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général français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Diego Brosset, né le à Buenos Aires (Argentine) et mort le à Champagney (Haute-Saône), est un officier français, rallié à la France libre dès , général de division et compagnon de la Libération.
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Nom de naissance |
Diego Charles Joseph Brosset |
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Militaire |
Période d'activité |
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Père |
Georges Brosset (d) |
Fratrie |
Guy Brosset (d) |
Enfant |
Armes | |
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Grade militaire | |
Conflits | |
Distinctions | Liste détaillée Commandeur de la Légion d'honneur () Compagnon de la Libération () Médaille coloniale Chevalier de l'ordre de l'Étoile noire Croix du combattant volontaire Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Croix de guerre 1939-1945 Officier de l'ordre du Ouissam alaouite Croix de guerre 1914-1918 Légionnaire de la Legion of Merit |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 13 YD 566)[1] |
Engagé volontaire en 1916, il devient officier dès le début des années 1920 et est affecté dans les troupes coloniales pendant une quinzaine d'années. Après l'armistice du 22 juin 1940, il proclame son soutien au général de Gaulle le et le rejoint en . Il est condamné à mort par un tribunal du régime de Vichy en . Il commande des unités combattantes, notamment la 1re division française libre, à partir de , d'abord en Libye et en Tunisie, puis en Italie () et en Provence (16 août), libérant Lyon le . C'est au cours de la progression de son unité vers l'Alsace qu'il meurt accidentellement au volant de sa Jeep sur une route du département de la Haute-Saône.
Il est le beau-fils du général Charles Mangin (1866-1925) et le beau-frère de Stanislas Mangin, compagnon de la Libération.
Diego est le fils de Georges Brosset (1862-1936), agent de change à Buenos Aires, et de Jeanne Mestret (1877-1966), tous deux d'origine lyonnaise, mariés à Buenos Aires en 1895.
La famille rentre en France alors que Diego a 2 ans.
Il fait ses études secondaires dans des établissements catholiques de Lyon et de Dole[2].
Pendant la Première Guerre mondiale, engagé volontaire « pour la durée de la guerre », comme deuxième classe, le , il combat au 28e bataillon de chasseurs alpins. Il est promu caporal le et sergent le 16 septembre. Il termine la guerre à ce grade avec quatre citations.
Après la guerre, il suit un stage d'élève aspirant à Issoudun, et obtient ce grade le . Il est promu adjudant le . En 1920, il entre à l'École militaire d'infanterie, alors à Saint-Maixent, dont il sort sous-lieutenant en 1921.
Il va alors servir pendant une quinzaine d'années comme officier colonial méhariste au Sahara, sillonnant la Mauritanie, le Sud algérien, le Sud marocain et ce que l'on appelle le Soudan français (aujourd'hui le Mali). Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du . Il est promu capitaine en 1930 avec cinq citations de plus.
De 1934 à 1936, il commande le 29e goum marocain, stationné à Imiteq (territoire de Tiznit), puis est officier des « affaires indigènes » jusqu'en 1937 dans le sud marocain, commandant du secteur d'Akka[3],[4] .
Diego Brosset épouse en 1931 Jacqueline Mangin (1910-1996), fille du général Charles Mangin.
Ils sont propriétaires d'une maison située à Pen er Men (commune d'Arradon) sur le golfe du Morbihan, ainsi que l'île Irus située dans le golfe du Morbihan[5]. Ils y reçoivent l'écrivain Jean Bruller que Diego a rencontré au camp de Châlons en 1928 et qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, se fera connaître sous le nom de Vercors.
Leur fille Isabelle Robinet (1932-2000) était sinologue, spécialiste du taoïsme.
Diplômé des Langues orientales, il est admis à l'École supérieure de guerre en 1937.
Au début de la guerre (septembre 1939), il affecté à l'état-major du corps d'armée colonial, mais en est écarté à cause de son anticonformisme. Dans le cadre d'une coopération avec la Colombie, il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de Bogota en , à la fin de la drôle de guerre. Le , la Wehrmacht lance l'offensive qui l'amène à Paris le 14 juin. Le maréchal Pétain, devenu président du Conseil, demande l'armistice qui est signé le 22 juin. Le 18 juin, le général de Gaulle lance de Londres son fameux appel à la résistance.
Diego Brosset se rallie à lui dès le et quitte la Colombie pour la Grande-Bretagne en octobre. Il est promu lieutenant-colonel des Forces françaises libres en .
Officier d'état-major personnel du général de Gaulle au printemps 1941, lors de l'inspection de la Brigade française libre d’Orient, en Érythrée, il l'accompagne aussi au Tchad et dans les colonies britanniques d'Égypte, d'Abyssinie, de Somalie et du Kenya.
Le , une cour martiale du régime de Vichy, siégeant à Gannat, le condamne par contumace à mort « pour crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la Patrie »[6].
En 1941, il est aussi envoyé en mission en Éthiopie et devient ensuite chef d'état-major du général Catroux. En , il est promu colonel et reçoit la charge de l'Est syrien.
En , il reçoit le commandement de la 2e brigade coloniale. Il combat alors en Libye, puis en Tunisie, où sa brigade se distingue notamment au djebel Takrouna où il reprend à l'ennemi des positions fortement défendues et fait 28 000 prisonniers de la 90e division de d'infanterie mécanisée allemande et de la division motorisée italienne Trieste.
Le , il reçoit le commandement de la 1re division française libre, succédant au général Koenig, et est promu général de brigade. Il complète la formation de son unité pendant les quelques mois précédant son débarquement d' en Italie. En mai, il participe successivement aux batailles de la boucle de Liri, du Garigliano et de Pontecorvo puis, après avoir percé la ligne Hitler, participe à la prise de Rome. C'est dans la capitale de l'Italie que les Alliés lui remettent la Legion of Merit américaine.
Le , il débarque en Provence, à Cavalaire, et participe à la prise de Toulon et d'Hyères le . Il remonte la vallée du Rhône et rejoint les FTP de l'Azergues, les FFI du commandant Mary et les FFI sous les ordres de son beau-frère, Stanislas Mangin. Ils traversent le pont de l'Homme de la Roche, puis libèrent Lyon le au matin. Le général Brosset administre Lyon pendant quelques jours en l'absence de maire, de préfet, et de téléphone.
Il libère Autun le 8 septembre, puis part vers le Jura, Belfort et l'Alsace ; il est alors promu général de division. Il commande désormais sa division lors de la bataille des Vosges du 20 septembre au .
Les nombreuses batailles qu'il a menées en Afrique du nord et en Italie, et sa participation active à la libération de plusieurs villes françaises lui valent une promotion au grade d'officier de la Légion d'honneur par décret du avec effet à compter du .
Anticonformiste, il dit de lui-même : « J'entraîne ma division comme une compagnie, je grimpe sur les chars en marche, j'engueule Pierre et Paul, je dis merde aux obus et ça avance. Je ne serai jamais un vrai général. Mais ma division est une vraie division ![7] »
Le au matin, il exhorte ses soldats en leur disant : « Dans les jours qui suivent, je compte sur vous, les plus vieilles et les plus jeunes troupes de la nouvelle armée française, pour atteindre Giromagny et le Rhin au nord de Mulhouse ».
Il meurt accidentellement le même jour dans l'après-midi, la Jeep qu'il conduit dérapant sur le pont du Rahin, à Champagney (Haute-Saône), et tombant dans le torrent. L'acteur Jean-Pierre Aumont alors lieutenant, qui est son aide de camp, réussit à sortir vivant de l'accident ainsi que le chauffeur devenu passager[8].
Diego Brosset est inhumé dans la nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs.
Le , le grand chancelier de la Légion d'honneur Paul Dassault annule la suspension de droit prononcée par son prédécesseur le général Charles Brécard le , à la suite de sa condamnation à mort du 10 avril de la même année par le régime de Vichy.
Le cinéaste Raymond Depardon s'est inspiré de ce livre pour tourner Un homme sans l'Occident (2002).
Lors du débarquement en Provence, Diego Brosset est hébergé par la famille Chirac, réfugiée au village du Rayol sur la côte varoise. Il se lie alors d'amitié avec le jeune Jacques Chirac (1932-2019), âgé d'une douzaine d'années.
Apprenant la mort du général quelques mois plus tard, l'adolescent décide de son propre chef de baptiser un chemin du Rayol « Avenue du Général-Brosset » en y plaçant un panneau qui restera en place une trentaine d'années.
En 1975, le conseil municipal du Rayol décide de baptiser officiellement une rue du village du nom du général. En mémoire du baptême non officiel de 1944, la municipalité invite son auteur, alors Premier ministre, qui assiste à la cérémonie aux côtés des deux enfants du général[10],[11].
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