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En , de nombreuses inondations touchent une vaste région de l'Europe du Sud-Est, ainsi que l'Europe centrale. Entre les 13 et , la dépression météorologique nommée Yvette[11], apporte les plus fortes inondations. Les précipitations relevées en Bosnie-Herzégovine et en Serbie sont les plus importantes enregistrées en 120 ans de mesures météorologiques. Le , environ 49 personnes meurent en raison de la situation, et une centaine de milliers d'autres sont forcées d'évacuer leurs foyers[12]. Les autorités indiquent que les inondations ont affecté plus de 1,6 million de personnes en Serbie et en Bosnie, après seulement une semaine[13].
Pays | |
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Régions affectées |
Type | |
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Cumul des précipitations | |
Date de formation |
13 mai 2014 |
Nombre de morts | |
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Coût |
Les eaux auraient causé plus de 2 000 glissements de terrain dans la région des Balkans, ainsi que des dégâts considérables dans les villes et villages[14]. Les villes d'Obrenovac en Serbie, et Doboj en république serbe de Bosnie, sont les plus affectées[15].
La BERD a évalué les dégâts à plus de trois milliards d'euros, dont environ 1,5 milliard en Serbie et 1,3 en Bosnie-Herzégovine[16].
Le , un système dépressionnaire se forme sur l'Adriatique avec une intrusion d'air froid en provenance de l’Europe centrale sur la mer Méditerranée. Le contraste avec l'air chaud et humide de ce bassin a créé une condition favorable au développement intense du système qui se déplace vers les Balkans le où une situation de blocage météorologique lui a permis de devenir stationnaire. Conséquemment, les fortes pluies associées à la dépression continuent de tomber aux mêmes endroits durant plusieurs jours[17].
Les services de météorologie de Serbie et de Bosnie-Herzégovine, les régions les plus touchées, ont donné à ce système le nom de « Tamara »[18],[19]. Par contre l’université libre de Berlin le nomme « Yvette »[17]. Le , la dépression s'est finalement déplacée vers le nord en perdant de sa vigueur[19].
Nationalité | Mort |
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Serbie | 33 |
Bosnie Herzegovine | 24 |
Croatie | 2 |
Roumanie | 2 |
Slovaquie | 1 |
La Serbie et le nord de la Bosnie-Herzégovine sont les régions les plus touchées. Le , la région de Belgrade a reçu une quantité de pluie de 205 l/m2 (205 mm/m2), battant le record de 175 l/m2 datant de 1897[2]. Cette pluie fait suite à un autre épisode pluvieux qui a touché la Roumanie, l'Italie et la Bosnie les 3 et . Le sol était donc détrempé et le ruissellement a causé des inondations non seulement dans les régions touchées par la pluie mais aussi dans celles situées en aval le long des cours d'eau. L'état d'urgence a été déclaré dans une vaste zone.
Une grande partie du nord de la Bosnie est touchée par les inondations, la vallée de la Bosna étant la plus affectée. Les cantons de Sarajevo[20] et Tuzla sont également touchés. Le nord et le nord-est de la Bosnie, dont la région de Semberija, sont touchés par les inondations. Les rivières Bosna, Vrbas, Drina, Sana et Save ont également débordées. L'état d'urgence est décrété[21]. Le sud et le centre de la Herzégovine ne sont pas affectés par les inondations.
La ville de Maglaj voit tomber l'équivalent de deux mois de pluie en 48 heures[21]. Dans la ville de Zavidovići, une passerelle est filmée, balayée dans la Bosna[22]. À Sarajevo, la Miljacka atteint le niveau des ponts de la ville[20]. Le hameau de Parići, localisé à Hrasno Donje, dans la municipalité de Kalesija, est entièrement avalé par un glissement de terrain[23].
Le , 24 morts sont confirmés en Bosnie-Herzégovine : 17 dans la république serbe de Bosnie, et 7 dans la fédération de Bosnie-et-Herzégovine[24]. Lors d'une conférence de presse effectuée le , le chef de Police de République serbe de Bosnie cite les noms des 17 victimes confirmées : 10 à Doboj, 2 à Šamac, 2 à Modriča et un chacun à Bijeljina, Vlasenica et Donji Žabar ; 7 personnes sont également portées disparues[25]. Un jour de deuil national est décrété dans tout le pays[24].
La Slavonie est la région la plus touchée par les inondations. La digue située dans la Save commence à se rompre près de Rajevo Selo et Račinovci, forçant ainsi l'évacuation de la population à Gunja, Rajevo selo et Račinovci. Le , près de 15 000 personnes dans la région croate est sont évacuées[26]. La digue de Slavonski Šamac atteint, elle, un point critique causé par l'énorme quantité d'eau en provenance de Bosnie. De nombreux officiels rapportent que si la digue cédait, le sud de la Slavonie et sa population de 300 000 personnes, seraient inondés[27]. Des inondations touchent également la région de Banovina, en particulier les villes de Hrvatska Kostajnica et Dvor, principalement causées par la Una, dans le niveau n'a pas monté depuis 1955[28].
Il s'agit de la troisième inondation majeure survenue en Roumanie depuis fin . Plus de 8 000 personnes sont isolées et 2 000 hectares de terres sont submergés par les eaux. 125 villages sont affectés par les eaux en à peine deux jours. Au total, une trentaine de routes ont été fermées ou partiellement détruites par les eaux et la boue[29]. Sur le Danube, le secteur des Portes de Fer à Zimnicea est placé en alerte aux crues[30]. Dans le département de Vrancea, un homme de 50 ans est emporté par l'inondation et retrouvé mort le lendemain[7]. Bucarest est dévasté par des pluies torrentielles accompagnées de grêle et de rafales de vent. De nombreuses routes sont inondées, des arbres sont arrachés, et une épaisse couche de grêlons paralyse les transports de la capitale[31].
La ville d'Obrenovac est la plus durement touchée, avec 90 % de la ville affectée par les inondations[21]. Pendant la nuit du 15 au , la Kolubara inonde les résidents par surprise. La ville entière, avec un total de 24 000 personnes, est évacuée[32],[33]. Le , le niveau de l'eau baisse et permet aux camions l'évacuation des citoyens d'Obrenovac[34].
À Krupanj, à l'ouest de la Serbie, des torrents, des coulées de boue, et des glissements de terrain dévastent l'infrastructure et détruisent une douzaine de foyers. Les routes sont endommagées et restent inaccessibles pendant trois jours, celle menant à Loznica reste inaccessible pendant une journée. Toute la municipalité est privée d'électricité. L'eau n'est pas potable et les habitants sont menacés par des coulées de boue[35]. Près de 500 foyers sont sérieusement endommagés et 20 sont totalement inhabitables[36]. Une partie du village de Rebelj, dans la municipalité de Valjevo, est complètement ravagée par des glissements de terrain[37]. Dans la vallée de Drina, proche de la frontière bosniaque, des pluies torrentielles déclenchent des glissements de terrain, et coupent de nombreux villages de toute communication. À Mali Zvornik, un glissement de terrain menace Zvornik[32],[38].
Les inondations frappent Šabac le , mais les digues parviennent à résister grâce à l'intervention des forces militaires et de plusieurs milliers de bénévoles. L'eau de la Save atteint un niveau de 6,3 mètres, le plus haut jamais enregistré, menaçant Šabac et Sremska Mitrovica[21] ; par anticipation, une digue de 7,3 mètres de hauteur est construite[21]. Plus à l'est, dans les vallées des rivières Morava, Resava et Mlava, les centres-villes de Paraćin, Petrovac na Mlavi, Svilajnac et Smederevska Palanka sont inondés[33],[39]. Pendant les inondations, 300 000 foyers sont privés d'électricité[40]. Le ministre de l'écologie serbe, Aleksandar Antić, appelle les habitants à économiser l'électricité autant qu'ils le peuvent[14],[41]. Encore plus à l'est, la société TPP Kostolac, qui fournit 11 % de l'électricité en Serbie, est menacée par les inondations.
Pendant les inondations, les transports du pays, en particulier ceux des régions ouest et centre, sont interrompus[42]. 2 260 services publics, industriels et infrastructures sont inondés, et 3 500 sont détruits[32]. 80 000 hectares de terres agricoles sont submergés par les eaux[43]. Le , le gouvernement serbe décrète trois jours de deuil national en hommage aux victimes des inondations[32],[44],[45]. Le premier-ministre serbe Aleksandar Vučić déclare ses inondations comme la « pire catastrophe naturelle jamais survenue en Serbie[42]. »
Des inondations et des rafales de vent sont causées par un cyclone qui a également frappé la Slovaquie, durant lequel un homme a trouvé la mort[9].
Des officiels expliquent que les régions agricoles affectées mettront 5 ans pour redevenir des zones cultivables[46]. La commissaire européenne à la coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réaction aux crises Kristalina Georgieva explique que la Croatie et la Serbie auront la possibilité de toucher une aide des Fonds de solidarité de l'Union européenne (en) d'un milliard d'euros en un an[47], mais cette information est démentie. Les Fonds de solidarité de l'UE s'élèvent à 500 millions d'euros en 2014 ; néanmoins, un pays affecté par une catastrophe naturelle ne peut espérer toucher que 10 millions[48].
De nombreux pays et organisations ont réagi en fournissant de l'aide aux pays concernés par cet évènement météorologique.
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