Bertrand Cantat
auteur-compositeur-interprète français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bertrand Cantat, né le à Pau dans les Basses-Pyrénées, est un auteur-compositeur-interprète, musicien et poète français.
Bertrand Cantat
Naissance | |
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Nom de naissance |
Bertrand Lucien Bruno Cantat |
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depuis 1980 |
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Krisztina Rády (de à ) |
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Noir Désir (- Détroit () |
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Condamné pour | |
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Vilnius (- |
Il est le chanteur du groupe Noir Désir, qui a connu un grand succès de la fin des années 1980 au début des années 2000. Durant ces années, il se distingue par son écriture poétique, ses interprétations puissantes et son engagement altermondialiste.
En 2003, il tue sa compagne, Marie Trintignant, lors d'un épisode de violence conjugale à Vilnius en Lituanie. Condamné à huit ans de réclusion, il obtient en 2007 la liberté conditionnelle, puis une libération totale en juillet 2010, six mois après le suicide de son épouse Krisztina Rády.
Depuis Bertrand Cantat fait des apparitions ponctuelles sur la scène artistique. Alors que le groupe Noir Désir se dissout fin 2010, il s'engage dans divers projets et collaborations artistiques, notamment des participations théâtrales et la création des groupes musicaux Détroit, en 2013, et PAZ, en 2020. Ces activités, vues comme des tentatives de « retour », et la couverture médiatique qui en résulte, ont été vivement critiquées, particulièrement à partir de 2017.
En 2025, la minisérie documentaire De rockstar à tueur : le cas Cantat, évoquant l'omerta de son entourage par rapport à ses agissements, connaît un grand retentissement et témoigne d'un changement de regard sur le personnage, lié aux évolutions sociétales depuis l'émergence du mouvement MeToo et à l'affirmation progressive du concept de féminicide.
Biographie
Résumé
Contexte
Origines et famille
Bertrand Cantat naît le à Pau dans les Basses-Pyrénées, d'un père parachutiste ayant servi durant les guerres d'Indochine et d'Algérie, et qui a ensuite réintégré la vie civile, et d'une mère institutrice devenue femme au foyer[1],[2]. Il passe sa jeunesse en Normandie, d'abord à Lillebonne dans le quartier de Fontaine Bruyère, puis à Notre-Dame-de-Gravenchon où il étudie au collège Louis-Pasteur.
En 1980, sa famille déménage de la région du Havre pour s'installer à Bordeaux[1]. Bertrand Cantat a un frère aîné, Xavier, photographe et élu écologiste à la mairie de Villeneuve-Saint-Georges en 2008, également ancien compagnon de Cécile Duflot[3]. Sa sœur cadette, Ann, photographe, est morte en [4].
Vers l’âge de onze ans, il écoute MC5, un groupe avant-gardiste de la fin des années 1960, originaire de Detroit dans le Michigan, réputé pour sa sauvagerie sonore et son attitude subversive. Ses parents, qui n'écoutent que très peu de disques, essentiellement de la musique classique ainsi que Georges Brassens et Jacques Brel, poussent plutôt leurs enfants à la lecture[1]. À treize ans, il commence à écrire des textes et découvre The Doors[2]. L’arrivée du punk l’encourage à jouer dans un groupe. Par la suite, il se passionne pour The Gun Club, formation de Jeffrey Lee Pierce.
Vie personnelle
En 1997, Bertrand Cantat épouse Krisztina Rády avec qui il a deux enfants, Milo, né en 1997, et Alice, en 2002[5].
À la fin de l'année 2002, il quitte son épouse, alors enceinte, pour entamer une relation avec la comédienne Marie Trintignant, elle-même mariée à Samuel Benchetrit[5].
Après sa libération de prison en 2008, il retourne vivre avec Krisztina Rády. Suite au suicide de cette dernière en 2010, il obtient la garde de leurs deux enfants[6],[7], alors âgés de 7 et 13 ans[réf. nécessaire].
1980 à 2002 : Période Noir Désir
1980 à 1988 : Formation et débuts de Noir Désir
En classe de seconde au lycée Saint-Genès à Bordeaux, à l'âge de seize ans, il rencontre Serge Teyssot-Gay. Ensemble ils recrutent par petite annonce les autres futurs membres du groupe Noir Désir : Denis Barthe qui joue de la batterie, et Frédéric Vidalenc qui joue de la basse. Comme à l'époque il ne sait jouer d'aucun instrument, Bertrand opte pour le chant. Le jeune groupe bordelais, d'inspiration new wave, se baptise un temps Psychoz — et gagne sous ce nom un tremplin rock organisé par FR3. Un second nom sera « 6.35 », puis ce sera « Noirs Désirs » (au pluriel). Bertrand Cantat répète avec ses amis en amateur entre 1981 et 1984.
Au cours de ces premières années, le groupe se produit dans les bars de Bordeaux, notamment au Chat Bleu. En ce début des années 1980, Bordeaux foisonne de nouveaux groupes, comme Camera Silens, Parfum de Femme, Réverbère, Stillettos, Les Exemples, Gamine, Les Standards, Strychnine ou Nightshift. Jusqu’en 1984, il y a une forte émulation entre les formations, avec de nombreux concerts et même un festival local, « Les Boulevards du rock ».
En 1986, Noirs Désirs réalise une maquette. Theo Hakola, ancien chanteur d’Orchestre rouge, et meneur de Passion Fodder, l’écoute avec enthousiasme et décide d’aider le groupe. Par son intermédiaire, le groupe rencontre Philippe Constantin, directeur de Barclay, et signe un contrat d'un an renouvelable sous le nom Noir Désir (au singulier). Theo Hakola produit par ailleurs le premier album du groupe Où veux-tu qu'je r'garde ?, qui sort début 1987. Ce disque ne comporte que six titres et se rapproche donc davantage du format EP ou mini-LP. En deux mois, ce premier essai se vend à 5 000 exemplaires. Noir Désir tourne en France et se produit à Paris, notamment au Rex Club.
1988 à 1992 : Succès de Noir Désir
En 1989, Noir Désir sort son second album, Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient), produit par Ian Broudie[8]. L’énergie du deuxième opus est plus contenue, plus maîtrisée que celle du précédent. L'album est bien accueilli et le single Aux sombres héros de l'amer entre au Top 50[8]. Face à ce succès, Noir Désir refuse de faire sa promotion dans les émissions grand public à la télévision[8]. Préférant se concentrer sur leurs performances scéniques. ils s’embarquent pour une longue tournée à travers la France, mais aussi en URSS, Canada, et Tchécoslovaquie[8]. Lors des concerts, le groupe se distingue par son intensité scénique. Bertrand Cantat, en particulier, est reconnu pour ses performances intenses et son engagement sur scène. À l'instar de Jim Morrison, il aborde la scène comme une séance de chamanisme, alternant transes et périodes plus calmes[8].
L'album Du ciment sous les plaines est publié en février 1991. Malgré l'absence de promotion et de single majeur, il s'écoule à plus de 120 000 exemplaires[8]. Noir Désir entame ensuite une tournée qui s'étend jusqu’en juillet 1991, marquée par plusieurs concerts à guichets fermés à l'Élysée Montmartre à Paris, ainsi que des performances à Bruxelles et Tokyo[8]. Cette période intense laisse le groupe épuisé. Bertrand Cantat, dont les cordes vocales sont fragilisées, tombe en syncope sur scène lors d'un concert à Besançon en 1991, forçant le groupe à arrêter sa tournée[8]. Dans le magazine Les Inrockuptibles, Cantat évoque ses syncopes répétées, affirmant qu'elles surviennent fréquemment après des périodes de transe, surtout en fin de tournée lorsqu'il est épuisé, mais parfois aussi lorsqu'il est reposé[8]. Suite à ces événements, Cantat part en Amérique centrale, voyageant à travers le Mexique, Cuba et le Guatemala[9]. Incapable de supporter la pression liée au succès et au rythme des représentations, il ne souhaite plus rentrer en France[9].
Tostaky (contraction de todo está aquí[10]) paraît début . La voix de Cantat est mixée moins en avant que précédemment. Tostaky (le continent) entre à la première place du Top 50 et l’album est disque d’or peu de temps après sa sortie. L'album rencontre un grand succès, de même que la tournée qui suit. Bertrand Cantat subit une opération des cordes vocales en 1994, après la tournée très intense de l'album Tostaky.
1996 à 2002 : Le groupe à son apogée
En paraît l'album 666.667 Club ; Fred Vidalenc est remplacé par Jean-Paul Roy à la basse. Musicalement, ce nouvel opus oscille entre morceaux rock (Fin de siècle, L'Homme pressé, Un jour en France, Comme elle vient, Lazy, etc.) et d’autres aux tempos plus lents (À la longue, Ernestine avec Félix Lajkó au violon, À ton étoile, Septembre en attendant). Début 1998, 666.667 Club dépasse les 700 000 ventes.
En 1998, Noir Désir participe à Aux suivants, album collectif en hommage à Jacques Brel, reprenant Ces gens-là. Bertrand multiplie alors les collaborations. En 1997, il chante avec 16 Horsepower sur Fire Spirit et The Partisan, deux morceaux de l'album Low Estate (il s'agit de sa première collaboration avec le bassiste Pascal Humbert, futur membre de Détroit). Il tourne également aux côtés d’Akosh S.. En 1998, il chante avec Giorgio Canali (ancien ingénieur du son du groupe durant la tournée Dies Irae) sur 1, 2, 3, 1000 Vietnam. En , il participe à la Black session de Yann Tiersen et interprète À ton étoile avec un quatuor à cordes (un enregistrement de ce concert sort en ). En 2000, il chante avec Denez Prigent sur Daouzek huñvre (douze rêves) de l'album Irvi.
D’autres collaborations se font avec Noir Désir au complet : avec Alain Bashung (Volontaire sur sa compilation intitulée Climax, parue en 2000) ; avec Têtes Raides (L’Identité sur Gratte poil sorti en 2000) ; Brigitte Fontaine (Bis Baby Boum Boum sur son album Kékéland, et L'Europe sur Des visages des figures de Noir Désir, les deux albums étant sortis en 2001) ; et Manu Chao (Le vent nous portera sur Des visages des figures également). En 2001, le groupe reprend Le Roi de Georges Brassens sur l'album hommage Les Oiseaux de passage. Dès , le simple Le vent nous portera, ballade avec Manu Chao à la guitare et Akosh S. à la clarinette, envahit les ondes, précédant la sortie de l'album Des visages des figures en septembre.
Le , lors d'un concert au couvent des Ursulines de Montpellier, dans le cadre du festival de Montpellier/ Radio France, Betrand Cantat, accompagné des musiciens de Noir Désir, lit un long poème inédit intitulé Nous n'avons fait que fuir. Un album en est tiré, qui sort deux ans plus tard, peu après l'incarcération de Bertrand Cantat.
En 2003, il fait ses premiers pas en tant qu'acteur dans le court métrage La Petite Fille de Licia Eminenti aux côtés de Garance Clavel.
2003 à 2010 : Déchéance
Fin de Noir Désir
Entre 2003 et 2008, Noir Désir est en pause du fait de l'incarcération de Bertrand Cantat. Le , le groupe propose deux nouveaux morceaux en téléchargement gratuit sur son site officiel : un titre inédit, Gagnants/ Perdants, puis une reprise du classique Le Temps des cerises. Pour cette reprise, le morceau est enregistré avec Estelle et Romain Humeau à la basse et à la batterie, Serge Teyssot-Gay à la guitare et Bertrand Cantat au chant. Selon un message laissé sur le site : « La chanson, Gagnants/ Perdants a été enregistrée par Noir Désir, en réaction au contexte actuel [de crise économique], politique et humain dans toute l’acception du terme. Impossible d’attendre pour la mettre à disposition. »
En dehors de ce message, le groupe fait le choix d'une politique de silence médiatique et ses membres comme sa maison de disques refusent de commenter la sortie de ces morceaux.
Le , Bertrand Cantat remonte sur scène lors du festival Les Rendez-vous de Terres Neuves à Bègles. Sans ses trois acolytes de Noir Désir, il accompagne ses amis du groupe Eiffel pour trois chansons[11]. Toujours en octobre, il enregistre un duo avec Brigitte Fontaine, Les Vergers, lequel figurera sur le disque L'un n'empêche pas l'autre.
Vers , Bertrand Cantat enregistre avec le groupe une reprise de la chanson Aucun express d'Alain Bashung, dans le cadre du projet d'album hommage Tels Alain Bashung. Ce sera le dernier enregistrement de Noir Désir. Le , le guitariste Serge Teyssot-Gay annonce son départ de Noir Désir. Le lendemain, le batteur Denis Barthe annonce la fin du groupe[12],[13],[14].
Dans son livre Noir Désir, à l'envers à l'endroit paru en 2012, Marc Besse rapporte des propos que lui aurait tenus Denis Barthe : selon ce dernier, la fin de Noir Désir a été provoquée par un dîner ayant réuni les membres du groupe en . Au cours de cette soirée, selon le témoignage de Denis Barthe : « D’un coup, dans la discussion, Bertrand a complètement changé et s’est comporté comme une ordure. […] Il s’est positionné comme une victime. Vilnius, ce n'était pas de sa faute... Comme si Marie avait glissé sur une savonnette. Krisztina ce n'était pas de sa faute, elle était malheureuse, etc. Il nous a tous accusés d’avoir besoin de sa notoriété[15]. » L'attitude de Bertrand Cantat, ce soir-là, aurait directement entraîné le départ de Serge Teyssot-Gay deux jours plus tard. Le guitariste avait alors évoqué des « désaccords émotionnels, humains et musicaux » et un « sentiment d’indécence »[14].
Bertrand Cantat livre sa version dans une interview au magazine Les Inrockuptibles en 2013 : « On s’était finalement construits autour de certains tabous, une forme de mensonges, d’omissions. Comme dans toute famille. Mais là, j’ai eu l’impression qu’on n’allait pas crever l’abcès et qu’on se foutait de ma gueule – et dans ces conditions, je ne suis pas un type formidable. Si on me cache des trucs, si on manque de courage ou d’éthique, je deviens très con. J’ai fini par dire des choses sur lesquelles on ne pouvait plus revenir. Des choses qu’ils n’étaient pas capables d’entendre »[16].
Depuis 2011 : l'après Noir Désir
Théâtre : Le Cycle des femmes (2011)
Le , Le Devoir, quotidien de Montréal, annonce que Bertrand Cantat, Pascal Humbert, Bernard Falaise et Alexander MacSween ont écrit la musique du spectacle de Wajdi Mouawad Le Cycle des femmes : trois histoires de Sophocle[17] (Les Trachiniennes, Antigone, Electre) qui sera présenté lors du festival d'Avignon puis au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) de Montréal[18],[19]. Ce choix d'intégrer Cantat à la pièce crée une controverse à Avignon où, par absence de coordination entre les différents organisateurs, Jean-Louis Trintignant est lui aussi programmé avant qu'il ne se retire[20] (tout comme le fait Cantat quelques heures plus tard « par respect pour la douleur » de Jean-Louis Trintignant[21]).
Au Québec, à la suite de cette controverse, le TNM annonce que Bertrand Cantat ne montera pas sur la scène du théâtre[22]. Un des motifs de cette vive réaction tient au fait que Bertrand Cantat devait jouer dans des pièces parlant de femmes et évoquant les violences faites aux femmes[23].
Finalement, c'est au Rocher de Palmer à Cenon, près de Bordeaux, que le projet voit le jour, du au 2011[24]. Suit la même année une tournée dans plusieurs théâtres francophones, dont le Théâtre Nanterre-Amandiers[25], le Théâtre des Célestins à Lyon[26], Le Grand T à Nantes[27], la Comédie de Genève[28].
La performance artistique de Bertrand Cantat dans le rôle du chœur antique est saluée de façon unanime par la critique[29],[30],[31],[32]. Le , la musique du spectacle sort dans un album diffusé sur les plateformes de téléchargement légal par les éditions Actes Sud sous le titre Chœurs[32], sans toutefois la reprise du titre Les Vergers de Brigitte Fontaine et Areski Belkacem (utilisé sur scène pendant l’enterrement d’Antigone).
En 2014, la pièce Antigone est présentée au Liban lors du festival de Beiteddine[33]. En 2015, Le Cycle des femmes est intégré au spectacle Le Dernier Jour de sa vie, 7 tragédies de Sophocle[34] au Théâtre du Manège à Mons.
Collaborations et projets divers (2011-2012)
En 2011, Bertrand Cantat co-écrit et interprète le titre Palabra mi amor avec le groupe Shaka Ponk[35],[36]. Le , il remonte sur scène avec le groupe lors du rappel de leur concert au Zénith de Paris.
Le , il rejoint Brigitte Fontaine sur la scène du Trianon pour interpréter en duo Les Vergers, ainsi que Bis Baby Boum Boum, et lors du rappel Soufi, où il se substitue à Grace Jones[37]. Bertrand Cantat participe également à l'enregistrement en Afrique de Folila, le nouvel album du duo malien Amadou et Mariam prévu pour le , sur lequel il est présent sur six titres, notamment Oh Amadou[38],[39],[40].
Au festival des Eurockéennes de Belfort, le , il est présent au début et à la fin du concert d'Amadou et Mariam, chantant sur plusieurs titres soit dans les chœurs, soit en solo ; puis quelques heures plus tard, il remonte sur scène avec le groupe Shaka Ponk pour interpréter avec eux le titre Palabra mi amor. Il se produit également avec ce groupe pour trois chansons lors de leur concert à Bercy en (reprises de Avec le temps de Léo Ferré, de Gimme Shelter des Rolling Stones, et Palabra Mi Amor). Les et , il participe à la reprise au Cent Quatre du spectacle Dernières nouvelles de Frau Major en hommage à Alain Bashung où il interprète Comme un Lego.
Projet Détroit (2013-2014)

Le mercredi , le quotidien 20 minutes annonce dans son édition suisse que Bertrand Cantat est sur le point de reformer un groupe avec Pascal Humbert, ancien membre du groupe 16 Horsepower[41].
Le paraît la chanson Droit dans le soleil, premier titre du nouveau groupe Détroit formé par Bertrand Cantat et Pascal Humbert[42] dont le premier album intitulé Horizons, annoncé depuis 2011, sort le 18 novembre 2013[43],[44]. L'album est nommé aux Victoires de la musique en 2014 dans la catégorie « album rock ».
En 2014, Détroit se produit lors d'une tournée française de plus de 70 dates[45], qui passe notamment par le festival des Vieilles Charrues[46], les Eurockéennes de Belfort, Terres du son et plusieurs Zénith en France[47]. Sur scène, le duo est complété par Bruno Green, co-réalisateur de l'album[48] (claviers/guitare), Niko Boyer (guitare) et Guillaume Perron (batterie)[49]. La set list inclut des titres de Détroit et de Noir Désir[49]. Le paraît un double album de concert, intitulé La Cigale.
La bande originale de Les Premiers, les Derniers, film de Bouli Lanners, est composée et interprétée par Pascal Humbert avec une participation de Bertrand Cantat[50],[51].
Projet Condor Live (2016-2017)
En 2016, le romancier Caryl Férey fait appel à Bertrand Cantat[52] pour créer un spectacle de lecture musicale[53],[54] d'un extrait de son roman Condor, accompagné des musiciens Marc Sens et Manusound. Le spectacle est présenté comme « une plongée en apnée, poétique, sombre et électrique, dans le Chili post-Pinochet[55] » lors d'une tournée d'une vingtaine de dates[55] qui passe par la Maison de la Poésie[56], le festival Mythos[57] et les Correspondances de Manosque[58]. Un coffret regroupant le roman et le spectacle est publié aux éditions Gallimard.
Nouvel album solo et polémiques (2017-2018)
Le sort le titre L'Angleterre[59]. Cette chanson politique, parlant du Brexit et des migrants cherchant à atteindre l'Angleterre, est le premier extrait de l'album Amor Fati, publié par Bertrand Cantat en tant qu'artiste solo, bien qu'il soit accompagné de Pascal Humbert et de Bruno Green, qui avaient participé au projet Détroit. L'album sort le .
Mais ce retour est entaché par les répercussions médiatiques et sociales de l'affaire Weinstein, dans un contexte de dénonciation des violences envers les femmes, surtout après la parution de deux articles des Inrockuptibles et du Point consacrés au chanteur.
L'hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles est critiqué pour avoir mis en couverture Bertrand Cantat en raison de son passé judiciaire[60]. L'intéressé s'exprime en ces termes : « Ça prend beaucoup de place, ça m'occupe chaque seconde. Mais on finit par retrouver un semblant de vie. Comme je ne connais pas le déni, je ne m'échappe pas. Je reste très seul avec tout ça. [J'accepte mon] destin. […] Ça ne veut pas dire que je vis sans regrets, sans remords. Il m'a fallu tout prendre, assumer les conséquences de mes actes. J'ai toujours été d'une clarté totale sur l'acceptation de mon jugement, de ma condamnation[61]. »
Une tournée d'une vingtaine de dates est annoncée, démarrant en mars 2018. La setlist comporte des titres de l'album Amor Fati, mais aussi de Détroit et de Noir Désir. Bertrand Cantat, pour la première fois au thérémine en plus de la guitare et l'harmonica, est accompagné sur scène par Pascal Humbert, Bruno Green et Niko Boyer, ses anciens acolytes de Détroit, complétés par Fred et Laurent Girard à la batterie et la basse[62].
Des voix se font entendre, y compris de la part d’associations féministes[63], pour dénoncer le retour sur scène et la mise en lumière de Bertrand Cantat[64]. La tournée est perturbée par des manifestations devant les salles de concerts, des appels au boycott ou des pétitions. En réaction, des magistrats et avocats[65],[66],[67] ainsi que la ministre de la Culture[68], rappellent les libertés d'expression, de travail, et de création artistique prévues par la loi française. Le , après l'annulation de certains de ses concerts par les organisateurs, maires ou financeurs, le chanteur se retire des festivals d'été et publie une tribune sur Facebook[69]. Lors de son dernier concert le à Bruxelles, il sous-entend qu'il met un terme à sa carrière scénique[70].
En , sort sans la moindre promotion Débranché de Noir Désir, un album en concert acoustique enregistré en 1997 et 2002[71],[72].
Projet PAZ (2020)
Après Condor Live, Caryl Férey et Bertrand Cantat collaborent à un nouveau projet, Paz, d’après le nouvel opus du romancier se situant en Colombie dans une création originale entre les deux auteurs constituant une extension au roman[73]. Le projet est présenté comme « un texte de poésie libre, sombre et onirique où prose et chansons se superposent[74] », mis en musique par Laurent Girard, Manusound et Marc Sens. Le clip de la chanson Ta Peau est mis en ligne le 15 avril 2020[75]. L'album Paz complet, publié chez le label Aparte[74],[76], est disponible au téléchargement en avril 2020 puis en vinyle en juin, de manière discrète et sans promotion. La version intégrale du projet, complétée par des narratifs, est publiée aux éditions Gallimard en novembre 2020[77].
Reformation de Détroit et nouvel album (2023-2024)
En 2023, le groupe Détroit se reforme avec ses membres fondateurs, Bertrand Cantat et Pascal Humbert, rejoints par Jérémie Garat, violoncelliste, guitariste et ingénieur du son. Le trio annonce la préparation d'un nouvel album autoproduit, et financé par le biais d'une campagne de financement participatif, une première pour Cantat sans le soutien d'une maison de disques. Le groupe choisit de ne pas accorder d'interviews, privilégiant l'expression musicale comme unique moyen de communication[78]. En janvier 2024, le groupe sort le single L'Angle[78], et lance parallèlement une campagne de financement sur la plateforme participative Ulule[79], récoltant en une demie journée plus de 100 000 euros[80]. Cet engouement suscite l'indignation de militantes féministes et l'appel au boycott de la plateforme[80], poussant Ulule à se désolidariser du projet tout en continuant à l'héberger[80]. L'album, intitulé "L'Angle", sort en décembre 2024[81].
Série documentaire De rockstar à tueur : le cas Cantat (2025)
En mars 2025, Netflix diffuse une minisérie intitulée De rockstar à tueur : le cas Cantat, en 3 épisodes, coréalisée par Anne-Sophie Jahn, Nicolas Lartigue, Zoé de Bussierre et Karine Dusfour[82],[83]. La série, fruit d'une enquête ayant débuté en 2016, revient sur les morts de Marie Trintignant et de Krisztina Rády, et connaît un grand succès de diffusion et médiatique[83]. Le rôle de Cantat dans les morts des deux femmes, l'emprise qu'il a eue sur les deux ainsi qu'une forme d'omerta autour de lui sont décryptées[84],[85].
Le documentaire suggère que la défense de Bertrand Cantat à l'issue du meurtre de Marie Trintignant, invoquant l'accident, aurait marqué l'imaginaire collectif, générant une empathie envers lui comparable à celle envers la victime[86],[82]. Un rapport médical inédit est révélé, suggérant des violences conjugales que Bertrand Cantat aurait fait subir à son épouse Krisztina Rády, incluant des violences psychologiques et physiques qu'elle n'aurait confiées qu'à de rares proches[87],[88],[89]. Le documentaire témoigne d'un changement de regard sur le personnage, lié aux évolutions sociétales depuis l'émergence du mouvement MeToo. La thèse du « crime passionnel », longtemps véhiculée par les médias et l'opinion publique, a progressivement fait place à celle d'un féminicide[82],[90],[91]. Ainsi, la chanteuse Lio, qui témoigne dans ce documentaire, a été dans les premières à dénoncer publiquement la violence de Cantat, n'a pas été écoutée pendant longtemps, et a même subi des conséquences négatives sur sa carrière[92],[93],[94]. Elle explique notamment : « Bertrand Cantat l’a tenue avec le genou sur la gorge. Le médecin légiste l’avait dit. C’était une exécution[88]. » Le 8 avril, la radio Vibrations annonce qu'elle ne diffusera plus de musiques de Bertrand Cantat ni de Noir Désir, à la suite du documentaire[95],[96],[97]. Le 12 avril, le juge Philippe Laflaquière, à l'origine de la libération conditionnelle en 2007 pour bonne conduite, au bout de quatre ans de détention, déclare dans l'émission C l'hebdo qu'il pourrait s'être trompé dans son évaluation de la psychologie du chanteur[98],[99].
Écriture
Bertrand Cantat développe une écriture personnelle et poétique inspirée par Baudelaire, Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud et Maïakovski[1]. À partir de l'album Tostaky, il évolue vers des textes plus concis et imagés. Certains textes figurant dans 666.667 Club sont ouvertement politiques : il dénonce la montée du Front national dans Un jour en France, le culte de la réussite et de la vitesse dans L'Homme pressé, la mondialisation dans Fin de siècle.
Son processus de création artistique et les textes de Noir Désir font l'objet de deux livres : Noir Désir et l'expérience des limites de Dominique Emmanuel Blanchard, Yssev Jean et Bertrand Cantat[100] et Le creuset des nues de Candice Isola[101].
Prises de positions et actions politiques
Résumé
Contexte
Les membres de Noir Désir, Bertrand Cantat en tête, utilisent leur notoriété pour exprimer et défendre leurs convictions politiques. Dans les années 1990, Bertrand Cantat revendique une « liberté de penser » et présente des sympathies pour certaines idées des mouvements libertaires, sans adhésion dogmatique[102], avec notamment un soutien à la CNT (Confédération nationale du travail) en 2000[103], puis une orientation politique qui s'oriente vers un rejet de la mondialisation et donc un rapprochement avec les mouvements altermondialistes[102], ainsi qu'un rejet des thèses du Front national. Par ailleurs, il critique vivement l'Union européenne avec la chanson L'Europe. L'un des nombreux exemples est un concert à Toulon — ville alors dirigée par le Front national — en 1997.[précision nécessaire] Bertrand Cantat réitère ces actions avec le groupe, mais aussi en solo lors d'une soirée à l'Institut d'études politiques de Bordeaux en , invité par les étudiants.[précision nécessaire]
En , Bertrand Cantat manifeste son opposition aux lois relatives à l'immigration et se produit avec le groupe pour un concert de soutien au GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), à l’initiative de Rodolphe Burger de Kat Onoma. Les Têtes Raides les rejoignent dans cette aventure, qui a donné lieu à plusieurs concerts pour la liberté de circulation. En 2002, Bertrand Cantat et Noir Désir improvisent, avec les Têtes Raides, Dominique A, Yann Tiersen et Rodolphe Burger, quatre concerts en France en réaction à la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle.
Le , lorsque son groupe reçoit la Victoire de la musique pour l'album rock de l'année et le clip de l'année, Bertrand Cantat prend la parole pour haranguer le groupe Vivendi — dont dépend leur maison de disques Universal — et son président, Jean-Marie Messier. Il lui reproche une certaine récupération de leur nom comme alibi culturel quant à la diversité dont se prévaut le premier label français. Cet incident marque les esprits avec cette phrase[104] : « Et si nous sommes tous embarqués sur la même planète, on n'est décidément pas du même monde ! »
En 2016, Bertrand Cantat participe, avec une dizaine d'autres artistes, à un clip de soutien aux opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes[105].
Affaires judiciaires
Résumé
Contexte
Meurtre de Marie Trintignant
Les faits
Depuis fin 2002, Bertrand Cantat ne vit plus avec son épouse Krisztina Rády et entretient une relation avec la comédienne Marie Trintignant. Le , un SMS reçu par cette dernière de la part de son ex mari Samuel Benchetrit génère une crise de jalousie de Cantat, et provoque une dispute dans leur chambre d'hôtel de Vilnius en Lituanie (où l'actrice joue dans le téléfilm Colette, une femme libre)[85].

Bertrand Cantat lui assène dix-neuf coups, à l'origine d'une fracture du nez, de lésions internes et d'un œdème cérébral[106],[88]. Bertrand Cantat la porte alors jusque dans son lit, sans appeler les secours. En pleine nuit, il téléphone à Vincent Trintignant, le frère de Marie, lui expliquant qu'il l'a frappée. Ce dernier rejoint le chanteur dans la chambre du couple. Leurs versions divergent sur le déroulement des heures qui suivent[107]. Vincent Trintignant appelle finalement les secours à 7 h 15 lorsqu'il prend conscience que sa sœur ne dort pas mais ne réagit plus et souffre d'hémorragies. Marie Trintignant est admise à l'hôpital universitaire de Vilnius dans un coma profond. Par la suite, malgré son état critique, Marie Trintignant est rapatriée en France, où elle meurt de ses blessures le .
Bertrand Cantat rentre à l'hôtel où il tente de se suicider en avalant un mélange de tranquillisants et d'antidépresseurs[108]. Il subit à l'hôpital un traitement de désintoxication lourd[109]. Dans ses premières déclarations aux médecins, Cantat affirme avoir consommé du cannabis et des amphétamines[108]. Ces dernières sont connues pour augmenter l'agressivité et la violence[108]. Dans les interrogatoires suivants, il nie ces dernières consommations mais reconnaît une forte consommation d'alcool[108].
L'enquête
Lors de sa garde à vue[110],[111], Bertrand Cantat déclare avoir porté « 4 ou 5 ou 6 »[112],[97] fortes gifles à sa compagne, version qu’il réitèrera lors de son interrogatoire[113],[114], puis lors de son procès[115],[116]. Les rapports médico-légaux français[117],[118] et lituaniens[119] jugent le récit du chanteur compatible avec les constats de l’autopsie de Marie Trintignant, avec des réserves. Ils font état de blessures externes et internes à la tête, résultant des coups portés, et ayant entraîné l’irréversible coma. Le rapport d'autopsie, corédigé par la directrice de l'Institut médico-légal de Paris, Dominique Lecomte, remis le 12 août 2003 à la juge d'instruction Nathalie Turquey, évoque des « fractures et éclatements des os propres du nez par écrasement », et des « lésions cérébrales […] qu'on observe dans l'ébranlement du cerveau dans la boîte crânienne, avec hémorragie des nerfs optiques[112]. » Il relève également des hématomes sur le corps de Marie Trintignant[117],[120], qu’ils attribuent à d'autres causes que des coups : prises aux bras et déplacement du corps de l’actrice par le chanteur (« j’ai voulu la jeter sur le canapé. En la lançant sur le sofa […] elle est tombée par terre. Elle n’a pas atterri complètement sur le sofa, j’ai loupé mon coup[97] »). Le rapport lituanien relève également des hématomes sur le corps de Bertrand Cantat[119]. Le médecin légiste balte appelé à la barre lors du procès confirmera cette position[121],[122].
Le , la maison landaise des Cantat est détruite par un incendie criminel dont les auteurs ne seront jamais identifiés[123],[124].
La brigade criminelle française, agissant en coopération avec la justice lituanienne[125], conduit une enquête incluant l’audition des quatre anciennes compagnes de Bertrand Cantat, qui ne retrouve aucune trace de violence physique antérieure commise par le chanteur[126],[127].
Le procès
Les faits ayant eu lieu en Lituanie, le parquet lituanien refuse l'extradition[125] et le procès se déroule à Vilnius du au . Bertrand Cantat est condamné par la justice lituanienne le à huit ans d'emprisonnement pour « meurtre commis en cas d'intention indirecte indéterminée »[128]. Les juges baltes ayant écarté l'intention de donner la mort, cette qualification lituanienne a été assimilée par des magistrats français au crime de « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » prévu à l'article 222-7 du code pénal français[129], aussi désigné par « coups mortels »[130].
Médiatisation
L'affaire connaît une forte médiatisation, régulièrement marquée par une passe d'armes entre Georges Kiejman, avocat des Trintignant, et Olivier Metzner, avocat de Bertrand Cantat[131]. La parution du livre de Nadine Trintignant Ma fille, Marie[132], réquisitoire contre le chanteur, en soit quelques mois avant son procès, verra les deux avocats s'affronter devant les tribunaux parisiens[133],[134]. La sœur et le frère de Bertrand Cantat livreront à leur tour leur version des faits, Ann Cantat dans l'article « Bertrand, mon frère… »[135],[136] paru dans l'Obs, et Xavier Cantat dans son livre Méfaits divers[137].
Transfert en France ; libération conditionnelle
Le — conformément aux dispositions de la Convention européenne du 21 mars 1983[138] —, Bertrand Cantat est transféré à la prison de Muret, près de Toulouse[139].
En 2007, du fait de sa bonne conduite en prison, Bertrand Cantat bénéficie de plusieurs permissions de sorties très discrètes, et dépose le une demande de libération conditionnelle à laquelle le parquet ne s'oppose pas. Le , celle-ci est accordée[139]. Libéré après avoir purgé la moitié de sa peine, il s'engage à se soumettre à des mesures de contrôle judiciaire et d'assistance psychologique[139], et à ne pas s'exprimer publiquement sur l'affaire Trintignant[139].
Nadine Trintignant, la mère de la victime, s'oppose à cette libération par l'envoi d'une longue lettre au juge d'application des peines, ainsi qu'au Figaro, dans laquelle elle déplore « un signal négatif » donné à l'opinion publique en matière de violences faites aux femmes[140].
Le , son contrôle judiciaire prend fin, sa condamnation se trouvant, sept ans après l'homicide, purgée[141].
Commentaire
En 2017, une enquête du journal Le Point révèle que Krisztina Rády et les membres de Noir Désir auraient menti en cachant à la justice qu'il était régulièrement violent envers ses compagnes. Un des membres explique ainsi, sous couvert d'anonymat : « Krisztina m'a demandé, à moi et à tous les autres membres du groupe, de cacher ce que l'on savait, que c'était un homme violent. Je savais qu'il avait frappé la femme avec qui il était avant Krisztina. Je savais qu'il avait tenté d'étrangler sa compagne, en 1989. Je savais qu'il avait frappé Krisztina. Mais, ce jour-là, nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise. Et nous pensions qu'il se soignerait »[142],[143].
En avril 2020, dans le livre L'avocat était une femme de Julia Minkowski et Lisa Vignoli[144], l'avocate pénaliste Céline Lasek retrace les étapes de sa défense de Bertrand Cantat, qu'elle a assurée aux côtés d'Olivier Metzner.
Suicide de Krisztina Rády
Les faits
Bertrand Cantat rencontre sa future épouse, Krisztina Rády, lors du Sziget Festival à Budapest (Hongrie) en 1993. Le couple a deux enfants : Milo (né en 1997) et Alice (née en 2002). Malgré la séparation du couple en 2003, Krisztina Rády soutient Cantat lors de son procès pour le meurtre de Marie Trintignant[145].
Le couple se reforme à la libération du chanteur en 2008. En 2009, Krisztina Rády le quitte pour François Saubadu, agent d'artistes, mais revient ensuite auprès de lui[146]. Le , elle se suicide, chez elle, dans le quartier Nansouty de Bordeaux, alors que Cantat est présent dans la maison[147].
Une éventuelle responsabilité de Cantat, alors encore sous contrôle judiciaire, est rapidement écartée à la suite de l'autopsie du corps le , laquelle confirme le suicide par pendaison et l'absence de trace de violence physique[148] ; une lettre d'adieu de Krisztina Rády est retrouvée, dont le contenu n'a pas été rendu public par le parquet de Bordeaux « par respect pour ses proches et sa famille ».
Suites médiatiques et judiciaires
En 2013, un ouvrage de Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard[149] relance la polémique en reproduisant un message téléphonique laissé par Krisztina Rády sur le répondeur de ses parents, six mois avant son suicide, évoquant le comportement violent de son compagnon, alors en liberté conditionnelle[150].
En 2016, Bertrand Cantat perd son procès en diffamation contre François Saubadu, ancien compagnon de Krisztina Rady, qui l'accusait notamment de « terreur psychologique » envers Krisztina Rady. Le tribunal a jugé que François Saubadu n'a pas dépassé « les limites admissibles de la liberté d'expression »[151],[152].
Le , l'hebdomadaire d'information Le Point publie une enquête contenant de nouvelles accusations de violences de la part de Bertrand Cantat. L'article repose sur divers témoignages anonymes, dont celui d'un ancien membre de Noir Désir, accusant le chanteur d'avoir multiplié des violences conjugales depuis plusieurs années, notamment contre Krisztina Rády. Cette dernière aurait demandé aux proches de Cantat de mentir sur ce qu'ils savaient[153]. Mais tous les anciens membres du groupe démentent avoir fourni ce témoignage[154] et l'avocat de Bertrand Cantat annonce un prochain dépôt de plainte pour diffamation ou injure[155]. À l'issue du procès, Le Point est blanchi de l'accusation de diffamation au titre de la bonne foi, même si les accusations de violences contre Krisztina Rády s'avèrent infondées[156].
En , l'association féministe Femme et libre dépose une plainte contre Bertrand Cantat[157],[158],[159] concernant le suicide de Krisztina Rády, classée sans suite le 6 juillet 2018.
La procureure de la République de Bordeaux déclare que « les investigations menées n’ont pas permis de caractériser que le suicide de Krisztina Rády était en relation avec des violences physiques et psychologiques commises sur elle par Bertrand Cantat[160]. »
À la suite de cette accusation, le chanteur dépose plainte en pour dénonciation calomnieuse contre Yael Mellul, présidente de l'association Femme et libre[161],[162]. Celle-ci publie avec Lise Bouvet le livre Intouchables ? qui dénonce ce qu'elles considèrent comme une omertà autour de Cantat[163].
Selon certains articles et le documentaire De rockstar à tueur : le cas Cantat réalisé par Anne-Sophie Jahn, Nicolas Lartigue, Zoé de Bussierre et Karine Dusfour, après une enquête ayant débuté en 2016, et sorti en 2025, des témoignages évoquent des violences conjugales répétées[164],[165].
Discographie
Avec Noir Désir
- 1987 : Où veux-tu qu'je r'garde ?
- 1989 : Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient)
- 1991 : Du ciment sous les plaines
- 1992 : Tostaky
- 1994 : Dies irae
- 1996 : 666.667 Club
- 1998 : One Trip/ One Noise
- 2000 : En route pour la joie
- 2001 : Des visages des figures
- 2004 : Nous n'avons fait que fuir
- 2005 : Noir Désir en public
- 2011 : Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien
- 2020 : Débranché
- 2020 : L'intégrale
- 2021 : À l'Élysée Montmartre 91
- 2022 : Comme elle vient
L'après Noir Désir
Participations
- 1993 : Hunger of a Thin Man de Théo Hakola
- 1995 : No Reprise d'A Subtle Plague
- 1997 : Low Estate des 16 Horsepower (reprises de Fire Spirit du Gun Club et de The Partisan de Leonard Cohen)
- 1998 : 1000 Vietnam de Giorgio Canali
- 1998 : Imafa (album d'Akosh S. Unit)
- 1999 : Elettér (album d'Akosh S.Unit)
- 1999 : Black Session de Yann Tiersen (reprise de À ton étoile de Noir désir)
- 2000 : Irvi de Denez Prigent
- 2000 : L'Iditenté des Têtes Raides (album Gratte poil) avec le groupe Noir Désir
- 2000 : Volontaire avec Alain Bashung et le groupe Noir Désir (sur l'album Climax)
- 2001 : Kebelen d'Akosh S. Unit
- 2001 : Kékéland de Brigitte Fontaine sur le titre Bis Baby Boum Boum avec le groupe Noir Désir
- 2001 : Hoarse des 16 Horsepower (reprise live de Fire Spirit du Gun Club)
- 2002 : Oulipop de Frandol (duo sur Partis d'une case)
- 2002 : Ah le monde ! de Per Grazia Ricevuta
- 2009 : À tout moment la rue d'Eiffel
- 2009 : il prête sa voix pour le spectacle Ciels de Wajdi Mouawad
- 2011 : Danser sous la tempête de Souleymane Diamanka
- 2011 : L'un n'empêche pas l'autre de Brigitte Fontaine (sur le titre Les Vergers)
- 2011 : Bar-Bari de L'Enfance Rouge (sur le titre Vengadores)
- 2011 : The Geeks and the Jerkin' Socks de Shaka Ponk (sur le titre Palabra Mi Amor, il apparaît également dans le clip)
- 2012 : Folila avec Amadou et Mariam (sur 6 titres, dont Oh Amadou)
- 2012 : Jeffrey Lee Pierce Session Project - Volume 2: The journey Is Long (sur le titre Rose's Blues de Jeffrey Lee Pierce avec Pascal Humbert, Warren Ellis et Cypress Grove)
- 2012 : Le Jardin des malices de Guaka[166] (sur le titre F.O.C.)
- 2012 : Foule monstre du groupe Eiffel (sur le titre Lust for Power)
- 2012 : Inadaptée avec Brigitte Fontaine (BO de Le Grand Soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern)
- 2014 : Jeffrey Lee Pierce Sessions Project – Volume 3 : Axels & Sockets (sur les titres Constant Limbo avec Mark Lanegan et Desire my blue river)
- 2015 : Les Hurlements d'Léo chantent Mano Solo : Histoires (sur le titre Allez viens)
- 2015 : Doi de Maddi Oihenart (sur les titres Agian et Ez Dut Ikusi)
- 2017 : Medicinalma - Les médecines de l'âme, poèmes lus et chantés au profit de l'association Théra'coeur.
- 2021 : il signe la musique originale de la pièce Mère de Wajdi Mouawad[167].
Autres
- La chanson Télégramme 2003 d'Hubert-Félix Thiéfaine, parue en 2005 dans l'album Scandale mélancolique, est adressée à Bertrand Cantat, après le féminicide de Marie Trintignant que Thiéfaine qualifie d'« accident »[168],[169].
Filmographie
- 2012 : Holy Motors de Leos Carax : silhouette.
- 2016 : Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners : sur le titre Maybe I
Notes et références
Annexes
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