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Honoré d'Estienne d'Orves

officier de marine et résistant français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Honoré d’Estienne d’Orves [dɛstjɛn dɔʁv], né le à Verrières-le-Buisson et mort le au Mont-Valérien (Suresnes), est un officier de marine français, héros de la Seconde Guerre mondiale, martyr de la Résistance, mort pour la France[2], compagnon de la Libération à titre posthume par décret du .

Faits en bref Nom de naissance, Naissance ...
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Le réseau de renseignement de la France libre, qu'il a organisé avec Jan Doornik, Maurice Barlier et d'autres, s'appelait Nemrod[3].

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Biographie

Résumé
Contexte

Origines familiales et formation

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Armoiries de la famille d'Estienne d'Orves.

Honoré d’Estienne d’Orves naît à Verrières-le-Buisson, fief de sa famille maternelle, les Vilmorin (il était le cousin germain de Louise de Vilmorin). Sa famille paternelle (son père est Marc d'Estienne d'Orves), de vieille souche provençale est royaliste légitimiste ; c'est une branche de la famille d'Estienne de Saint-Jean. Il descend des généraux vendéens Charles d'Autichamp et Constant de Suzannet, et à la maison, le drapeau blanc est de rigueur[réf. nécessaire], (comme chez les Hauteclocque d’ailleurs).

Il entre, en 1910, au lycée Saint-Louis-de-Gonzague[4], puis rejoint Louis-le-Grand en 1919 (il étudie aussi au lycée privé Sainte-Geneviève) pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique, qu'il intègre en 1921[5]. Lycéen proche de l'Action française[6], il s'éloigne de la politique en entrant à Polytechnique[7].

Durant ses études à Polytechnique, lui et son ami Pierre Henri Bertrand de Saussine du Pont de Gault courtisent Louise de Vilmorin, rescapée de la tuberculose osseuse. Elle leur préférera un temps Antoine de Saint-Exupéry. Parallèlement, il participe au groupement confessionnel catholique des Équipes sociales de Robert Garric[6].

Marin

Sorti de l'École polytechnique en 1923[8], Honoré d'Estienne d'Orves s'engage dans la Marine nationale, élève officier à l'École navale. Il participe à la campagne d'application à bord du croiseur école Jeanne d'Arc. En avril 1925, vingt cinq enseignes de vaisseau de 2e classe dont d'Estienne d'Orves et Jean L'Herminier embarquent sur le Jules Michelet juste réarmé pour être le navire amiral des forces navales en Extrême-Orient[9].

En 1929, il épouse Éliane de Lorgeril, descendante de Louis de Lorgeril, maire de Rennes, avec qui il aura cinq enfants[10] : Marguerite, Monique, Rose, Marc (1937-2016), comte d'Estienne d'Orves, capitaine de corvette honoraire, Philippe, comte d'Estienne d'Orves.

Il est promu Lieutenant de vaisseau en 1930. En il est embarqué à bord du croiseur lourd Duquesne, comme aide de camp de l'amiral Godfroy[8], commandant la Force X. Cette escadre se trouvant internée à Alexandrie lors de l'opération Catapult le 3 juillet 1940, d'Estienne d'Orves ne se satisfait pas de l'inaction à laquelle il est contraint.

La volonté de continuer le combat

En , avec plusieurs de ses camarades, il tente de rejoindre le général Legentilhomme, commandant supérieur des troupes de la Côte française des Somalis, qui a annoncé son intention de refuser l'armistice[8]. La colonie s'étant finalement ralliée au gouvernement de Vichy en évinçant le général Legentilhomme, d'Estienne d'Orves décide, en , de rejoindre l'Angleterre[8].

Il parvient à Londres à la fin de septembre après un long périple autour de l'Afrique, il prend le nom de « Chateauvieux »[11] et se présente au quartier-général du général de Gaulle. Il est affecté au 2e bureau des Forces navales françaises libres[8].

Mission en France

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Plaque commémorative du premier appel entre la France libre et la France occupée en décembre 1940.

Le , il est envoyé en mission en France : il traverse la Manche à bord d'un petit chalutier, accompagné du quartier-maître radiotélégraphiste « Georges Marty » (un Alsacien dont le vrai nom est Alfred Gaessler[8]). Ils débarquent à Plogoff (Pors Loubous). Installé à Nantes dans le quartier de Chantenay[8], il organise un réseau de renseignement en France, le réseau Nemrod[8]. Il établit la première liaison radio entre la France occupée et Londres. Du 6 au , il est à Paris, où il séjourne entre autres chez Max André, une connaissance d'avant-guerre, qui accepte, à sa demande, de monter un réseau de renseignement dans la capitale.

Arrestation

À son retour à Nantes, il est trahi par Alfred Gaessler[8] qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand[12]. Il est arrêté le [8], ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait, et, par la suite, les vingt-trois autres membres du réseau. Les accusés sont transférés à Berlin puis à Paris où, le , la cour martiale allemande condamne Estienne d'Orves à mort ainsi que huit de ses camarades[8] qui sont transférés à Fresnes.

Les condamnés ne sont pas immédiatement exécutés. Ce sursis peut s'expliquer par la volonté du général von Stülpnagel, commandant des forces d'occupation en France, de garder des otages pour une occasion spectaculaire[8]. Il est aussi possible qu'il ait été tenu compte de la forte émotion provoquée par la condamnation d'un officier de marine, au point de susciter l'intervention du gouvernement de Vichy auprès des autorités allemandes[8]. L'amiral Darlan, vice-président du Conseil, intervient, le , dans le cadre de ses tractations avec les Allemands concernant les Protocoles de Paris[13], pour demander la grâce d'Estienne d'Orves à l'amiral Canaris, en proposant en échange la fourniture de renseignements provenant du centre d'écoutes secret des Oudaïas (Rabat), afin que les Allemands soient informés sur les mouvements de la Marine britannique[13] et le des militaires français, proches de la Résistance, sont arrêtés, dont André Beaufre, semble-t-il (selon Loustaunau-Lacau[13]) sur instructions de Darlan[13].

Exécution

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Affiche bilingue allemand-français annonçant l'exécution d'Estienne d'Orves et de ses compagnons par l'occupant.

Le , l'URSS entre en guerre (opération Barbarossa) et, le , le résistant communiste Pierre Georges  le futur colonel Fabien  abat de deux balles dans le dos l'aspirant d'intendance de la Kriegsmarine, Alfons Moser au métro Barbès[14],[8]. Le lendemain, les Allemands promulguent une ordonnance transformant les prisonniers français en otages[8] et le général von Stülpnagel profite de l'occasion pour faire un exemple[8]. En représailles, cent otages sont exécutés dont d'Estienne d’Orves le au Mont-Valérien, en compagnie de Maurice Barlier, sous-lieutenant FFL, et de Jan Doornik, officier hollandais[8].

D'Estienne d’Orves a laissé un journal où il exalte sa foi catholique et patriotique, ainsi que des lettres émouvantes à sa famille.

Ses enfants sont recueillis par des camarades de l'École polytechnique, dont Jean Freysselinard, gendre du président Albert Lebrun, installé à Vizille (Isère)[15].

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Décorations

Hommages posthumes et mémoire

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Verrières-le-Buisson, plaque mémorielle Honoré d'Estienne d'Orves et David Régnier.
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Sépulture d'Honoré d'Estienne d'Orves, au cimetière de Verrières-le-Buisson (Essonne).
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Plaque à Suresnes (ville où il a été assassiné), rue Honoré-d'Estienne-d'Orves.
  • Cependant, à Toulon (Pont du Las), rue Félix-Mayol, un collège portant son nom a été débaptisé dans les années 1980 (il se nomme désormais Pierre-Puget).
  • Les auditeurs de la 186e session en région de l'Institut des hautes études de Défense nationale (Nantes-Brest-Rennes de septembre à ) ont choisi de donner le nom « Honoré d'Estienne d'Orves » à leur promotion.
  • En 1957, l'administration des PTT françaises émet un timbre-poste à son effigie[23] dans la série des « Héros de la Résistance »[24], timbre d'une valeur de 10 F, dessiné et gravé en taille-douce par Albert Decaris.
  • La Région des Pays de la Loire a choisi de donner son nom au lycée de Carquefou, ouvert à la rentrée 2017, mais l’opposition de gauche, ainsi que des enseignants et des parents d’élèves, ont protesté et réclamé le nom d’un scientifique[25]. Ils n'ont pas obtenu gain de cause.
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Publication

Notes et références

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Bibliographie

Annexes

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