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actrice française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Berthe Cerny, de son vrai nom Françoise Berthe-Hélène-Lucie de Choudens[1], est une actrice française, sociétaire de la Comédie-Française[2], née le à Paris où elle est décédée le [3].
Nom de naissance | Berthe Hélène Lucie Françoise |
---|---|
Naissance |
8e arrondissement de Paris |
Décès |
(à 72 ans) 16e arrondissement de Paris |
Activité principale | Actrice |
Années d'activité | 1882-1930 |
Formation | Conservatoire d'art dramatique de Paris |
Maîtres | Gustave-Hippolyte Worms |
Conjoint | Raoul William Johnston, Aristide Briand, Paul Reynaud |
Descendants | (1887) Jacques de Choudens,(1898) François de Choudens (Johnston) |
Distinctions honorifiques | médaille d'argent de la Reconnaissance française () |
« Aimez-moi les uns les autres[Note 1] »
Née le [4],[Note 2] à Paris (8e arrondissement) et non déclarée à la naissance, Berthe est reconnue successivement à l'âge de douze ans par sa mère Rosalie Françoise le [5], puis deux ans plus tard le [6] par son père Émile François de Choudens (1837-1896)[7],[Note 3], déclaré célibataire à son décès. Il aura fallu près de quinze années pour que soit établie officiellement à l'adolescence une identité que ses parents ont refusée à Berthe durant toute son enfance.
Toute petite fille, elle veut être danseuse, et c'est Rachel Boyer[Note 4] qui lui fait abandonner ce projet. Elle ne pense plus qu'au théâtre et prépare le Conservatoire. Elle a quatorze ans quand elle se présente au concours d'admission, dans une scène de Chérubin[8] ; elle est reçue la première. Ses parents veulent, dit-on, lui faire abandonner la comédie pour l'art lyrique, mais, sur les conseils de son professeur, elle continue ses cours de comédie et en 1885 elle obtient un premier prix avec Les Trois Sultanes[8] ; la carrière théâtrale de Berthe Cerny[Note 5] peut dès lors commencer.
Elle n'a pas encore vingt ans lorsqu'elle met au monde le à Binic (Côtes-d'Armor) un garçon déclaré par la sage-femme sous l'identité de Jacques Robert[9], de père et mère inconnus. Berthe Cerny ne le reconnait que huit ans plus tard le sous le nom de Jacques Robert de Choudens[10],[Note 6]. Berthe Cerny veille à son éducation en le retirant en de la pension d'Asnières où il est élève pour l'inscrire plus près d'elle à Paris au lycée Jean-Baptiste-Say[Note 7].
C'est à cette époque en effet que commence sa liaison avec Raoul William Johnston (1870-1915)[11],[Note 8], fils de Nathaniel Johnston (1836-1914), grand négociant bordelais, conseiller général en 1866 et député de la Gironde en 1869. Un enfant naît le à Paris (16e arrondissement) ; il est déclaré par la sage-femme sous le nom de François de Choudens[12], fils de Françoise Berthe Hélène Lucie de Choudens et de père non dénommé. Sa mère le reconnait un an après le ; son père lui donne son nom le et une identité complète[13],[Note 9].
En Berthe Cerny rencontre le ministre de l'Instruction publique des Beaux-Arts et des Cultes Aristide Briand afin de plaider sa cause, Jules Claretie, administrateur général de la Comédie-Française lui refusant le statut de sociétaire. S'ensuit une liaison qui durera neuf années[Note 10]. « Cerny a les yeux Briand et Briand les yeux Cerny », dit-on à leur sujet ; on la surnomme « la Brillante »[14],[Note 11].
Moins d'un an avant cette rupture, la guerre de 1914-1918 lui a pris en Raoul William Johnston, le père de son 2e fils François qui n'a pas encore 17 ans, puis la même année en juin son fils aîné Jacques âgé de 27 ans, tous deux morts pour la France. Au sortir de la guerre, en 1919, elle reçoit la médaille d'argent de la Reconnaissance française en même temps que de nombreux autres artistes dont Sarah Bernhardt[Note 12].
Elle entretient alors une liaison avec Paul Reynaud. Elle partage son temps entre son appartement parisien du 16e arrondissement au 25 bis de la rue Benjamin Franklin dans l'immeuble[Note 13] construit en 1904 par l'architecte Auguste Perret et sa villa « la Veine »[Note 14] de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
Nommée sociétaire honoraire de la Comédie Française en 1931, elle vit à l'écart du théâtre, très affectée par le décès de son second fils en 1936 et meurt le à son domicile parisien[8],[Note 15],[Note 16].
Lors de ses obsèques le à l'église Notre-Dame de Grâce de Passy, un hommage lui est rendu sur le parvis au nom des comédiens français par Georges Le Roy[15], ancien sociétaire de la Comédie Française, et professeur au Conservatoire de Paris. Elle est inhumée ensuite le même jour au cimetière d'Auteuil (16e arrondissement de Paris)[Note 17].
Elle se présente en 1882 au Conservatoire de Paris dans une scène de Chérubin[8] de Beaumarchais et est admise ; elle obtient un 2e accessit[16],[Note 18] de comédie en 1883 avant d'intégrer la classe de Gustave-Hippolyte Worms en 1884. Second prix en 1884 dans Les Folies amoureuses de Jean-François Regnard elle décroche l'année suivante le premier prix de comédie[17],[Note 19] avec Les Trois sultanes[8] de Charles-Simon Favart.
Elle n'a pas encore dix-huit ans lorsqu'elle débute cette même année 1885 au théâtre de l'Odéon[8]. Le elle est de la création de Un coup de soleil, comédie en un acte d'Albéric Second avec Théodore de Grave. Avec Berthe Cerny, Berthe de Choudens s'est trouvé son nom d'artiste dans le rôle de Berthe[18],[Note 20]. L'année suivante 1886 elle est à l'affiche de Renée Mauperin[8], pièce d'Henry Céard d'après le roman des frères Goncourt, à l'origine en 5 actes puis réduite à 3 mais qui sera un échec ; en 1887 elle est La petite Dachellery dans Numa Roumestan[8], pièce en cinq actes d'Alphonse Daudet[19],[Note 21].
Elle quitte l'Odéon en 1890 pour le théâtre royal du Parc à Bruxelles. La saison 1890-1891 elle y joue dans Mensonges[20], de Pierre Decourcelle en collaboration avec Léopold Lacour, d'après le roman de Paul Bourget. La saison suivante elle est à l'affiche successivement d'Amoureuse[20], comédie de Georges de Porto-Riche, de Clary contre clary[20], comédie d'Albert Millaud, de La Danseuse au couvent[20], comédie en un acte de Pierre Decourcelle, de Le Gendarme[20] du même Pierre Decourcelle et enfin de Ma Cousine[20], comédie en 3 actes d'Henri Meilhac.
De retour en France elle se produit sur la plupart des scènes parisiennes. Au Vaudeville elle est Iza dans L'Affaire Clemenceau[8],[21],[Note 22], pièce tirée du roman de Alexandre Dumas fils par Armand d'Artois. Elle crée Léontine le au Palais-Royal dans Monsieur chasse ![8],[22],[23], un vaudeville en 3 actes de Georges Feydeau ; le , c'est le rôle de Mme Demareuil dans Celles qu'on respecte[24], comédie en 3 actes de Pierre Wolff créée au théâtre du Gymnase. Au même Gymnase le elle interprète Clémentine dans L'Homme à l'oreille cassée[8],[22],[25], conte en trois actes et en deux époques, tiré du roman d’Edmond About, par Pierre Decourcelle et Antony Mars.
Elle figure à l'affiche du théâtre du Palais-Royal le pour la première de Leurs Gigolettes[8],[26], comédie en 4 actes d'Henri Meilhac et Albert de Saint-Albin. Le au théâtre de la Porte-Saint-Martin elle tient les rôles de Marie-Antoinette et de Oliva à la création du Le Collier de la Reine[8],[22],[27], pièce en 5 actes et 13 tableaux de Pierre Decourcelle. Elle joue ensuite en 1896 à la Renaissance dans La Meute[22],[28], pièce en quatre actes d'Abel Hermant. Aux Nouveautés elle est à l'affiche de Les Complices[8]. Elle retourne à l'Odéon où elle crée en 1897 Le Passé[8],[22], comédie en 5 actes de Georges de Porto-Riche.
Pendant ces quinze premières années, elle aura joué dans tous les théâtres parisiens. Son tempérament va s'affirmer, elle va être une des grandes vedettes du Boulevard. Lucien Guitry l'engage à la Renaissance pour jouer La Baronne de Morènes dans La Châtelaine[8], pièce d'Alfred Capus qu'il crée en 1902 ; elle est ensuite à l'affiche de Clarisse Arbois[8], comédie en trois actes de Maurice Boniface[29].
C'est ensuite le au Vaudeville Jeannine dans Décadence[8],[22],[30],[31], d'Albert Guinon. Aux Nouveautés elle est en 1904 à l'affiche de La gueule du loup[22],[32], pièce de Maurice Hennequin et Paul Bilhaud. Au Vaudeville elle crée le le rôle de Giselle d'Exireuil dans L'armature[8],[22],[33], pièce en 5 actes d'Eugène Brieux. C'est un rôle dans Les Demi-Vierges[8], d'après le roman de Marcel Prévost adapté à la scène ; elle est ensuite Madame Marneffe le dans La cousine Bette[8],[22],[34], pièce en 4 actes de Pierre Decourcelle et Paul Granet d'après le roman d'Honoré de Balzac.
C'est alors qu'elle est engagée à la Comédie-Française. Sa carrière va suivre un cours nouveau. Elle fait ses débuts le dans Paraître[8],[22],[35],[36] de Maurice Donnay.
On va la voir cette même année 1906 dans La Courtisane[22],[37] d'André Arnyvelde, Les Mouettes[22],[38] de Paul Adam dans le rôle d'Adrienne et Poliche d'Henry Bataille[8],[22],[39] où elle est Pauline. On l'apprécie en 1907 dans le rôle de Jane Brizeux de La Rivale[14],[22],[40] d'Henry Kistemaeckers et Eugène Delard et celui de Claire Frénot dans L'Autre[22],[41] de Paul et Victor Margueritte.
Elle revient aux classiques et les interprète en grande artiste, surtout Marivaux. Elle sera en 1908 Célimène[8],[22],[42],[43] du Misanthrope et Suzanne[8],[44] du Mariage de Figaro. Pour le Gala des Trente Ans de théâtre au Trocadéro en 1911, elle est de Cécile Sorel, Marcelle Géniat et Louise Lara dans le spectacle du Menuet, qui ressuscite un peu de la grâce des fêtes de Versailles sous le roi Louis XIV[45]. Elle interprète en 1912 Madeleine Béjart dans Le ménage de Molière[8],[22],[46],[47] de Maurice Donnay, Micheline de Nismes dans Bagatelle[22],[48] de Paul Hervieu et en 1913 Sergine Guéret dans L'Embuscade[8],[22],[49] d'Henry Kistemaeckers.
L'année suivante 1914, elle tient les rôles d'Alcmène dans Amphitryon[22],[50] de Molière et de Madame Blandin dans Deux Couverts[22],[51] de Sacha Guitry. Elle joue en 1916 dans La Figurante[8], en 1917 dans Les Noces d'argent[8],[22] de Paul Géraldy. Elle fait sa rentrée en 1919 dans La Parisienne[8],[Note 23] d'Henry Becque puis elle joue la même année dans Le Voile déchiré[22] de Pierre Wolff et Les Sœurs d'amour[22] de Henry Bataille ; en 1920 on la retrouve dans Les Effrontés[22] d'Émile Augier et Maman Colibri[8],[22] d'Henry Bataille.
C'est ensuite en 1921 un rôle dans Le Sicilien ou l'Amour peintre[22] et Les Fâcheux[22] de Molière. Elle tourne dans Molière, sa vie, son œuvre, film français muet réalisé par Jacques de Féraudy sorti en 1922. On la retrouve en 1925 en Madame Aufraye dans Robert et Marianne[22],[52] de Paul Géraldy, l'année suivante en Fernande dans La Carcasse[22],[53] de Denys Amiel et André Obey et enfin en 1927 elle est Madame de Tennemare dans Les Flambeaux de la noce[22],[54] de Saint-Georges de Bouhélier. Elle est la Comtesse dans le Legs de Marivaux en fin de l'année 1928[55], mais le la Comédie française doit changer sa programmation et le remplacer par L'Anglais tel qu'on le parle, Berthe Cerny ayant perdu sa mère[56]. Elle est enfin en la Marquise dans La nuit d'auberge[57] de Gabriel Nigond.
Elle est nommée 346e sociétaire en 1909[58],[59] puis sociétaire honoraire le [60]. Ses souvenirs de scène recueillis par André Ransan paraissent dans Candide entre et [61],[Note 24].
Entrée en 1906
Nommée 346e sociétaire en 1909
Sociétaire honoraire le
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