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acteur belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Roland est un acteur et metteur en scène belge né à Bruxelles en 1925 et mort à Bruxelles le .
Entré au Jeune Théâtre de l'ULB[1] en 1947, Paul Roland poursuit sa formation de comédien à Paris où il s'inscrit au cours de Charles Dullin et reçoit les enseignements de Jean Vilar, Roger Blin et Marcel Marceau, puis à Bruxelles de Raymond Gérôme.
Dans les années 1950-1960, il interprète de nombreux rôles et signe des mises en scène au Jeune Théâtre de l'ULB, au Rideau de Bruxelles,au Théâtre de Poche, au Théâtre national de Belgique. On retiendra tout particulièrement la création en Belgique en 1957 de En attendant Godot de Samuel Beckett qui lui vaudra l'Ève du Théâtre, pour son interprétation - au côté de Paul Anrieu - du rôle de Vladimir[2]. En 1961, le rôle du Médecin dans Connaissez-vous la voie lactée ? de Karl Wittlinger lui vaudra de remporter, ex aequo avec Georges Aubrey, le prix d'interprétation masculine du Festival international de Barcelone. De Bertolt Brecht, il interprétera tour à tour le rôle d'Arturo Ui[3] et celui de Jonathan Peachum dans L'Opéra de quat'sous (Théâtre National 1961 et 1964)[4]. Dans les mêmes années (1961-1962), il monte sur les planches du Théâtre de la Monnaie pour y incarner le personnage de Harry Trevor (Baptista) dans la comédie musicale Kiss me Kate ! En 1972, toujours avec la complicité de Paul Anrieu, il rejouera En attendant Godot. Aucun théâtre ne les ayant accueillis, c'est dans une usine désaffectée qu'un public nombreux assista aux représentations.
Après une parenthèse d'une dizaine d'années, il revient à la scène dans les années 1980, au Nouveau Théâtre de Belgique avec, entre autres, La force de l'habitude de Thomas Bernhardt, Agamemnon de Yannis Ritsos, Vanité de Michel Butor et Le vieil homme d'Alexandrie, spectacle inspiré par la vie et l’œuvre du poète grec originaire d'Alexandrie Constantin Cavafy. À la même époque, mais cette fois sur la scène du Théâtre National, il incarnera le philosophe Descartes dans la pièce de Jean-Claude Brisville créée un an plus tôt, en 1985, à Paris : L'Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le jeune. C'est Julien Roy qui lui donne ici la réplique. Julien Roy qui, dix plus tard, contribuera à la mise en scène de La Dernière Bande de Samuel Beckett, ultime apparition de Paul Roland sur la scène d'un théâtre.
Parallèlement à son activité théâtrale, il débute dès les années 1950 à la télévision où, dans un premier temps, il est chargé, aux côtés d’autres comédiens, de lire les nouvelles au journal télévisé. L’Expo 58 sera l’occasion d’une présence accrue sur le petit écran[5] et, dès les années 1960, il rejoint le service « dramatiques » pour lequel il réalisera plus d’une vingtaine de films.
Dans l’esprit qui préside aux débuts de la télévision, en Belgique comme dans d’autres pays voisins, il privilégie, dans le choix des textes qu’il met en scène, la création contemporaine. Citons Samuel Beckett et La Dernière Bande qu’il met en image en 1964, James Saunders avec Un léger accident et Les Voisins, John Hopkins avec Comme des étrangers, Reginald Rose avec L'Affaire Sacco et Vanzetti et Douze hommes en colère, Dino Buzzati avec Un cas intéressant. Mentionnons encore Le vélo dans l’herbe sur un scénario original de l’écrivain belge Jean Sigrid. Les classiques ne sont pas pour autant oubliés tels Les Troyennes d’Euripide - avec entre autres la participation de la comédienne française Maria Meriko -, Mademoiselle Julie de Strindberg, L’ombre d’un franc-tireur de Sean O’Casey ou encore La Voix humaine de Jean Cocteau.
Outre des dramatiques, ils réalisera plusieurs reportages. Ainsi, en 1968, il suivra, aux côtés du reporter Pierre Manuel, la campagne électorale de Robert Kennedy quelque temps avant son assassinat à Los Angeles. De ce voyage aux Etats-unis, ils rapporteront également un documentaire de près d'une heure consacré au célèbre pénitencier de Sing-Sing, témoignage précieux sur l'univers carcéral[6]. Dans les mêmes années, il portera son attention sur le phénomène de la Swinging London, Londres capitale de la pop culture et de la minijupe.
À l'occasion du mille cinq centième anniversaire de la naissance de saint Benoît, il réalisera également, avec le journaliste Philippe Dasnoy, une série de quatre films consacrés au monachisme : Des moines et des hommes (1980)[7],[8]. Passionné de musique, il dédiera aussi un reportage au légendaire contre-ténor Alfred Deller et aux stages qu'il donnait à Lacoste, en Provence, ainsi qu'à la pratique musicale à Cambridge.
Son goût de la musique, il le partagera aussi sur les ondes de la radio où il présente dans les années 1960 des émissions de jazz aux côtés de Benoît Quersin. Plus tard, dans les années 1980-1990, ce seront La Musique et le texte et Des hommes et des livres, émissions mêlant musique classique et lectures.
Seul ou aux côtés de son ancien complice Paul Anrieu, il donnera enfin de nombreuses conférences et lectures publiques.
À partir de 1990 jusqu'en 2000, il fera partie du comité de rédaction de la revue Sources, créée et dirigée par le poète et critique Eric Brogniet à Namur, et organisera avec lui d'importantes rencontres littéraires avec Henri Bauchau, Christian Bobin, Philippe Jaccottet, André Du Bouchet, Fernand Verhesen, François Lallier, ou autour d'Edmond Jabès...
L'un des cofondateurs en 1962 de l'INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle), il y donnera des cours d'interprétation dramatique.
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