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séries de vision sociologique, anthropologique, morale, éthique, juridique et économique de la femme en Occident De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cet article est consacré aux images de la femme en Occident.
Au Paléolithique supérieur ont été sculptées des figurines féminines que les archéologues ont surnommé Vénus paléolithiques. Elles datent pour la plupart du gravettien, comme les Vénus de Willendorf ou de Lespugue. Leurs formes rondes et ventrues ont conduit certains auteurs à y voir un culte de la fertilité ou de la Déesse-Mère, sans possibilité toutefois de démonstration scientifique ; d'autant plus qu'elles coexistent avec des représentations schématiques longilignes.
Durant les périodes plus récentes, des figures minces et dansantes sont représentées sur les parois des grottes ou sur les rochers. C'est le cas dans le Levant espagnol ou, au Néolithique, sur les parois sahariennes ornées de femmes sur leur monture.
Le patriarcat émergeant relègue les femmes dans le gynécée. L'image de la femme léguée à l'Occident est essentiellement un produit masculin. Strictement confinées au domaine de la reproduction de l'espèce, les Grecs idéalisèrent celles qu'ils ne considéraient pas exclusivement vouées à celle-ci : elles devinrent autant d'allégories sous forme de déesses, de nymphes et d'ondines. Ces représentations sont spécialisées dans une fonction sociale. Athéna, Démeter, Artémis sont toujours représentées avec les deux robes superposées de la femme grecque ; seule Aphrodite, représentée comme une jeune femme et souvent avec son fils Éros, est « surprise » nue au sortir du bain. Les femmes humaines sont représentées dans leur vêtement et attitude ordinaire, à l'âge de leur décès dans la sculpture funéraire, ou dansantes et dénudées dans le culte de Pan.
L'exploration, au XIXe siècle, de l'antiquité grecque sélectionne ces représentations, pour ne conserver que ce qui convient à l'époque. On apprécie alors surtout les nudités qui correspondent à l'idée de l'antique que les sculpteurs modernes ont produite depuis la Renaissance. L'idéalisation de la femme en fait un faire-valoir du héros, figure centrale et acteur principal des récits. L'épouse Pénélope attend au foyer, l'amante Hélène est la cause du conflit, les captives Briséis ou Cassandre constituent le « repos du guerrier ». C'est cependant sous des traits féminins allégoriques des « Victoires », comme celle de Samothrace, qu'ils nous légueront malgré eux l'image d'une féminité forte.
En remontant aux premières représentations de la sexualité occidentale, on trouve un satyre poilu et jubilant, aux pieds de bouc, poursuivant une nymphe gracieuse, tantôt joyeuse tantôt effarouchée ou apeurée, semblant parfois lui indiquer le buisson dans lequel elle va se cacher, exprimant souvent la crainte du viol imminent.
On possède peu de représentations de femmes celtes, dont Diodore de Sicile écrit qu'elles étaient non seulement les égales des hommes en stature, mais aussi en courage[1]. Mentionnons certaines pièces de monnaie celtes avec une femme, torse nu, sur un cheval[2]. On ne sait pas si ces personnages féminins sont des déesses ou des guerrières.
À la suite de la Grèce antique, dieux et déesses tutélaires peuplent le panthéon de la Rome Antique. La sexualité est bien assumée par le polythéisme romain. La christianisation va mettre un terme aux licences païennes.
Une certaine perception de la femme restera cependant en Italie, berceau de la pensée occidentale d'aujourd'hui. Jusqu'à la Renaissance, la seule représentation de femme autorisée par le dogme est celle de la Madone, seule rédemption à la faute originelle des filles d'Ève. Vierge à l'enfant qui va donner des dauphins infantiles, recherchant le sein nourricier qu'une image maternelle toute-puissante voudra bien leur donner.
Dans l'Occident chrétien médiéval, le sens du péché originel et son expiation changent la sexualité. Les ecclésiastiques moralisent considérablement les rapports de l'intersubjectivité sexuée en introduisant des thèmes de pureté[3] liée à la virginité et la Marie, creusant le fossé entre les hommes et les femmes de la société médiévale. L'image de la femme est ramenée à cette icône et à cette croyance fondatrice à laquelle aucune mère ne correspond : ce point de vue a pour effet de rendre responsable du péché originel la moitié de l'humanité. La seule aventure que peut vivre la femme est l'adultère, que la réprobation sociétale remplit de danger.
Le printemps de Botticelli amène un regard nouveau sur la femme. Art profane ou sacré, Vénus ou Vierge Marie, la subtilité artistique nous fait douter. La Vénus de Botticelli apporte à l'Occident un sens nouveau de la beauté, sa naissance accompagne le printemps, archétype d'une belle jeune femme blonde aux cheveux longs, à la peau claire et aux mensurations proportionnées.
Contribuant également à cette fin du monopole de l'image de la femme liée à la religion, se développe la peinture de portraits de dames nobles, présentés dans les cours d'Europe afin de conclure mariages et alliances. Une fois mariée, la Dame est représentée avec un petit chien de compagnie ou une hermine (telle la dame du même nom de Léonard de Vinci), symbole de la fidélité de la dame. Le petit animal endormi symbolise une sexualité apaisée dans le mariage.
Au fil du temps, les tableaux représentent moins une idée allégorique et davantage une femme réelle, la personnalité propre du sujet prend de l'essor. Les retours sur la mythologie classique sont néanmoins les passages obligés des artistes faisant leurs humanités. Assez tard, Rubens modifie la perception du corps avec ses trois grâces (1636-1638).
L'âge industriel rénove les stéréotypes littéraires féminins. Deux de ces types populaires concernent les artistes : le modèle féminin et la grisette.
Le dandysme provoquant représenté dans le tableau d’Édouard Manet Le Déjeuner sur l'herbe (achevé en 1863) montre une licence nouvelle des mœurs dans la société bourgeoise « engoncée » du XIXe siècle. Des peintres néoclassiques se joignent alors aux impressionnistes pour explorer les émotions humaines et les traduire sur la toile. La féminité leur permet de trouver ces expressions, elle leur est une source d'inspiration permettant de revenir à une image traditionnelle de la femme.
Deux représentations du corps féminin dominent : le portrait où se montre l'expression du visage et la richesse du vêtement, et le nu féminin représentant une figure lisse de jeune femme dans une pose classique.
Par son rapport de copinage antiséduction, la garçonne brise les tabous entre les sexes et parle franchement à ses interlocuteurs. Elle préfigure la conquête des cénacles réservés aux hommes, la révolution est proche. Jeanne Moreau dans Jules et Jim sous la caméra de Truffaut fut une Gavroche insaisissable autant que convoitée, qui devint icône.
Aux États-Unis, le rapport à l'image est brut et direct : une Cindy Crawford distribue de grandes feuilles de papier blanc à un parterre de cadres réunis et gagnés à sa cause. L'image conquérante, au sourire carnassier et aux dents hyper blanches, où la femme triomphe d'un éclat de rire, connaît cependant un désenchantement en Europe.
Divers types féminins adulés des maîtres du marketing et de l'agit-prop : voir l'article publisexisme.
À travers les médias modernes, des images de femme sont présentes dans les arts, les productions commerciales, la communication, mais ces représentions peuvent ne pas être conforme à la réalité, notamment avec les films X et aux publicités car elle véhicule un idéal, un fantasme sexuel, un symbole, et toute une multitude d'éléments.[réf. nécessaire]
La frontière entre érotisme et pornographie n'est pas toujours très nette, dépendant de plusieurs interprétations des sens de ces mots (art/commercial ; suggestion/représentation ; émotions/désir). L'image donnée de la femme dans la pornographie la présente comme un objet de désir, sans rendre compte d'une dimension affective.
The Dinner Party est une œuvre artistique réalisée par l'artiste féministe américaine Judy Chicago entre 1974 et 1979. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (13 par côté). Chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre.
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