Ministre chargé des Droits des femmes

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Ministre chargé des Droits des femmes

Depuis 1974, le gouvernement français comporte de manière intermittente un/une ministre chargée de la Condition féminine, puis des Droits des femmes et de l'Égalité entre les femmes et les hommes[N 1]. Selon les gouvernements, il peut s'agir d'une ministre de plein exercice, d'une ministre déléguée ou d'une secrétaire d'État rattachée au Premier ministre ou au ministre des Affaires sociales et du Travail.

Faits en bref Création, Mandant ...
Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations
(appellation depuis 2024)
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Logo en décembre 2024.

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Titulaire actuelle
Aurore Bergé
depuis le

Création
Mandant Président de la République française
Première titulaire Françoise Giroud
Site internet egalite-femmes-hommes.gouv.fr
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Responsable, à des degrés divers, de la condition féminine, de l'emploi des femmes, des droits des femmes, de la parité ou encore de l'égalité entre les femmes et les hommes, son intitulé varie en fonction du gouvernement en place et du périmètre d'action retenu. Il peut être associé à d'autres portefeuilles comme les solidarités (également appelée la cohésion sociale), la famille, l'emploi ou, depuis 2017, la lutte contre les discriminations.

Historique

Résumé
Contexte

Le secrétariat d’État à la Condition féminine est créé en France en 1974 par Valéry Giscard d'Estaing, et attribué à Françoise Giroud. Il est rattaché au Premier ministre. Le décret de création indique que la secrétaire d'État :

« est chargée de promouvoir toutes mesures destinées à améliorer la condition féminine, à favoriser l'accès des femmes aux différents niveaux de responsabilité dans la société française et à éliminer les discriminations dont elles peuvent faire l'objet[1]. »

Il est cependant doté de peu de moyens et la coordination avec les autres ministères s'avère difficile.

Le poste est supprimé en 1976, après que Françoise Giroud a considéré sa mission terminée, ayant programmé l'adoption de plusieurs dizaines de mesures en faveur des femmes. Le secrétariat d'État est donc remplacé par la Délégation nationale à la condition féminine, Nicole Pasquier puis Jacqueline Nonon, rattachées aux services du Premier ministre[2].

Deux secrétaires d’État ont la charge l'une de l'Emploi féminin, Nicole Pasquier, l'autre de la Condition féminine, Monique Pelletier, de 1978 à 1981.

Le ministère délégué aux Droits de la femme est créé par François Mitterrand après son élection de 1981, concrétisant ainsi une promesse faite un mois auparavant, le , lors d'un meeting organisé par le mouvement féministe Choisir au palais des congrès[3],[4] ; il devient de plein exercice au sein du gouvernement Laurent Fabius (du au ), avec Yvette Roudy ; il s'agit de la première fois où les services centraux dédiés sont directement placés sous l'autorité de la titulaire du poste[2]. Durant les années 1980, le ministère est l'un des moteurs du processus d'institutionnalisation du féminisme de la deuxième vague[N 2].

Entre 1988 et 2012, le portefeuille a existé de façon intermittente, sous la forme de ministères délégués ou de secrétariats d'État, rattachés à un autre ministère.

Entre 2012 et 2014, sous la présidence de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem est ministre des Droits des femmes, de plein exercice. Le est par ailleurs créé le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Le , dans le deuxième gouvernement Manuel Valls, Laurence Rossignol est nommée ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, ce qui déclenche l'ire de plusieurs femmes politiques[5] et d'associations féministes en raison de la connotation jugée sexiste de l'intitulé, qui renverrait les femmes dans la sphère domestique[6].

En 2017, sous la présidence d'Emmanuel Macron, Marlène Schiappa est nommée secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes sous la tutelle du Premier ministre Édouard Philippe[7]. Elle est remplacée en 2020 par Élisabeth Moreno, nommée ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances sous la tutelle du Premier ministre Jean Castex.

En 2022, Isabelle Lonvis-Rome lui succède dans le gouvernement d'Élisabeth Borne, puis Bérangère Couillard l'année suivante. Depuis le , Aurore Bergé est la 29e titulaire de cette charge, en tant que ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, auprès du Premier ministre François Bayrou.

Administration

Résumé
Contexte
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Siège du secrétariat d'État chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes au 55, rue Saint-Dominique (Paris).

Le Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et hommes (SDFE) est créé en 1984 auprès de la ministre des Droits des femmes[D 1] et rattaché à l'administration centrale en 1990[D 2], puis intégré à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), en 2010.

Les premières déléguées régionales à la condition féminine sont nommées par les préfets, à la demande de la secrétaire d'État Françoise Giroud, à l'été 1974. Les déléguées départementales sont nommées par les préfets de département, à la demande des déléguées régionales, à partir de 1975[N 3]. Elles sont pour la plupart des fonctionnaires engagées sur ces sujets, déchargées d'un certain nombre d'heures mais ne pouvant prétendre qu'au remboursement de leurs frais de transport et de séjour [N 4].

Le décret d'attribution 85-563 du officialise leur existence[8], mais il faudra attendre l'action de Michèle André pour que le statut de l'ensemble des agents de ce ministère soit reconnu et institutionnalisé, en 1990, puis intégré au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, à l'époque de Nicole Péry, en 2000[N 5].

Le réseau des directrices régionales et départementales est positionné auprès des préfets ou des directions départementales chargées des affaires sociales.

Adresses successives

Françoise Giroud raconte ses débuts ministériels, sans donner l'adresse exacte : « Le secrétariat d'État à la Condition féminine n'existait pas. Il fallait l'inventer. Un décor grandiose lui fut attribué, l'un des beaux hôtels de Paris donnant sur un jardin carré. Stendhal le décrit et en dessine le plan dans Vie de Henry Brulard. Fonctionnaire, il y a gratté du papier et « pissé contre les tilleuls » »[N 6].

Dans la première partie des années 1980, sous la présidence de François Mitterrand, le ministère était situé 53, avenue d'Iéna[9].

Le ministère s'est ensuite déplacé à de nombreuses reprises :

Liste de ministres

Résumé
Contexte

En 50 ans, de 1974 à 2024, 27 ministres se sont vu confier le portefeuille des Droits des femmes.

Cinq ministres et secrétaires d'État pendant plus de 3 ans : Yvette Roudy, de 1981 à 1986 (tenante du record de longévité) et Nicole Ameline, de 2002 à 2007, tout d'abord ministres déléguées puis ministres de plein exercice pendant la dernière année de leur gouvernement ; les secrétaires d'État Michèle André, de 1988 à 1991, Nicole Péry (la seule de ces catégories rattachée au ministre de l'Emploi et des Solidarités) de 1998 à 2001 et Marlène Schiappa, de 2017 à 2020.

Six ministres et secrétaires d'État sont restées plus de 2 ans : une ministre d'État, Simone Veil, de 1993 à 1995, une ministre de plein exercice, Najat Vallaud-Belkacem, également porte-parole du gouvernement de 2012 à 2014, un ministre des Affaires sociales et de l'Emploi, Philippe Séguin, de 1986 à 1988, une ministre déléguée auprès du Premier ministre, Monique Pelletier, de 1978 à 1981 et deux secrétaires d'État, Françoise Giroud, pionnière auprès du Premier ministre de 1974 à 1976 et Valérie Létard, auprès du ministre des Affaires sociales et du Travail de 2007 à 2009.

Seize ministres des droits féminins sont restées moins de deux années dont cinq n'ont pas dépassé six mois : Alice Saunier-Seïté juste avant les élections de 1981, Colette Codaccioni en 1995, Georgina Dufoix en 1988, Bérangère Couillard en 2023 et Aurore Bergé en 2024 ; cette dernière est cependant renommée par François Bayrou.

Les dates indiquées ci-dessous sont les dates de prise ou de cessation des fonctions, qui sont en général la veille de la date du Journal officiel dans lequel est paru le décret de nomination.

Davantage d’informations N°, Intitulé ...
Ministre ou secrétaire d'État Intitulé Ministre de tutelle Intitulé du ministre de tutelle Gouvernement Début Fin
Présidence de Valéry Giscard d'Estaing
1 Françoise Giroud[D 3] Secrétaire d’État à la Condition féminine Premier ministre Chirac 1[D 4]
- Nicole Pasquier[D 5] Déléguée à la Condition féminine Barre 1 1 septembre 1976 10 janvier 1978
- Jacqueline Nonon Barre 2 et 3 10 janvier 1978 16 juin 1978
2 Nicole Pasquier[D 6] Secrétaire d'État chargée de l'Emploi féminin Christian Beullac Ministre du Travail 10 janvier 1978 5 avril 1978
Robert Boulin Ministre du Travail et de la Participation 5 avril 1978 21 mai 1981
3 Monique Pelletier Ministre déléguée chargée de la Condition féminine Premier ministre [D 7]
[D 8]
4 Alice Saunier-Seïté Ministre des Universités et chargée de la Famille et de la Condition féminine [D 9]
Présidence de François Mitterrand
5 Yvette Roudy Ministre déléguée chargée des Droits de la femme Premier ministre Mauroy 1, 2 et 3 [D 10],[D 11],[D 12]
Fabius [D 13],[D 14]
Ministre des Droits de la femme [D 15]
6 Philippe Séguin[D 16] Ministre des Affaires sociales et de l'Emploi Chirac 2
- Hélène Gisserot[D 17] Déléguée à la Condition féminine Philippe Séguin[D 16] Ministre des Affaires sociales et de l'Emploi
7 Georgina Dufoix Ministre déléguée chargée de la Famille, des Droits de la femme, de la Solidarité et des Rapatriés Michel Delebarre Rocard 1 [D 18]
8 Michèle André Secrétaire d’État chargée des Droits des femmes Premier ministre Rocard 2 [D 19] [D 20]
9 Véronique Neiertz Secrétaire d’État chargée des Droits des femmes et de la Vie quotidienne Martine Aubry Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle Cresson [D 21]
Secrétaire d’État chargée des Droits des femmes et à la Consommation Michel Sapin Ministre de l'Économie Bérégovoy
10 Simone Veil[D 22] Ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville Balladur 29 mars 1993 17 mai 1995
Présidence de Jacques Chirac
11 Colette Codaccioni [D 23] Ministre de la Solidarité entre les générations Juppé 1 7 novembre 1995
12 Anne-Marie Couderc[D 24] Ministre déléguée chargée de l'Emploi Jacques Barrot Ministre du Travail et des Affaires sociales, chargée de l'Emploi Juppé 2 7 novembre 1995 2 juin 1997
13 Martine Aubry[D 25] Ministre de l'Emploi et de la Solidarité Jospin 4 juin 1997 17 novembre 1998
- Geneviève Fraisse[D 26] Déléguée interministérielle aux droits des femmes Premier ministre 20 novembre 1997 17 novembre1998
14 Nicole Péry Secrétaire d'État aux Droits des Femmes et de la Formation professionnelle Martine Aubry Ministre de l'Emploi et de la Solidarité [D 27],[D 28]
Élisabeth Guigou
15 Nicole Ameline[D 29] Ministre déléguée à la Parité et à l'Égalité professionnelle François Fillon[D 30] Ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité Raffarin 1 et 2
Ministre de la Parité et de l'Égalité professionnelle Raffarin 3[D 31]
16 Catherine Vautrin[D 32] Ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité Jean-Louis Borloo Ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement Villepin[D 33]
Présidence de Nicolas Sarkozy
17 Valérie Létard[D 34] Secrétaire d'État chargée de la Solidarité Xavier Bertrand Ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité Fillon 1 et 2
Brice Hortefeux
18 Nadine Morano[D 35] Secrétaire d'État chargée de la Famille et de la Solidarité Xavier Darcos Ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville
19 Roselyne Bachelot[D 36] Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Fillon 3
Présidence de François Hollande
20 Najat Vallaud-Belkacem[D 37],[D 38] Ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement Ayrault 1[D 39] et 2[D 40]
Ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Valls 1[D 41]
21 Pascale Boistard[D 42] Secrétaire d'État chargée des Droits des femmes Marisol Touraine Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes Valls 2[D 43],[D 44]
22 Laurence Rossignol[D 45] Ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes[N 7]
Cazeneuve[D 46]
Présidence d'Emmanuel Macron
23 Marlène Schiappa[D 47],[D 48] Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Premier ministre Philippe 1[D 49] et 2[D 50],[D 51]
Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations
24 Élisabeth Moreno[D 52] Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances Castex[D 53]
25 Isabelle Lonvis-Rome[D 54] Première ministre Borne[D 55],[D 56]
26 Bérangère Couillard[D 57] Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations
27 Aurore Bergé[D 58] Premier ministre Attal[D 59]
28 Salima Saa[D 60] Secrétaire d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Paul Christophe Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes Barnier[D 61]
29 Aurore Bergé Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations Premier ministre Bayrou[D 62] en fonction
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Pour approfondir

Bibliographie

Témoignage

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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