Né à Caen[1], Caryl Férey grandit en Bretagne après l'installation de sa famille à Montfort-sur-Meu, près de Rennes, en 1974. Sa mère tenait une petite parfumerie, son père était VRP pour une multinationale fabriquant des emballages. Sa grand-mère institutrice lui a transmis le goût de la lecture[1]. Son prénom lui a été donné en référence au condamné à mort américain Caryl Chessman, exécuté en 1960[2].
Après avoir été expulsé d'établissements scolaires, il achève sa scolarité par correspondance et obtient son baccalauréat[1],[3].
Grand voyageur, il parcourt l'Europe à moto, et fait un tour du monde à vingt ans[5].
Premières publications
En 1994, paraît chez Balle d'Argent son premier roman Avec un ange sur les yeux. Il sort la même année son premier polar, puis quatre ans plus tard, Haka. Il écrit aussi pour les enfants, pour des musiciens, le théâtre et la radio.
En 2019 paraît Paz, dans la collection Série Noire de Gallimard, qui raconte l'histoire d'un père et de ses deux fils pris dans l'histoire sanglante de la Colombie au XXesiècle. Pour Pierre Monastier, dans Les Lettres françaises: une «grande fresque captivante [qui] signe non seulement un excellent thriller, bien écrit, mais encore une porte d’entrée intéressante sur un conflit qui n’en finit plus de récidiver[6]», tandis que Stéphanie Loré parle quant à elle de «tragédie shakespearienne», rythmée par «une narration haletante portée par des femmes intrépides», dans Profession Spectacle[7].
Il est le père d'une fille prénommée Emma, en référence à Emma Peel[1],[9].
Les principaux romans de Caryl Férey se situent dans des pays marqués par un passé récent douloureux – colonisation, apartheid, dictature – qui sert de toile de fond à ses histoires: la Nouvelle-Zélande pour Haka et Utu, l’Afrique du Sud pour Zulu, l’Argentine pour Mapuche, le Chili pour Condor et la Colombie pour Paz.
Ses livres sont des romans noirs où la critique sociale et le chaos sont omniprésents. «Je me sens toujours du côté des opprimés», déclare-t-il en 2017[3].
Caryl Férey travaille près de quatre ans sur chaque roman[1]. Il procède par étapes: un premier voyage pour découvrir le pays, prendre des repères; ensuite commence un long travail de documentation, d’études, avant de passer à l’écriture de l’histoire; un nouveau voyage sur place privilégiera les rencontres et permettra d’affiner, d’ancrer dans le réel; et au retour c’est l’écriture elle-même qui est travaillée encore un an[5]. Lorsqu'il écrit, c'est environ 7 ou 8 heures par jour[4].