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Faune de Tunisie

faune native de Tunisie De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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La faune de Tunisie est constituée d'une grande diversité d'animaux d'affinité principalement méditerranéenne et saharo-sindienne.

Espèces disparues

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Mammifères

Comme la plupart des pays méditerranéens, la Tunisie a subi une importante disparition de sa mégafaune, sous les pressions anthropiques, notamment la chasse (gibier, élimination des prédateurs, domestication, utilisation pour les jeux du cirque, utilisation à des fins militaires, etc.).

Éléphant d'Afrique du Nord

La répartition de l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana) s'étendait à l'Afrique du Nord jusqu'à l'Antiquité. Ces éléphants étaient exploités par les Carthaginois comme éléphants de guerre, notamment au cours des guerres puniques.

Bubale d'Afrique du Nord

Alcelaphus buselaphus buselaphus occupait tout le nord de l'Afrique ; cette sous-espèce du bubale roux a disparu du Sud tunisien dans les années 1900. Sa réintroduction était prévue dans les parcs nationaux du sud du pays mais l'état d'avancement de ce projet n'est actuellement pas connu.

Aurochs

Bos primigenius africanus vivait dans toute l'Afrique du Nord.

Âne sauvage de l'Atlas

L'Âne sauvage d'Afrique (Equus africanus) avait une distribution qui s'étendait du Maroc à la Somalie et couvrant toute l'Afrique du Nord ; la sous-espèce maghrébine Equus africanus atlanticus a disparu sous la pression de la chasse exercée par les Romains.

Phoque moine

Le phoque moine se reproduisait dans l'archipel de La Galite. Aucune observation récente ne laisse penser que ce serait toujours le cas. Malgré des prospections poussées, il est probable que le phoque moine ne se reproduise plus dans l'ensemble du bassin occidental de la Méditerranée. Depuis 1968, une loi interdit la capture et l'extermination des phoques dans les eaux territoriales tunisiennes[1].

Ours de l'Atlas

Ursus arctos crowtheri est connu en Tunisie dès le Pléistocène puis disparaît très tôt, bien avant son extinction totale au Maroc et en Algérie en 1870.

Lion de l'Atlas

Le lion de l'Atlas occupait toute la zone possédant un climat méditerranéen en Afrique du Nord. Le dernier lion de Tunisie tué l'a été à Babouch, au sud de Tabarka, en 1891[2].

Panthère

Le léopard de Berbérie (Panthera pardus panthera) occupait jadis tout le Maghreb. Les derniers léopards ont disparu de Kroumirie au début du XXe siècle[3]. Aujourd'hui, le léopard ne subsiste en Afrique du Nord que dans le Haut Atlas où sa survie est très incertaine[4],[5].

Guépard

Le guépard du Sahara occupait la partie sud du pays en particulier les chotts et le Grand Sud. Les guépards étaient cités à Tataouine, Kébili et Douz, un individu ayant été tué en 1887 dans la région des Nefzaoua. Il est probable qu'ils aient totalement disparu du territoire tunisien autour de 1935. La population relictuelle la plus proche est celle du massif du Hoggar dans le sud de l'Algérie[4].

Hyène rayée

La hyène rayée pourrait encore être présente dans certaines régions isolées mais l'intense pression de la chasse dans l'ensemble de la zone saharienne rend l'existence de populations viables ou leur survie très incertaine.

Magot

Le macaque berbère (Macaca sylvanus) est la seule espèce du genre Macaca dans le Paléarctique occidental. Au Pléistocène, cette espèce est répandue en Europe jusqu'à l'actuelle Angleterre et dans toute l'Afrique du Nord jusqu'à l'actuelle Égypte. Il peuple au début du XIXe siècle tout le nord du Maghreb et même la Cyrénaïque selon Eduard Rüppell. Sa disparition dans l'Est tunisien date de ce même siècle. Il existe des populations résiduelles au Maroc, dans le Moyen Atlas, le Haut Atlas et le Rif, et en Kabylie[6]. Sa réintroduction pourrait être envisagée dans des aires protégées du nord et de l'est du pays et pourrait constituer un atout touristique local.

Oiseaux

Ibis chauve

L'ibis chauve est un oiseau endémique de la région méditerranéenne. Il a disparu d'Europe vers le XVIe siècle, de Syrie à la suite de la guerre civile et a été placé en captivité en Turquie pour empêcher son extinction. En Afrique du Nord, la seule population restante est celle de Souss-Massa-Drâa qui compte environ 500 individus. En Algérie, l'espèce a disparu dans les années 1990. L'espèce était très certainement nicheuse en Tunisie autrefois, malgré l'absence de données anciennes. Sa réintroduction pourrait être envisagée dans des aires protégées du nord et présenterait un atout touristique local.

Courlis à bec grêle

Le courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris) était un oiseau nichant en Sibérie et hivernant en région méditerranéenne. En Tunisie, ses sites d'hivernage étaient notamment la région du lac Ichkeul, la région des sebkhas de Kairouan et Monastir et le golfe de Gabès. La dernière observation en Tunisie date de 1992 et l'espèce n'a pas été observée au niveau mondial depuis 2006. Aujourd'hui, le Numenius tenuirostris est presque certainement éteint.

Turnix d'Andalousie

Le turnix d'Andalousie (Turnix sylvaticus), principalement répandu en Afrique subsaharienne, était présent dans les régions méditerranéennes du Maghreb (du Maroc à l'ouest de la Libye) ainsi qu'au sud de l'Espagne et en Sicile. Dans la région méditerranéenne, cette espèce ne subsiste de nos jours que de manière très résiduelle au Maroc. La dernière observation de cette espèce en Tunisie date de 1985 dans le parc national de l'Ichkeul[7].

Foulque caronculée

La foulque caronculée ou foulque à crête (Fulica cristata) présente une distribution disjointe : d'une part au sud et à l'est de l'Afrique incluant Madagascar et d'autre part l'ouest de la Méditerranée. L'espèce nichait en Algérie et en Tunisie jusqu'au XIXe siècle. Les populations méditerranéennes ont très fortement décliné et se limitent désormais au sud de l'Espagne au nord du Maroc.

Autres oiseaux

D'autres espèces d'oiseaux anciennement citées en Tunisie n'y sont plus observées. C'est le cas de l'outarde canepetière (Tetrax tetrax), du crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), du choucas des tours (Corvus monedula), du vautour oricou (Torgos tracheliotus) et de la grue demoiselle (Grus virgo).

La lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon) et le fuligule milouin (Aythya ferina) ne nichent probablement plus en Tunisie.

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Espèces douteuses

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Crocodile du désert

La répartition du crocodile du désert (Crocodylus suchus) incluait le sud du Maroc jusqu'au milieu du XXe siècle et le massif du Hoggar, le Tassili n'Ajjer et le Tassili n'Immidir dans le sud de l'Algérie, où il a probablement disparu au début du XXe siècle[8].

Confondu avec le crocodile du Nil jusqu'en 2003, les lignées ancestrales de crocodile du Nil présentes en Afrique de l'Est ont été assignées à une nouvelle espèce Crocodylus suchus ; c'est cette espèce qui est encore présente dans le Sahara, en Mauritanie et au Tchad, et était présente dans le Nil à l'époque ancienne. Les crocodiles qui vivaient en Afrique du Nord ainsi que ceux présents autrefois au Levant se rapportent très vraisemblablement à cette espèce. En revanche, les crocodiles présent aujourd'hui en Égypte, en amont du lac Nasser, se rapportent à l'espèce Crocodilus niloticus.

Il est possible qu'à des temps préhistoriques, la répartition de ce reptile s'étendait à l'Afrique du Nord méditerranéenne (des ossements datant du milieu de l'Holocène ont été découverts près d'Alger). Un témoignage fait état de l'abattage d'un crocodile dans la région du Chott el-Jérid en 1921[9] ; il est cependant extrêmement incertain que des crocodiles aient pu survivre dans cette région jusqu'à des périodes aussi récentes étant donné la rareté des eaux douces et leur utilisation quasi systématique pour l'irrigation des oasis. L'absence de matériel biologique et d'autres témoignages met très sérieusement en doute l'existence de crocodiles en Tunisie à des temps historiques. Pour comparaison, le poisson Astatotilapia desfontainii endémique des chotts d'Algérie et de Tunisie, a été décrit dès 1802.

Oiseaux

Plusieurs espèces d'oiseaux étaient probablement nicheuses en Tunisie à des temps historiques, malgré l'absence de mentions claires les concernant :

Pintade de Numidie

La pintade de Numidie nichait au nord du Maroc où la sous-espèce Numida meleagris sabyi a été décrite. Si cette sous-espèce est valide, il est très probable que sa répartition passée ait été beaucoup plus vaste et ait inclus tout le Maghreb méditerranéen. Il est toutefois possible que cette sous-espèce, à présent presque certainement éteinte, descende en fait d'animaux anciennement domestiqués et retournés à l'état sauvage. En effet, la domestication ancienne de la pintade de Numidie a pu favoriser l'établissement de populations marronnes. Enfin, la référence à la Numidie ou à Tunis — le nom vernaculaire « pintade de Tunis » est attesté en français — dans le nom de l'animal pourrait désigner les animaux domestiques et n'est donc pas forcément un indice de la présence de pintades sauvages dans l'est du Maghreb.

Outarde arabe

L'outarde arabe (Ardeotis arabs), récemment éteinte au Maroc et citée en Algérie, pourrait avoir niché dans le sud de la Tunisie avant son fort déclin dans la région saharo-arabique.

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Espèces réintroduites

Serval

Cette espèce occupait le Nord du pays, les dernières données dateraient de 1935[3]. Trois servals (Leptailurus serval) ont été réintroduits dans le parc national d'El Feija[10]. Un élevage existe par ailleurs à Dar Chichou, dans le cap Bon, en vue de sa plus large réintroduction dans le pays[11].

Addax

L'addax (Addax nasomaculatus) a été réintroduite dans le parc national de Bouhedma.

Oryx algazelle

L'oryx algazelle (Oryx dammah) a été réintroduite dans le parc national de Bouhedma.

Gazelle dama

La gazelle dama (Gazella dama) a été réintroduite dans le parc national de Bouhedma[12].

Autruche

L'autruche d'Afrique (Struthio camelus) a été réintroduite dans le parc national de Bouhedma. Les autruches réintroduites appartiendraient à la sous-espèce Molybdophanes parfois élevée au rang d'espèce (Struthio molybdophanes) alors que c'est la sous-espèce nominale (Struthio camelles camelles) et non celle d'Afrique de l'Est qui peuplait le Sahara et peuple encore la région du Sahel.

Conservation en Tunisie

La Tunisie abrite un grand nombre d'espèces reliques, dont un grand nombre sont en danger de disparition. Il s'agit en particulier de reliques du Paléarctique humide, les plus menacées sur le plan national étant Natrix natrix, Emys orbicularis, Bufo bufo, Vipera latastei et Euleptes europaea.

Il existe aussi des reliques tropicales des grands lacs sahariens :

L'exploitation et la destruction directe est également un facteur grave de disparition, les espèces les plus affectées sur le plan national étant :

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Invertébrés

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Scorpions

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Scorpio punicus aux alentours de Mateur.

La liste des scorpions de Tunisie inclut :

La présence de deux espèces, Orthochirus innesi et Tetratrichobothrius flavicaudis, est incertaine. Seule la famille des Buthidae représente un danger réel pour la santé humaine.

Pancrustacea

La liste des crustacés de Tunisie compte Potamon algeriense (en), un crabe d'eau douce endémique d'Afrique du Nord, mais c'est surtout la classe des branchiopodes qui domine les écosystèmes aquatiques temporaires caractéristiques de la Tunisie, avec plus de 36 espèces dont les emblématiques Triops granarius et Triops cancriformis simplex.

Libellules
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Crocothemis erythraea dans le parc national de l'Ichkeul.

Les libellules d'Afrique du Nord présentent un intérêt particulier du fait de la présence d'un nombre important d'espèces ou de populations relictuelles. On trouve dans la liste des libellules de Tunisie beaucoup d'espèces caractéristiques du sud de la Méditerranée, dont certaines assez rares ou menacées.

Une espèce migratrice, Pantala flavescens, n'a été observée qu'une fois en 1999 dans la région des chotts. Une autre, Acisoma panorpoides (en), est présente de façon relictuelle dans la région algérienne d'El Kala proche de la frontière tunisienne.

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Vertébrés

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Chondrichthyes

Le golfe de Gabès abrite des nurseries de requin d'estuaire (Carcharhinus plumbeus).

Osteichthyes

La faune (non exhaustive) des poissons d'eau douce de la Tunisie inclut :

Des citations anciennes font même état de la présence occasionnelle de l'esturgeon d'Europe (Acipenser sturio). La très forte régression de cette espèce ces dernières années exclut presque totalement les chances que l'esturgeon d'Europe fréquente toujours les lagunes et estuaires de Tunisie.

Amphibiens

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Crapaud de Maurétanie, l'un des amphibiens les plus communs de Tunisie.

Il existe sept espèces d'amphibiens natives en Tunisie[13] ; leur centre de diversité se situe dans le nord-ouest du pays :

La salamandre d'Algérie (Salamandra algira), citée par erreur comme présente dans la bibliographie, n'est pas présente en Tunisie[14] ; sa localité la plus proche est le djebel Edough près d'Annaba. Pleurodeles poireti, que l'on trouve dans la littérature, ne correspond désormais qu'uniquement aux populations du djebel Edough, les mentions de cette espèce en Tunisie correspondant donc à Pleurodeles nebulosus.

Depuis 2019, les populations de rainette méridionales (Hyla meridionalis) de Tunisie et du Nord-Est de l'Algérie jusqu'au djebel Edough (déjà identifiées comme une lignée nettement distincte) ont été élevées au rang d'espèce distincte : Hyla carthaginiensis[15]. Toutes les mentions d'Hyla meridionalis de Tunisie se rapportent donc à cette espèce.

Reptiles

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Vipère à cornes (Cerastes cerastes), l'un des reptiles les plus emblématiques de Tunisie.

Une tortue marine pond sur les côtes tunisienne : la tortue caouanne (Caretta caretta). Toutefois, trois espèces fréquentent couramment ses côtes : la tortue caouanne, la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue luth (Dermochelys coriacea).

Certaines espèces souvent citées comme présentes en Tunisie méritent quelques justifications :

Deux vipères décrites de Tunisie uniquement à partir de critères morphologique nécessiteraient une confirmation génétique de leur statut :

  • Cerastes boehmei (Wagner et Wilms, 2010) : synonyme de Cerastes vipera ou espèce valide[18] ?
  • Macrovipera lebetina transmediterranea (Linnæus, 1758) est une sous-espèce de la vipère lébétine au statut mystérieux, un véritable taxon à part entière qui mériterait un statut spécifique ou un simple synonyme de Daboia mauritanica.

Certaines sous-espèces présentes en Tunisie ont été élevées au rang d'espèces, c'est le cas par exemple du :

La liste exhaustive des reptiles de Tunisie donne donc 62 espèces reproductrices dont une au statut incertain :

Sphaerodactylidae

Gekkonidae

Phyllodactylidae

Scincidae

Trogonophiidae

Lacertidae Galotinae

Lacertinae

Ereminae

Chamaeleonidae

Agamidae

Varanidae

Boidae

Leptotyphlopidae

Elapidae

Psamophidae

Natricidae

Colubridae

Viperidae

Oiseaux

La Tunisie abrite un certain nombre d'oiseaux nicheurs remarquables et/ou menacés, on peut citer :

Le lac Ichkeul est l'une des quatre zones humides majeures du bassin méditerranéen et abrite un très grand nombre d'oiseaux hivernants.

Les petits îlots tunisiens (La Galite, Zembra, Zembretta, etc.) sont des sites de reproduction privilégiées pour certains oiseaux marins et pélagiques comme le goéland d'Audouin, le puffin cendré, le puffin yelkouan, l'océanite tempête ou encore le cormoran huppé. Ces îlots sont donc extrêmement sensibles à l'introduction de prédateurs terrestres pour les couvées (rats, chiens, chats, etc.) originellement absents. L'éradication de ces espèces exogènes (déjà entreprise sur certains îlots tunisiens) aurait un effet extrêmement positif sur le succès reproductif des oiseaux sur ces îlots.

Mammifères

On compte en Tunisie sept espèces de gerbilles : Gerbillus latastei, Gerbillus tarabuli, Gerbillus campestris, Gerbillus gerbillus, Gerbillus nanus, Gerbillus simoni et Gerbillus jamesi[19],[20]. Le statut de la gerbille des îles Kerkennah est incertain, considérée comme synonyme de Gerbillus simoni par Guy G. Musser et Michael D. Carleton (1993), mais élevée au rang d'espèce à part (Dipodillus zakariai) par les mêmes auteurs (2005)[21].

La liste des mammifères de Tunisie compte 83 espèces dont sept espèces disparues et cinq espèces introduites :

Davantage d’informations Ordre, Nom scientifique ...
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Notes et références

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Voir aussi

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