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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Francis Tattegrain, né à Péronne le et mort à Arras le , est un peintre français de l'école naturaliste.
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Saint-Quentin pris d'assaut Les Deuillants à Étaples |
Francis Tattegrain est le troisième fils de Charles-Louis Tattegrain (1806-1879)[Note 1], président du Tribunal d'Amiens, et de Thérèse Marie Voillemier (1819-1881). Issu d’une longue lignée de magistrats et d’une des plus anciennes familles de Péronne, leur bisaïeul était mayeur de Péronne en 1781. Le jeune Francis ne reçoit l’approbation paternelle pour s’adonner à la peinture que contre la promesse d’entamer des études de droit. Il obtient donc brillamment son doctorat en droit pour ensuite ne plus se consacrer qu’à la peinture.
Son frère, Georges Tattegrain, était sculpteur.
Francis Tattegrain découvre Berck en compagnie de ses parents dès 1865. Son père, fait construire un chalet au 28, rue de l'Entonnoir à Berck. Le lieu de vacances du jeune Francis deviendra le cadre principal de son œuvre picturale. La venue à Berck de Ludovic-Napoléon Lepic, est un facteur déterminant : « ce qui m'a décidé à m'adonner complètement à la peinture, ce fut, en 1876, ma rencontre à Berck avec le comte Lepic qui travaillait sur la plage en plein vent…[réf. nécessaire] ». Durant l'hiver, il réside à Senlis, dans la maison de son grand-père maternel[Note 2], le docteur Jean-Baptiste Voillemier (1787-1865), qui est un proche parent du sculpteur Edmé Bouchardon[1] Ce grand-père est également le premier président du Comité Archéologique de la ville depuis sa fondation en 1863.
Le , Francis Tattegrain épouse Eugénie Joséphine Anne Deleviéleuse Doudemont (†1941). En 1883, naît son premier enfant Robert, qui sera suivi par Thérèse en 1886 et Jeanne en 1890.
Son territoire de prédilection est la baie d'Authie où il acquiert 100 hectares de dunes et bâtit un atelier lui permettant de réaliser les grands formats en éclairage naturel. Il travaille également sur l'ensemble du littoral de la côte d'Opale, à Audresselles et jusque vers Wissant où il rejoint fréquemment ses amis : Virginie Demont-Breton et son mari Adrien Demont.
Francis Tattegrain résidait au no 12 boulevard de Clichy à Paris[2].
Francis Tattegrain meurt dans le Pas-de-Calais durant la Première Guerre mondiale. C’est le général Boichut, qui, dans ses Mémoires, nous éclaire sur cette mort : « Le , la palette à la main, l’illustre peintre Francis Tattegrain mourait à 63 ans, au champ d’honneur, alors qu’il reconstituait, sous les obus, l’esquisse du beffroi d’Arras. »
Sur l'incitation de Ludovic-Napoléon Lepic et encouragé par son frère, le sculpteur Georges Tattegrain[Note 3], il poursuit sa formation artistique à Paris en même temps que son doctorat de droit. Il entre à l'Académie Julian en 1877 où il suit l'enseignement de Jules Lefebvre et Gustave Boulanger. En 1879, deux de ses toiles sont admises au Salon des artistes français où il sera présent, sans interruption, jusqu'en 1914.
Mention honorable au Salon de 1881 pour La Femme aux épaves[Note 4], il obtient la médaille de deuxième classe en 1883 pour Les Deuillants à Étaples, ce qui le met dès lors hors-concours.
Tattegrain est avant tout un maître du naturalisme dans le domaine marin[3]. Ses compositions sont souvent d’un réalisme hardi, mais toujours harmonieuses. Sa peinture franche, son coloris juste, soulignent ces drames d’ordinaire mis en scène dans de grandes compositions.
En 1888, il offre au musée Alfred-Danicourt et à ses concitoyens péronnais un exceptionnel Débris du Trois-Mâts Majestas. Sa virtuosité dans le traitement des sujets dramatiques, tragiques voire sinistres, traités avec une simplicité qui n’exclut pas l’émotion, ne doit pas pour autant faire oublier la profusion des sujets traitant de la vie quotidienne des pêcheurs de Berck. Le grand tableau représentant un couple de naufrageurs au Cran aux œufs (près d'Audresselles) et intitulé avec humour Sauveteurs d'épaves, daté de 1912, a longtemps décoré la salle des ventes de Boulogne-sur-Mer.
Francis Tattegrain se voit attribuer pour Saint Quentin pris d'assaut la médaille d'honneur au Salon de 1899. Elle marque la faveur dont est l'objet l'un des peintres les plus honorés de la Troisième République qui, depuis près de vingt ans, bénéficie de nombreuses commandes publiques. Édouard Herriot dira de lui qu'il a « le crayon d’Ingres, la palette de Delacroix »[réf. nécessaire].
Son talent lui vaut de nombreuses commandes, comme celle de L'Entrée de Louis XI à Paris pour l'hôtel de ville de Paris en 1892, et plus tard, de La Cérémonie des récompenses. Exposition universelle de 1900 en 1904.
Il fut peintre d’histoire, aquafortiste, portraitiste pendant une brève période vers la fin des années 1870 et début des années 1880.
En 1894, il est invité par Léon Coutil, un passionné d'histoire, aux Andelys, et c'est au cours de ce séjour qu'il réalise son tableau Les Bouches inutiles qu'il présente au Salon des artistes français de 1896 et à l'Exposition universelle de 1900. Il en fera au moins huit études. Il s'agit de la représentation du siège de Château-Gaillard en 1204 par les troupes de Philippe-Auguste, roi de France.
En 1882, il est sociétaire de la Société des artistes français. Il est nommé Rosati d'honneur en 1899[4].
En 1910, c'est lui qui conseille à la veuve d'Eugène Thirion de faire don du tableau Persée vainqueur de Méduse au musée d'art et d'archéologie de Senlis.
Beaucoup de ses tableaux ont été édités en cartes postales.
Son petit-neveu, André Tattegrain (1906-1966), dit André Tattegrain de Logavesne, crée en hommage à son grand-père Georges Tattegrain et du frère de celui-ci, Francis Tattegrain, un musée Tattegrain au no 74 de la rue de la Faisanderie dans le 16e arrondissement de Paris, qui ferme en 1966, au décès de son fondateur.
Le musée de France d'Opale Sud à Berck a organisé une exposition des œuvres du peintre en 2007 à la suite du legs au musée par la famille Tattegrain de plus de cent tableaux et de plusieurs centaines de dessins. Marguerite Tattegrain (1913-2008), a légué 650 dessins, gravures, peintures, des photographies et une partie de la correspondance de son grand-père à ce même musée, qui en a fait une exposition en septembre 2011.
Un certain nombre de villes ont donné son nom à une voie publique :
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