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François Hennebique

industriel, pionnier français du béton armé De Wikipédia, l'encyclopédie libre

François Hennebique
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François Benjamin Hennebique, né le à Neuville-Saint-Vaast et mort le à Paris, est un ingénieur français.

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Il est l'auteur de brevets pour des systèmes constructifs en béton armé.

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Biographie

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Dans sa ville natale de Neuville-Saint-Vaast, entre Lens et Arras, au 64, rue du Canada, un médaillon en bronze porte l’inscription « François Hennebique, inventeur de la construction en béton armé, naquit ici le  »[3]. François Hennebique est le fils de Benjamin Hennebique, marchand colporteur et d’Augustine Demarchilye[4].

En 1860, il devient maçon et décide peu de temps après de se mettre à son propre compte, son entreprise de construction étant d'abord vouée à la restauration des églises[5]. Il part alors 20 ans à Bruxelles. Vers 1867, il crée sa propre entreprise de réfection de bâtiments dans la région[5]. Vers 1873-1874, François Hennebique a entrevu les immenses possibilités des procédés de construction, développés par Joseph Monier, premier dépositaire d'un brevet, le , concernant un « Dispositif de caisses-bassins mobiles en fer et ciment applicables à l'horticulture »[6]. Il coule sa première dalle de béton armé en 1879.

En 1892, il abandonne son statut d'entrepreneur et devient ingénieur consultant. Son premier brevet sur l'utilisation du béton armé est déposé le [7], intitulé Combinaison particulière du métal et du ciment en vue de la création de poutraisons très légères et de haute résistance[8],[Note 1].

Il développe ensuite ses propres concepts de construction qui vont devenir le Système Hennebique[9] : un ensemble d'étriers de renforcement, en fer plat de 25 à 30 mm de largeur, destinés à solidariser et à homogénéiser les masses[10],[11], qui vont constituer les précurseurs des armatures métalliques pour béton armé[12].

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Système Hennebique (monolithe, culées - arche).
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Système Hennebique (ligature de fer à béton).
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Système Hennebique (étrier).

En 1894, il construit son premier pont en béton armé, en Suisse, à Wiggen, quartier de la commune d'Escholzmatt[13].

En 1895, son procédé breveté est utilisé à Chantenay près de Nantes pour le premier bâtiment de stockage de grande taille en béton armé : le Grand Moulin de la Loire Perraud et Compagnie, dont les architectes sont Lenoir, Etève et Raoulx, les ingénieurs-constructeurs lillois E. et P. Sée et Eugène Le Brun, ingénieur local du Bureau Hennebique à Nantes.

Il est sollicité en 1896 par Hector Guimard pour la terrasse de l'armurerie Coutolleau, à Angers.

En 1899, il conçoit et construit le premier pont en béton armé de France, le pont Camille-de-Hogues à Châtellerault[14].

En 1900, il construit son premier immeuble en béton armé au 1, rue Danton à Paris avec l'architecte lyonnais Édouard Arnaud[15].

En sa qualité d'ingénieur civil, il participe début 1901, à la Commission du ciment armé, créée par arrêté ministériel du , à la suite de la catastrophe du qui s'est produite à l'attraction du Globe céleste lors de l'Exposition universelle de Paris.

Afin de démontrer les possibilités exceptionnelles de son matériau, il l'emploie pour bâtir, de 1901 à 1903, sa maison familiale[16], que l'on peut remarquer en face du lycée Lakanal, près de la gare RER de Bourg-la-Reine.

Les constructions s’enchaînent ensuite : les docks de Manchester, le tunnel de Newcastle, les stade de Lyon et de Turin, les tribunes de l'hippodrome de Longchamp, la structure, les planchers et les escaliers du Petit Palais à Paris

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Système Hennebique

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François Hennebique a développé, tant en France qu'à l'étranger, un important réseau de concessionnaires et agents du système Hennebique : 290 établissements créés dès 1902, répartis dans de nombreux pays : France, Belgique, Suisse, Italie, Égypte, Russie, colonies, etc. Entre 1895 et 1910, son succès international lui a permis d'exercer un quasi-monopole dans le domaine de la construction en béton armé, et son procédé en vint à concurrencer le métal dans la construction des ouvrages d'art[17].

Certains de ses concessionnaires ont participé au développement du procédé de construction (la Compagnie Porcheddu à Turin, Louis Gustave Mouchel (en), en Grande Bretagne, etc.)

Plus de 90 hôtels de ville ont été construits, en tout ou partie, d'après les plans de François Hennebique, parmi lesquels : la nouvelle mairie du 14e arrondissement de Paris, les hôtels de ville d'Armentières, d'Aubusson, de Boulogne-Billancourt, de Bailleul, de Guéret, de Mexico, de Messine, de Montdidier, de Panama, de Péronne, de Philippeville, de Sfax[18].

Plus de 50 imprimeries ont été construites, en tout ou partie, d'après les plans de François Hennebique, parmi lesquelles : Le Matin à Paris, Le Petit Parisien à Paris, Le Progrès de Lyon, Le Nouvelliste de Lyon, La Petite Gironde à Bordeaux, L'Ouest-Éclair à Rennes, L'Est Républicain à Nancy, Le Journal de Rouen, La dépêche de Constantine, Le Progrès de la Somme à Amiens, L'imprimerie Draeger à Paris, L'imprimerie Lavauzelle à Limoges[18].

En 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, l'entreprise Hennebique constitue une véritable multinationale comptant 127 concessionnaires, seuls autorisés à exploiter ses brevets, répartis dans 38 pays. La firme traite 7 000 dossiers par an[5].

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Les bétons armés Hennebique

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Après le décès de François Hennebique le , son savoir-faire a perduré dans son bureau d'étude, les Bétons Armés Hennebique (BAH). Celui-ci conçoit :

Le petit-fils de François Hennebique, Roger Flament-Hennebique (1903-1935), ingénieur de l'École centrale de Paris, intègre l'entreprise d'abord en qualité de dessinateur, puis il parvient par la suite à la direction de l'entreprise. Il meurt dans un accident automobile près de Hal en Belgique le [22].

Le bureau d'étude BAH, fondé en 1894, a traité un nombre considérable de dossiers : 60 000 jusqu'en 1918. Il a cessé ses activités en 1967 après avoir traité près de 150 000 dossiers.

Revue Le Béton armé

Du (no 1) au (no 378)[23] a été publiée une revue technique et documentaire des constructions en béton armé[24]. La revue Le Béton armé était destinée aux agents et concessionnaires du Système Hennebique. Elle a été tirée entre 3 000 et 10 000 exemplaires[9], et jusqu'à 21 000 exemplaires pour la présentation du pont du Risorgimento dans le no 165[25].

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Principales réalisations

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En France

  • La Villa Hennebique,

Inscrite en 1972 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques [26], la maison de François Hennebique, fut construite de 1901 à 1904 au 1, avenue du Lycée-Lakanal et 22, avenue Victor-Hugo à Bourg-la-Reine. Cette villa familiale possède une architecture unique, véritable vitrine des possibilités novatrices du béton armé : terrasse en encorbellement, tour-minaret de 40 mètres de hauteur faisant office de château d'eau destiné à l'arrosage par gravitation des serres et des jardins suspendus de la villa, portées importantes sans piliers, porte-à-faux, différences de niveaux et saillies illustrent à merveille la souplesse du matériau[27],[28]

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La villa Hennebique à Bourg-la-Reine (1904).
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Maison des étudiants belges et luxembourgeois, Cité internationale universitaire de Paris (1925-1927).

En Italie

  • Le pont du Risorgimento à Rome[38] a été conçu et construit entre 1909 et 1911 par l'ingénieur italien Giovanni Antonio Porcheddu (it). Il a été le premier pont romain réalisé en béton armé, puisque son créateur, à l'époque, était le seul concessionnaire italien du Système Hennebique. Sa construction sur le Tibre marque l’apogée technique de la Maison Hennebique. Bâti sur un sol difficile, cet ouvrage particulièrement hardi est formé d’une arche unique fortement surbaissée de 100 mètres de portée et d'une flèche de 10 mètres. Elle établit, à l'époque, un nouveau record mondial pour une arche en béton. Suivant le principe du monolithe, constitutif du Système Hennebique, les culées et l’arche, ne forment qu’un seul bloc[39]. Le jour de l'inauguration, le , les spectateurs doutaient de la solidité de la structure, après l'enlèvement des échafaudages de soutien. Porcheddu était si confiant dans l'efficacité et la fiabilité de la nouvelle technique qu'il a voulu assister à la suppression des échafaudages sur un petit bateau juste en dessous de l'arche du pont, accompagné de ses deux plus jeunes enfants, Giuseppe et Ambrogia. Lors de la cérémonie d'inauguration, le roi Victor-Emmanuel III a qualifié Giovanni Porcheddu de « roi du béton armé »[40],[25].
  • À la suite de l'effondrement du campanile de Saint-Marc à Venise le , Giovanni Porcheddu a utilisé le Système Hennebique pour le renforcement de l'ossature du nouvel édifice, reconstruit à l'identique[41]. Celui-ci a été inauguré le , le jour de la Saint-Marc[42].
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    Campanile de Saint-Marc, Venise, reconstruction à l'identique (1912).

Au Royaume-Uni

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Royal Liver Building, The Three Graces, Pier Head, Liverpool (1911).

Entre 1892 et 1902, plus de 7 000 structures ont été construites au Royaume-Uni, en utilisant le système Hennebique, y compris des bâtiments, des châteaux d'eau et des ponts. La plupart d'entre eux ont été construits par ses concessionnaires ou agents, dont les entreprises LG Mouchel (en) et F.A. Macdonald & Partners (en)[43].

Le premier bâtiment construit en 1897 avec le Système Hennebique, par Louis Gustave Mouchel (en), a été le Weaver Building (en) à l'emplacement des anciens docks de Swansea, au Pays de Galles[44]. Le moulin à farine a été démoli en 1984, lorsque les quais ont été réaménagés pour accompagner le développement du Quartier Maritime (en). Un fragment du bâtiment d'origine a été conservé sur le côté de la rivière Tawe, où une plaque y commémore sa réalisation[45].

À Liverpool, au bord de la Mersey, se dresse depuis le un spectaculaire édifice en béton armé. Le Royal Liver Building a été construit par Louis Gustave Mouchel, le partenaire britannique de François Hennebique. Avec 98 mètres de hauteur, le bâtiment a été connu comme le premier « gratte-ciel » de Grande-Bretagne, et à l'époque, la plus grande structure en béton armé dans le monde. Il est devenu un symbole de la ville[46]. Cet édifice appartient à un groupe de trois bâtiments historiques, appelés The Three Graces (Les Trois Grâces), du Pier Head, site labellisé depuis 2004, par l'UNESCO World Heritage.

En Belgique

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Passerelle Mativa à Liège, Belgique (1904-1905).

En Belgique, plus de 5 000 constructions ont été exécutées, en tout ou partie, d'après les plans de François Hennebique parmi lesquelles[47],[48] :

En Égypte

Le musée des Antiquités égyptiennes du Caire, construit entre 1896 et 1899, par l'architecte Marcel Dourgnon et inauguré en 1902.

En Suisse

Le théâtre municipal de Berne, de style néo-baroque, construit entre 1899 et 1903 par l'architecte René von Würstemberger, inauguré le .

En Géorgie

La cathédrale de Poti, de style néo-byzantin, construite entre 1906 et 1907 par les architectes A. Zelenko et M. Marfeld. La cathédrale est une imitation de l'église Sainte-Sophie à Constantinople.

En Algérie

À partir de 1916, la Maison Hennebique, depuis son agence à Alger[51], a participé à la construction de nombreux bâtiments dans la ville[52],[22].

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Reconnaissances

En 2011, il rentre au National Inventors Hall of Fame[53].

Bibliographie

  • Éric Hennaut, "François Hennebique", sub verbo, dans : Dictionnaire de l'architecture en Belgique de 1830 à nos jours, sous la direction d'Anne Van Loo, Anvers : Fonds Mercator, 2003.

Notes et références

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Annexes

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