Remove ads
graveur, affichiste et décorateur français d'origine suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Eugène Grasset[1], né à Lausanne le et mort le à Sceaux[2], est un graveur, affichiste, décorateur et architecte français d'origine suisse, représentatif de l'Art nouveau. Il exerce son talent dans tous les domaines des arts décoratifs : architecture, décoration, illustration, graphisme, mobilier, bijouterie, vitrail...
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Eugène Samuel Grasset |
Nationalités | |
Domicile |
Paris (à partir de ) |
Activités |
Créateur de caractères, illustrateur, lithographe, graphiste, dessinateur, dessinateur de timbres, sculpteur, peintre, affichiste, créateur de bijoux |
A travaillé pour | |
---|---|
Mouvements | |
Maître | |
Distinctions |
Né d'un père ébéniste, décorateur et sculpteur, Eugène Grasset étudie le dessin de 1859 à 1863 avec François Bocion[3], puis l'architecture au Polytechnicum de Zurich. Il a une sœur Louise Grasset, qui vit toute sa vie à Lausanne.
À la fin de ses études, en 1866, il visite l'Égypte, dont on retrouve l'inspiration dans ses œuvres ultérieures. Il est aussi un admirateur de l'art japonais, qui influence nombre de ses œuvres à partir de 1871.
Il s'installe à Paris en 1871, où il passe tout le reste de sa carrière artistique. À partir des années 1890, son atelier se trouve à la Cité fleurie, boulevard Arago, qu'il occupe jusqu'à sa mort.
Il épouse, à une date inconnue, Euphrasie Charlotte Charrotton[4] (née à Gibraltar le 15 avril 1848 et décédée à Sceaux le 3 mars 1926[5]), avec qui il vit depuis son arrivée à Paris.
Il obtient la nationalité française par un décret daté du [6].
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1895[7], et promu officier de cet ordre en 1911.
À partir de 1900, il habite à Sceaux où il loue l'ancienne maison d'Eugène Curie, père de Pierre Curie, située rue des Sablons, rebaptisée rue Pierre-Curie en 1907[8]. Il y décède le .
Dans son testament daté de 1904[4], il désigne comme exécuteur testamentaire son ami le maître-verrier Félix Gaudin et le charge d'organiser la dispersion de sa collection (estampes japonaises, vases grecs, statuettes Tanagra, antiquités du Moyen Âge...) et de son fonds d'atelier, ce qui est fait en , lors de quatre ventes à l'hôtel Drouot[9].
Eugène Grasset est inhumé au cimetière de Sceaux dans une concession décennale le . Il est probable que la concession ait été reprise au bout de dix ans et que son corps ait été transféré dans l'ossuaire des concessions temporaires.
Eugène Grasset commence sa carrière comme peintre, dessinateur d'aquarelles et sculpteur. En 1869 et 1870, il travaille à la décoration du théâtre de Lausanne.
Puis à Paris, il fournit des modèles pour des fabriques de fournitures, de tapisseries, de céramiques et de joaillerie, où il acquiert vite une bonne réputation.
Il découvre les travaux de Viollet-le-Duc qui exercent sur lui une grande influence.
En 1880, son ami Charles Gillot le charge de concevoir la décoration et l’ameublement des pièces principales de son hôtel de la rue Madame à Paris, aujourd'hui conservés au musée des Arts décoratifs de la capitale. Celui-ci, qui a réorganisé ses locaux en 2018[10], consacre un espace spécifique du parcours de visite à « Une salle à manger par Eugène Grasset, 1880 »[11]. Pour cette commande l'ébéniste Fulgraff à réalisé, sous la surveillance de Grasset, un buffet pour la salle à manger — en chêne et noyer sculptés, orné d'animaux fantastiques et de personnages de l'art populaire — et un lit (aujourd'hui disparu). La commande comprend aussi une cheminée monumentale.
Il dessine des cartons pour des vitraux :
Pour la réalisation de ces vitraux, il collabore avec son ami, Félix Gaudin, à partir de 1887 et jusqu'à sa mort, en 1917.
En 1894, il crée la mosaïque La Mosaïste, en émaux de Briare, conservée au musée de la mosaïque et des émaux de Briare.
Par ailleurs, la quasi-totalité des sols de l'église Saint-Étienne de Briare sont des mosaïques produites à partir des cartons de Grasset, en 1895.
De nombreuses mosaïques ornent les différentes façades extérieures de l'édifice, mosaïques fournies par Jean-Félix Bapterosses et exécutées par les ouvriers de la manufacture de Briare.
Il crée aussi des papiers peints et des tapisseries (La Marseillaise, ou encore Fête de printemps présentée à l'Exposition universelle de Paris en 1900 et librement adaptée par Otto Alfred Briffod dans le hall de l'immeuble résidentiel « La France » [av. de Rumine 53] à Lausanne[12]).
Pour l'architecte de la Samaritaine Frantz Jourdain, il produit des décorations en lave émaillée de la façade de La Samaritaine[13].
En 1905, Grasset conçoit pour Marcelle Seure, fille de Charles Gillot, une salle à manger en noyer composée d'une grande table, de six chaises, d'un buffet, d'une desserte et de deux consoles d'applique.
Mais c'est surtout pour son activité d'illustrateur que Grasset est resté célèbre.
À partir de 1877, il réalise des estampes pour illustrer des ouvrages comme :
Grasset est membre et/ou collaborateur de plusieurs revues, pour lesquelles il réalise de nombreuses illustrations :
Il est très lié à l'imprimeur Gustave de Malherbe[15], avec qui il collabore pour la production de nombreuses estampes et affiches.
Grasset dessine l'enseigne du cabaret Le Chat noir, la silhouette d'un chat sur un soleil d'or se prélassant entre deux colossales lanternes de fer forgé, tandis qu'à l’intérieur il dessine la cheminée et des lustres[16].
En 1890, Grasset modifie le logotype imaginé en 1876 par Émile-Auguste Reiber pour le dictionnaire Larousse, où figuraient des pieds de pissenlit : deux en fleur et, déjà, un avec des aigrettes dont est représentée la dispersion, illustrant la devise accompagnatrice : « Je sème à tout vent ».
La version de Grasset, sur une idée de Georges Moreau, cofondateur de Larousse, y ajoute une nymphe (souvent nommée « semeuse » dans les sources) : la main droite sur le cœur, elle tient de la main gauche une unique tige de pissenlit dont elle souffle les aigrettes qui s'envolent.
Il réalise la couverture, le frontispice et les lettrines du Nouveau Larousse illustré dont la parution des sept volumes débute en 1897 et se poursuit jusqu’en 1904.
La version de Grasset figure sur la plupart des ouvrages des éditions Larousse de 1890 à 1952 environ.
Le logo reparaîtra dans les années 1970[17].
Devenu mondialement célèbre, il est contacté par plusieurs publications américaines. Il est l'un des initiateurs de l'Art nouveau aux États-Unis.
En 1892, il réalise la couverture du numéro de Noël du Harper's Magazine.
En 1894, il crée la publicité The Wooly Horse, pour The Century Magazine.
En 1898, pour la Fonderie G. Peignot et Fils, il crée le célèbre caractère d'imprimerie Grasset, qui est présenté lors de l'Exposition universelle de 1900 à Paris et utilisé sur ses affiches et ses posters.
Cette police typographique rencontre un énorme succès et symbolise l'esthétique Art nouveau.
Il dessine également des cartes postales et des timbres-poste pour les administrations publiques suisse et française. Pour cette dernière, le « type Grasset » de timbre d'usage courant, projet à l'origine commandé pour remplacer le « type Sage » (Paix et Commerce), mais non adopté pour la France métropolitaine, sera finalement utilisé en 1904 en Indochine pour les timbres-poste et les entiers postaux (cartes postales, cartes-lettres et enveloppes).
Eugène Grasset est cofondateur, avec Hector Guimard, de la Société des artistes décorateurs.
Avec René Lalique, il cofonde la Société de l'art décoratif français.
Il fonde également la Société internationale de l'art populaire aux côtés d'Henri Cazalis, (Jean Caselli/Jean Lahor), René Lalique, Émile Gallé, Alphonse Mucha et Victor Horta,
Membre de la Société nationale des beaux-arts, il est élu membre permanent du jury de l'Union centrale des arts décoratifs.
Grasset est le premier en France à concrétiser vers 1880 les préceptes d'une revalorisation esthétique du quotidien. Il est l'un des pionniers de l'Art nouveau et il tire son style directement des Dictionnaire de Viollet le Duc[18].
Le 11 avril 1897, Eugène Grasset donne une conférence intitulée « L'art nouveau » à l'Union centrale des arts decoratifs où il appelle ses contemporains à éviter l'imitation simple et critique fortement les industries d'art qui reproduisent des modèles anciens mués principalement par la volonté de vendre des œuvres à une clientèle qui se sent confortée par les styles classiques, ce qui réduit les possibilités de création et d'invention. Dès lors, les artistes doivent, selon Grasset, chercher de nouveaux modèles. Or l'industrie telle qu'elle existe et qui introduit la spécialisation à outrance réduit les chances de développement d'un « art nouveau ». Cet art qui doit répondre aux nécessités contemporaines et user d'un « emploi raisonné de la matière ainsi qu'un usage des ornements tirés de la nature ».
C'est pourquoi Grasset souhaite un art qui soit beau, témoigne d'une impression de richesse tout en faisant l'économie d'une production trop coûteuse ; c'est donc dans l'industrie et avec l'aide de nouveaux moyens mécaniques à disposition que cet art peut se développer[19].
Son début en tant qu'enseignant fut à l’École de la rue Thévenot, à Paris (Syndicat des ouvriers bijoutiers) entre 1875 et 1877, avec un cours de principes généraux de décoration, suivi de cours épars dans l'atelier de vitraux de son ami, Félix Gaudin.
Il reprend cette activité avec un cours de dessin d'arts industriels et composition décorative[20], à l'École Guérin de la rue Vavin, de 1890 à 1903.
Puis il enseigne à l'École d’art graphique de la rue Madame, de 1903 à 1904, et enchaîne avec des cours à l'Académie de la Grande Chaumière, de 1904 à 1913.
Ensuite, il donne un cours d'histoire et de dessin de la lettre à l'École Estienne, jusqu'à sa mort.
Bon pédagogue apprécié de ses élèves, il a eu une influence importante sur la formation artistique et esthétique de nombreux artistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Eugène Grasset a tout au long de sa carrière artistique eu une production graphique très riche, voire prolifique.
Le musée d'Orsay possède ainsi une riche collection de dessins[22].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.