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créature de la mythologie grecque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le satyre (en grec ancien : σάτυρος / sátyros, en latin : satyrus) est une créature de la mythologie grecque. Les satyres, associés aux féminines Ménades, forment le « cortège dionysiaque », qui accompagne le dieu Dionysos. Ils peuvent aussi s'associer au dieu Pan. Ils peuvent également accompagner les nymphes, qui sont des créatures féminines de la mythologie grecque antique. Ils sont à l'origine représentés comme des créatures anthropomorphes à jambes de chevaux et oreilles de chevaux, souvent ithyphallique, avant d'être soit dé-bestialisé, soit transformés en hybrides mi homme, mi-bouc.
Autres noms | Faune, silène |
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Groupe | Créature légendaire |
Sous-groupe | Créature hybrideEsprit de la nature |
Caractéristiques | corps mi-humain, mi-bouc |
Origines | Mythologie grecque |
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Région | Grèce antique |
Les satyres n'apparaissent pas chez Homère, ni chez Hésiode. Leur nom apparaît pour la première fois dans un passage fragmentaire du Catalogue des femmes (parfois attribué à Hésiode) consacré à la descendance de Doros, l'un des fils d'Hellen : l'une des filles de Phoronée s'unit à un homme (dont le nom a disparu dans une lacune du texte), et engendre cinq filles, qui deviennent mères des satyres, des nymphes des montagnes et des courètes (ces deux derniers groupes sont donc frères et sœurs des satyres). Le passage ne contient pas de description physique et n'établit pas de lien entre les satyres et Dionysos : il précise seulement que les satyres ne sont bons à rien[1].
Les premières représentations figurées de personnages ressemblant à des satyres datent du Magdalénien et se trouvent sur les parois de la grotte de l'Addaura. Plus tard au VIe siècle av. J.-C., le Vase François montre trois personnages ayant les oreilles, les membres inférieurs et la queue d'un bouc. Ces personnages sont appelés Silènes. D'autres céramiques de la même époque montrent des personnages identiques à travers leurs activités sociales (banquet, musique, sexualité, guerre), ainsi que des personnages au corps entièrement humain, dotés seulement d'une queue de bouc et parfois aussi d'oreilles de bouc. Un kylix attique à figures rouges, datant de la fin du même siècle et attribué au peintre d'Ambrosios, montre le nom de « Satyros » (c'est la deuxième attestation en date de ce nom après celle du Catalogue des femmes) pour désigner un personnage malheureusement endommagé, mais qui était doté d'une queue de bouc et probablement de jambes humaines ; mais il est difficile de savoir si « Satyros » était, dans ce cas précis, utilisé comme un nom d'espèce ou comme un nom propre.
Ces exemples montrent que[1] :
C'est à partir de la fin du VIe siècle que, sur les vases attiques, ces personnages apparaissent de plus en plus souvent aux côtés de Dionysos.
À l'époque classique, enfin, les satyres acquièrent leurs caractéristiques les plus connues :
Les satyres et les silènes étaient à l'origine représentés sous les traits d'hommes rustres, avec une queue, des oreilles de cheval et un phallus le plus souvent en érection. L'origine de cette distinction, entre satyres et silènes, reste une énigme. Les faunes sont les équivalents latins des satyres.
Étant représentés nus ils exhibent avec insistance leur monstruosité, cette laideur qui les caractérise longtemps[2] et l'aspect, pour le moins, comique de leur excitation sexuelle. Car dans le nu antique grec le sexe des dieux masculins, des héros, hommes soldats ou sportifs doit être de taille modeste. Associés à Dionysos, les satyres connotent le banquet des buveurs et leurs objets préférés sont ceux qui en signalent la consommation : vigne, coupe, cratère, outre[3]. Leur apparition verse ainsi dans l’univers joyeux et décalé des plaisirs et du vin, ce qui n’est sans doute pas pour déplaire à l’usager du vase, ceci d'autant plus volontiers que les images qui ornent ces vases sont commentées au cours du banquet, dans une ambiance détendue. Le comportement lubrique, en particulier, manifeste une totale décontraction par rapport aux normes civiques, notamment celle, valable pour les hommes et femmes en vue, de la sophrôsunê, le contrôle de soi. Selon François Lissarrague[4], la lubricité bénéficie alors de ces figures imaginaires pour s’exprimer très librement.
Par analogie avec le comportement lubrique et libidineux attribué au satyre, le terme « satyre » peut être employé dans le langage courant pour qualifier certains types de pervers sexuels : le mot désigne en particulier un homme obsédé par le sexe, qui cherche à avoir des rapports avec des inconnu(e)s — notamment des jeunes personnes, voire des enfants — ou qui se livre à des actes répréhensibles[5] (exhibitionnisme, voyeurisme, agression sexuelle éventuellement sur mineur, etc).
Le terme « satyriasis » désigne quant à lui l’hypersexualité qui peut apparaître chez l'homme, en miroir avec la nymphomanie chez la femme.
Il convient de distinguer les œuvres datant de l'antiquité, où les satyres sont un élément familier de la culture quotidienne des grecs, des œuvres modernes qui ont succédé au paganisme depuis l'empire byzantin ; ces dernières ont souvent réinventé ou réinterprété les personnages et les concepts de l'antiquité, au gout du jour.
Rubens a peint de nombreuses compositions avec des satyres, y inclus plusieurs représentations de Silène ivre dont une est conservée à l'Alte Pinakothek, à Munich. Sebastiano Ricci représenta à plusieurs reprises des satyres : Deux satyres regardent une nymphe endormie, 1712-1716, Palais des Beaux-Arts de Lille[7] ; Nymphes et satyres en 1712-1716 au Musée du Louvre[8] et Vénus et un satyre, 1716-1720 au Musée des Beaux-Arts de Budapest[9]. Cinquante ans plus tard, Giambattista Tiepolo dans une paire de tableaux réalisés en 1740-1742, représente des satyres femelles. Ils sont conservés au Norton Simon Museum de Pasadena[10].
Au XIXe siècle William Bouguereau représente Les Nymphes et le Satyre (1873).
Sculptures antiques :
Autres époques :
Au théâtre, l'interprétation la plus controversée en son temps de la figure du Satyre fut certainement celle d'Arnie Daubert, néophyte recruté sur la pièce de René de Obaldia Le Satyre de la Villette (1966). Engagé pour ses particularités physiques (un courbement du bassin très prononcé, doublé de fossettes dissymétriques et de sourcils broussailleux), l'acteur d'une seule pièce subira la fronde d'un public insatisfait par son jeu de scène[réf. nécessaire].
Dans sa classification des êtres vivants C. von Linné regroupe en troglodytes : Homo nocturnus, Homo sylvestris, Orang-Outang et Kakurlacko. Par la suite, dans Amoenitates academicae (1763), il définit un taxon assez vaste Homo anthropomorpha désignant une variété de créatures mythologiques et proches de l'homme, comme le troglodyte, le satyre, l'hydre, le phénix. Il ajoute que ces créatures n'existèrent pas vraiment mais qu'elles étaient des descriptions inexactes de créatures ressemblant aux grands singes[11].
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