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administration d'Ancien Régime puis de la Restauration qui prend en charge le personnel domestique du roi De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Maison du roi est l'administration d'Ancien Régime puis de la Restauration qui regroupe et prend en charge le personnel domestique du roi. Elle assure le gîte de la personne royale, sa nourriture, sa sécurité, sa représentation et ses dévotions, au quotidien comme dans les situations exceptionnelles (voyages, cérémonies, etc.).
Elle a été réglementée par Henri III en 1578 puis 1585, puis par Colbert. Elle est dirigée par le grand maître de France, l'un des premiers personnages du royaume. Aux XVIe et XVIIe siècles, elle compte entre 1 000 et 2 000 personnes. Il est difficile de retracer son évolution exacte. Comme le dit Jean-François Solnon dans le Dictionnaire du grand siècle :
« La structure [de la Maison du roi] n'a pas l'ordonnance d'un jardin à la française. C'est un ensemble hétérogène, constitué progressivement par ajouts successifs de services nouveaux sans suppression brutale des plus anachroniques. (…) La négligence dans la tenue des rôles, l'imprécision des attributions interdisent tout classement rigoureux, tout dénombrement précis. »
Elle comporte trois grandes divisions : la maison civile (décrite dans les chapitres suivants de cette fiche), la maison militaire et la maison ecclésiastique.
La Maison du roi a été l'héritière de l'Hôtel du roi réorganisé par Henri III. Sa gestion était placée sous le contrôle du Bureau de la Maison du roi comportant la Chambre aux deniers qui existait depuis le XIIIe siècle et était chargée des paiements des différents grands offices ainsi que de leur comptabilité.
La Maison du roi a été complètement réorganisée sous le règne de Louis XVI par plusieurs édits pris entre juillet 1779 et août 1780.
Elle est divisée en départements, de nombre variable au cours de l'époque moderne. Sous Louis XIV, elle en comptera vingt-deux. Ceux-ci étaient dirigés par les grands officiers de la Maison du roi, titre distinct (malgré quelques recoupements) de celui de grand officier de la couronne, membres de la haute noblesse ou du haut clergé. Voici les départements les plus importants :
C'est le plus important, en termes de personnel, des départements de la Maison du roi. Elle est dirigée par le premier maître d'hôtel du roi et se compose de sept offices, tous touchant au ravitaillement et à la cuisine pour la table du Roi :
Servent à la bouche le maître d'hôtel ordinaire, les 12 maîtres d'hôtel servant par quartier, le grand panetier, le premier écuyer tranchant et le grand échanson (trois offices devenus purement honorifiques depuis le début de l'époque moderne), les 36 gentilshommes servants, , etc..
Elle est dirigée par le grand chambellan et a la charge des appartements du roi et de l'escorte de la personne du roi. C'est, avec la bouche, l'un des services avec le plus de personnel : elle compte dans ses rangs les quatre premiers gentilshommes de la chambre, les gentilshommes de la chambre, les valets de chambre, les pages, les huissiers et les enfants d'honneur. La proximité des officiers de la chambre avec le roi rend les charges très estimées.
Ce personnel de la Chambre et du Cabinet du roi comprenait environ 500 personnes. Ce nombre varia sans cesse.
Elle se composait en 1712[1] de :
1 grand chambellan. 4 premiers gentilshommes. 24 pages. 4 gouverneurs des pages. 4 sous-gouverneurs. 1 maître de mathématiques. 1 maître en fait d'armes. 1 maître à danser.
2 huissiers.
4 premiers valets de chambre. 16 huissiers. 32 valets de chambre. 12 porte-manteaux. 12 porte-arquebuses. 1 porte-mail. 8 barbiers valets de chambre. 1 barbier ordinaire. 1 chirurgien, opérateur pour les dents. 8 tapissiers. 3 horlogers. 3 renoueurs. 6 garçons. 2 porte-chaise d'affaires. 1 porte-table. 1 frotteur. 9 porte-meubles. 1 porteur de meubles. 1 capitaine des mulets. ? peintres. ? sculpteurs. ? vitriers. 2 menuisiers. ? serruriers. ? coffretiers-malletiers.
1 capitaine des levrettes et lévriers. 4 valets et gardes des levrettes. 2 gardes des petits chiens. 1 pâtissier des chiens.
1 chef du vol pour les champs. 1 maître fauconnier. 1 piqueur. 1 acheteur d'oiseaux. 1 valet des épagneuls. 1 capitaine du vol pour pie. 1 maître fauconnier. 2 piqueurs. 1 oiseleur ou tendeur 1.
1 grand maître de la garde-robe. 2 maîtres de la garde-robe. 4 premiers valets. 17 valets. 1 porte malle. 4 garçons. 9 tailleurs. 1 empeseur. 1 remplisseuse de points. 2 brodeurs. 2 pelletiers. ? lingers. 8 cordonniers. ? chapeliers. 2 merciers. 6 chaussetiers. 2 lavandiers.
2 huissiers du cabinet. 1 huissier de l'ordre du Saint-Esprit. 4 secrétaires du cabinet. 4 courriers du cabinet. 1 gardien des livres. 1 gardien des médailles. 2 lecteurs. 1 interprète pour les langues arabes et syriaques. 1 interprète pour la langue latine. 1 interprète pour la langue grecque.
Capitaines généraux des fauconneries du cabinet du roi. Officiers de la maison royale, et tout à fait indépendants du Grand Fauconnier. Jérôme du Buisson fut chef du vol pour corneille[2]. « La fauconnerie du cabinet du Roy suit seule Sa Majesté dans ses voyages, même à l'armée, et le sieur Forget, qui la commande, prend tous les jours l'ordre du Roy en route ou à l'armée ». Les Oiseaux ou Fauconnerie du Cabinet du Roi sont installés à Montainville (Yvelines), dès 1680[3].
Le capitaine général avait sous ses ordres : les autres capitaines de vol des oiseaux du cabinet[1], savoir :
1 capitaine général.
1 capitaine du vol pour corneille. 1 lieutenant, aide. 1 maître fauconnier. 6 piqueurs. 1 garde-perches.
1 capitaine du vol pour pie. 1 lieutenant, aide. 1 maître fauconnier. 3 piqueurs. 1 garde-perches.
1 capitaine du vol pour les champs. 1 lieutenant, aide. 1 maître fauconnier. 2 piqueurs. 1 valet d'épagneuls. 1 garde-perches.
1 capitaine du vol pour émerillon. 1 lieutenant, aide. 1 maître fauconnier. 2 piqueurs. 1 garde-perches.
1 intendant, contrôleur général. 1 garde général. 2 garde-meubles. 11 garçons.
Les chanteurs et instrumentistes de la maison du roi se répartissent en trois départements : la Chapelle, la Chambre et l'Écurie. Mais certains musiciens appartiennent à deux, voire trois de ces ensembles. La Chambre est responsable des divertissements profanes du château de Versailles : opéras, ballets, soupers, etc. La musique de la Chapelle et celle de la Chambre du roi sont réunies en une seule durant le règne de Louis XV parce qu’elles coûtent trop cher[4].
Durant le règne de Louis XIV, La Musique de la Chambre comprend[5] :
Ces musiciens sont titulaires à vie de charges soit achetées, soit reçues de la main du roi[6].
Il faut y ajouter les vingt-quatre violons et les musiciens « ordinaires » qui sont distingués par le roi mais ne sont pas titulaires d'un poste[6].
21 violons. 2 bassons. 3 hautbois. 1 huissier des ballets. 1 garde des instruments. 4 trompettes ordinaires des plaisirs du roi. 1 timbalier. 4 tambours. 4 fifres.
Son nom complet est « argenterie, menus-plaisirs et affaires de la chambre du roi ». C'est le service chargé des décors de théâtre, costumes et accessoires des pièces, ballets et spectacles organisés à la cour. Il est dirigé par un intendant.
Service créé en 1585 par Henri III, il est chargé du cérémonial public : baptêmes, mariages et enterrements royaux, sacre et couronnement, entrées royales, festins royaux, réceptions d'ambassadeurs, états généraux, etc. Il est dirigé par le grand maître des cérémonies, assisté par le maître et l'aide des cérémonies.
Elle est divisée depuis 1582 en deux services :
La vénerie s'occupe des chasses du Roi. Elle est dirigée par le grand veneur et comprend, outre la vénerie (chasse à cheval), la louveterie (dirigée par le grand louvetier), et le vautrait (équipage pour la chasse au sanglier, dirigé par le capitaine des toiles).
La Fauconnerie était en partie directement dirigée par le grand fauconnier[7]. Il avait sous ses ordres :
La Maison militaire du roi de France comprend l'ensemble des troupes d'élite de l'armée royale. Elle existe depuis au moins le XVIe siècle, mais n'est organisée que par Louis XIV en 1671. Elle est dirigée par le secrétaire d'État à la Maison du roi et le secrétaire d'État à la guerre.
Loin de n'être que des troupes de cérémonie, les régiments de la maison du Roi, à l'instar de la Garde impériale de Napoléon Ier, ont participé à toutes les campagnes, d'abord en tant que garde personnelle du Roi. Ainsi, en 1567, lors de la surprise de Meaux, la famille royale ne doit qu'aux Cent-Suisses d'échapper à la capture par les troupes protestantes du prince de Condé. Cette troupe d’élite joue un rôle décisif dans certaines batailles. Le , les gardes suisses se font massacrer pour protéger Louis XVI et sa famille. Sur le champ de bataille, rassemblée autour du porte-cornette blanche, elle sert de garde rapprochée au Roi.
En l'absence du roi, elle combat quand même : c'est la seule armée permanente du royaume, avec la cavalerie d'ordonnance, les six « Vieux » et les six « Petits-Vieux ».
La Maison militaire remplit plusieurs fonctions[8] :
Les troupes composant la Maison militaire [9] se répartissent suivant la couleur dominante de leurs uniformes entre :
Ces différentes troupes se sont constituées au cours de l'histoire de la monarchie.
Les premières troupes de gardes du corps assurant la protection du Roi ont été, à l'origine, constituées majoritairement de troupes faites de mercenaires étrangers, supposés moins sensibles aux intrigues de la Cour :
Jusqu'à la création de casernes, en 1764, les six bataillons de Gardes françaises et le premier bataillon de Gardes suisses étaient souvent logés chez l'habitant à Paris et les trois autres bataillons de Gardes suisses en banlieue. Les troupes logées à Paris perturbaient souvent l'ordre public et les soldats arrondissaient leurs soldes par des trafics ou de menus travaux.
Certaines troupes de la Maison militaire du Roi firent l'objet de critiques de la part de l'armée, après 1750, quand elle ne participa plus aux combats. Certaines de ces troupes paraissaient inutiles. Pour faire des économies, les deux compagnies de mousquetaires et les grenadiers à cheval ont été supprimés par le comte de Saint-Germain. Il diminua aussi les autres corps de la Maison militaire. La gendarmerie d'ordonnance a été supprimée en 1788.
Le chef de la maison ecclésiastique du roi de France est le grand aumônier de France (charge créée sous François Ier), le plus souvent un cardinal. La Chapelle a la charge des messes et cérémonies religieuses (mariages, baptêmes, etc.) et des aumônes du Roi. Les autres officiers de la maison ecclésiastique sont le premier aumônier, l'aumônier ordinaire, le maître de l'oratoire, le confesseur du Roi, etc.
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