Arradon
commune française du département du Morbihan De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Arradon [aʁadɔ̃] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.
Arradon | |||||
Mairie en septembre 2009. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Morbihan | ||||
Arrondissement | Vannes | ||||
Intercommunalité | Golfe du Morbihan - Vannes agglomération | ||||
Maire Mandat |
Pascal Barret 2020-2026 |
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Code postal | 56610 | ||||
Code commune | 56003 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Arradonnais | ||||
Population municipale |
5 685 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 307 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 37′ 35″ nord, 2° 49′ 20″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 61 m |
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Superficie | 18,49 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Arradon (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Vannes (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Vannes-2 | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Morbihan
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | arradon.com | ||||
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Arradon fait partie du Parc naturel régional du golfe du Morbihan.
Arradon est située sur la côte nord du golfe de Morbihan et est situé à 120 km de Rennes et de Nantes. Cette commune est délimitée à l'est par la rivière du Vincin et à l'ouest par le ruisseau du Pont de Lohac, deux petits fleuves côtiers formant deux rias dans leur partie aval. Elle est limitrophe des villes de Vannes, Ploeren et Baden. Ainsi, elle fait partie de l'agglomération de Vannes. La ville d'Arradon s'étend sur 1 849 hectares, au cœur du golfe du Morbihan. Cette superficie est divisée en trois grands secteurs qui sont « Botquelen-Petit Molac », « le Bourg » et « le Moustoir ». En outre, 45 % du territoire est affecté à l’agriculture.
La commune possède une côte maritime longue de 15 km[1]. Arradon se trouve en face de l'Île-aux-Moines et de l'Île-d'Arz avec lesquelles cette commune assure des transports. D'ailleurs, les deux îles Logoden et la petite île Irus appartiennent à Arradon.
Son littoral est assez découpé, alternant de l'ouest vers l'est rias et anses, découvrant largement à marée basse, d'une part (les principales sont la ria du ruisseau du Pont de Lohac, l'anse de Paluden et, moins marquée et plus large, la baie de Kerbilouët-Penboc'h où sont situées les plages principales, ainsi qu'en allant vers l'est les baies de Roguédas, de Kerguen et de Moréac, et enfin la ria du Vincin) et pointes (la plus nette et la plus remarquable étant la pointe d'Arradon, des pointes moins marquées étant, en allant vers l'est, celles de Penboc'h, de Roguédas, de Kerguen et de Moréac, bordées de falaises de quelques mètres d'altitude seulement. Le littoral nord de la ria du Pont de Lohac est lui-même assez découpé, alternant aussi pointes et presqu'îles d'une part (Mané Habus, Quirion, Pen er Men), anses et baies d'autre part (baies du Moustoir et de Quirion).
Le littoral d'Arradon est un mélange de champs, bois et parcs abritant des demeures cossues ; certaines ont même été construites sur le domaine public maritime, parfois il y a plus d'un siècle. En 1992 le préfet du Morbihan a informé quatre propriétaires que leur autorisation d'occupation temporaire du domaine public maritime ne serait pas renouvelée, en application de la loi Littoral ; les propriétaires des maisons concernées (dont celle qui fut à Pen er Men possédée par la famille du général Diego Brosset, aussi propriétaire jusqu'en 1976 de l'Île Irus[2]) ont été déboutés dans les procédures judiciaires menés par eux contre la décision préfectorale ; en 2012 une première maison est démolie et en 2014 c'est le tour d'un hangar ostréicole ; les autres maisons ont bénéficié d'un sursis qui expire le [3].
Deux anciens moulins à marée existent le long du littoral.
L'intérieur du finage communal s'élève jusqu'à 59 mètres d'altitude dans sa partie nord-ouest, à Parc Neuf, près de La Lande Lignol et même 61 mètres au nord du bourg ; celui-ci est vers une trentaine de mètres d'altitude. Le territoire communal est assez vallonné, drainé par les deux fleuves côtiers précités et leurs très modestes affluents, le principal étant le ruisseau de Ménaty, affluent de rive droite du Vincin, qui sert de limite nord à la commune, la séparant de Ploeren. Le ruisseau de Paluden est un minuscule fleuve côtier qui se jette dans l'anse de Paluden.
Un affleurement de pyroxénite se trouve en bord de mer à Roguedas[4] ; les travaux de défense contre la mer menés pour protéger une propriété privée ont, à la demande des géologues, respecté l'affleurement. Un affleurement de gneiss à sillimanite[5](appelé localement "morbihanite") se trouve à proximité[6].
Comme c'est souvent le cas en Bretagne, le bourg s'est implanté à quelque distance du littoral, sur une hauteur d'une trentaine de mètres ; les premiers immigrants bretons fixèrent le centre de leurs plous à l'intérieur des terres, probablement par crainte des pirates saxons[7]. C'est à l'époque gallo-romaine que des villæ ont commencé à occuper le bord de mer, qui est devenu très recherché à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment au niveau de la Pointe d'Arradon.
Arradon est resté longtemps une commune rurale avec son paysage de bocage et un habitat rural dispersé en hameaux et fermes isolées. C'est à partir de la deuxième moitié du XXe siècle que le bourg a beaucoup grossi (périurbanisation) en raison de la création de nombreux lotissements dans ses alentours (en raison de la proximité de Vannes) et que tout l'espace compris entre le bourg et la mer s'est rurbanisé en raison de l'attractivité littorale, de Paluden et Rosclédan à l'ouest, à Bourgerel et Benalo à l'est. Paradoxalement la présence plus ancienne de villas cossues entourées de vastes propriétés le long du bord de mer a empêché une urbanisation dense du littoral lui-même, bien avant la loi Littoral.
Un foyer secondaire d'urbanisation existe dans la partie ouest de la commune autour du hameau du Moustoir, qui s'est développé initialement de manière autonome par rapport au bourg d'Arradon.
Une zone d'activités, dite de Doaren-Molac, s'est développée dans la partie nord-est de la commune aux alentours du lieu-dit « la Salette », le long de la D 101 ; c'est en fait une excroissance de l'agglomération vannetaise.
Aucun axe de transport important (ni voie ferrée, ni route nationale) ne dessert la commune, à laquelle on accède principalement par la D 101, qui va de Vannes à Baden, dont le tracé suit d'ailleurs en partie celui d'une ancienne voie romaine, et qui passe au nord du bourg, lequel est desservi par la D 127, qui vient de Ploeren et va jusqu'à la Pointe d'Arradon (le bourg est désormais contourné par une rocade passant à l'ouest de celui-ci).
Les caractéristiques du littoral n'ont pas permis de créer de ports importants ; de modestes ports de plaisance existent toutefois, le principal étant celui de la Pointe d'Arradon[8], d'autres mouillages se trouvent à Pen er Men, Penboc'h et Moréac[9].
Le sentier piétonnier GR 34 longe une bonne partie du littoral d'Arradon (mais est parfois très étroit, constitué d'un trottoir de faible largeur longeant les murets de protection des propriétés privées littorales), mais s'en éloigne aussi en maints endroits, en raison de l'opposition de propriétaires riverains, en dépit de la servitude de passage théorique, comme sur la côte nord de la Pointe d'Arradon ou aux alentours de Roguédas.
La véloroute V45 (La Littorale) passe à l'ouest du Bourg et longe la côte vers Baden[10].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[11]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[12]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[13].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 836 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Larmor-Baden à 7 km à vol d'oiseau[14], est de 12,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 872,2 mm[15],[16]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].
Au , Arradon est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Arradon[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[19],[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vannes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[20]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[21],[22].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[23]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[24].
Le tableau ci-dessous présente l' occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
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Tissu urbain discontinu | 24,6 % | 458 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 31,7 % | 590 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 9,5 % | 177 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 21,6 % | 401 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 1,4 % | 25 |
Forêts de feuillus | 0,08 % | 1,5 |
Forêts de conifères | 9,4 % | 175,5 |
Zones intertidales | 0,6 % | 11 |
Mers et océans | 1,1 % | 20 |
Source : Corine Land Cover[25] |
Le nom de la localité est attesté sous les formes Daradon en 1304 et Aradon en 1516[26].
Il est possible aussi qu'Arradon ait une origine gauloise, ce nom viendrait de Aradunum et la signification serait "la colline d'ara »[27]. Selon N-Y Tonnerre, il s'agit un toponyme gaulois formé par le suffixe -dunum et ayant subi une évolution romane[28].
Signalons le toponyme Arandon, en Isère, défini comme provenant de Aran d'origine pré-celtique et de Dun ("Forteresse"), mot gaulois que l'on retrouve dans de multiples exemples comme London, Chateaudun, Chaudun, etc.
Le nom de la localité est attesté sous la forme Ara'on en breton[26].
Un tumulus situé à Saint-Galles fut fouillé en 1854 par René Galles[Note 3], propriétaire du terrain sur lequel il se trouvait[29]. Une hache en jadéite, provenant d'Arradon, donnée par Louis Galles[Note 4], se trouve au musée d'histoire et d'archéologie de Vannes, de même que divers objets provenant de la fouille du dolmen d'Er Roh[30].
Le dolmen de Kerhenry, en ruine, date du Néolithique et fut aussi exploré par Louis Galles.
Un lec'h bas qui se trouvait dans l'ancien cimetière d'Arradon, déclassé à la fin du XIXe siècle, et qui gisait, presque oublié, à moitié enfoui, dans un coin de cet ancien cimetière, fut donné au musée d'histoire et d'archéologie de Vannes vers 1924. Un autre lec'h, qui était près de l'ancienne église paroissiale démolie vers 1890, a disparu[31].
À l'époque romaine, Arradon était occupé par les Romains qui l’utilisait comme étape entre Vannes et Locmariaquer. En 1856-1857, à la suite des fouilles menées au Lodo par le chevalier de Fréminville en 1837, permirent de préciser le plan des trois groupes de constructions gallo-romaines[32]. Des monnaies datant de la période comprise entre les empereurs Maximien Hercule et Magnence (entre 286 et 353 après J.-C.) furent trouvées dans la villa du Lodo[33]. La villa du Lodo s'étendait en façade maritime sur plus de 170 mètres et en profondeur sur une cinquantaine de mètres ; elle comprenait un bâtiment principal, richement aménagé et relié par une galerie de 60 mètres, servant de promenoir, à un bâtiment thermal. Des vestiges d'autres villæ gallo-romaines, en fait aussi de grosses exploitations agricoles, ont été identifiés à Pen-er-Men, Roguedas, Mané Bourgerel (cette villa possédait des thermes dont le sol de la piscine centrale était orné d'une rosace mêlant schistes noirs et verts, marbres veinés de rouge et tuffeau de Loire), Kerran (la villa était reliée à la voie romaine par un chemin empierré) et Kervoyer[34].
Des restes d'un monument gallo-romain furent découverts en 1854 dans la propriété de Saint-Galles, aussi en Arradon[35]
La voie romaine allant de Vannes à Locmariaquer entrait dans l'actuelle commune d'Arradon par le pont du Vincin, passait au nord de Loqueltas, avant de se diriger vers Ploeren[36]. L'actuelle D 101 suit en partie son tracé.
Arradon était à l’origine un territoire appartenant à la paroisse de Ploeren. Arradon faisait partie au haut Moyen Âge de la châtellenie de Largouët[34].
Le hameau du Moustoir (ce mot du vieux-breton moster ou mouster est issu du vieux français moustier, lui-même dérivé du latin monasterium (monastère), rappelant les défrichements monastiques dès le haut Moyen Âge[37]), comme son nom l'indique, fut probablement fondé grâce à l'implantation d'un petit monastère qui aurait sans doute été ruiné au Xe siècle par les Scandinaves, mais les sources historiques manquent.
On trouve en 1387 pour la première fois l’appellation de la paroisse d'Arradon dans les archives. En 1443, Arradon comptait plus d'une douzaine de seigneuries, les plus connues sont probablement Kerdréan, berceau de la famille d'Arradon, et Kerrat, mais leur nombre dépassait la vingtaine au XVIIe siècle[34]. Les deux seigneuries de Kerdréan et de Kerat (Kerrat) sont réunies en 1479 par le mariage de Perrine Redoret, dame de Kerat, avec Jean d'Arradon, sieur de Kerdréan[38].
L'Île-aux-Moines dépendait jadis de la paroisse d'Arradon dont elle était une trève. Selon une tradition qui ne repose sur aucune preuve historique, saint Vincent Ferrier serait venu rechercher « une solitude apaisante » à Arradon (la confusion vient peut-être du fait que ce saint est né en Aragon)[39] ; mais cette tradition explique le culte dont jouit de saint à Arradon et l'Île-aux-Moines
Au XVe siècle Arradon avait les maisons nobles du Raz (au sieur de Kerdréan, dit Olivier d'Arradon[Note 5], qui habitait le château d'Arradon), Ra et Tas (au sieur de Guer), Kerbolore (au sieur de la Chesnaie), Kerbellec (à Jean Calleu), le Quiltas et la Noerdie[40]. Un manoir existait à Porcé en 1443 qui appartenait alors à Jehan Sigalo.
Huit nobles d'Arradon étaient présents à la montre du à Vannes. Outre la seigneurie d'Arradon (Aradon), Joseph-Marie Le Mené[Note 6] énumère 25 autres seigneuries moins importantes à Arradon[34].
Cinq frères de la famille d'Arradon jouèrent un rôle notable pendant les Guerres de la Ligue, principalement Jérôme d'Arradon, seigneur de Quinipily, qui fut gouverneur d'Hennebont ; il reprit la ville, aidé par 2 500 soldats espagnols, qui était tenue par des troupes fidèles au roi de France en décembre 1590 ; René d'Arradon, gouverneur de la ville et du château de Vannes ; Georges d'Arradon, évêque de Vannes de 1590 à sa mort en 1596, conseiller du roi au Parlement de Bretagne[34] et Louis d'Arradon, seigneur de La Grandville (ce dernier, commandant alors une troupe de Ligueurs, est mort en 1597 près du château de Quimerc'h en Bannalec lors d'un combat l'opposant à des royalistes commandés par le baron de Molac).
Le prieuré Notre-Dame du Vincin, qui existait déjà au XVe siècle, reconstruit au XVIIIe siècle, était la propriété de l'évêque de Vannes et devint alors une dépendance du Grand séminaire du diocèse[41].
Le Luc Edmond de Stapleton[Note 7], fils de Jean II Stapleton, comte de Bournée et de la Haye, marquis de Trèves, épousa à Arradon Marie de Lannion, dame d'Arradon, de Kervily, de Kercabin, de Kerdréan, de la Boissière et de Cardaillac[Note 8], propriétaire du château d'Arradon[42].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Arradon en 1778 :
« Aradon ; au bord du Morbihan ; à une lieue ½ à l'ouest-sud-ouest de Vannes, son Vannes et sa subdélégation, et à 21 lieues deux tiers de Rennes. Cette paroisse compte, y compris ceux de l'Ifle-aux-Moines, sa trève, environ 2 000 communiants[Note 9]. Elle ressortit au présidial de Vannes. La cure est à l'alternative[40]. »
Le même auteur précise également qu'Arradon « est assez abondant en froment et autres grains » et qu'on y « voit des marais à sel »[40].
Arradon devint une commune en 1790. Elle se tourna vite vers une activité centrée vers l’agriculture et la pêche, puis vers ses côtes et son patrimoine[43].
Le prieuré Notre-Dame du Vincin fut vendu comme bien national en 1791 (il fut racheté en 1817 par le clergé)[44].
Un rassemblement royaliste fut organisé le au château d'Arradon, dont le propriétaire, le comte Luc de Stapleton, était alors emprisonné à Nantes[45].
Selon un rapport anonyme, sous le Consulat, Pierre Lavantur, ancien curé d'Arzon, devenu curé d'Arradon, propage « ses opinions contre-révolutionnaires et infecte tranquillement tout le canton d'Arradon » ; le 19 thermidor an VIII () « les chouans, au nombre de douze à quinze bien armés, parcourent toujours les environs de Baden, Ploeren, Arradon »[46]. En mars 1803, des gendarmes cernèrent l'église d'Arradon pour y arrêter des marins réfractaires ou déserteurs[47].
En 1822 le château d'Arradon appartient à Denise de Robien[Note 10], épouse de Joseph de Stapleton[Note 11] (fils du comte Luc Edmond Stapleton, marquis de Trèves), décédée le à Arradon.
Dans la nuit du 16 au un détachement militaire alla cerner le château d'Arradon où se tenait un rassemblement légitimiste précurseur de la Chouannerie de 1832[48].
Le une barque chargée de 9 personnes revenant du pardon d'Arradon et retournant sur Vannes sombra dans une mer forte; le naufrage fut 7 victimes, 2 naufragés ayant pu être secourus[49]. Ce naufrage illustre aussi le fait qu'il était apparemment plus facile de faire le trajet Vannes-Arradon ou retour par bateau que par voie terrestre à cette époque.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Arradon en 1843 :
« Arradon : commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Caléac, Lignol, Brambois, la Scellette, Beignal, Poulfanc, Langat, Parc-er-Borian, Kervadec, Keravelo, Lemoustier, le Gréant, Kerhore, le Gravello, le Grézic, Trévelin, Pemboch, Roquédas, Loqueltas, Keruerguen, Sainte-Barbe. Moulins à vent de Pouster, de Kerbellec ; à eau de Paluden et Ponster. Superficie totale : 1 797 hectares dont (...) terres labourables 631 ha, prés et pâturages 378 ha, vergers et jardins 41 ha, bois taillis 29 ha, bois futaie 9 ha, pins et sapins 30 ha, landes et vagues 648 ha (...). L'immense quantité de landes que contient cette commune justifie assez l'étymologie de son nom. Les principales productions de la commune sont : froment, seigle, miel, avoine et blé noir. On commence à cultiver les arbres résineux. Une partie des habitants se livrent à la marine. Les engrais de mer favorisent le développement de l'agriculture. (...) Géologie : le sol repose sur schiste micacé ; le granite se rencontre au nord, dans presque toute la partie qui est en landes. On parle le breton[50]. »
Le domaine de la Chesnaie, exploité par Charles Avrouin-Foulon[Note 12], receveur général du Morbihan[51], pouvait être considéré comme une ferme-modèle vers 1840[50].
Le un incendie détruisit deux fermes et six maisons dans le bourg d'Arradon ; « une dizaine de personnes ont été plus ou moins grièvement blessées, en cherchant à empêcher le feu de se communiquer aux autres habitations du village »[52].
En 1864 Arradon amorce à peine sa transformation vers une station balnéaire : Louis de Serbois écrit alors qu'« Arradon, que personne à Paris ne voudrait connaître, (...) est très à la mode chez messieurs les Bretons qui viennent non seulement de Vannes, mais de Brest, de Nantes ou de Rennes, s'y construire des maisons de campagne et y passer la belle saison »[53].
Ernest Legouvé décrit de manière assez méprisante Arradon en 1878 :
« Le bourg d'Arradon va bien vite s'égrenant sur les flancs du coteau qu'il surmonte, et s'éparpille dans les chemins creux, à travers les landes d'ajoncs, sous les groupes d'arbres, en petites fermes isolées. Entourées d'un peu de champs, couronnées d'un peu de vignes (...), on dirait autant de nids cachés sous les feuilles. Et quelles nichées dans ces nids-là ! Si humble que soit une habitation, , n'eût-elle qu'une seule fenêtre à un seul carreau pour toute ouverture, et qu'une seule chambre [pièce] pour tout logement, vous voyez sortir quatre, cinq, six petits enfants se tenant par la main (...). Après les troupeaux d'enfants, les troupeaux de bêtes! oh ! dame ! les bêtes forment au moins la moitié des habitants d'Arradon. Dix-huit cents âmes d'hommes. Et autant de demi-âmes de vaches, de bœufs, d'ânes, de porcs, de poules, de canards, d'oies, vivant sur un pied de parfaite égalité avec le roi des animaux. Chaque chaumière y ressemble à une arche de Noé. Entrez-y (...);: d'abord de grandes armoires, avec de grands tiroirs, lesquels ne sont autre chose que des lits ; le soir venu chacun grimpe dans son tiroir, chacun, c'est-à-dire deux ou trois ! (...) Puis dans un coin le perchoir pour les poules ; à côté, par terre, un nid pour les canards. Qu'est-ce qui grogne donc là-bas ? c'est le cochon ! Que voulez-vous, il faut bien que tout le monde vive. Enfin (...) s'ouvre un volet de bois et apparaît une tête de vache (...)[54] »
En 1882 la commune d'Arradon demande la création d'une jetée pour permettre aux bateaux à vapeur d'y accoster, ce qui n'était pas possible jusque-là[55]. Des travaux destinés à améliorer la cale dite de "La Carrière" sont effectués à plusieurs reprises dans les premières années du XXe siècle, principalement pour y faciliter l'accostage des bateaux de la "Compagnie Vannetaise de Navigation" qui « pendant la belle saison y transporte chaque année de nombreux touristes »[56]. La même année le journal L'Univers écrit que depuis une quinzaine d'années « un grand nombre d'étrangers [à la commune] sont venus construire des résidences d'été dans cette (...) commune d'Arradon d'où l'on jouit d'un point de vue admirable sur les nombreuses îles du petit archipel morbihannais »[57]. C'est par exemple le cas par exemple d'Hector Bourouet-Aubertot[Note 13] qui achète en 1872 la propriété de Kerjaffré[58] (il fut un mécène, contribuant notamment à la construction de l'école privée catholique des filles d'Arradon, du pensionnat Saint-Joseph et de la nouvelle église paroissiale) et de la famille Vincent[Note 14], qui fit construire en 1873 la villa "Tour Saint-Vincent"[59], mélange de style médiéval et de style Art déco, et développa l'ostréiculture des huîtres plates à partir de la décennie 1880[44]. D'autres villas cossues comme la villa Barbe, construite en 1860 par l'architecte Marius Charrier[60] ou la villa Betsy construite par l'architecte Armand Charrier[61] (fils de Marius Charrier), datent de cette époque[62]. De nombreux notables viennent de toute la France résider à Arradon, par exemple le comte Albert Pacoret de Saint-Bon, d'origine savoyarde, président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul[63]. Le marquis de La Réveillère fait construire le château de Porcé en 1885.
En 1887 une délégation des royalistes de Vannes, d'Arradon, de Plescop, de Sarzeau, de Theix, de l'Île-aux-Moines et de Saint-Avé se rendit à Jersey afin d'y rencontrer le comte de Paris qui y était en exil[64].
La nouvelle église paroissiale Saint-Pierre d'Arradon fut consacrée en octobre 1888 par Jean-Marie Bécel, évêque de Vannes, accompagné de l'évêque de Séez, François-Marie Trégaro[65].
Benjamin Girard écrit en 1889 qu'Arradon « a subi, depuis quelques années, une transformation qui en fait un séjour agréable et à la mode. La partie de son territoire avoisinant le rivage est couverte de villas et de châteaux habités pendant la belle saison, et dont les propriétaires ont apporté l'aisance dans une charmante localité qui, il y a vingt ans, n'était qu'une bourgade »[66].
En octobre 1893 le journal La Croix se moque de l'instituteur laïque de la commune : « sa classe n'est fréquentée que par deux élèves seulement ne sachant pas un mot de français, ce qui rend le colloque avec leur maître fort difficile » car « le breton est la langue parlée par les paysans »[67]. Par contre une dizaine d'années plus tôt des Frères enseignant à l'école privée de garçons furent sanctionnés pour des faits de brutalité envers leurs élèves[68].
Un bureau télégraphique ouvre à Arradon en 1899[69].
L'école des filles d'Arradon, tenue jusqu'alors par les Sœurs du Saint-Esprit, fut laïcisée à partir du [70].
Un témoignage datant de 1912 permet de se rendre compte de l'état des routes à l'époque : « Deux routes s'offrent pour rejoindre la Pointe d'Arradon (...). Elles se réunissent au-dessous du bourg d'Arradon, au village de Poulmare. Dès le commencement de l'hiver, la première devient impraticable pour les autos (...) si bien que je passe le plus souvent par la route d'Auray. (...) De Poulmare à la Pointe, ce n'est plus qu'une fondrière, ayant des ornières de 20 à 30 centimètres, tant et si bien que je vais être obligé de louer une remise au bourg si je ne veux pas mettre mon auto en pièces.. »[71].
En août 1912 une goélette s'échoua lors d'une tempête entre la pointe d'Arradon et l'Île aux Moines sur le rocher dit "La Truie d'Arradon" ; les 25 hommes à bord furent sauvés[72].
En 1911 cinq religieuses de la Retraite de Vannes, âgées et malades, qui s'étaient réfugiées à Arradon (les autres religieuses étaient parties en Belgique) dans un immeuble appartenant à Mme de Guélérant, lors de la dissolution de leur congrégation par le décret du , furent poursuivies devant le tribunal correctionnel de Vannes[73].
La propriété du Vincin (l'ancien prieuré), qui appartenait au Grand séminaire de Vannes jusqu'à la Loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, est attribuée en 1914 au département du Morbihan[74].
Le monument aux morts d'Arradon porte les noms de 62 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[75].
Un vœu en faveur d'un projet de construction d'une ligne de chemin de fer à voie étroite allant d'Étel à Vannes en passant par La Trinité-sur-Mer, Crach, Le Bono, Baden et Arradon, qui aurait nécessité la construction de plusieurs ouvrages d'art, fut voté en 1916 par le Conseil général du Morbihan, mais ce projet n'aboutit pas[76].
En 1930 Arradon est décrit comme étant un « chef-lieu propret de maisons cossues. Pour voir celles-ci au milieu des écrans de verdures ou perchées sur des falaises, il faut prendre le bateau (...) »[77].
Un "Pensionnat Saint-Jean-Baptiste", construit en 1879-1880 grâce au soutien financier d'Hector Bourouet-Aubertot, et géré par les Frères des écoles chrétiennes, existait alors à Arradon[57]. Des places y étaient réservées pour les « enfants à qui leur médecin conseille le séjour à Arradon, en raison de son climat exceptionnel. Ces élèves suivent le régime approprié à leur état de santé »[78].
Une carte postale représentant la ferme de Kerbilouet pendant l'Entre-deux-guerres est visible sur un site Internet[79].
Le monument aux morts d'Arradon porte les noms de 18 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[75].
Marcel Le Mitouard, résistant FFI originaire d'Arradon, a été fusillé par les Allemands le à Locmaria-Grand-Champ[80] et Albert Le Cam, de Vannes, à Arradon le [81].
La photographie d'une garden-party des occupants allemands qui se tint à Arradon en 1943 a été publiée dans un livre[82]. Le château de Porcé fut incendié par les Allemands en 1944.
Deux soldats originaires d'Arradon sont morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine et trois pendant la Guerre d'Algérie[75].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Liste des maires avant 1945
:
Source | ||||
mai 1945 | 7 mai 1955 | Léonce Franco[Note 22] | RPF | Chirurgien Décédé en fonction |
1955 | juillet 1969 | Ferdinand Loysel | Démissionnaire | |
juillet 1969 | mars 1971 | Louis Hervé | Agriculteur | |
mars 1971 | 18 juin 1995 | François Jarlégan[83] | DVD | Ancien directeur de coopérative agricole |
18 juin 1995 | 21 mars 2008 | André Gall[84] | PS | Cadre, ancien directeur de l'UDAF du Morbihan Conseiller général de Vannes-Ouest (2004 → 2015) |
21 mars 2008 | 28 mars 2014 | Dominique Mourier | DVG | Enseignant en sciences sociales |
28 mars 2014 | 3 juillet 2020 | Antoine Mercier | LR | Expert comptable et commissaire aux comptes retraité |
3 juillet 2020 | En cours | Pascal Barret[85] | DVG | Cadre de la fonction publique |
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2006[86].
La ville est jumelée avec :
La ville a aussi des contacts privilégiés avec
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[87]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[88].
En 2021, la commune comptait 5 685 habitants[Note 23], en évolution de +5,02 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 685 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Actuellement, sept cursus scolaires sont présents dans la commune d'Arradon.
Deux écoles maternelles/primaires :
- École Sainte-Marie (située 18bis rue Bouruet-Aubertot)
- École maternelle publique Les Corallines (située 1 rue Plessis)
- École primaire publique La Touline (située 13 rue Saint-Martin)
Deux collèges :
- Collège Saint Jean-Baptiste La Salle (situé 18 rue Bouruet-Aubertot)
- Collège Gilles Gahinet (situé 2 rue de Cadic)
Une université :
- Université Catholique de l'Ouest Bretagne Sud (située Campus du Vincin)
Pour aller plus loin...
- IFSEC Bretagne (Institut Supérieur de Formation de l'Enseignement Catholique) (situé Campus du Vincin)
À l'époque...
La commune est dotée d'un complexe sportif, le Parc Franco, qui rassemble deux terrains de foot, le gymnase Parc Franco et une piste d'athlétisme[91].
Profitant de sa proximité avec le Golfe du Morbihan, la commune possède aussi le Centre Nautique d'Arradon (CNA)[92].
Équipement sportif :
Arradon est une commune qui dispose de plusieurs structures sportives : deux gymnases, trois terrains de foot, cinq courts de tennis et une piste d’athlétisme.
Ainsi qu’un terrain de volley disponible au camping municipal. Et aussi 2 boulodromes, ainsi que plusieurs aires de jeux multi-activités.
Établissements culturels :
La commune d’Arradon, propose quelques établissements culturels comme; la médiathèque et aussi un pôle culturel nommé La Lucarne.
Les loisirs touristiques :
Sur Arradon on peut avoir accès à plusieurs loisirs car c’est une commune réputée pour son cadre maritime, elle nous amène donc à faire des activités nautiques que l’on peut pratiquer au club nautique.
On peut donc faire des loisirs nautiques comme le catamaran, le paddle, le canoé kayak ou encore des croisières à travers les iles comme l’Ile aux Moines ou Ile d’Arz des balades en mer ou encore de la planche à voile. Le port d’Arradon propose une multitude d’activités que ce soit pour les grands ou les petits[93].
En 1979 a été tourné dans la commune, au château de Kerran, le feuilleton télévisé L'Île aux trente cercueils de Marcel Cravenne.
Les armoiries de Arradon se blasonnent ainsi : |
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