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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Roger André Fernand Reboussin est un artiste peintre essentiellement animalier[Note 1] et lithographe, né à Sargé-sur-Braye (Loir-et-Cher) - où une rue porte aujourd'hui son nom - le [1] et qui vécut au 3, rue Victor-Schœlcher (quartier du Montparnasse) dans le 14e arrondissement de Paris, où il est mort le [2]. Il repose au cimetière de Sargé-sur-Braye, dans le Perche.
Naissance | |
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Décès |
(à 83 ans) 14e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Roger André Fernand Reboussin |
Nationalité | |
Activité | |
Maîtres | |
Mouvement |
Enfant familier des chiens et des chevaux[3] qu'il dessine parfaitement à l'âge de quatre ans[4], captivé également dès le plus jeune âge par l'ornithologie et la chasse[5], Roger Reboussin, après avoir été élève du Lycée Ronsard à Vendôme[6], commence au Havre, par soumission familiale, des études de commerce. Il y trouve de façon inattendue un bon maître en dessin, Arcade Noury, lui aussi passionné d'ornithologie mais sachant surtout éveiller le regard de son élève au paysagisme des années 1830 (Eugène Boudin, Camille Corot, Constant Troyon, etc.)[4]. Roger Reboussin ne poursuit cependant pas ses études [7], renonçant de la sorte au destin qui lui était tout tracé dans l'industrie familiale (la tannerie) pour gagner Paris. Élève de Charles Hermann-Léon[8], puis de Jules Lefebvre et de Tony Robert-Fleury[3], moins assidu cependant de l'École nationale supérieure des beaux-arts que du Musée du Louvre, du Jardin des plantes et de la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle[4], établissant également un minutieux recensement manuscrit des Oiseaux d'Europe d'après la Collection ornithologique et oologique[9] du baron Jean-Charles Louis Tardif d'Hamonville[10], ne négligeant pas malgré tout de s'adonner aux plaisirs de la chasse[Note 2], il va se consacrer définitivement au dessin et à la peinture.
Les événements importants pour Roger Reboussin, qu'une Biche et ses faons accrochée au Salon des artistes français de 1909 « classe d'emblée parmi nos meilleurs animaliers »[11], se suivent dans les années 1912 et 1913 : ses premières illustrations pour la bibliophilie (Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling), son premier grand voyage (Allemagne et Suède), son implication personnelle auprès d'Armand Dayot dans la constitution de la Société des artistes animaliers (1912)[12] et l'organisation du Salon des artistes animaliers (1913)[13], ses premières entrées dans des collections publiques (la toile La Parade des faisans à la mairie de Corbeil) et privées (la collection Zoubaloff)[4]. C'est aussi l'époque où commencent à se nouer des amitiés durables, les unes cynégétiques comme Justinien Clary, les autres épistolaires comme en particulier un correspondant pittoresque, le charmeur d'oiseaux Émile Flocq (1873-1937) que Roger Reboussin finit par rencontrer en 1917[14], avec qui il partagera de belles expériences ornithologiques et dont il publiera à son décès une nécrologie[15] et une biographie-hommage.
L'année 1925 est celle de deux grands projets. Le premier : à la demande de Jacques-Émile Ruhlmann, Roger Reboussin participe avec les sculpteurs Antoine Bourdelle, François Pompon et Joseph Bernard, avec le peintre Jean Dupas et le maître tapissier Émile Gaudissard, à la réalisation du pavillon Hôtel du collectionneur pour l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Le second : le collectionneur Louis Fricatelle fait appel pour la décoration de sa "Villa Le Caruhel" (Étables-sur-Mer) à Mathurin Méheut, Isidore Odorico et Roger Reboussin. Ce dernier passe ainsi un mois en mer dans le bateau du commanditaire pour une observation des fous de Bassan au-dessus des vagues d'où il composera la fresque murale du grand salon[16],[Note 3]. En 1931, il contribue à une nouvelle publication, L'oiseau et la revue française d'ornithologie avec un article qui, dans le premier numéro, lie art et ornithologie : Le mimétisme au point de vue du peintre. Puis c'est en 1935 que, Roger Reboussin se trouvant au Crotoy dans la Baie de Somme avec Marcel Jeanson, les deux hommes décident ensemble du vaste recensement par la peinture de tous les oiseaux de France afin d'en constituer un grand livre. Sur trente années, Reboussin réalisera ainsi 388 gouaches, aujourd'hui dans les collections du Musée de la chasse et de la nature à Paris[17].
En même temps qu'il mène alors une carrière de trente années de maître de dessin au Muséum d'histoire naturelle, Roger Reboussin voyage en Espagne, en Laponie, Tchécoslovaquie, Grèce, Turquie, Algérie, Afrique-Équatoriale française et Congo belge[18], toujours « saisissant animaux et oiseaux sur le vif, en plein mouvement, pour les transférer dans ses gouaches et peintures[3] ».
Grâce à Lynne Thornton, des voyages de Roger Reboussin, ce sont ceux d'Afrique noire entre 1948 et 1951 qui restent aujourd'hui les mieux documentés[19]. Ce que saisit l'historienne, c'est qu'en visitant « le Congo belge et Français, l'Oubangui-Chari, le Cameroun et le Tchad, pour la première fois il éprouva de l'intérêt pour les paysages, de même que l'on voit des personnages apparaître dans ses aquarelles: des Pygmées à la chasse à l'antilope, des marchands à Birao, une femme emplissant une jarre... », sa grande toile de cette époque étant conservée aujourd'hui au Musée national des arts africains et océaniens à Paris[20].
« L'existence de peintre de Roger Reboussin fut exceptionnellement heureuse » peut observer Gérald Schurr[21] : une naissance aisée, du caractère et du talent, toute sa vie consacrée à sa vraie passion, un large entourage constitué d'amis, de mécènes, de collectionneurs, d'éditeurs, de bibliophiles et d'élèves. Pour autant, si « sa vie ne fut qu'une longue réussite, il ne s'en laissa pas pour autant griser » témoigne Jacques Thomas dans un catalogue d'exposition[21] : Le métier, insinue Yves Ferrand en évoquant Claude Monet, Henri de Toulouse-Lautrec, William Turner et Roger Reboussin, est rigoureux et de haut niveau : « Tous les artistes animaliers, un jour ou l'autre, ont affronté les bruns, les roux, les gris, les noirs[…], tous ont défié les tons chamarrés, les dégradés et les fines rayures... »[22] Aussi, Roger Reboussin, mort en 1965, resta-t-il toujours un artiste à la forte exigence de soi.
Ses traits nous restent fixés par une œuvre du sculpteur André de Chastenet de la Ferrière[23].
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