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partie de la mer Méditerranée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La mer Adriatique (du latin : Mare Hadriaticum ou Mare Adriaticum) est une mer séparant la péninsule italienne de la péninsule balkanique. L'Adriatique est le bras de la Méditerranée situé le plus au nord.
Mer Adriatique | ||||
Carte de la mer Adriatique. | ||||
Géographie humaine | ||||
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Pays côtiers | Grèce Albanie Monténégro Croatie Bosnie-Herzégovine Slovénie Italie |
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Géographie physique | ||||
Type | Mer épicontinentale, mer intérieure | |||
Localisation | Mer Méditerranée | |||
Coordonnées | 42° 48′ nord, 15° 30′ est | |||
Superficie | 139 000 km2 | |||
Profondeur | ||||
· Moyenne | 252 m | |||
· Maximale | 1 233 m | |||
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
Géolocalisation sur la carte : Italie
Géolocalisation sur la carte : Balkans
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Elle s'étend du canal d'Otrante (qu'elle inclut et où elle rejoint la mer Ionienne) jusqu'aux villes de Venise et de Trieste et à l'embouchure du Pô. Les pays côtiers sont l'Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et l'Albanie, ainsi que la Grèce par l'île de Corfou.
La mer Adriatique doit son nom à l'ancienne cité étrusque d'Adria (ou Hadria ou Atria), située sur le territoire de l'actuelle commune italienne du même nom, dans la province de Rovigo en Vénétie, fondée au Ve siècle av. J.-C. par les Étrusques, située jadis sur ses bords. Ce nom ne s'entendait primitivement que d’un petit golfe situé devant cette ville, et aujourd'hui comblé par les atterrissements du Pô.
L'Organisation hydrographique internationale détermine les limites de la mer Adriatique de la façon suivante[1] :
La mer Adriatique est une partie de la mer Méditerranée, sorte de golfe très allongé fermé vers le nord. L'historien français Fernand Braudel la désigne comme l'une des « plaines liquides » qui forment la Méditerranée. Elle est encadrée au nord et à l'ouest par l'Italie et à l'est par la péninsule balkanique. Au sud, la mer Adriatique est reliée à la mer Ionienne par le canal d'Otrante d'une largeur de 72 km.
Sa surface est de 138 595 km2 ; sa profondeur moyenne est de 252 mètres inégalement répartie entre la partie nord-ouest peu profonde et la partie sud-est qui atteint 1 233 m au point le plus profond[2].
L'Adriatique renferme plus de 1 300 îles, pour la plupart situées sur son flanc est, près de la côte croate. Elle est divisée en trois bassins, celui du nord étant le moins profond et celui du sud présentant la plus grande profondeur (1 233 mètres). Les courants circulent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, à partir du canal d'Otrante en remontant vers le nord en suivant la côte est avant de redescendre le long de la côte italienne à l'ouest. Les marées sont modérées même si des amplitudes plus élevées sont parfois observées. La salinité de l'Adriatique est plus basse que celle de Méditerranée, elle forme un bassin versant qui collecte un tiers de l'eau douce arrivant dans la Méditerranée. La température à sa surface s'élève à environ 24 °C en été et 12 °C en hiver, ce qui a pour effet de rendre le climat autour du bassin adriatique assez doux.
L'Adriatique se trouve sur la plaque adriatique qui s'était séparée de l'Afrique durant le Mésozoïque. Les mouvements de la plaque contribuèrent à la formation des Apennins. Durant l'Oligocène, la péninsule apennine se forma en premier, séparant le bassin adriatique du reste de la Méditerranée. L'Adriatique présente une grande diversité en termes de sédiments avec notamment les eaux du Pô qui drainent des alluvions depuis les plaines situées au nord de l'Italie. La partie ouest de la mer est alluviale tandis que la côte sur son flanc est s'avère beaucoup plus morcelée et karstique.
Un seul grand fleuve, le Pô, se jette dans l'Adriatique. Il génère une pollution importante[3].
Il y a une dizaine de sites protégés sur l'Adriatique qui garantissent la biodiversité : plus de 7 000 espèces sont présentes dans l'Adriatique, dont certaines sont endémiques, rares et menacées.
Des colonies sont fondées par les Étrusques (Adria) et les Grecs (Epidamne, actuelle Durrës, et Apollonia, actuelle Vlorë) tandis que la rive orientale est peuplée par les Illyriens. Au IIIe siècle av. J.-C., la première guerre pour la domination de l'Adriatique oppose Teuta, reine d'Illyrie, à la République romaine. Sous l'Empire romain, Ravenne devient une base navale importante, puis le refuge des derniers empereurs romains d'Occident jusqu'à la conquête de l'Italie par les Ostrogoths. La reconquête de Justinien, au VIe siècle, restaure l'autorité de l'Empire romain, devenu Empire byzantin, sur les deux rives de la mer, avec un commandement byzantin, l'exarchat de Ravenne, sur la rive ouest ; des tribus de Slaves méridionaux comme les Narentanes commencent à s'installer sur la rive orientale. Venise n'est alors qu'un petit avant-poste byzantin qui résiste aux attaques des puissances continentales, le royaume des Lombards puis l'Empire franc carolingien. Avec la christianisation des Slaves, une ligne de partage s'établit entre l'Église catholique de langue latine, liée aux Carolingiens et à la papauté de Rome, et l'Église orthodoxe de rite grec, dépendant du patriarcat de Constantinople.
L'époque médiévale voit l'affirmation d'une thalassocratie, la république de Venise : pendant longtemps, l'Adriatique a été dominée par la « Sérénissime République », à tel point qu'elle est souvent appelée « le golfe de Venise ». La quatrième croisade (1202–1204) permet à Venise d'étendre son hégémonie sur la Dalmatie et les îles grecques même si elle doit compter avec l'archiduché d'Autriche, qui tient Trieste au nord, et le royaume de Naples, avec les ports des Pouilles, au sud. Aux XVe et XVIe siècles, Venise est menacée par deux vastes empires territoriaux : la monarchie de Habsbourg, dont la branche autrichienne tient Trieste et une partie de la côte nord tandis que la branche espagnole occupe les possessions napolitaines, et l'Empire ottoman, solidement établi dans les Balkans. Ancône, la ville des États pontificaux, ne joue qu'un rôle modeste jusqu'à son érection en port franc en 1734, les pirates uscoques représentent une nuisance mineure dans le nord du bassin adriatique tandis que la petite république de Raguse (Dubrovnik) maintient une neutralité précaire entre Ottomans et puissances chrétiennes.
Au XVIIIe siècle, après le traité de Passarowitz en 1718, cet espace est complètement bouleversé politiquement. L'affirmation progressive des ports impériaux, Fiume (Rijeka), Trieste, Porto-Ré, la concurrence acharnée du port franc d'Ancône et la renaissance de Raguse remettent en question l'hégémonie vénitienne. Bari assure un trafic important, surtout tourné vers les Balkans et la Grèce.
La dissolution de la Sérénissime République, au traité de Campo-Formio (1797) entraîne une lutte pour l'hégémonie adriatique au cours des guerres napoléoniennes. Les campagnes de Dalmatie permettent à la Première République française, devenue Empire français d'accéder à cette mer et d'établir un protectorat sur les provinces illyriennes. Mais en 1813–1814 l'empire d'Autriche, appuyé par le Royaume-Uni, met fin aux provinces illyriennes et au royaume d'Italie sous tutelle française. Cet équilibre est validé par le congrès de Vienne en 1815, les Britanniques, pour prix de leurs services, conservant l'île grecque de Corfou, considérée comme la clef de l'Adriatique.
L'Empire autrichien (devenu en 1867 austro-hongrois) doit faire face à la rivalité du nouveau royaume d'Italie proclamé en 1861, soutenu par le Second Empire français puis par le royaume de Prusse et qui s'empare de la Vénétie en 1866. La Marine austro-hongroise et la Marine royale italienne ne sont que des puissances navales de second plan et doivent limiter leurs ambitions tandis que l'Empire ottoman conserve l'Albanie jusqu'à la première guerre balkanique de 1912–1913.
Après la Première Guerre mondiale et l'éclatement de l'Autriche-Hongrie, la côte orientale est partagée entre le royaume de Yougoslavie et celui d'Albanie.
Les ambitions de l'Italie fasciste l’entraînent à la conquête de l'Albanie en 1939 puis à la participation à l'invasion de la Yougoslavie, aux côtés de l'Allemagne nazie, lors de la Seconde Guerre mondiale. La défaite de l'axe Rome-Berlin en 1945 fait passer dans le bloc soviétique l'Albanie et la Yougoslavie, devenues communistes, tandis que l'Italie et la Grèce rejoignent l'Alliance atlantique puis l'Union européenne.
Les côtes de l'Adriatique sont peuplées par plus de 3,5 millions d'habitants. Les plus grandes villes sont Ancône, Bari, Venise, Trieste et Split. L'Italie et la Yougoslavie se sont accordées sur leurs limites maritimes en 1975 et ces frontières entre l'ouest et l'est sont reconnues après 1992 par les états issus de la dislocation de la Yougoslavie : la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro. Le siège de Dubrovnik en 1991–1992, pendant la guerre croato-yougoslave, est la dernière bataille livrée sur l'Adriatique et où la marine (Marine militaire yougoslave) ait joué un rôle important. Les États héritiers de la Yougoslavie n'ont pas totalement fixé leurs frontières réciproques.
Les accords entre l'Italie et l'Albanie concernant leurs limites maritimes datent, eux, de 1992. Les difficultés dues à la chute du régime communiste albanais et à la crise albanaise de 1997 entraînent un exode maritime de dizaines de milliers d'Albanais vers les ports italiens[4].
La pêche et le tourisme sont les activités économiques principales le long des côtes adriatiques. Le tourisme en Croatie s'est développé plus rapidement que dans le reste du bassin. Le transport maritime est également une branche vitale de l'économie de la région : on dénombre 19 ports qui prennent en charge plus d'un million de tonnes de fret chaque année. Le plus grand port de transport de marchandises est celui de Trieste en Italie, tandis que Split (en Croatie) accueille le plus grand nombre de passagers.
Une soupe de poisson, le brudet, à l'origine plat de pêcheurs, est cuisinée sous diverses appellations sur les côtes de l'Adriatique, du Monténégro aux Marches en passant par la Croatie.
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