Bastia
commune française et chef-lieu du département de la Haute-Corse (Corse) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Bastia (en français : [bastja] Écouter ; en corse : [baˈsti.a] ; en italien : [baˈstiːa]) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse. Elle est la préfecture du département depuis 1976.
Bastia | |
Vue aérienne de la ville avec le Vieux-Port et l'église Saint-Jean-Baptiste, en . | |
Blason |
Logo |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse (préfecture) |
Arrondissement | Bastia (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Bastia (siège) |
Maire Mandat |
Pierre Savelli (FaC) 2020-2026 |
Code postal | 20600 et 20200 |
Code commune | 2B033 |
Démographie | |
Gentilé | Bastiais |
Population municipale |
48 768 hab. (2021 ) |
Densité | 2 516 hab./km2 |
Population agglomération |
72 167 hab. (2021) |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 42′ 03″ nord, 9° 27′ 01″ est |
Altitude | Min. 0 m Max. 963 m |
Superficie | 19,38 km2 |
Type | Centre urbain intermédiaire |
Unité urbaine | Bastia (ville-centre) |
Aire d'attraction | Bastia (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Chef-lieu de quatre cantons |
Législatives | 1re de la Haute-Corse |
Localisation | |
Liens | |
Site web | bastia.corsica |
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Avec 48 768 habitants (recensement de 2021), Bastia est la deuxième commune la plus peuplée de Corse après Ajaccio. Elle est la capitale de la Bagnaja, pays du nord-est de l'île, s'étendant entre le cours du Golo et le Cap Corse.
Sa situation géographique a fait de la ville la plaque tournante du commerce insulaire pendant la période de domination génoise sur l'île. Jusqu'au milieu du XXe siècle, elle est la principale ville de l'île avant d'être devancée par Ajaccio. Elle fut la préfecture du département unique de 1790 à 1792 puis du département du Golo de 1796 à 1811. Elle est la deuxième ville portuaire insulaire à subir un siège pendant la Révolution française. Après la proclamation du Royaume anglo-corse, elle est choisie au détriment de Corte comme capitale du royaume. Bastia est la première ville insulaire à être occupée par l'Armée royale italienne après le succès de l'opération Torch qui voit le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Elle est également la dernière à être libérée, le , ce qui marque la fin de la libération de la Corse.
Les communes limitrophes sont Ville-di-Pietrabugno, Barbaggio, Furiani et Patrimonio.
La ville se situe au nord-est de la Corse, à la base du Cap Corse entre les montagnes et la mer Tyrrhénienne[1]. Sa situation géographique, notamment la proximité avec l'île d'Elbe et les côtes italiennes, fait de Bastia le principal port de l'île et le principal centre d'activités économiques.
La ville se situe, à vol d'oiseau, à environ 35 km de la pointe Nord du Cap Corse, 50 km à l'ouest de l'île d'Elbe, île italienne, et 90 km de l'Italie continentale qu'il est possible d'apercevoir quelques jours par an, quand la visibilité est excellente.
|
Patrimonio | Ville-di-Pietrabugno | - | ||
Barbaggio | N | Mer Méditerranée | ||
O Bastia E | ||||
S | ||||
Furiani | Furiani | - |
.
La commune se situe dans la Corse Alpine (orientale)[Note 1] laquelle est formée par « une succession d’unités autochtones (terrains en place), para-autochtones (terrains faiblement déplacés) et surtout allochtones (terrains fortement déplacés). Les deux premières coïncident grossièrement avec la dépression centrale. L’allochtone, appartenant essentiellement à la zone des schistes lustrés et des ophiolites, correspond aux reliefs orientaux (Cap Corse et Castagniccia) »[2].
Son sol repose sur un socle en partie granitique (granites leucocrates Hercynienne, roches claires), qui a été recouvert des nappes océaniques de :
À noter la présence de minerai de cuivre à Cardu, dont le gisement avait fait l'objet d'une concession.
Bastia se caractérise par sa position entre la mer et la montagne. La commune se situe sur le flanc oriental de la « Serra di Pignu », une montagne qui culmine à 957 m d’altitude[3]. Cette montagne pentue forme avec d’autres collines bastiaises le relief typique du Cap Corse. Ce relief prononcé explique en grande partie le développement de la ville sur une bande côtière d’environ 1,5 km de largeur, soit une partie très limitée des 19,38 km2 que compte la commune.
Bastia se situe sur le versant méridional de l'arête formant le Cap Corse, la chaîne de la Serra-di-Pignu. Plusieurs ruisseaux ont profondément creusé une série de petites vallées au fond desquelles coulent de petits ruisseaux, si bien qu'elles en portent les noms de : vallée du Lupinu, vallée du Fangu, vallée du Toga, vallée du Griscione, vallée du Miomu, etc.
Le réseau hydrographique est peu dense. Il comporte trois ruisseaux (ou fiume) au cours orienté d'ouest en est :
Bastia possède un climat méditerranéen, toutefois son exposition à l'Est en versant de montage lui confère une exposition au soleil raccourcie. Il n’y a donc pas de coucher de soleil à Bastia mais de très beaux levers de soleil. La température moyenne annuelle s'élève à 15,5 °C et on y compte environ cinq jours de gel par an. Les vents y sont relativement fréquents et violents, la pluviométrie abondante (799,3 mm), mais on compte toutefois une moyenne de 240 jours de soleil par an.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 5,1 | 4,9 | 6,7 | 8,8 | 12,4 | 16 | 19 | 19,4 | 16,5 | 13,3 | 9,2 | 6,3 | 11,5 |
Température moyenne (°C) | 9,1 | 9,4 | 10,8 | 12,9 | 16,3 | 20 | 23,2 | 23,3 | 20,6 | 17,1 | 12,9 | 10,1 | 15,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 13,6 | 13,8 | 15,6 | 17,8 | 22 | 25,8 | 29,1 | 29,3 | 25,8 | 21,9 | 17,4 | 14,5 | 20,6 |
Ensoleillement (h) | 134 | 158 | 192 | 214 | 268 | 296 | 345 | 304 | 232 | 176 | 133 | 128 | 2 579 |
Précipitations (mm) | 67 | 57 | 60 | 76 | 50 | 41 | 13 | 21 | 81 | 127 | 114 | 93 | 799,3 |
La commune est concernée par deux étages de végétation qui sont l’expression d’un climat mais aussi d’une flore :
Il existe trois routes principales donnant accès à Bastia :
La ville est distante, par route[9], de :
La communauté d'agglomération de Bastia est desservie par un réseau d'autobus de 14 lignes géré par la Société des autobus bastiais[10].
La gare de Bastia, appartenant aux Chemins de fer de la Corse, se situe en centre-ville. Elle permet des liaisons vers Ajaccio et Calvi. Il existe aussi sur le territoire de la commune de Bastia sept autres haltes ferroviaires pour les liaisons suburbaines vers Casamozza :
Malgré ses dimensions restreintes, le port de Bastia est le plus fréquenté des ports français de la mer Méditerranée ; 2 291 944 passagers en 2011[11]. Cela en fait le deuxième port français derrière Calais (environ quinze millions de passagers).
Les principaux ports desservis sont (Source : CCI Haute Corse - Statistiques Portuaires 2011)[11] :
Le trafic national s'élève à 52 % contre 48 % pour l'international (avec l'Italie).
Comme le montre le diagramme ci-contre, le trafic de navires et de passagers est caractérisé par une « saisonnalité » très marquée. Cela est explicable par l'importance du tourisme estival pour l'économie de la Corse. Ainsi, le trafic est multiplié par onze entre les mois les plus creux de la hors-saison (novembre-mars) et les mois les plus importants de la haute-saison (juillet-août). Cette saisonnalité a un impact très fort sur la ville de Bastia, comme sur toute la Corse. En effet, la ville se doit d'être dotée d'infrastructures nécessaires capables d'accueillir un tel nombre de passagers bien que cela soit pour une courte durée chaque année.
On remarque une nette domination du marché par la Corsica Ferries - Sardinia Ferries.
Compagnie maritime | Quantité de passagers transportés en 2011[11] | Part de marché |
---|---|---|
Corsica Ferries - Sardinia Ferries | 1 570 479 | 68,52 % |
SNCM | 311 082 | 13,57 % |
Moby Lines | 309 412 | 13,50 % |
La Méridionale | 91 467 | 3,99 % |
Autres compagnies | 9 504 | 0,41 % |
Total | 2 291 944 | 100 % |
L'aéroport de Bastia-Poretta est situé à 16 km au sud de la ville, sur la commune de Lucciana. Il est le deuxième aéroport de Corse en nombre de passagers après l'aéroport d'Ajaccio-Napoléon-Bonaparte.
Il propose des liaisons avec plusieurs aéroports français tels que Paris-Orly, Paris-Charles-de-Gaulle, Marseille-Provence, Nice-Côte d’Azur, Lyon-Saint-Exupéry, etc.
Il existe aussi quelques lignes européennes telles que Londres, Genève, Cologne. Les compagnies aériennes principales sont Air Corsica, Air France, easyJet, Germanwings, Luxair, British Airways, Danube Wings, Volotea.
Au , Bastia est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bastia[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant sept communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bastia, dont elle est la commune-centre[Note 4],[14]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (55,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (58,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (52,6 %), zones urbanisées (38,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), eaux maritimes (0,2 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le Vieux-Port de Bastia est situé dans une remarquable anse étroite qui offre une bonne protection naturelle contre les aléas météorologiques de la Méditerranée. Il a donc été au cœur du développement initial de la ville.
De nos jours, il héberge toujours de nombreux navires de plaisance et de pêche, mais il n’est plus aussi économiquement indispensable à la ville que les autres ports plus modernes, bien que son attrait touristique et esthétique en fait un emblème presque officiel de la ville de Bastia. De fait, de nombreux bar-cafés et restaurants se sont installés sur ses quais dont la mairie restreint l’accès aux piétons en période estivale.
Un peu plus au nord se trouve le port de commerce de Bastia. Atout économique majeur, le port de commerce est le pouls de la ville de Bastia. Ceci est d’autant plus vrai en période estivale, durant laquelle les arrivées et départs de milliers de passagers et véhicules peuvent parfois causer de longs embouteillages tout le long de l’axe routier nord-sud, la route territoriale 11, malgré l'existence du tunnel sous le Vieux-Port.
Le rocher du Lion, qui fermait l'anse au Sud et rendait dangereux l'accès au port, fut détruit en 1860.
Face au port de commerce, la grande place Saint-Nicolas représente le cœur de la ville. Juxtaposé au nord du port de commerce, le port de plaisance de Toga « à cheval » sur Ville-di-Pietrabugno et Bastia, héberge de nombreux bateaux, tels que voiliers et yachts. Il existe aussi quelques bars, restaurants et discothèques sur ses quais.
Aujourd'hui, le centre-ville regroupe principalement la citadelle (aussi appelée Terra Nova) avec le palais des Gouverneurs, le Vieux-Port avec son quartier avoisinant et la place du marché (Terra Vecchia) , et enfin l'ensemble d'immeubles le long du boulevard Paoli, principale artère commerciale de la ville, qui s'étend du Palais de Justice jusqu'à l'avenue du Maréchal-Sebastiani. Le centre bénéficie du Programme national de revitalisation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD)[20].
Ces dernières décennies, Bastia et sa région se sont développées au travers d'une forte croissance démographique, qui pousse désormais hors des limites communales, en raison du site trop enserré de la ville-centre.
Bastia comprend plusieurs hameaux et quartiers qui sont, du nord au sud :
Toga qui se partage de nos jours entre Ville-di-Pietrabugno et Bastia, fut la zone industrielle de Bastia de 1857 à 1977. S'y trouvait l'ancien hôpital de Bastia, aujourd'hui en partie désaffecté après son déplacement à Montesoro. Subsistent sur le site le pôle de psychiatrie et gériatrie du centre hospitalier de Bastia : un centre médico-psychologique (CMP), et le long séjour : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Toga c'est aussi le port de plaisance « à cheval » sur les deux communes.
Village au nord-est de la commune, Cardo est l'un des premiers lieux habités de la commune.
Le Fango est un quartier de Bastia qui s'est développé récemment côté montagne. Il comporte notamment la préfecture de Haute-Corse, la gare de Bastia et le lycée Giocante-de-Casabianca. Le quartier accueille également la Caisse primaire d'assurance maladie, la Caisse d'Allocations Familiales, l'Hôtel des Impôts, le siège départemental d'EDF, le Conseil départemental de la Haute-Corse.
Le quartier de Saint-Antoine est un quartier résidentiel dans le nord de la ville. Il abrite le couvent de Saint-Antoine. Il est aussi un axe entre la ville de Bastia, Cardo et de Saint-Florent.
Fort Lacroix, situé à Cardo, peu après le couvent Saint-Antoine, tient son nom de la batterie Fort Lacroix, ancien bastion de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, inauguré à la fin du XIXe siècle. Le site, ancien terrain militaire situé sur une colline, comprend un premier bâtiment au bord du chemin menant au sommet, une antenne d'une vingtaine de mètres de haut, de deux bunkers servant de postes d'observation qui servaient à surveiller la mer, d'un bâtiment de plain-pied situé en haut de la colline et enfin d'un long tunnel servant autrefois pour le stockage des armes. Au bout de ce tunnel, faisant partie autrefois d'un vaste réseau, une échelle est présente. Malheureusement, la sortie en haut de l'échelle a été bloquée et en bas, un écroulement a eu lieu. C'est d'ailleurs à l'entrée de ce tunnel que sont inscrits le nom du site et son année d'inauguration. Véritable morceau de l'histoire de la Corse, lié incontestablement à son patrimoine et à la Seconde Guerre mondiale, le site a été aménagé en parc et l'antenne désaffectée a été rénovée[21].
La place du Marché était autrefois la place très animée de la ville. Autour de cette place, on trouve l'église San Ghjuvà, l'ancien Hôtel de Ville, la maison Suzzoni.
C'est le quartier le plus ancien de Bastia. Avant la fondation de la ville, c'est là qu'était située la marine de pêcheurs du village de Cardu. La marine s'appelait alors Portu Cardu. La fondation de la Citadelle par les Génois en 1380 a donné lieu à une nouvelle appellation : la ville basse, c'est-à-dire le Vieux-Port, Terra Vechja, et la ville haute, Terra Nova.
C'est le quartier qui fait la jonction entre le Vieux-Port (Terra Vechja) et la Citadelle (Terra Nova).
Le quartier de Saint-Joseph est un quartier populaire et particulièrement ancien. Il abrite l'église Saint-Joseph, le collège de Saint-Joseph. Il est aussi un axe important nord-sud de la Ville, connectant les quartiers du centre-ville, de Toga et du Fango aux quartiers sud.
Ce quartier encore préservé, niché sur les hauteurs de la ville, abrite la chapelle Notre-Dame-de-Monserato, sur les hauteurs de Bastia à Saint-Antoine, érigée au XVIe siècle. Elle se distingue par escalier rouge de 33 marches, qui lui vaut d'être communément appelée « Scala Santa ».
En 1811, Napoléon Ier, en conflit avec le pape Pie VII, exile à Bastia 424 membres du haut clergé romain. Les Bastiais accueillent ces Romains exilés avec beaucoup d'hospitalité et de respect, ce qui leur vaut la gratitude du pape. En guise de remerciement, Pie VII autorise Bastia à accueillir un escalier saint, A Scala Santa, réplique de l'escalier que Jésus a monté dans le prétoire de Jérusalem avant d'être supplicié dans les prisons de Ponce Pilate. Une indulgence spéciale est attachée à cet escalier, qui se gravit à genoux et, à chaque marche montée, le fidèle dit une prière. Une rénovation de l’édifice est attendue en 2019[réf. nécessaire].
Lupino est un quartier au sud de la ville, le premier à se développer avec ses logements sociaux notamment[pas clair].
Paese Novo est un quartier résidentiel dominant Montesoro, sur l'ancienne « route Impériale » qui contourne la ville par ses hauteurs. Le Centre hospitalier de Bastia est implanté dans ce quartier.
Montesoro est un autre quartier résidentiel au sud de Bastia. Il se présente par de grands ensembles d'immeubles récents avec de nombreux commerces. Montesoro abrite de grands établissements scolaires : lycées technique et professionnel, collège d'enseignement secondaire.
Erbajolo est un autre quartier à l'extrémité méridionale de la commune. Elle marque le début de zone industrielle au sud de l'agglomération bastiaise. S'y trouve la plus grande surface commerciale de la ville (E.Leclerc Grand Bastia), un stade de football.
Bastìa signifie en corse « poste fortifié »[22]. Pendant longtemps, le port ne sera qu'un point d'appui génois sur les côtes corses[23]. En italien, Bastia ou Bastita signifie « retranchement » ou « bastide », ce qui indique la fonction militaire que la ville à longtemps occupé[24].
Les seules traces de présence humaine dans la région seraient les ossements d'un lièvre appelé Lagomys corsicanus et quelques débris humains dans le quartier de Toga, qui dateraient du néolithique[25]. Le géographe grec Ptolémée mentionne une cité de Mantinon dont aucune trace ni aucune information n'est parvenue aux archéologues et aux historiens[22].
Au début du XIVe siècle, il n'y avait dans la région qu'une chapelle pisane en l'honneur de Saint-Nicolas[22]. À l'époque, Gênes est en conflit avec le royaume d'Aragon pour la possession de l'île, Gênes ayant pris pied dans le Deçà des Monts et l'Aragon dans le Delà des Monts. La ville est fondée en 1383 par Leonello Lomellini, l'un des deux gouverneurs envoyés sur l'île par la république de Gênes en 1370, en réponse à la mainmise aragonaise sur le nord de l'île[26], avec l'apport financier de la Maona, une association de riches propriétaires génois[27]. L'emplacement est choisi pour tenir compte des possibilités d'aménager le territoire environnant[22]. La ville est prise par Vincentello d'Istria en 1405, avant d'être reprise par Gênes deux ans plus tard grâce au cousin de Vincentello, Francesco della Rocca, qui est d'ailleurs tué pendant le siège de la ville[28].
La ville connaît un développement dès lors que Gênes à délégué la gestion des affaires de l'île à une banque privée génoise, l'Office de Saint Georges[29]. En 1453, le gouverneur de l'île quitte Biguglia pour s'installer à Bastia[30]. Néanmoins, sa situation géographique ne lui est pas favorable — notamment pour la navigation — au point qu'en 1484, l'Office de Saint Georges proposa des exemptions fiscales pour les familles génoises qui s'installeraient dans la ville autour de la forteresse[31],[32]. En 1605, le pape Clément VII accorde à la ville le titre de Civitas. Gênes en fait une ville de garnison en 1613[30]. Cependant, comme les autres villes de l'île, le développement reste limité. Comme les autres places fortifiées, Bastia est alors une ville ayant pour seule fonction la fonction militaire[33]. Cela n'empêche pas le débarquement de la flotte franco-ottomane le qui marque le début de la conquête de la Corse par la France[34]. La ville est prise en quelques heures, pratiquement sans résistance[35]. Cependant, la ville ne reste française que quelques mois, étant rapidement reprise par Gênes[36].
La ville connaît un développement modeste au XVIIe siècle, accompagné par l'intégration des populations autochtones au peuplement ligure originel. Pendant longtemps, Gênes a fixé à dix ans le délai pour obtenir la citoyenneté[37]. À la fin du siècle, la ville compte entre 8 000 et 10 000 habitants[38],[39]. Bastia est alors le poumon économique de l'île, même si la ville est fortement soumise aux taxes imposées par Gênes[40]. La Corse connaît une relative tranquillité, mais un évènement vient tout changer. En décembre 1729, une jacquerie éclate après qu'un collecteur d'impôt ait été trop insistant auprès d'un villageois de Bustanico pour le versement de la Due Seini, l'un des nombreux impôts prélevés par Gênes. Le collecteur et ses hommes sont dépassés par le mouvement spontané qui se forme dans les villages alentour et doivent se replier sur Corte. Le gouverneur décide alors d'organiser une expédition punitive, mais celle-ci doit rapidement se replier sur Bastia[41]. En février 1730, les émeutiers s'emparent de la ville, très mal défendue malgré son statut de ville de garnison. Le gouverneur parvient à reprendre le contrôle de la situation, mais la révolte gagne l'ensemble de l'île. À la fin de l'année, les émeutiers menacent à nouveau la ville[42]. Elle devient ensuite le point d'appui des puissances étrangères qui cherchent à restaurer l'ordre dans l'île, ce que Gênes est incapable de faire. Successivement, Autrichiens et Français débarquent à Bastia pour s'installer temporairement sur l'île. La ville est bombardée par la flotte anglaise en novembre 1745 alors qu'une coalition anglo-sarde tentait d'aider Gênes à conserver sa possession. Cependant, entre-temps, la coalition se brise et la Grande-Bretagne proposa à l'Espagne de lui offrir la Corse[43]. Cependant, à partir de 1748, les Français reprennent pied sur l'île, d'abord temporairement puis définitivement après la Guerre de Sept Ans.
En 1764, la ville fait partie des cinq que Gênes demande à la France d'occuper dans le cadre du second traité de Compiègne[44]. Quatre ans plus tard, le Traité de Versailles est signé et l'année suivante, l'île est annexée par la France. Là encore, Bastia est utilisée pour le débarquement des troupes françaises[45]. La non maîtrise maritime fut donc fatale à la Corse indépendante. La citadelle de Bastia est reconstruite durant le règne de Louis XVI[46].
Bastia conserve sa position de capitale de l'île dans le décret qui organise la France en départements. Elle est la préfecture de l'île, qui est alors un département unique. Cependant, la situation ne dure pas. En 1792, Pascal Paoli, alors président du Conseil général, décide de transférer l'exécutif local à Corte. Après sa mise hors la loi par la Convention nationale, l'île se détache progressivement de la République et se rapproche de la Grande-Bretagne. Le député Christophe Saliceti, proche de la famille Bonaparte — notamment de Napoléon —, obtient de la Convention nationale la bidépartementalisation. Bastia est alors choisie pour être la préfecture du département du Golo. La décision devient effective en 1796 après l'épisode de l'éphémère Royaume anglo-corse où Londres imposa à Paoli le choix de Bastia comme capitale. La ville subit d'ailleurs un siège qui dure presque deux semaines en mai 1794[47].
Le , un sénatus-consulte met fin à la bidépartementalisation de la Corse, qui redevient un département unique. Napoléon Ier fait d'Ajaccio la préfecture au détriment de Bastia qui ne devient qu'une sous-préfecture[48]. Cependant, la ville conserve le gouvernement militaire et la Cour d'appel[49]. Une bonne partie de la population est d'ailleurs originaire de France métropolitaine.
Après la première abdication de Napoléon, les autorités de Bastia négocient un traité avec le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande pour tenter d'obtenir la reconnaissance de l'indépendance de l'île. Cependant, les autorités d'Ajaccio refusent de suivre, de même que les alliés qui reconnaissent par le traité de Paris la souveraineté française sur la Corse, rendant caduque le traité négocié à Bastia[50].
La monarchie de Juillet cherche rapidement à moderniser la ville, mais les travaux ne commencent qu'en 1845 quand la construction d'un nouveau port est décidée[51]. L'épidémie de choléra que connaît la ville en 1837 n'est pas étrangère à cette accélération[27]. En 1842, des hauts fourneaux ouvrent dans le quartier de Toga[52]. 200 ouvriers y travaillaient, produisant environ 15 000 tonnes de fonte chaque année[53]. La ville est modifiée considérablement sous le Second Empire, Napoléon III gardant toujours un œil attentif sur les affaires de l'île. Les travaux pour le nouveau port commencent en 1862, mais il n'est achevé que près d'un demi-siècle plus tard[54]. C'est à cette époque que le port peut desservir toute l'île[38],[55]. À l'époque, il était très difficile de relier Ajaccio à Bastia autrement que par la route[56]. En 1869, l'impératrice Eugénie de Montijo posa la première pierre du futur hôpital. Cependant, le déclenchement de la guerre contre la Prusse empêche la réalisation des travaux[51]. Les hauts fourneaux installés dans le quartier de Toga ferment en 1885[52].
Le , face à la montée de l'irrédentisme italien, 20 000 personnes se rassemblent dans la ville pour participer au « serment de Bastia » où les Corses partisans du maintien dans la République s'engagent à défendre l'unité nationale[57]. Beaucoup d'anciens combattants sont présents ce jour-là[58].
Lorsque est signé l'armistice du 22 juin 1940, les Corses sont encore traumatisés par la Première Guerre mondiale pour laquelle la Corse a payé un lourd tribut sur le plan humain. Une bonne partie des anciens combattants s'engagent dans la Légion française des combattants mise sur pied par Joseph Darnand. Néanmoins, leur engagement ne signifie pas pour autant que la plupart des légionnaires adhèrent au régime de Vichy. La peur d'une annexion italienne — la France ayant signé un armistice avec l'Italie — explique en partie ces réticences. Les chefs de garnisons et les commandants militaires appellent d'ailleurs à la résistance armée en cas de débarquement[59]. Lorsque l'armée royale italienne occupe l'île à partir du [59], une bonne partie des légionnaires rejoint le mouvement de résistance Combat[60].
Le , l'armée royale italienne envahit la Corse. Près de 80 000 soldats débarquent à Bastia[57],[59]. Sur les quais, un vers de Dante est écrit à la hâte : Lasciate ogni speranza, voi che'ntrate ! (ou « Laissez toute espérance, vous qui entrez ! » en français)[61]. La résistance s'organise rapidement. Le commando de la mission secrète Pearl Harbour (Roger de Saule, Laurent Preziosi et les cousins Toussaint et Pierre Griffi) a été déposée dans la nuit du 13 au 14 décembre 1942 par le sous-marin Casabianca dans la baie de Topiti. Après avoir organisé un réseau dans cette région (Piana), elle est ensuite parvenue à Corte pour organiser un deuxième réseau dirigé localement par Pascal Valentini, puis a rejoint Bastia pour le troisième réseau de la région de Bastia et du Cap Corse. C'est autour de Hyacinthe de Montera, au 35 du boulevard Paoli, que s'est organisé le mouvement. Laurent Preziosi participait déjà aux premières réunions en 1941 avant de retourner à Alger et être recruté pour la mission. Le mouvement s'est ensuite organisé dans le cadre du Front national. Le radio Pierre Griffi fut malheureusement arrêté à Ajaccio, atrocement torturé et fusillé à Bastia, sans avoir parlé, le 18 août 1943. À partir d'avril 1943, la Corse est soumise à un gouvernement militaire commandé par le général Giovanni Magli[62]. La ville est bombardée pendant la retraite allemande qui est la conséquence directe de l'opération de libération de l'île qui commence dès l'annonce de l'armistice de Cassibile[57]. Quelques jours auparavant, Jean Nicoli et Michel Bozzi sont fusillés par les soldats italiens[62]. Bastia est libérée le par l'armée d'Afrique[57]. La Corse sert alors de base arrière pour le débarquement de Provence.
Longtemps cantonnée à son rôle de sous-préfecture, Bastia obtient enfin une égalité de traitement avec Ajaccio. Certes, la montée du nationalisme corse contribue à la nouvelle bidépartementalisation, mais Bastia devient la préfecture du département correspondant au Deçà des Monts, la Haute-Corse, en 1975[63].
Bastia a été successivement :
Bastia a également été la capitale de l'éphémère Royaume anglo-corse.
La ville a longtemps été un bastion du Parti radical puis du Parti radical de gauche. La ville bascule lors des élections municipales de 2014, l'autonomiste Gilles Simeoni battant le fils du maire sortant.
La Communauté d'agglomération de Bastia regroupe 5 communes, dont Bastia, pour une population totale estimée à 57 276 habitants en 2010.
Bastia est le chef-lieu de quatre cantons[64] :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1919 | 1937 | Émile Sari | Médecin | |
1937 | 1941 | Hyacinthe de Montera | Parti radical | |
1941 | 1943 | Joseph Gherardi | Président du comité d'honneur de la section locale de la Légion française des combattants[65] | |
1943 | 1945 | Jacques Faggianelli | Parti radical | Professeur d'anglais |
1945 | 1947 | Hyacinthe de Montera | Parti radical | |
1947 | 1967 | Jacques Faggianelli | Parti radical | Professeur d'anglais Conseiller général Député et sénateur |
1968 | 1989 | Jean Zuccarelli | MRG | |
1989 | 1997 | Émile Zuccarelli | PRG | Ingénieur Député |
1997 | 2000 | Albert Calloni | PRG | |
2000 | 2014 | Émile Zuccarelli | PRG | Député |
2016 | Gilles Simeoni | Nationaliste autonomiste | Président du Conseil exécutif de Corse | |
En cours | Pierre Savelli | Nationaliste autonomiste | Adjoint au maire (2014-2016) |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[66],[Note 5].
En 2021, la commune comptait 48 768 habitants[Note 6], en évolution de +9,95 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le recensement de 2009 donne le chiffre de 43 545 habitants, dont 9,8 % d'étrangers[69].
Ses habitants sont appelés les Bastiais (en corse Bastiacci ou archaïquement Bastiesi).
Bastia est l'une des rares villes moyennes à ne pas avoir d'antenne universitaire[63]. Elle possède cinq collèges : quatre publics (collège Giraud, collège Montesoro, collège Saint-Joseph et collège Simon Vinciguerra dit le « Vieux Lycée ») et un privé (collège Jeanne d'Arc).
Bastia possède cinq lycées, qui sont trois lycées généraux ou technologiques (lycée Giocante-de-Casabianca et lycée Paul-Vincensini, publics, et lycée Jeanne-d'Arc, privé) et deux lycées professionnels (lycée Jean-Nicoli et lycée Fred-Scamaroni, publics).
Bastia accueille un des instituts de recherche de l'école d'ingénieurs des Arts et Métiers ParisTech (ENSAM). Cet institut, ouvert en 2000, offre des programmes d'études doctorales et des mastères spécialisés dans le domaine des énergies renouvelables.
Bastia abrite également un des cinq Instituts régionaux d'administration (IRA) de France pour la formation des futurs cadres administratifs.
Bastia possède un hôpital dans le quartier de Paese Novu (hôpital de Falconaja), ainsi qu'une clinique (clinique Maymard) en centre-ville et une autre clinique spécialisée en ophtalmologie (clinique Filippi) quartier Saint-Antoine.
Aux alentours de la ville se trouve aussi la clinique Zuccarelli (quartier de Toga) ainsi que la polyclinique à 2 km du centre-ville (sur la commune de Furiani).
Bastia s'est distingué au travers de son club de football le Sporting Club de Bastia. Le stade Armand-Cesari se situe sur la commune voisine de Furiani. Le club a été finaliste de la Coupe UEFA en 1978 et vainqueur de la Coupe de France de football en 1981. Il a également été finaliste de cette dernière en 1972 et en 2002, Champion de France de Ligue 2 en 1968 et en 2012, ainsi que Champion de France de National en 2011. En 2015, le SC Bastia a disputé et perdu la finale de la Coupe de la Ligue contre le PSG, vingt ans après celle de 1995 contre ces mêmes adversaires. Le club évoluait en Ligue 1 de 2012 à 2017.
Bastia est une importante ville de football. Outre le SCB, on y trouve deux autres clubs amateurs : le Cercle athlétique bastiais (CAB) évoluant actuellement en National et l'Étoile filante bastiaise (EFB). Un quatrième club, le Football Corsica Club Bastiais (FCCB) a disparu après s'être offert six championnats amateurs de Corse dans les années 1950. Historiquement, chacun de ces quatre clubs était soutenu par une partie différente de la ville : les alentours de la place Saint-Nicolas étaient bleus (SCB), le Vieux-Port était noir (CAB), la citadelle et le quartier Saint-Joseph étaient blancs (EFB) et le quartier du marché était rouge (FCCB). La domination du Sporting a éclipsé les autres clubs bastiais au fil du temps. À l'issue de la saison 2012/2013, il y a pour la première fois deux clubs professionnels à Bastia, le SCB en Ligue 1 ainsi que le CAB promu de National, pour un total de quatre clubs professionnels corses (avec l'AC Ajaccio en Ligue 1 et le GFC Ajaccio, relégué en National mais ayant conservé son statut professionnel).
Bastia est aussi une ville-étape du Tour de France 2013, arrivée de la première étape depuis Porto-Vecchio et départ de la seconde vers Ajaccio.
Quelques spécialités culinaires de Bastia et de sa région :
L'agglomération bastiaise concentre la majeure partie des rares industries que compte la Corse. Bastia est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Bastia et de la Haute-Corse.
Le siège de la CCI régionale (résultant de la fusion des CCI des deux départements corses) sera implanté à Bastia, officialisant d'une certaine manière son statut de capitale économique de l'île.
Sur la région bastiaise, la Chambre de commerce et d'industrie gère les infrastructures suivantes :
Le port de commerce ou port Saint-Nicolas, sur le territoire de la commune, peut accueillir huit navires de gros tonnage (six navires à passagers et deux autres), en plus des remorqueurs et des pilotines. Il est le deuxième plus important de France en matière de trafic passagers après Calais ;
L'aéroport de Bastia Poretta se situe au sud de l'agglomération bastiaise, « à cheval » sur les communes de Borgo et de Lucciana.
Depuis 2000, Bastia possède le label « Ville d'Art et d'Histoire ».
L’ancien palais des Gouverneurs génois est en partie occupé par le musée de Bastia, rénové en 2010[70], qui a succédé au musée municipal d'ethnographie Corse[71]. Ce dernier, créé en 1898, qui avait été installé en 1922 dans la caserne Marbeuf, fut refondé après le pillage d'une partie de ses collections sous l'occupation et installé en 1952 dans le palais. Ancienne forteresse appuyée au donjon et agrémentée d’un campanile du XVIe siècle, le palais des gouverneurs monte une garde séculaire sur Terra-Nova et par delà les remparts, sur le Vieux-Port. La ville a engagé un ambitieux programme de rénovation de ce palais classé monument historique sous la direction des architectes Daniel Cléris et Jean-Michel Daubourg. Outre la rénovation du palais, les travaux ont permis de rebâtir un quart du monument qui avait été détruit en 1943 lors des combats pour la libération de la Corse. Le parti de reconstruction adopté par les architectes respecte les tracés régulateurs et les volumes d'origine mais s'affirme comme une architecture du XXIe siècle rejetant tout pastiche.
Le nouveau musée a été inauguré le 25 juin 2010. Les collections[72], enrichies en 1841 par le legs de Giuseppe Sisco, premier chirurgien du pape Pie VII, puis par une partie des 100 tableaux italiens légués en 1844 à la ville par le cardinal Fesch, par l'intermédiaire de son neveu Joseph Bonaparte comte de Survilliers (œuvres sur la base Joconde), s'articulent autour de quatre thèmes : naissance et croissance urbaine, centre des pouvoirs, foyer culturel et le palais des Gouverneurs. De plus la conservation présente des expositions temporaires dans des espaces spécialement affectés. Le jardin des gouverneurs, dont l'accès se fait par le musée, offre une vue remarquable. Dans la cour était conservée jusqu'aux travaux de rénovation la tourelle du sous-marin Casabianca.
La Citadelle et le Palais des Gouverneurs sont classés au titre des Monuments historiques[73].
Liste des édifices religieux de Bastia.
La pro-cathédrale Sainte-Marie, rue de l'Espanade, édifiée à partir de 1495 et fortement remaniée au début du XVIIe siècle, se trouve en plein cœur de la citadelle. Derrière cette église, la chapelle Sainte-Croix connaît une ornementation intérieure exubérante. La chapelle a son trésor : le Christ des Miracles, que vénèrent par tradition les Bastiais les plus fervents, trouvé en 1428, flottant sur les eaux, par deux pêcheurs. Elle a été le siège du diocèse de Mariana et Accia entre 1570 et 1802.
La pro-cathédrale Sainte-Marie est classée au titre des Monuments historiques[74].
L'église Saint-Jean-Baptiste, rue Saint-Jean, est un des monuments les plus emblématiques de la ville de Bastia. Dominant le Vieux-Port, elle fut construite à partir de 1583. Trop petite pour accueillir les fidèles, elle fut démolie au milieu du XVIIe siècle pour faire place à un nouvel édifice.
« La chiesetta di S. Giovanni parocchiale di Terravecchia della Bastia non era congrua a tanto popolo ; però fu demolita ed in suo luogo si è data principio a una chiesa nova dedicata al medesimo Santo assai magnifica, nell’effettuazione della quale converrà al sicuro spendere gran denari, per la cui scarsezza l’opera tarderà ad avere la totale perfezione. »
— Annales de Banchero, ancien podestat de Bastia, publiées par l'abbé Letteron - Imprimerie et librairie Vve Eugène Ollagnier Bastia 1887 p. 175.
Dédiée à Saint Jean-Baptiste, elle arbore une haute et noble façade classique, en grande partie cachée par les immeubles voisins, et un intérieur baroque du XVIIIe siècle. Cette église possède en outre un mobilier remarquable, tels qu'orgue, chaire et tableaux de la collection du cardinal Fesch.
L'église Saint-Jean-Baptiste est classée au titre des Monuments historiques[75].
L'oratoire de l'Immaculée-Conception., rue Napoléon, a été bâtie en 1611 par la confrérie de l'Immaculée Conception de Bastia. Remaniée en 1763 et 1806, elle présente des décors remarquables : voûte peinte au XIXe siècle et murs tendus de velours. Elle réunit, dans sa sacristie musée, de nombreuses pièces d’art religieux du XVe siècle et XIXe siècle provenant de sanctuaires de la ville.
L'église de la Conception est classée au titre des Monuments historiques[76].
L'église Saint-Étienne de Cardo, Strada di à Processio, a été construite en deux étapes : 1838 et 1875, à la place d'une ancienne église. L'église Saint-Étienne est inscrite au titre des Monuments historiques[77].
Bastia est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de deuxième génération.
Étang, zone humide et cordon littoral de Biguglia Avec Biguglia, Furiani, Borgo et Lucciana, Bastia est concernée par la Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération, objet de la fiche Étang, zone humide et cordon littoral de Biguglia (940004079)[78]. L'étang de Biguglia, aussi appelé étang de Chjurlinu, situé au sud de Bastia, est le plus vaste plan d'eau lagunaire de Corse (1 450 ha).
Crêtes asylvatiques du Cap Corse La ZNIEFF 940004076 (2e génération) nommée Crêtes asylvatiques du Cap Corse, englobe la quasi-totalité de la crête centrale du Cap Corse qui touche 20 communes. La zone comporte de nombreuses espèces de la faune et de la flore classées comme déterminantes[79].
Blasonnement :
D'azur à une forteresse d'argent maçonnée de sable, terrassée de sinople. |
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