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géographe français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles-Pierre Boullanger, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un ingénieur géographe français à bord du Géographe au départ de l'expédition Baudin.
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Charles-Pierre Boullanger, né à Paris le [1],[2], est le petit-neveu de Nicolas Antoine Boulanger. Il se présente en 1794 au jury de sélection de la première promotion de l'École polytechnique[3],[4],[5],[Note 1] et est reçu dans la promotion du 28 ventôse an III ()[6],[7]. Il y entre le 2 germinal an III (), et cesse d'en faire partie le 1er nivôse an VI () « y ayant passé le temps prescrit par la loi[8] ». Il s'est présenté en effet avec succès au difficile concours d’entrée à l'École des géographes récemment créée en 1797 que fait passer le mathématicien Laplace.
Les ingénieurs des camps et armées du roi, ou ingénieurs-géographes militaires du Dépôt de la Guerre apparaissent en France à la fin du XVIIe siècle[9]. Les besoins accrus sous la Révolution avec la départementalisation et la création du cadastre font abandonner l'apprentissage sur le tas au profit d'une formation plus conforme à l'évolution du métier. Malgré la suppression du corps des ingénieurs-géographes militaires en 1791, sous la pression du Génie militaire, la Convention les rétablit provisoirement[10]. Lors de la création de l'École centrale des Travaux publics (future École polytechnique), Galon, nommé en directeur du Dépôt général de la guerre de terre et de mer et de la géographie, défend vivement l'autonomie de la formation des ingénieurs-géographes[11].
Le recrutement parmi les polytechniciens, qui est imposé par la loi du 30 vendémiaire an IV ()[12] dans les autres services publics, est ouvertement réclamé sous le Consulat, afin d'élever le niveau théorique des ingénieurs-géographes militaires[13]. Après un projet de cours révolutionnaire, le bureau du cadastre de Prony – service civil employant également des ingénieurs-géographes - s'y rallie. L'École des géographes, créée par la loi du 30 vendémiaire an IV () et l'arrêté du 10 thermidor an IV (), ouvre ses portes au printemps 1797, dans le bureau du cadastre ; associée à l’École nationale aérostatique[14], elle est dirigée par Prony[15],[Note 2].
Boullanger intègre cette nouvelle école le 5 messidor an VI (), en sort après une scolarité de deux ans le 27 thermidor an VIII ()[17], et, deux mois plus tard, le 27 vendémiaire an IX (), il part du Havre à bord du Géographe[18] que commande Baudin pour un voyage de découvertes aux terres australes. Lui et son collègue Faure[19] embarqué sur le Naturaliste sont les deux ingénieurs hydrographes de l'expédition. Prony, nommé le 29 brumaire an IV () dès l'origine[20] membre de l'Institut national et à l'époque secrétaire de l'Académie des sciences[21], n'est sans doute pas étranger à la présence de ses deux anciens élèves de l'école des géographes.
L'expédition est en effet soigneusement préparée et l’Institut, récemment créé en 1795 pour remplacer les anciennes académies supprimées par la Convention, joue un rôle déterminant en créant à cet effet une commission comprenant la fine fleur des savants de l’époque : Lacépède, Jussieu, Laplace, Cuvier, Bougainville, Fleurieu, Bernardin de Saint-Pierre, et quelques autres moins célèbres. C’est la première fois, dans l’histoire des voyages de découvertes, qu’est mis à contribution un tel nombre de sommités scientifiques, chargées de préparer les instructions qui seraient données au chef de l’expédition[22].
Boullanger conduit le petit groupe envoyé le par Baudin sur l'île Maria[23] (Tasmanie). Lorsque Baudin décide à Port Jackson[a 1] de renvoyer en France le Naturaliste et de le remplacer par le Casuarina, Faure rejoint Boullanger sur le Géographe le [19], ce qui permet à ce dernier de passer ensuite à deux reprises sur la goélette le Casuarina, d'abord du 7 au , puis du au [18], afin de cartographier avec L. de Freycinet. C’est lui que l’on peut considérer comme le principal auteur de la carte de la Tasmanie (côte orientale de l’Australie)[24],[25],[26],[27],[28] ; on trouve aussi sa signature sur bien d'autres cartes : Terre Napoléon[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35], Terre de Witt[36],[37],[38],[39] et ville de Sydney[40].
Dans leur pratique géographique, Boullanger et Faure intégrèrent les méthodes tout récemment mises au point par l’ingénieur-géographe Beautemps-Beaupré, mais en utilisant parallèlement les méthodes de relèvement plus traditionnelles, à la boussole notamment, multipliant par là-même les mesures. À la manière de Beautemps-Beaupré, ils relèvent avec le cercle à réflexion la position et la route de l’expédition ainsi que les points remarquables des côtes. Ils font leurs mesures conjointement avec l’astronome de l’expédition, Bernier, et certains officiers, particulièrement les frères Louis et Henri de Freycinet.
Dès le retour du voyage de découvertes aux terres australes, Boullanger, qui souffre déjà d'une fort mauvaise vue[17], est le premier polytechnicien à intégrer en le dépôt des cartes et plans de la Marine[41],[42]. En 1811 on le trouve sous les ordres de Beautemps-Beaupré pour l'établissement des cartes des bouches de l'Escaut et de la Meuse[17]. Ingénieur hydrographe de 2e classe, il meurt en activité le [2],[43], sa santé étant mauvaise depuis le retour de l'expédition Baudin[17].
Sur les cartes de l'Australie, Boullanger a laissé son nom :
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