linguiste et grammairien français, spécialiste des langues indo-européennes et plus particulièrement de l'arménien (1866–1936) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En 1889, il est major de l'agrégation de grammaire[6],[5]. En 1891[7], il fait son premier séjour en Arménie, notamment à Etchmiadzin; son projet est d'apprendre l'arménien moderne et d'étudier d'anciens manuscrits[5].
À son retour, il assure à la suite de Saussure le cours de grammaire comparée, qu'il complète à partir de 1894 par une conférence sur les langues persanes.
Il a influencé aussi un certain nombre de linguistes étrangers. Il a également été le premier à identifier le phénomène de la grammaticalisation.
Selon le linguiste allemand Walter Porzig, Meillet est un «grand précurseur»[11]. Il montre, par exemple, que, dans les dialectes indo-européens, les groupes indo-européens sont le résultat historique d'une variation diatopique.
1903: nouvelle mission en Arménie russe, il publie son Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique[13], qui demeure une référence en linguistique arménienne et indo-européenne jusqu'à ce jour. L'un de ses étudiants, Hratchia Adjarian, devient le fondateur de la dialectologie arménienne. C'est également sous les encouragements de Meillet qu'Émile Benveniste étudie la langue arménienne.
1919: il est cofondateur de la Société des études arméniennes avec Victor Bérard, Charles Diehl, André-Ferdinand Hérold, H. Lacroix, Frédéric Macler, Gabriel Millet, Gustave Schlumberger.
À la Sorbonne, Meillet supervise le travail de Milman Parry. Meillet offre à son étudiant l'opinion, nouvelle à cette époque, que la structure formulaïque de l'Iliade serait une conséquence directe de sa transmission orale. Ainsi, il le dirige vers l'étude de l'oralité dans son cadre natif et lui suggère d'observer les mécanismes d'une tradition orale vivante à côté du texte classique (l'Iliade) qui est censé résulter d'une telle tradition. En conséquence, Meillet présente Parry à Matija Murko, savant originaire de Slovénie qui avait longuement écrit sur la tradition héroïque épique dans les Balkans, surtout en Bosnie-Herzégovine[14]. Par leurs recherches, dont les résultats sont à présent hébergés par l'université de Harvard, Parry et son élève, Albert Lord, ont profondément renouvelé les études homériques.
Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave[15]. Paris, Bouillon, 1902-05.
Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, 1903.
Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes[16], 1903 (1re éd.), Hachette, Paris, 1912 (3e éd.)[17].
Altarmenisches Elementarbuch, 1913. Heidelberg (en français: Manuel élémentaire d'Arménien classique, traduction de Gabriel Képéklian, Limoges, Lambert-Lucas, 2017 (ISBN978-2-35935-094-4))
Caractères généraux des langues germaniques[18], 1917, rev. edn. 1949.
Linguistique historique et linguistique générale[19], 1921 (le tome II est paru en 1936; les deux tomes ont été réunis chez Lambert-Lucas, Limoges, 2015).
Les origines indo-européennes des mètres grecs[20], 1923.
Dictionnaire étymologique de la langue latine, 1932 (en collab. Avec Alfred Ernout (1879-1973), éd. augmentée, par Jacques André (1910-1994), Paris: Klincksieck, 2001, (ISBN2-252-03359-2) (BNF37707942)
Meillet en Arménie, 1891, 1903, Journaux et lettres publiés par Francis Gandon, Limoges, Lambert-Lucas, 2014, (ISBN978-2-35935-071-5).
Sa famille paternelle est une famille de notables de Saint-Désiré, commune de l'Allier limitrophe du Cher; la famille de sa mère, Louise Poirier, qu'il perd à l'âge de 11 ans, est de Moulins.
Son acte de naissance précise qu'il est «né le 11 novembre courant [1866] à quatre heures et demie du matin, au domicile de Monsieur Poirier ayeul maternel situé en cette ville rue de Bourgogne». Acte de naissance.
Pierre Ragot, «À propos du voyage de Meillet en Arménie (1891, 1903)», Anabases. Traditions et réceptions de l'Antiquité, 22, 2015, p.233-242 (en ligne).
André Mazon, «Hommage à Meillet: III. Le président de l'Institut d'études slaves», Revue des études slaves, vol.16, nos3-4, , p.205-210 (DOI10.3406/slave.1936.7623, lire en ligne)
Antoine Meillet, «Correspondance adressée à Joseph Vendryes», Don des descendants Vendryes à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne. La quasi-totalité de la correspondance (597 lettres) est écrite sur des cartes postales non illustrées, ou sur des cartes-lettres. Les lettres ne sont datées souvent que par le cachet de la poste. , MSB 4= 16, sur Calames, 1896-1931 (consulté le )
Maurice Leroy, «Walter Porzig, Die Gliederung des indogermanischen Sprachgebiets», L'Antiquité classique, vol.24, no1, , p.216-217 (lire en ligne[PDF], consulté le ).
Jacques Chevalier, «Antoine Meillet (1886-1936)», La Région du Centre: organe officiel de la XVIIe région économique: Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Haute-Loire, Corrèze, (lire en ligne)
Mathias Murko, La poésie populaire épique en Yougoslavie au début du XXesiècle (Paris: Champion, 1929); Albert Lord, The singer of tales (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1960), p.11-12; Andrew Dalby, Rediscovering Homer (New York, London: Norton, 2006. (ISBN0-393-05788-7)), p.186-187.
Antoine (1866-1936) Auteur du texte Meillet, Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave. Partie 2 / par A. Meillet,..., 1902-1905 (lire en ligne)
Cet ouvrage, ainsi que l'Aperçu d'une histoire de la langue grecque ont fait l'objet d'une critique par Lucien Febvre, Antoine Meillet et l'histoire, La Grèce ancienne à travers l'histoire, Revue de synthèse historique, 1913, p.4-93, rééditée dans Lucien Febvre, Vivre l'histoire, coll. Bouquins, Robert Laffont/Armand Colin, Paris, 2009, p.136-145.
Antoine (1866-1936) Auteur du texte Meillet, Caractères généraux des langues germaniques (3e édition revue, corrigée et augmentée) / A. Meillet,..., (lire en ligne)
Antoine (1866-1936) Auteur du texte Meillet, Linguistique historique et linguistique générale ([Reprod. en fac-sim.]) / par A. Meillet,..., (lire en ligne)
Marc Décimo, Sciences et pataphysique, t. 2: Comment la linguistique vint à Paris?, De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure, Dijon, Les Presses du réel, coll. Les Hétéroclites, 2014 (ISBN978-2-84066-599-1).
Anne-Marguerite Fryba, «Maurice Grammont, Antoine Meillet et l'institutionnalisation de la linguistique en France», Revue des langues romanes, no105, , p.503-517
Charles de Lamberterie, «Milman Parry et Antoine Meillet», dans Françoise Létoublon (éd.), Hommage à Milman Parry. Le style formulaire de l’épopée homérique et la théorie de l’oralité poétique, Amsterdam, Gieben,
Gabriel Bergounioux et Charles de Lamberterie, Meillet aujourd'hui, Louvain-Paris, Peeters, , 356p. (ISBN978-90-429-1743-9)