«Théodore Barrière vient de succomber à une fluxion de poitrine
C'était un des premiers, le premier peut-être parmi les auteurs dramatiques du second rang. Il y a dans quelques-unes de ses pièces comme des jets lumineux qui révèlent le chef-d'œuvre; mais l'infériorité du style, la brutalité de l'ironie, l'absence de mesure dans la direction du sujet, ne lui a pas permis de laisser une œuvre absolument bonne. Il eut de grands succès, mais avec des pièces qui tout à coup ont vieilli, parce qu'elles n'avaient pas cette indignation contenue du mépris qui sert d'arme à toutes les époques. Nous avons toujours des filles de marbre, et cependant Margot paraît antédiluvienne. Seuls, les Faux Bonshommes méritent de rester, parce que cette fois-là le rire a souvent détendu la colère de l'auteur dramatique et l'a empêché de devenir déclamatoire.
Violent, inégal, heurté, très habile dans l'art des petits moyens, gauche dans l'emploi des moyens simples; rencontrant souvent le cri de la passion humaine, brutal, sauvage; frappant des mots, manquant de cet esprit facile qui vivifie toutes les parties d'une pièce, il fit un grand tapage sur le théâtre moderne sans avoir conquis la place que de plus habiles, avec un talent mieux conduit, mais moins élevé, ont su obtenir sans conteste.
Il y a dans les Filles de marbre plus de satire que dans la Famille Benoiton, et dans les Faux Bonshommes plus de verve philosophique que dans Nos Bons Villageois; pourtant Barrière ne paraissait pas aussi facile à admettre à l'Académie que M. Sardou.
Le nombre de ses pièces est considérable. Toutes ou presque toutes ont été faites en collaboration. Il empruntait visiblement les idées des autres et ne le cachait pas; il se servait des collaborateurs vivants, au lieu de dépouiller toujours des collaborateurs morts. C'est là ce qui le distingue encore.
Il est mort trop jeune; il travaillait toujours, et la gloire lui tenait peut-être en réserve des succès définitifs qui lui eussent fait franchir la ligne par laquelle il était encore séparé de quelques-uns de ses émules[4].»
Jeanne de Naples, ou la Reine fantôme, épisode de l'histoire de Naples, 1348, en 1 acte mêlé de chants, avec Adolphe Poujol, Paris, Gymnase des Enfants,
La Plus Belle Nuit de la vie, vaudeville en 1 acte, avec Michel Carré, Paris, théâtre Montansier,
Un monsieur qui suit les femmes, comédie-vaudeville en 2 actes, avec Adrien Decourcelle, Paris, théâtre Montansier,
L'Enseignement mutuel, vaudeville en 1 acte, avec Adrien Decourcelle, Paris, théâtre Montansier,
Midi à quatorze heures, comédie-vaudeville en 1 acte, Paris, théâtre du Gymnase-Dramatique,
English exhibition, comédie-vaudeville en 2 actes, avec Eugène Grangé et Adrien Decourcelle, Paris, théâtre Montansier,
Un roi de la mode, comédie en 3 actes, mêlée de couplets, avec Adrien Decourcelle et Jules Barbier, Paris, théâtre des Variétés,
Tambour battant, comédie-vaudeville en 1 acte, avec Adrien Decourcelle, Paris, théâtre Montansier,
Le Piano de Berthe, comédie mêlée de chant, en 1 acte, avec Jules Lorin, Paris, théâtre du Gymnase,
Une petite fille de la Grande Armée, comédie-vaudeville en 2 actes, avec Victor Perrot, Paris, théâtre du Gymnase,
Une vengeance, comédie-vaudeville en 1 acte, avec Adrien Decourcelle, Paris, théâtre des Variétés,
Les Femmes de Gavarni, scènes de la vie parisienne, 3 actes et 1 mascarade, mêlés de couplets, avec Adrien Decourcelle et Léon Beauvallet, Paris, théâtre des Variétés,
La Tête de Martin, comédie en 1 acte, mêlée de couplets, avec Eugène Grangé et Adrien Decourcelle, Paris, théâtre du Palais-Royal,
La Boisière, drame en 5 actes, avec Adolphe Jaime, Paris, théâtre de la Gaîté,
Une femme dans ma fontaine, vaudeville en 1 acte, avec Lambert-Thiboust, Paris, théâtre du Palais-Royal,
Quand on veut tuer son chien, proverbe en 1 acte, avec Jules Lorin, Paris, théâtre du Vaudeville,