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banquier et haut fonctionnaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François Villeroy de Galhau, né le à Strasbourg, est un haut fonctionnaire français. Il est directeur général délégué de BNP Paribas de 2011 à 2015, gouverneur de la Banque de France depuis le et président du conseil d'administration de la Banque des règlements internationaux depuis le .
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François Villeroy de Galhau naît dans une famille d'ancienne bourgeoisie originaire de Lorraine[1], issue de Simon Villeroy (mort v. 1675), bourgeois de Saint-Avold. Parmi ses ancêtres, figurent Claude Villeroy (1726-1800), directeur général des hôpitaux militaires, et Nicolas Villeroy (1759-1843), receveur de la vente étrangère des sels, capitaine dans la Garde nationale et fondateur de l'entreprise Villeroy & Boch.
La famille Villeroy est historiquement implantée entre la Lorraine et la Sarre, et François Villeroy de Galhau parle un allemand courant[2]. Il est le fils de Claude Villeroy de Galhau[3] et d'Odile de La Lande de Calan (fille de Pierre de La Lande de Calan)[4].
François Villeroy de Galhau suit ses études secondaires au lycée Saint-Louis-de-Gonzague. Il intègre l'École polytechnique (promotion 1978), puis l’École nationale d'administration (promotion Louise-Michel 1984). Major de la voie économique, il sort de l'ENA inspecteur des finances[5].
Il est marié à Florence Gilbert de Vautibault, avec laquelle il a cinq enfants[4].
En 1988, François Villeroy de Galhau entre à la direction du Trésor où il est chargé de mission (bureau Afrique, puis bureau Europe)[6],[4].
De 1990 à 1993, il est conseiller européen du ministre des Finances puis du Premier ministre Pierre Bérégovoy, et occupe ensuite diverses responsabilités à la direction du Trésor à Bercy, puis à Bruxelles comme conseiller financier à la représentation permanente de la France[4].
Il enseigne l'économie à l'Institut d'études politiques de Paris, où il prend la suite du cours donné par Michel Pébereau[7], entre 1996 et 2005[8]. Son cours sert de base à son livre Dix-huit leçons sur la politique économique[9].
Sous le gouvernement Jospin, il est directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn de 1997 à 1999, de Christian Sautter de 1999 à 2000 au ministère de l'Économie et des Finances, puis directeur général des Impôts de 2000 à 2003[4].
En 2003, il passe dans le privé et devient président-directeur général de Cetelem, société de crédit à la consommation du groupe BNP Paribas, puis responsable de la banque de détail du groupe en France (2008).
François Villeroy de Galhau est ensuite directeur général délégué du groupe BNP Paribas, chargé des Marchés domestiques et de la RSE du au . À l'été 2014, il est sollicité par Emmanuel Macron, alors ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique (gouvernement Valls 2), pour devenir son directeur de cabinet[10], qu'il refuse[11].
Il est promu officier de la Légion d'honneur le [12].
Il est plus tard chargé, par le gouvernement Valls I, de s'occuper d'une mission sur le financement de l'investissement des entreprises[13]. Cette mission fait l’objet d’un rapport remis au Premier ministre Manuel Valls le 26 septembre 2015[14].
En septembre 2015, il est proposé au poste de gouverneur de la Banque de France[15]. Cette situation engendre des réactions contrastées : un collectif de 150 économistes estime que cette situation provoque un risque de conflits d’intérêt et demande aux parlementaires de s'y opposer[16]. À l'inverse, trois anciens gouverneurs de la Banque de France défendent sa candidature[17].
Lors de son audition devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale, il prend des engagements pour « garantir qu’il n’y aurait jamais de situation de conflit d’intérêts »[18]. Il reçoit l'avis favorable des commissions parlementaires compétentes, qui participaient pour la première fois à la procédure de nomination[19].
Il est nommé gouverneur de la Banque de France par le président de la République et prend ses fonctions le 1er novembre[20]. Il en préside le conseil général, qui délibère sur les questions relatives à la gestion des activités autres que celles relevant de l’Eurosystème, et pilote les trois missions de la Banque de France : la stratégie monétaire, la stabilité financière et les services économiques vers les ménages et les TPE et PME[21].
Il préside aussi, au titre de gouverneur de la Banque de France, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution[22].
Il siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne à Francfort, aux côtés des six membres du directoire et des gouverneurs des banques centrales nationales des dix-huit autres pays de la zone euro.
À son arrivée, il amplifie le plan de transformation initié par son prédécesseur Christian Noyer, qu'il intitule « Ambition 2020 »[23],[24].
En 2018, Villeroy de Galhau prend l'initiative de lancer le Network for Greening the Financial System (NGFS)[25],[26], un réseau de banques centrales qui compte une cinquantaine de membres, visant à explorer le rôle des banques centrales dans la promotion de la finance verte[27]. La Banque de France assure aujourd'hui le secrétariat permanent du NGFS, dont la présidence est assurée par l'allemande Sabine Mauderer. Villeroy de Galhau se prononce à de nombreuses reprises en faveur d'une intégration des risques financiers liés au climat dans la politique monétaire de la BCE[28].
En décembre 2019, il plaide pour l'émergence de l'euro numérique, une monnaie numérique de banque centrale qui permettrait au niveau européen de « disposer d'un puissant levier d'affirmation de notre souveraineté face aux initiatives privées du type Libra »[29].
À l'occasion de la crise liée à la pandémie de Covid-19, il annonce une décroissance de 6 % de l’économie française au 1er trimestre 2020, et estime le coût de la crise à 1,5 point de croissance annuelle par quinzaine de confinement[30],[31].
Il juge néanmoins que l'État joue un rôle d'amortisseur majeur face à la crise : « L’intervention publique massive a absorbé au moins les deux tiers du choc, et réduit d’autant son impact pour les ménages et les entreprises[31]. » Il relève également le grand consensus des économistes sur les mesures à prendre pour sortir de la crise et faire redémarrer l’économie au plus tôt et dans les meilleures conditions : la création d’un bouclier de trésorerie pour toutes les entreprises[30].
Concernant l'activité des banques, il annonce le que les banques françaises ont reçu 290 000 demandes de prêts garantis par l'État, pour un montant total de 55 milliards d'euros[31].
En juin 2022, Villeroy de Galhau est frappé d'un coup de marteau à la tête à Bâle, en Suisse, après avoir dirigé une réunion du conseil d'administration de la Banque des règlements internationaux. Après que des passants ont maîtrisé l'assaillant (dont l'identité n'a pas été révélée), Villeroy de Galhau est hospitalisé. Les autorités suisses considèrent qu'un motif politique est possible. Le suspect est en détention provisoire et ses motivations restent floues, selon le journal suisse Le Nouvelliste[32],[33],[34]. En 2023, le tribunal pénal de Bâle-Ville aurait, selon Radio télévision suisse[35], jugé que le prévenu, un Suisse de 40 ans qui souffrirait de schizophrénie paranoïaque, était bien l'auteur des faits, qualifiés de « tentative d'homicide par dol éventuel », mais l'aurait jugé irresponsable de ses actes. Le prévenu aurait nié aussi bien les faits que le diagnostic de schizophrénie.
Par souci de transparence, la Banque de France a rendu public pour la première fois en 2016 le salaire annuel de son gouverneur, qui s'élève à 283 129 euros brut[36]. À cette rémunération s'ajoutent une indemnité de logement de 5 653 euros par mois et une enveloppe annuelle de 46 500 euros qui lui est versée en tant qu’administrateur de la Banque des règlements internationaux (BRI)[37].
François Villeroy de Galhau exerce en qualité de gouverneur de la Banque de France des mandats qui lui sont confiés dans le cadre du Code monétaire et financier, parmi lesquels :
François Villeroy a longtemps été membre du conseil d'administration des Semaines sociales de France, aux côtés de Michel Camdessus, de Jean Boissonnat et d'autres personnalités du monde de la finance et de l'économie préoccupées par l'action sociale de l'Église catholique.
Plus médiatisé depuis 2003, il intervient régulièrement dans la presse, à la radio voire à la télévision, à titre professionnel comme à titre personnel, sur l'Europe et la relation franco-allemande, sa vision du management, ou les réformes économiques[41].
Sa réflexion éthique est au cœur de son action économique et sociale, notamment à propos de la finance. Dans son dernier livre, L'Espérance d'un Européen, il prend parti clairement pour le modèle social européen, et propose un programme pour l'emploi des jeunes à travers un grand « Erasmus pro »[42].
Catholique engagé, il a publié dans le passé des tribunes dans le journal La Croix.
En tant que Gouverneur de la Banque de France, il prend de nombreuses positions publiques sur des sujets monétaires et financiers, comme le bitcoin, dont il rappelle qu’il n’est pas une monnaie[43], ou encore la double circulation de monnaies, qu’il estime être un danger pour l’euro[44].
François Villeroy de Galhau prend régulièrement la parole sur les enjeux économiques de la France, comme le chômage qu’il estime être “la situation la plus urgente que connaît actuellement la France”, les dépenses sociales, la masse salariale de la fonction publique, l’union bancaire, le surendettement ou le paiement sans contact[45],[46],[47].
Il plaide régulièrement en faveur de la baisse des dépenses publiques, jugeant le modèle social français « trop coûteux »[48].
Il se conduit à la Banque de France, selon le magazine Marianne, en gardien de l’orthodoxie néolibérale. Il s'élève ainsi, dans le contexte de pandémie de Covid-19, contre l'idée d'annuler la dette détenue par la Banque centrale européenne, ou contre l’assouplissement des ratios de Maastricht[49].
Depuis 1945, la tradition veut que le gouverneur de la Banque de France remette au président de la République française une lettre faisant part de ses réflexions et recommandations sur la situation économique et financière de la France. Cette lettre est publique et abondamment commentée dans les médias et milieux économiques.
En 2016, François Villeroy de Galhau alerte sur les faiblesses économiques et sociales de la France et en particulier le chômage des jeunes[50]. En 2018, il alerte sur l'urgence de contenir la dépense publique[51].
En 2019, il centre sa lettre sur l'euro à l'occasion des 20 ans de la monnaie unique, évoquant son succès incontestable, ses promesses tenues, le fort soutien populaire dont elle bénéficie et le rôle qu'elle a joué dans l'augmentation du pouvoir d'achat moyen des Français[52]. Il appelle à renforcer l'union monétaire pour maintenir la souveraineté de l'Europe[53].
En 2020, la lettre au président de la République est centrée sur la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. Dans ce contexte particulier, François Villeroy de Galhau invite le président à privilégier la stabilité fiscale (ni hausse, ni baisse d'impôts)[54].
En 2023, sa lettre donne la priorité à la lutte contre l’inflation[55].
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