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illustrateur français connu pour avoir créé graphiquement le personnage de Bécassine en 1905 (1871-1953) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Émile Joseph Porphyre Pinchon (1871-1953) est un peintre et un illustrateur français connu notamment pour avoir créé graphiquement le personnage de Bécassine en 1905 dans le journal pour jeunes filles bourgeoises La Semaine de Suzette avec Jacqueline Rivière, directrice du journal. L’illustrateur signe ses productions de J.P. Pinchon ou JPP. Son atelier se trouvait rue Aumont-Thiéville dans le 17e arrondissement. Il meurt le et est inhumé au cimetière Saint-Acheul d’Amiens.
Naissance | |
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Décès |
(à 82 ans) 14e arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Émile Joseph Porphyre Pinchon |
Autres noms |
J.-P. Pinchon |
Nationalité | |
Activités | |
Autres activités |
instructeur de camouflage (1915-1918) |
Formation |
peinture et gravure |
Maître |
Fernand Cormon et Albert Besnard |
Fratrie | |
Distinction | 1er prix du concours de l'exposition coloniale de Marseille (1906) : bourse de voyage pour les Indes et une médaille d’or prix Gillot-Dard (1928) prix Deloye (1941) prix Puvis de Chavannes (1948) Chevalier de la Légion d'Honneur (1921) Officier de la Légion d'Honneur (1950) |
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Émile Joseph Porphyre Pinchon naît à Amiens dans le département de la Somme, le . Sa mère est la fille d’un tanneur de Noyon dans l’Oise, son père est avoué à la cour d’appel d’Amiens[1] avant de reprendre la tannerie de son beau-père en 1887. Du couple sont nés huit enfants : Paul (1869-1887), Joseph Porphyre (1871-1953), Émile Léon Clément (1872-1933), Madeleine Aimée Thérèse (1879-1882), Jean Michel Stanislas (1883-1916), Pierre Louis Benoît (1883-1952), Philippe (né en 1885), Jacques (né en 1887)[2].
Entre 1876 et 1914, la famille Pinchon réside non loin de Compiègne (Oise), à Clairoix, au « Clos de l’Aronde »[3]. De nos jours, l’ancienne maison familiale accueille la mairie.
Joseph Pinchon et son frère Émile sont tous deux renommés dans leur domaine respectif : Joseph pour son travail graphique et pictural, et Émile pour ses sculptures, notamment celles exposées lors de l’exposition coloniale de Paris en 1931.
Joseph Pinchon réalise des études à Amiens avant de partir à Paris où il obtient son baccalauréat ès Lettres. Après avoir effectué son service militaire, il décide de débuter une formation artistique en 1895 dans l’atelier des peintres Fernand Cormon et d’Albert Besnard[4] où il devient spécialiste de la peinture animalière. Aux années 1897 et 1898, il expose ses tableaux au Salon de la Société des Artistes Français, et l’année suivante, en 1899, il adhère à la Société Nationale des Beaux-Arts.
Des commandes lui sont passées pour la réalisation d’affiches pour des expositions, notamment la 32e exposition canine qui s’est déroulée à l’Orangerie des Tuileries en 1903 ; mais aussi l’exposition coloniale de Marseille en 1906. Lors de cette exposition, un concours est organisé dont le premier prix constitue une bourse de voyage pour les Indes ainsi qu’une médaille d’or, attribuées à Pinchon à l'issue du concours[5]. Le , il se voit décerner le titre de chevalier de la Légion d’honneur[6] par le Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts pour avoir été « artiste peintre »[7]. Le prix Gillot-Dard et le prix Deloye lui sont respectivement décernés en 1928 et en 1941, par la Société Nationale des Beaux-Arts. Celle-ci lui octroie en ultime prix, le prix Puvis de Chavannes en 1948. En 1938, il devient président de la section peinture avant d’être promu[Information douteuse] vice-président de cette même section en 1946[8],[9].
Joseph Pinchon se forme également à l’exercice de la gravure dont il expose ses travaux dans les salons dès 1902. Deux ans plus tard, il participe à un salon de gravures, puis en 1906, il est présent à une exposition de la Société des peintres-graveurs français. Cela lui permet en 1908 de devenir membre de celle-ci. Ses gravures sont éditées à peu d’exemplaires (entre trente et cinquante) chez les éditeurs Sagot, Le Goupy, et Georges Petit[5].
Entre 1907 et 1910, Joseph Pinchon dessine pour l’Opéra de Paris les costumes nécessaires aux représentations. En 1910, il en devient le directeur des services artistiques jusqu’en 1914[10],[11]. En 1909, il est fait officier du Nichan Iftikhar et chevalier de Saint-Stanislas. En 1910, il devient chevalier du Cambodge et officier d’académie grâce aux administrateurs de l’Opéra, André Messager et Leimistin Broussan.
Parmi ses créations se trouvent les costumes des spectacles suivants : Hippolyte et Aricie, de Jean-Philippe Rameau (1908) ; Namouna, d’Edouard Lalo (1908) ; Bacchus, de Jules Massenet (1909) ; Javotte, de Camille Saint-Saëns (1909) ; Monna Vanna, d’Henry Février (1909) ; L’Or du Rhin, de Richard Wagner (1909) ; La Damnation de Faust, d’Hector Berlioz (1910) ; La Fête chez Thérèse, de Reynaldo Hahn (1910) ; La Forêt, d’Augustin Savard (1910) ; Le Miracle, de Georges Hüe (1910) ; Salomé, de Richard Strauss (1910) ; Déjanire, de Camille Saint-Saëns (1911) ; Espana, d’Emmanuel Chabrier (1911) ; Gwendoline, du même auteur (1911) ; Roussalka, de Lucien Lambert (1911) ; Siberia, d’Umberto Giordano (1911) ; Roma, de Jules Massenet (1912) ; Suites de danses, de Frédéric Chopin (1913) ; Parsifal, de Richard Wagner (1914) ; Les Huguenots, de Giacomo Meyerbeer (s.d.) ; Rigoletto, de Giuseppe Verdi (s.d.).
Par ailleurs, pour la ville de Compiègne, lors des fêtes populaires de Jeanne d’Arc des années 1909, 1911 et 1913 et bien après la Première Guerre mondiale en 1930 et 1935, Joseph Pinchon dessine les costumes et les bannières nécessaires aux cortèges et aux tournois[12]. En 1911, le peintre réalise pour l’église de Clairoix la peinture murale de Jeanne d’Arc sur le Mont Ganelon[13].
Après la Première Guerre mondiale, les arts de la scène le séduisant toujours, il réalise un long-métrage en 1919, Mektoub, puis Mon village l’année suivante d’après l’ouvrage de Hansi, Mon Village, ceux qui n’oublient pas, relatant la vie d’une famille alsacienne sur trois périodes : avant 1870, entre 1870 et 1914, puis après 1918[14].
En 1914 débute la Première Guerre mondiale ; le décret de mobilisation générale du coupe Joseph Pinchon de ses activités artistiques. Aux premiers mois de 1915, il est affecté au 13e régiment d’artillerie dans les services de camouflage[13]. Il intègre ainsi la toute première section de camouflage sous les ordres de Guirand de Scévola, à ses côtés d'autres artistes de l'époque comme Ronsin, Corbin, Royer et Mouveau, décorateur de théâtre (ce dernier avait travaillé plusieurs années en binôme avec Pinchon pour l'opéra de Paris).
Entre les mois de mai et , Pinchon est chef de secteur pour la section d’Arras-Béthune, avant de partir en Belgique en qualité d’instructeur en camouflage jusqu’en . Il sert en France, en Belgique entre 1915 et 1916, puis en Macédoine dans l’armée d’Orient en tant que « volontaire pour commander le Camouflage [aux Armées d’Orient] auprès des Troupes françaises, anglaises, serbes et grecques » entre 1916 et 1918[8]. Avant son départ pour la Macédoine, il est nommé sous-lieutenant d’infanterie territoriale.
Il est rapatrié en France en , auprès des services de camouflage de la section de Fontainebleau. Les services de Joseph Pinchon lui valent de multiples honneurs comme l’obtention de la croix de guerre (1915) et la nomination de chevalier de Léopold II (1916) puis d’être officier de Saint-Sava (1918)[13].
Le style graphique de Joseph Pinchon vise la plus grande lisibilité à travers une pureté et un réalisme graphique. Il est l’un des précurseurs de la « ligne claire » que l’on retrouve chez les artistes de l’Ecole de Bruxelles de manière générale parmi lesquels Leloup, ou Jacobs. Hergé reconnaît s’être inspiré de Bécassine pour créer son Tintin[15].
Joseph Pinchon intervient peu dans la presse adulte, dans laquelle il emploie le pseudonyme de « Jospin » pour signer des histoires satiriques basées sur l’actualité entre les années 1926 et 1929, dans L’Echo de Paris[3]. Sa production la plus fructueuse se concentre dans la presse jeunesse. Dès 1903, il illustre L’Automobile enchantée, sur un scénario fantastique de Willy (de son vrai nom, Henry Gauthier-Villars) dans le journal Saint-Nicolas et son édition populaire : L’Ecolier illustré, puis il illustre dans Le petit journal illustré de la jeunesse dès 1904[14].
L’année 1905 voit la première parution de La Semaine de Suzette chez l’éditeur Gautier-Languereau. La directrice du journal Jacqueline Rivière élabore un scénario intitulé L’Erreur de Bécassine ; Pinchon invente alors le graphisme du personnage de Bécassine. D’abord domestique picarde, puis gouvernante bretonne, Bécassine (de son véritable nom Annaïk Labornez[16]), est une jeune femme naïve dont les frasques font les joies des lecteurs. Le succès est immédiat, ce ne sont pas moins de 129 planches indépendantes qui paraissent entre 1905 et 1913, période à laquelle Maurice Languereau dit Caumery, devient le scénariste.
Cette même année 1913, les aventures de la naïve domestique voient leur première parution en album de soixante et une planches[13]. Ces vingt-cinq aventures paraissent alors en feuilleton dans La Semaine de Suzette, avant leur parution en album entre 1913 et 1939 (L’Enfance de Bécassine étant le premier à paraître, et Bécassine en roulotte le dernier). Cependant, le départ de Joseph Pinchon pour la Macédoine ne lui permettant pas d’illustrer Bécassine chez les Alliés (1917) et Bécassine mobilisée (1918), ceux-ci sont illustrés par Edouard Zier[13]. Les aventures de Bécassine constituent plus de 1500 planches et La Semaine de Suzette publie les frasques de la Bretonne jusqu’en 1950.
Entre 1920 et 1939, Joseph Pinchon illustre également des histoires en images comme celles de Frimousset et de son chat parlant Houpalariquette pour le supplément de L’Echo de Paris sur les scénarios de Jean Nohain, dit Jaboune. Cette collaboration prend place chaque dimanche à la page des enfants dès le dimanche [17]. Huit albums paraissent aux éditions Férenczi entre 1928 et 1932, deux albums aux éditions Larousse.
Dans l’hebdomadaire jeunesse Benjamin dont il devient le directeur artistique de 1929 à 1939, il rejoint son ami Jean Nohain pour lequel il illustre La Famille Amulette (deux albums parus en 1930 et 1932 aux éditions Plon), relatant les histoires de Grégoire Amulette, directeur d’un institut pour garçons, et les frasques de ceux-ci ; et Grassouillet, un enfant turbulent (six albums édités aux éditions Férenczi, entre 1928 et 1932) entre 1929 et 1944[4]. Dans le même temps, Joseph Pinchon se distingue lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), pour « services rendus comme volontaire au service des Nations Unies pour la grande cause de la Liberté »[précision nécessaire][9].
Les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale sont prolifiques : Joseph Pinchon travaille pour les parutions Fanfan la Tulipe (« Rendez-vous avec les grandes fauves », 1941-1942), Fillette, puis Wrill et Cap’taine Sabord aux éditions Gordinne entre 1945 et 1949. Il invente à cette fin les personnages de Gilles du Maquis, Gringalou, Olive et Bengali, Suzel la petite Alsacienne. Dès la fin du conflit, en 1946, et jusqu’en 1949, l’artiste produit pour Le Petit Canard, supplément du journal Bonjour Dimanche créé par son ami Jean Nohain. De 1946 à 1947, il invente les personnages de Patounet, Giboulard et Cie, l’oncle Tontaine, ou encore Babylas pour le supplément de France-Soir, France-Soir Jeudi[18],[4], mais aussi pour Âmes Vaillantes entre 1948 et 1949, ainsi que pour Lisette en 1950. Le général Dassault écrit à cette période à André Morice, Secrétaire d’Etat à l’Enseignement Technique, à la Jeunesse et aux Sports, pour que Pinchon soit promu officier de la Légion d’Honneur pour le motif suivant : « Les productions artistiques et journalistiques de M. Pinchon à l’intention de la jeunesse rattachent sa candidature à votre Département. Elles ont été et continuent à être particulièrement appréciées. »[19]. Cette distinction lui est accordée officiellement le [20].
Par ailleurs, Joseph Pinchon produit aussi pour l’étranger notamment à partir de 1924, lorsqu’il illustre pour le journal La France édité en Angleterre par les éditions Evans Brothers (Londres) et diffusé dans les établissements scolaires anglais. L’objectif de cette collaboration était de faciliter l’apprentissage de la langue française et de faire aimer la France à la jeunesse anglaise. L’artiste a réalisé entre autres des « Illustrations pour le vocabulaire français » sous forme de « grands tableaux muraux » ; mais aussi une « présentation de tous les chefs-d’œuvre classiques de la littérature française par l’image » ; ainsi que des « illustrations des Fêtes, Jeux, Sports et Traditions des Provinces de France (Folklore) ». À ceci, s’ajoute l’« illustration de la vie des grands hommes de France : littérateurs, savants, hommes politiques, artistes, explorateurs, etc. ». Toujours dans cette idée d’enseigner à la jeunesse anglaise, il « a illustré plusieurs manuels pour la diffusion de la Langue française en Angleterre (Harrap’s Modern Language Séries – Editor Mansion) dont « Nouveaux Pas en Français » par Chapus et Alderman de l’Ecole de Filles de Newton et Danills, examinateur aux Universités du Nord »[8].[pertinence contestée]
Continuant à produire pour l’étranger, Joseph Pinchon travaille pour la Norvège à l’illustration d’une « méthode très complète de l’Enseignement du Dessin en 10 fascicules destinés à la Jeunesse des Ecoles », avec le professeur Jean Hartmann[8],[9].
Au début des années 1930, l’illustrateur réalise L’Amérique du Sud, un carton de tapisserie pour la manufacture des Gobelins, qu’il expose au Salon des Beaux-Arts. Deux autres cartons suivent en 1932 et en 1950, L’Europe et La Chasse[9].
Joseph Pinchon épouse Suzanne Armande Würtz le ; c'était la fiancée de son frère Jean Michel Stanislas, décédé au combat en 1916 ; aucun enfant n'est issu de cette union.
Joseph Pinchon est un passionné de vénerie, nombre de ses créations picturales représentent la chasse, des chevaux, des chiens de chasse. Ainsi, il est membre d’un équipage de chasse à courre et en 1935, il encourage la fondation du musée de la vénerie à Senlis auquel il fait don de quelques-uns de ses travaux dont le carton de la tapisserie La Chasse (1950)[21],[22].
Il fait partie du Cercle des Mortigny, fondé par Dimitri d'Osnobichine, en 1908[23], qui regroupe de nombreux artistes et habitués de la vie parisienne : Bernard Boutet de Monvel, Pierre Brissaud, Georges Villa, Guy Arnoux, Joë Hamman, Lucien-Victor Guirand de Scevola, Paul Poiret, André Warnod, Pierre Troisgros, Jean Routier, Henri Callot, Pierre Falize, Pierre Prunier[24], cercle qui fonctionne jusque dans les années 1950.
En est publiée une bande dessinée de huit pages, scénarisée et dessinée par David Périmony dans le premier numéro de la revue de bande dessinée picarde Pierre Papier Chicon[25]. Ce récit raconte les origines fantasmées de Bécassine mettant en scène Joseph Pinchon dans la ville d'Amiens en 1905.
En mars 2024 un ouvrage sur les œuvres de J.P. Pinchon est paru, rédigé par Rémi Duvert, édité par l'Association AHPC (Art, Histoire et Patrimoine de Clairoix), intitulé "J.P. Pinchon par l'image", 136 pages en couleur et près de 900 illustrations commentées.
Pour une liste plus complète et détaillée des œuvres de J.P.Pinchon, on peut consulter le site https://www.pinchon-illustrateur.info/
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