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actrice et philanthrope, fondatrice en 1913 de l'Union des arts, association destinée au secours des artistes et de leur famille et en 1921 de la Fondation Rachel Boyer à l'Ecole du Louvre, engagée à la Comédie française en 1887 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Rachel Boyer, née Adolphine Marie Andréa Rachel Boyer le à Nevers et morte le à Neuilly-sur-Seine, est une actrice et philanthrope française, pensionnaire de la Comédie-Française.
Pensionnaire de la Comédie-Française | |
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- |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Adolphine Marie Andréa Rachel Boyer |
Nationalité | |
Activité |
Mécène |
Union des Arts, fondée en 1914 Fondation Rachel Boyer, fondée en 1921 |
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Distinctions |
Fille de Adolphe Joseph Boyer, négociant en vins, et de son épouse Marie-Victorine Alfroy, Rachel Boyer voit le jour à Nevers le [1]. Elle est la sœur aînée de l'artiste peintre Claude Marlef (née Andréa Joséphine), qui la représente à plusieurs reprises[2],[3].
Elle se présente en 1880 au concours d'entrée du Conservatoire national de musique et de déclamation et choisit de présenter un extrait du rôle de Nérine dans Le Joueur, comédie de Jean-François Regnard. De 1880 à 1883, Rachel Boyer est élève du conservatoire, où elle est admise dans la classe de Edmond Got, doyen de la Comédie-Française. Elle est récompensée par un second prix de comédie en pour le rôle de Dorine dans Le Tartuffe de Molière[3].
Rachel Boyer fait ses débuts sur la scène du Théâtre de l'Odéon le pour le rôle de Toinette dans Le Malade imaginaire de Molière. Elle y fait trois saisons et interprète le plus souvent des rôles de soubrette, même si on lui confie quelques créations dans Conte d'Avril d'Auguste Dorchain, d'après l’œuvre de William Shakespeare et Feu de Paille de Emile Guiard[3].
« C'est encore mademoiselle Rachel Boyer qui a eu les honneurs de la soirée. Elle a dit tout le récit de Zerbinette avec la gaieté éclatante que demande ce rôle. Elle fait plaisir à voir, tant le visage est aimable, et jamais le mot rire « à belles dents » n'a été plus juste qu'en s'adressant à elle. On l'a beaucoup et très justement applaudie. » écrit le critique dramatique Francisque Sarcey, à propos d'une représentation des Fourberies de Scapin au Théâtre de l'Odéon en 1883[4].
Rachel Boyer est engagée en 1887 à la Comédie Française, où elle reprend en septembre le rôle de Lisette dans la pièce de Jean-François Regnard, Le Légataire universel[4]. La critique de Francisque Sarcey du dans Le Temps est pourtant mitigée[3].
Pour la Comédie-Française, elle créé plusieurs rôles : dans Margot de Alfred de Musset (1890), Par le glaive de Jean Richepin (1892), La Femme de Tabarin de Catulle Mendès (1894), Don Quichotte également de Jean Richepin (1905), Le Ménage de Molière de Maurice Donnay (1912)... Le costumier Charles Bianchini dessine le costume que porte Rachel Boyer dans le rôle de Bettina dans Par le Glaive. Une maquette de ce dessin est conservé aux archives de la Comédie Française[3] et l'actrice est immortalisée dans ce rôle par l'Atelier Nadar.
Son rôle le plus important est celui de Dulcinée dans Don Quichotte, rôle qui lui vaut de figurer sur la couverture du Journal illustré Le Théâtre de [5].
À partir de 1900, elle parait de moins en moins sur scène, et arrête définitivement sa carrière en 1918, à l'âge de 54 ans.
En 1895, elle s'installe dans un hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, au 27 boulevard d'Inckermann, hôtel aujourd'hui disparu. Elle y reçoit de nombreuses personnalités politiques et du monde des arts, parmi lesquels : Louis Mourier, Louis Barthou, Georges Clémenceau, Raymond et Henriette Poincaré, Marcel Proust, Nijinski, Isadora Duncan, Loïe Füller, Sarah Bernhardt, Cécile Sorel, Rose Caron, Berthe Cerny, Béatrix Dussane, Alfred Roll... Personnalités avec qui Rachel Boyer entretient une importante correspondance[3].
Au mois de , elle fait l'acquisition du Château de Brécy (Creully sur Seulles)[6].
En 1913, elle fonde l'Union des Arts, future Fondation Rachel Boyer, une association philanthropique visant à aider les artistes dans le besoin, qu'elle dote d'un capital de 100.000 francs or. Le siège de l'Union, ainsi que ses ateliers, sont installés dans un hôtel particulier au 27 boulevard d'Inckermann à Neuilly sur Seine. Différents comités en assurent le fonctionnement, la publicité et le patronage. De nombreuses personnalités politiques, mondaines et artistiques de l'époque font partie de ces comités[7] : Aristide Briand, Georges Clémenceau, Anatole France, Camille Saint-Saëns, Maurice de Féraudy, la duchesse d'Uzès, la comtesse de Noailles, Lucien Muratore, Pierre Loti, Auguste Rodin, Gabriel Fauré, Henri Bergson, Edmond Rostand, Sacha Guitry, Berthe Cerny, Julia Bartet, Marie Leconte, Léon Bonnat... ll faut avoir fréquenté assidûment cette demeure au temps où l'habitait en pleine santé l'inégalable animatrice pour comprendre que l'expression d'entreprise de charité n'est pas exagérée note Miguel Zamacoïs dans son livre de souvenirs "Pinceaux et Stylos".
L'Union des Arts, outre les cotisations de ses membres et de ses bienfaiteurs, tire l'une de ses sources de financement de la publicité. En effet, elle sert d'intermédiaire unique entre les artistes adhérents et les annonceurs, fixant les sommes pour la prestation des artistes[3]. L'Union des arts est reconnue d’utilité publique par un décret du [8]. Rachel Boyer contribue également au fonctionnement de l'Orphelinat des Arts, fondé en 1880, et dont elle est élue présidente à l'honneur en 1931[9].
Rachel Boyer continue son action tout au long de la guerre et fait de nombreux dons en son nom propre ou au nom de l'Union des arts. L'Union vend au profit des poilus et de leurs familles des objets (bagues, briquets, presse-papier...) qu'ils ont réalisés dans les tranchées avec des matériaux de récupération. Après une année financièrement difficile en 1916, l'Union survit grâce à une souscription et à l'aide de Sarah Bernhardt qui, en tournée américaine, promet d'intéresser des bienfaiteurs américains (lettre du publiée dans la presse). En 1917, une section américaine à l'Union des arts est fondée, grâce à l'aide de la maison Cartier qui en assure la publicité[3].
À partir de 1918, Rachel Boyer assure avec l'Union des arts la publicité du Château de Malmaison, dont le conservateur, Jean Bourguignon, souhaite rajeunir l'image, compléter les collections et relancer les expositions (lettre du )[3].
En 1921, à la suite de la donation d'une rente aux musées nationaux, Rachel Boyer institue avec l'aide de Jean d'Estournelles de Constant, directeur des Musées nationaux, le premier cours d'histoire de l'art public et gratuit au sein de l’École du Louvre[3]. À partir de 1934, ces cours intitulés « Le quart d'heure de l'histoire de l'art » sont diffusés par Radio Tour Eiffel[10]. Les cours Rachel Boyer existent toujours aujourd'hui, sous le nom de « cours du soir d'initiation à l'histoire de l'art ».
Rachel Boyer multiplie les activités au profit de l'Union des arts ou de l'Orphelinat des arts : création d'une eau parfumée et de fleurs artificielles réalisées par les artistes dans l'hôtel du boulevard d'Inckermann, vente de désignoscopies, organisation d’événements variés... "Chaque année, l'Union des arts distribue plus de 100.000 francs de secours divers alors que ses frais généraux n'excèdent pas 10.000 francs."[3]
Rachel Boyer meurt le , des suites d'un accident le mois précédent. Il est inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine (division 8)[11].
Sacha Guitry lui succède à la tête de l'Union des arts.
Rachel Boyer est nommée chevalier de la Légion d'honneur le , puis promue au grade d'officier le [1].
« Rachel Boyer : comédienne et philanthrope : 1864-1935 », École du Louvre, Paris, . Exposition organisée à l'initiative et sous la direction de Claudette Joannis.
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