-[8]. Le personnage vénéré est Front de Passais (Fronto[7]), ermite du VIe siècle.
Le gentilé est Domfrontais.
En 1010, Guillaume de Bellême fait construire à la cime du rocher un premier château en bois, le château, formé de « quatre grosses tours avec des fossés profonds taillés dans le roc », dont la « principale issue était au midi ; deux portes en fer et une claie en fermaient l'entrée »[9].
En 1048, Geoffroy II assiégea Domfront et s'en rendit brièvement maître. Guillaume en rentra en possession grâce à l'intervention du duc de Normandie[10].
En 1092, Henri Beauclerc, troisième fils de Guillaume le Conquérant, érige sur l'éperon rocheux un château fort en pierre avec son puissant donjon de forme quadrangulaire et la chapelle Saint-Symphorien, prieuré de l'abbaye de Lonlay[11]. Henri Beauclerc devenu en 1100 roi d'Angleterre, et afin d'éviter une guerre fratricide avec son frère aîné, Robert Courteheuse qui prétend au royaume d'Angleterre, abandonne à ce dernier le Cotentin et toutes ses possessions en Normandie, à l’exception de Domfront[12] qui devient alors une place forte royale. Henri II Plantagenêt et Aliénor d'Aquitaine, sa femme et Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre leurs fils y séjournent. Aliénor d'Aquitaine y tient en particulier une cour qui verra aussi le passage de sa fille Marie de Champagne (protectrice de Chrétien de Troyes qui l'accompagne). Wace fait aussi partie de cette cour, de même que Benoît de Sainte-Maure qui ne la nomme pas, mais fait son éloge dans son Roman de Troie, manière de dédicace[13].
Les deux premiers rattachent Domfront et sa région aux légendes arthuriennes[14],[15].
En , Aliénor d'Aquitaine y accouche d'Aliénor d'Angleterre, future grand mère de Saint Louis[11].
Après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste en 1204, la place forte devient capétienne[11].
Pendant la guerre de Cent Ans, le château est occupé par les Anglais de 1356 à 1366 et de 1418 à 1450[11]. Pendant l'été 1450, l'armée royale de Charles VII reprend la place au bout de vingt jours de siège[16].
En 1574, le chef des huguenot normands, Gabriel Ier de Montgommery, qui s'était retranché à Domfront après sa fuite de Saint-Lô[17], y fait sa reddition lors du siège de la ville après l'arrivée de l'artillerie royale. Catherine de Médicis le fait aussitôt juger par le Parlement de Paris suivi de son exécution par décapitation en place de grève le [18]. En 1608, le château est démantelé sur ordre d'Henri IV[9],[19].
De 1633 à 1639, six ans durant la peste revient à nouveau à Domfront[20].
Domfront fut chef-lieu du district de Domfront sous la Révolution puis devint chef-lieu de l'arrondissement de Domfront.
En 1863, Domfront (2 909 habitants en 1861) absorbe Saint-Front (2 252 habitants)[21],[22].
Lors de la Première Guerre mondiale, le 3e bataillon du 130e régiment d'infanterie qui était hébergé dans la caserne Laharpe partit le . L'état-major du 130e régiment d'infanterie était hébergé à Mayenne. Ce régiment, incorporé dans la 7e division d'infanterie, subit des pertes effroyables le sur le front de Belgique autour de Virton et Ethe. Cette division mutée dans différents corps d'armée participa à toutes les grandes batailles de cette guerre.
Le , à la suite du décret Poincaré, Domfront perd sa sous-préfecture et les cantons sont répartis entre les arrondissements d'Alençon et d'Argentan.
En , les Domfrontais pleurent en regardant le 3e bataillon du 130e RI descendre vers la gare. Ce régiment fut incorporé dans la 8e division d'infanterie, dans la 3e armée, dans le groupe d'armée no 2 sous les ordres du général Prételat. Cette armée, disposée derrière la ligne Maginot ne combattit qu'après la chute de Dunkerque. Le 130e RI fut totalement fait prisonnier.
Sous l'Occupation, trois entités allemandes furent permanentes à Domfront : dans les locaux de la gendarmerie, une représentation de l'administration allemande de l'occupation qui effectuait les réquisitions ; dans la gare, le commandement d'une compagnie du génie qui contrôlait les voies ferrées ; et dans la caserne Laharpe, une unité de territoriaux qui gardait les tirailleurs sénégalais prisonniers de guerre qui y étaient détenus. Les fonctions de police allemande étaient assurées par la section du SD d'Alençon et, pour les affaires graves, par celle de Rouen.
L'occupation se durcit en février 1944 et les Allemands obligent des Domfrontais à construire des ouvrages destinés à renforcer la défense de Domfront en cas de débarquement, et à travailler à l'aménagement d'un parc de munitions et de carburant dans la forêt d'Andaine. Le , un soldat allemand ayant été blessé dans la nuit, le maire M. Gallot, est requis pour désigner des otages. Celui-ci, ayant refusé, fut destitué et des Domfrontais furent pris au hasard dans les rues par des policiers allemands venus d'Alençon. Certains furent déportés en Allemagne[23].
Domfront, située entre le dépôt de munitions de la forêt d'Andaine et Mortain, où eut lieu la grande contre-attaque allemande, et surtout le quartier de la gare (Notre-Dame de nos jours), eurent à subir de nombreuses attaques aériennes alliées[24]. Les bombardements les plus meurtriers furent celui du vendredi en soirée (vingt-quatre avions bimoteurs) sur la gare qui tua huit personnes et un enfant, et celui du sur la ville basse par des bombardiers B17, qui tua 37 personnes et détruisit 494 immeubles[25],[26],[27]. Au total trente-six civils (qui n'étaient pas tous des Domfrontais, chiffre incertain) furent tués lors des vingt-quatre attaques aériennes, principalement sur la gare.
Le , une unité blindée de Waffen-SS venant de Flers traversa le quartier de la gare en direction de Saint-Mars-d'Égrenne pour attaquer vers Mortain. Après la défaite allemande devant Mortain, ce qui restait des unités blindées se replia sur Falaise, et seules des troupes de basse combativité gardèrent Domfront. Le , les forces américaines, échaudées par l'épisode mortenais, tirèrent au canon sur la ville au hasard. Des Domfrontais décidèrent d'aller à leur rencontre pour faire cesser ces tirs et les aider à entrer dans la ville. Le , un pompier réussit à les rallier sur la route de Saint-Mars et guida une colonne (sept véhicules) qui contourna la ville par l'ouest. Elle passa par Saint-Gilles-des-Marais et La Haute-Chapelle où elle captura une compagnie allemande sur le tertre Sainte-Anne (cote 210 sur les cartes d'état-major), puis passa à pied le pont de Caen qui était miné. Elle captura une pièce d'artillerie à la ferme des Balères, puis passa par le Pissot et entra dans Domfront par le nord, par l'escalier qui est juste derrière l'hôtel de ville.
D'autres troupes américaines étaient déjà entrées dans la ville par le sud et les forces allemandes encore dans la ville se voyant encerclées se rendirent sans combat. Certains soldats allemands, souvent des malgré-nous prélevés du front d'URSS, semblaient plutôt soulagés, mais les officiers étaient très vexés. Il n'y eut aucun tué lors de la libération de la ville.
Le nombre de civils tués, ramené au tonnage de bombes lancées sur Domfront et la gare, fut relativement réduit. Cela fut dû à trois facteurs :
Pendant la bataille de Normandie, les Allemands réquisitionnèrent l'hospice de vieillards et l'orphelinat de Perrou pour y installer un hôpital militaire. À leur arrivée, les Américains installèrent un hôpital entièrement mobile près du manoir de la Guyardière où était replié l'hôpital civil de Domfront.
La commune a été décorée, le , de la croix de guerre 1939-1945[28].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1883 | 1887 | Louis Blanchetière (1812-1895) | Conducteur principal des ponts et chaussées, archéologue | |
1887 | 1888 | Jacques Agapit Debierre | ||
1888 | 1909 (décès) |
Alfred-Auguste Barrabé | Républicain | Médecin Conseiller général de Passais (1892 → 1909) |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
décembre 1919 | 1944 | Louis Gallot | Médecin Chevalier de la Légion d'honneur | |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1945 | mars 1959 | André Rougeyron (1899-1967) | Expert en automobile | |
mars 1959 | mars 1989 | André Rocton (1920-2019) | UDR puis RPR |
Libraire Conseiller général de Domfront (1973 → 1992) |
mars 1989 | juin 1995 | Claude Rugel | Ingénieur | |
juin 1995[29] | mars 2008 | Robert Loquet | RPR puis UMP |
Artisan peintre Conseiller général de Domfront (1992 → 2015) Président de la CC du Domfrontais (2001 → 2008) |
mars 2008[30] | avril 2014 | Didier Leduc | DVD | Secrétaire administratif Président de la CC du Domfrontais (2008 → 2014) |
avril 2014[31] | décembre 2015 | Bernard Soul | DVD | Infirmier libéral Président de la CC du Domfrontais (2014 → 2016) |
Le conseil municipal était composé de vingt-sept membres dont le maire et six adjoints[32].
En 2018, le budget de la commune était constitué ainsi[33] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés revenus et pauvreté des ménages en 2016 : médiane en 2016 du revenu disponible, par unité de consommation : 19 544 €[34].
En 2020, la commune comptait 3 449 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2005, 2010, 2015, etc. pour Domfront[35]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
2018 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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3 473 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Tous les deux ans ont lieu les médiévales de Domfront, reflet de l'illustre passé de cette cité.
La commune est une ville fleurie récompensée de trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[37].
Le Publicateur libre, hebdomadaire qui parait le jeudi, a son siège à Domfront. Il est diffusé dans l'Ouest de l'Orne (Bocage ornais), le Sud-Manche (Mortainais) et le Nord-Mayenne.
La ville qui se dresse sur un promontoire, possède un riche patrimoine : maisons médiévales à colombages, vieux hôtels des XVIIe et XVIIIe siècles, ruelles étroites[47].
Domfront compte cinq édifices protégés au titre des monuments historiques.
La commune comporte également des édifices et sites inscrits à l'Inventaire général du patrimoine culturel.
Autres lieux et patrimoines :
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