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itinéraires ou routes du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les chemins de Compostelle sont les itinéraires empruntés par les pèlerins pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Chemins de Compostelle | |
Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. | |
Autres dénominations | Chemin de Saint-Jacques de Dames |
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Territoire traversé | |
Régions | Europe de l'Ouest |
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Les quatre principaux itinéraires historiques sont très sommairement évoqués dans le Codex Calixtinus, par les principales villes ou lieux remarquables traversés :
« Il y a quatre routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissent en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol ; l’une passe par Saint-Gilles du Gard, Montpellier, Toulouse et le Somport ; une autre par Notre-Dame du Puy, Sainte-Foy de Conques et Saint-Pierre de Moissac ; une autre traverse Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, Saint-Léonard-de-Noblat en Limousin et la ville de Périgueux ; une autre encore passe par Saint-Martin de Tours, Saint-Hilaire de Poitiers, Saint-Jean d’Angély, Saint-Eutrope de Saintes et la ville de Bordeaux. »
« La route qui passe par Sainte-Foy, celle qui traverse Saint-Léonard et celle qui passe par Saint-Martin se réunissent à Ostabat et après avoir franchi le col de Cize[a], elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport[b] ; de là un seul chemin conduit à Saint-Jacques. »
Le dernier Livre du Codex Calixtinus ne décrit que le chemin en Espagne. En Aquitaine du XIIe siècle, il ne donne qu'une liste de sanctuaires balisant très imparfaitement les quatre routes qu'il mentionne dès la première ligne.
Ce n'est qu'après la définition des Chemins de Compostelle comme premier itinéraire culturel européen, officialisé en 1987[1] que de véritables itinéraires et chemins sont plus ou moins arbitrairement tracés et balisés en Europe.
Le Camino francés d'Espagne (cf. infra) est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1993.
La situation de la France n'est pas comparable à celle de l'Espagne. Un dossier est présenté à l'UNESCO sous le titre général Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France mais seulement 71 édifices ou ensembles architecturaux et 7 tronçons du GR 65 sont inscrits le [2].
En France, depuis la fin du XIXe siècle, l'habitude est prise de ne considérer que les quatre chemins indiqués dans le Codex Calixtinus, traduit en 1938 avec le titre contemporain, inexistant dans le manuscrit, de Guide du pèlerin.
Les quatre chemins contemporains sont tracés à partir des années 1970, sous l'impulsion de la FFRP (Fédération française de la randonnée pédestre) et de la Société des Amis de Saint-Jacques. Ils passent par les grands sanctuaires qui bornent la Grande Aquitaine, Tours, Vézelay, Le Puy-en-Velay, Arles, mentionnés dans le Codex Calixtinus.
Au nord de la France, le chemin de Saint-Jacques part de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens passe par Folleville et Chantilly d'où l'on rejoint le chemin Estelle venant de Compiègne avant de gagner Paris.
Une variante partant d'Amiens, permet en passant par Conty, Crèvecœur-le-Grand, Beauvais, Mantes-la-Jolie, Chartres, de gagner Tours[3].
Le Chemin Estelle est la continuation de la via Gallia Belgica qui part de Belgique et passe par Bavay, Maubeuge, Landrecies, Le Cateau-Cambrésis, Bohain-en-Vermandois. À partir de Saint-Quentin, le Chemin Estelle passe par Ham, Noyon, Compiègne, Senlis et de là, par Chantilly, on gagne Paris.
La via Turonensis (1 460 km) passe par Tours, d'où son nom, et par Paris. Selon les indications de la plaque donnée par l'Espagne à la ville de Paris en 1965, les pèlerins se rassemblent à l'église Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris, dont subsiste la tour Saint-Jacques, l'une des plus anciennes paroisses de la ville[c]. L'itinéraire cycliste EuroVelo 3 s'inspire de la via Turonensis, en privilégiant les variantes modernes cyclables.
Les pèlerins en provenance de Picardie, du Ponthieu, des Flandres, du Hainaut, des Pays-Bas, de Scandinavie ainsi que les Champenois, les Belges et les Allemands prennent ce chemin, depuis ses origines. Ils rejoignent ceux qui partent de Paris et empruntent la rue Saint-Jacques, le faubourg Saint-Jacques et la Rue de la Tombe-Issoire. C'est le « Chemin de Tours ». En effet, une étape majeure est la basilique Saint-Martin de Tours haut lieu de pèlerinage à partir de la fin du Ve siècle puisque Clovis a choisi saint Martin comme saint patron du royaume des Francs et de la dynastie des Mérovingiens.
Le pèlerinage de Tours est déclaré aussi important que le pèlerinage de Rome par le concile de Chalon en 813. Il apparaît dans des récits de pèlerins médiévaux comme « grand chemin de Saint-Jacques ». Il présente une certaine réalité historique de chemin de pèlerinage, tout en ayant été utilisé par quantité d'autres voyageurs. Il traverse Paris, passe soit par Chartres, soit par Orléans et franchit la Loire. Sans difficulté particulière de relief, il permet au randonneur ou au pèlerin de cheminer sous un climat tempéré, selon la saison.
La via Lemovicensis (1 750 km), passe par Limoges, d'où son nom, ainsi que par Périgueux. Son point de départ est la basilique Sainte-Marie-Madeleine, à Vézelay en Bourgogne.
Il traverse soit Bourges, soit Nevers, au choix, les deux branches se rejoignant à Éguzon. Saint-Léonard-de-Noblat et Saint-Sever, en sont des étapes notables. Il est souvent désigné comme le « Chemin de Vézelay. » L'itinéraire est aménagé dans les années 1990.
La via Podiensis (1 530 km), qui tire son nom du Puy-en-Velay, lieu de pèlerinage marial. Ce chemin est balisé GR 65, dès Genève. Le trajet préambulaire Genève-Le Puy est appelé via Gebennensis. Il y a deux autres trajets préambulaires : Cluny-Le Puy et Lyon-Le Puy. Il est désigné comme le « Chemin du Puy ». Au Puy-en-Velay, il est nommé « le Saint-Jacques ».
La via Tolosana passe par Toulouse : d'où son nom. Elle s'est également appelée via Arelatensis, en référence au sanctuaire d'Arles. Elle a aussi comme nom via Aegidiana, ou route de Saint-Gilles, du nom du sanctuaire de Saint-Gilles du Gard. Ce chemin rejoint l'Espagne par le col du Somport. Il est souvent désigné comme le « Chemin d'Arles ».
La via Tolosana est précédée par :
La via Tolosana possède une variante parallèle, le chemin du Piémont ou « El cami deu pé de la coste ( ou GR 78 ) », qui reçoit les pèlerins du début de la via Tolosana au niveau de Narbonne. Cet itinéraire continue ensuite par Carcassonne, Alairac, Arzens, Fanjeaux, Mirepoix, Saint-Lizier, Saint-Bertrand-de-Comminges, L'Escaladieu, pour rejoindre le chemin d'Arles à Oloron-Sainte-Marie. Au-delà du col du Somport, le pèlerin entre en Espagne par le Camino aragonés, ainsi nommé puisqu'il rejoint l'Aragon.
La via Turonensis et la via Lemovicensis font leur jonction dans les Pyrénées-Atlantiques à Saint-Palais, peu avant Uhart-Mixe, où la via Podiensis les rejoint au lieu-dit fameux du « Carrefour de Gibraltar. » Ce dernier ne doit rien à la dénomination du célèbre rocher méditerranéen, c’est simplement une déformation phonétique du sanctuaire de Saint-Sauveur, sur la colline. Chabaltore en basque, devient Chibaltare, Chibraltare et enfin Gibraltar. En 1964, le docteur Clément Urutibehety, promoteur local des chemins de Compostelle, fait poser à ce carrefour une stèle discoïdale provenant d'un ancien cimetière.
Les Camino navarro et Camino aragonés se rejoignent ensuite à Puente la Reina, finissant la jonction des quatre chemins français. La poursuite du chemin prend, à partir de ce village espagnol, le nom de Camino francés.
La traversée de la frontière entre la France et l'Espagne se fait soit par le col de Bentarte (ceb), avant le col de Lepœder ; soit par Luzaide / Valcarlos avant le col de Roncevaux, en hiver ou en cas de mauvais temps, lorsque le premier est fermé (généralement : du 1er novembre au 31 mars). La suite de cette partie du Camino francés prend le nom de Camino navarro, selon les acceptions : soit dès Roncevaux, soit dès la frontière espagnole (au lieu-dit « La fontaine de Roland »), soit à Saint-Jean-Pied-de-Port (dernière étape française), soit à la jonction d'Ostabat, voire dès l'entrée en Basse-Navarre.
Il existe aussi des chemins de traverse qui permettent aux pèlerins de se rendre dans des lieux de pèlerinages, comme :
Différents chemins en provenance d'autres pays, comme l'Allemagne ou le Luxembourg, traversent la Lorraine ou l'Alsace. Parmi eux :
En Espagne, le chemin le plus utilisé regroupe les itinéraires venant d'Europe dans les Pyrénées. Il prend le nom de « Camino francés » puisqu'il est emprunté par les « Francos », sans distinction de nationalité.
Ce chemin est aussi appelé la « Ruta interior », par opposition à la « Ruta de la costa » ou « Camino del Norte », chemin historique des pèlerins espagnols comme européens, avant que les rois catholiques ne favorisent le pèlerinage par les terres du Royaume de Castille.
Le chapitre de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle considère comme chemins (rutas) les plus utilisés par les pèlerins[6] :
D'autres voies parcourent l'Espagne, au départ de Barcelone, de Madrid, de Séville, etc., pour rejoindre le « Camino francés ». Un chemin provient aussi du Portugal. Ces itinéraires secondaires de la péninsule Ibérique rejoignent, en différents lieux, l'un des chemins principaux ci-dessus pour arriver à Saint-Jacques-de-Compostelle :
Certains itinéraires sont des sections d'un chemin principal, tels :
Il existe aussi des chemins connexes, tels que :
Les chemins Saint-Jacques en Allemagne sont balisés depuis 1992.
En Cornouailles, le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle débute à Saint Michael's Mount.
Quel que soit le point de départ dans le sud de l'Angleterre, la majorité des pèlerins qui choisissent de passer par la France traversent la Manche et rejoignent le plus souvent la via Turonensis, par diverses branches affluentes :
Un grand nombre de pèlerins au départ d'Angleterre allaient sans doute directement en bateau à La Corogne en Espagne.
Deux sentiers principaux traversent l'Autriche. D'abord, un qui débute à Vienne et qui se dirige vers Linz puis descend près de la frontière avec l'Allemagne jusqu'à Salzbourg, puis Innsbruck et ensuite continuant en Suisse. De Linz à Innsbruck, il faut compter environ 345 km. Ce parcours est relativement plat jusqu'à Salzbourg, puis le sentier continue dans les Alpes autrichiennes mais il reste dans les vallées. Le point de départ du second parcours est Graz pour se diriger vers Innsbruck. Le parcours étant plus au sud de l'Autriche, il est davantage dans les montagnes. Le sentier de Compostelle en Autriche a été rénové et balisé il y a environ 20 ans.
En Belgique, se trouve la via Brabantica et sa continuation en Wallonie la via Gallia Belgica, la via Mosana (dont sa prolongation par la via Monastica), la via Arduinna (liaison venant d'Aix la Chapelle à Vitry-le-François vers Vezelay) en passant, soit par Liège ou Malmedy et traversant l'Ardenne (elle est balisée depuis Malmedy) et d'autres variantes.
La route de la Croatie débute à Zagreb, passe par Ljubljana, Trieste, Venise et Parme et rejoint la route d'Italie.
C'est à partir des XIIe et XIIIe siècles que les pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle débutent :
Pour les pèlerins du nord, le signe de reconnaissance est non seulement la coquille mais aussi des médailles, très souvent à l'effigie de saint Léonard de Noblat, où celui-ci tient le livre de l'Évangile. À ses pieds se trouve un fou ou un prisonnier enchaîné (datant du XIVe siècle).
En Hongrie, il existe deux chemins :
Pour la partie sud des chemins, en Italie, il existe deux chemins. Ils partent tous deux de Bari :
Il existe un sentier de Saint-Jacques en Sardaigne, inspiré du culte de ce saint dans l'île, qui a concerné de nombreuses communes[17],[18] et qui est devenu un lieu réputé de la randonnée dans les îles de Méditerranée.
En 1602, le grand maître Alof de Wignacourt délivre des instructions de passage sûr (la credentiale) à Don Juan Benegas depuis la grotte Saint-Paul, à Rabat, pour visiter des lieux saints en Europe, notamment Saint-Jacques en Galice (comme indiqué dans une entrée du Liber Bullarum de le début du XVIIe siècle)[19],[20].
Le Camino Maltés s'étend sur environ 3 600 km et relie Malte à la Sicile (via le Cammino di San Giacomo en Sicile), à la Sardaigne (via le Cammino di Santu Jacu), à Barcelone (Camino Catalán) et enfin à Saint-Jacques-de-Compostelle[21].
Le segment maltais de l'itinéraire est long d'environ 35 km. Il commence à la grotte Saint-Paul, lieu où la tradition maltaise raconte que saint Paul a passé un séjour de trois mois sur l'île après son naufrage sur la côte maltaise. Il se conclut au Fort Saint-Ange, où les pèlerins prennent le ferry pour la Sicile[20].
Aux Pays-Bas, il existe deux trajets principaux vers Saint-Jacques-de Compostelle. L'un part de Groningue et l'autre de Haarlem. Les villes traversées ensuite sont :
En Pologne, il existe trois chemins :
La ViaJacobi[22] à travers la Suisse est une partie du chemin de Compostelle européen longeant le pied des Alpes suisses. Les pèlerins venant de Constance débutent l'itinéraire suisse à Kreuzlingen au lac de Constance pour se diriger vers Einsiedeln[23], Brienz, Fribourg, Romont, Lausanne et finalement Genève. Une autre branche vers Einsiedeln débute à Rorschach pour les pèlerins venant de Brégence en Autriche[24]. Les chapelles, les églises et les auberges s’alignent tout au long du parcours, offrant avec le paysage culturel varié, une expérience jugée formidable de la randonnée. De nombreux monuments religieux sont situés sur la ViaJacobi : l'Abbaye de Saint-Gall, l'Abbaye de Fischingen, le pont de bois Rapperswil-Hurden, l'Abbaye bénédictine d'Einsiedeln, la Chapelle mortuaire de Saint Nicolas de Flue, la Cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg, l'Abbatiale de Payerne, la Cathédrale de Lausanne, la Cathédrale Saint-Pierre de Genève et des monuments naturels tels que le lac de Zurich, le lac des Quatre-Cantons, les lacs de Brienz et de Thoune, le trio Eiger-Mönch-Jungfrau et le lac Léman.
Depuis Genève la via Gebennensis mène au Puy-en-Velay.
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