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écrivain et dramaturge français, père de l'écrivain et dramaturge homonyme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alexandre Dumas (dit aussi Alexandre Dumas père) est un écrivain français né le à Villers-Cotterêts (Aisne) et mort le au hameau de Puys, ancienne commune de Neuville-lès-Dieppe, aujourd'hui intégrée à Dieppe (Seine-Maritime).
Naissance |
Villers-Cotterêts (Aisne) |
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Décès |
(à 68 ans) Neuville-lès-Dieppe (Seine-Inférieure) |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Mouvement | Romantisme |
Genres |
Œuvres principales
Compléments
Il est le fils de Marie-Louise Labouret (1769–1838) et Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie (1762-1806) (né à Saint-Domingue, actuelle Haïti), dit le général Dumas, et le père des écrivains Henry Bauër et Alexandre Dumas (1824-1895), dit Dumas fils, auteur de La Dame aux camélias.
Proche des romantiques et tourné vers le théâtre, Alexandre Dumas écrit d'abord un vaudeville à succès et des drames historiques comme Henri III et sa cour (1829), La Tour de Nesle (1832), Kean (1836). Auteur prolifique, il s'oriente ensuite vers les romans historiques tels que la trilogie des mousquetaires (Les Trois Mousquetaires (1844), Vingt Ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1847-1850)), ou encore Le Comte de Monte-Cristo (1844-1846), La Reine Margot (1845) et La Dame de Monsoreau (1846).
La paternité de certaines de ses œuvres lui est contestée. Dumas fut ainsi soupçonné par plusieurs critiques de son époque d'avoir eu recours à des prête-plume, notamment Auguste Maquet. Toutefois les recherches contemporaines ont montré que Dumas avait mis en place une coopération avec ce dernier : Dumas s'occupait de choisir le thème général et modifiait les ébauches de Maquet pour les rendre plus dynamiques. On ne peut donc lui nier la paternité de son œuvre, même s'il n'aurait peut-être pas pu réaliser tous ses chefs-d'œuvre des années 1844–1850 sans la présence à ses côtés d'un collaborateur à tout faire efficace et discret[1].
L'œuvre d'Alexandre Dumas est universelle ; selon l’Index Translationum, avec un total de 2 540 traductions, il vient au treizième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère[2].
Alexandre Dumas naît le 5 thermidor an X () à Villers-Cotterêts (Aisne) de l'union de Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie né à Saint-Domingue (actuelle Haïti), dont les origines sont normandes[3] et créoles [4], général d'armée ayant fait une brillante carrière pendant la Révolution française, avec Marie-Louise-Élisabeth Labouret, fille de Claude Labouret, aubergiste à l’Écu d'or à Villers-Cotterêts[5], commune où la maison natale est visible au 46 de l'ancienne rue Lormet, rebaptisée rue Alexandre-Dumas.
« Je suis né à Villers-Cotterêts, petite ville du département de l'Aisne, située sur la route de Paris à Laon, à deux cents pas de la rue de la Noue, où mourut Charles-Albert Demoustier, à deux lieues de la Ferté-Milon, où naquit Racine, et à sept lieues de Château-Thierry, où naquit La Fontaine[6]. »
L'enfant a pour marraine sa sœur, Aimée-Alexandrine Dumas (son aînée de neuf ans) et pour parrain le maréchal d'Empire Guillaume Brune[7].
Entre 1804 et 1806, c’est au château des Fossés, loué par son père, qu’Alexandre Dumas a fixé ses tout premiers souvenirs :
« Du plus loin qu’il me souvienne, c’est-à-dire de l’âge de trois ans, nous habitions, mon père, ma mère et moi, un petit château nommé les Fossés, situé sur les limites des départements de l’Aisne et de l’Oise, entre Haramont et Longpré. On appelait ce petit château les Fossés, sans doute parce qu’il était entouré d’immenses fossés remplis d’eau[8]. »
On retrouve ces tout premiers souvenirs dans son œuvre :
« Sur les limites du département de l’Aisne, à l’ouest de la petite ville de Villers-Cotterêts, engagées dans la lisière de cette magnifique forêt qui couvre vingt lieues carrées de terrain, ombragées par les plus beaux hêtres et les plus robustes chênes de toute la France, peut-être, s’élève le petit village d’Haramont, véritable nid perdu dans la mousse et le feuillage, et dont la rue principale conduit par une douce déclivité au château des Fossés, où se sont passées deux des premières années de mon enfance[9]. »
Le général Dumas meurt le , quatre ans après la naissance de son fils. Alexandre Dumas a pour aïeuls[10] un marquis désargenté qui immigra en 1760 à l'île de Saint-Domingue et une esclave ou affranchie noire[11],[12] du nom de Marie-Cessette Dumas[13]. Sa mère, Marie-Louise Labouret, revient chez ses parents dans l'ancien hôtel de l’Épée à Villers-Cotterêts[N 1]. Les grands-parents maternels élèvent Alexandre et sa sœur.
Il a neuf ans lorsqu'il entre au collège de l'abbé Grégoire à Villers-Cotterêts. Il y reçoit les bases de l'instruction primaire[14]. Il y reste élève jusqu'en 1813.
À treize ans, le petit Alexandre ne sait presque rien, il a pour seule éducation ses lectures de la Bible, de récits mythologiques, de l’Histoire naturelle de Buffon, de Robinson Crusoé et des Contes des mille et une nuits. Cependant, sa calligraphie est exceptionnelle. Il est engagé en août 1816 comme coursier dans une étude de notaire, celle de maître Mennesson, un proche de la famille. « Il fut donc décidé que, le lundi suivant, j'entrerais chez maître Mennesson : les gens polis disaient en qualité de troisième clerc, les autres en qualité de saute-ruisseau[15]. » Cependant l'abbé Louis Chrysostome Grégoire, vicaire de Villers-Cotterêts et directeur du collège qui porte son nom, l'aide beaucoup, et il lui en sera toujours reconnaissant et fera son portrait de tolérance religieuse et d'ouverture d'esprit en 1854 dans un de ses romans, Catherine Blum.
En 1819, Alexandre fait la connaissance d'Adolphe de Leuven qui a le même âge et l'initie à la poésie moderne. Ils ont également l'occasion d'écrire ensemble en 1820 et 1821 des drames et des vaudevilles, dont les premiers sont tous refusés. Ivanhoé, écrite en 1822 et publiée en 1974 est la plus ancienne pièce conservée de Dumas[16].
Jusqu'en 1822, Dumas vit à Villers qu'il quitte pour Paris avec 53 francs en poche, pour échapper à la pauvreté[N 2] et aux humiliations que sa mère, Marie-Louise Labouret, et lui connaissent depuis la mort du général et plus encore depuis celle de Claude Labouret, son grand-père maternel.
Il trouve une place de clerc de notaire et découvre la Comédie-Française. C'est le début d'une vie nouvelle pour Alexandre lorsqu'il fait la rencontre d'un grand acteur de l'époque, Talma. L'année suivante, grâce à la protection[17] du général Foy, il travaille dans les bureaux du secrétariat du duc d'Orléans et peut enfin faire venir sa mère à Paris. Il découvre les salons parisiens et multiplie les liaisons.
Dumas fut souvent en butte aux sarcasmes racistes de ses contemporains qui s'attirèrent des répliques cinglantes. Ainsi lors d'une discussion animée à propos de la récente théorie de l'évolution de Charles Darwin (qu'il défendait), un contradicteur lui dit :
« — Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?
— Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit[18],[19]. »
On rapporte également que Mademoiselle Mars s'écria après avoir reçu chez elle l'écrivain : « Il pue le nègre, ouvrez les fenêtres[20]… » Ultérieurement, dans les années 1850, les cheveux crépus ébouriffés de Dumas dans la photographie de Nadar seront détournés par nombre de caricaturistes comme image matrice de leurs portraits-charges[21],[22].
Un an après son arrivée à Paris, le , c'est la naissance de son fils Alexandre, fruit de sa liaison avec Laure Labay (1793-1868)[23], couturière et sa voisine de palier place des Italiens[24].
L'enfant est illégitime jusqu'à ce que Dumas le reconnaisse[25] le , quelques jours après la naissance de sa fille Marie Alexandrine (le ). Née de la liaison avec l'actrice Belle Kreilssamner (1800-1875), Marie Alexandrine Dumas, parfois écrit Marie Alexandre (1831-1878), devint à son tour femme de lettres, écrivaine et peintresse[26].
Alexandre Dumas épouse le à Paris (1er) l'actrice Ida Ferrier (née Marguerite-Joséphine Ferrand, 1811-1859) et s'installe avec elle à Florence. Ida Ferrier et Alexandre Dumas se séparent en 1844.
Dumas a de nombreuses autres liaisons et au moins deux autres enfants naturels : Henry Bauër (né en 1851, fils d'Anna Bauër) et Micaëlla-Clélie-Josepha-Élisabeth Cordier (née en 1860, fille de l'actrice Émélie Cordier).
Il a une dernière aventure avec l'actrice américaine Adah Isaacs Menken (1835-1868) rencontrée au début 1867.
Alexandre Dumas écrit avec Adolphe Leuven et l'assistance de Pierre-Joseph Rousseau (1797-1849) le vaudeville en un acte La Chasse et l'Amour qui connaît un grand succès en septembre 1825. C'est aussi la période où Dumas découvre les « Romantiques » et va beaucoup au théâtre. Il écrit son premier drame historique, Henri III et sa cour en 1828. La pièce, présentée à la Comédie-Française le 10 février 1829, connaît un énorme succès. Elle est qualifiée de « scandale en prose », un an avant Hernani, la pièce de Victor Hugo, qualifiée de « scandale en vers » à sa création en février 1830.
Dans ses mémoires, Dumas explique sa manière : « Je commence par combiner une fable ; je tâche de la faire romanesque, tendre, dramatique, et, lorsque la part du cœur et de l’imagination est trouvée, je cherche dans l’histoire un cadre où la mettre. » Cependant, il connaît son infériorité devant Victor Hugo, versificateur de génie, auteur de Marion Delorme, pièce pour laquelle il professe une admiration fidèle :
« Ah ! si je faisais de pareils vers, sachant faire une pièce comme je la sais faire[27] ! »
Dumas s'engage dans les Trois Glorieuses (la Révolution de juillet 1830).
Ses principaux succès après Henri III et sa cour (1829), sont Christine (mars 1830), Antony, qui triomphe le 3 mai 1831, La Tour de Nesle (mai 1832, qui reste à l'affiche pendant plus de huit cents représentations successives) et Kean (août 1836).
Il connaît la notoriété en tant que dramaturge mais dilapide ses revenus, il écrit alors beaucoup de pièces médiocres si bien que le public se lasse.
En 1832, pour fuir le choléra qui frappe Paris, Dumas voyage en Suisse où il rencontre Chateaubriand, puis en Italie du Nord. Il en rapporte ses premières Impressions de voyage. Suivent des voyages en Italie (toute l'année 1835) puis en Allemagne et Belgique en et .
En 1837, il s'entremet auprès de la Duchesse d'Orléans pour qu'elle prenne comme professeur de dessin son ami le peintre de paysage Paul Huet. Cela l'amuse qu'un républicain se mette au service de la noblesse.
En 1840, il est candidat à l'Académie française[28].
D'octobre 1846 au début janvier 1847, Dumas fit un voyage en Espagne puis en Algérie, accompagné de son fils, Alexandre, et de son collaborateur Auguste Maquet.
Après 1830, se développe en France la presse à grand tirage touchant la moyenne et petite bourgeoisie. En 1836, Émile de Girardin invente un nouveau journal à prix modique, La Presse et crée le roman-feuilleton. La Presse publie le premier feuilleton-roman (un épisode chaque semaine) : Règnes de Philippe VI de France et d'Édouard III d'Angleterre d’Alexandre Dumas, en sept feuilletons du 17 juillet au 28 août, suivis le 11 septembre 1836 de Règnes d'Édouard III, de Daniel Bruce d'Écosse et de Philippe le Valois (ces récits seront publiés en volume en 1839 sous le titre La Comtesse de Salisbury). Puis, c'est le succès en 1838 du Capitaine Paul, roman adapté d'une pièce de théâtre qui avait été refusée. Il publie ensuite avec des collaborateurs les récits des Crimes célèbres (1838-1840).
En 1840, Auguste Maquet, jeune auteur de théâtre que Gérard de Nerval lui avait été présenté en 1838, lui amène le manuscrit d'une nouvelle Le Bonhomme Buvat ou la Conspiration de Cellamare. Ce court roman, très largement augmenté par Dumas et renommé Le Chevalier d'Harmental, paraît sous le seul nom de Dumas dans La Presse en 1842 (Maquet reçut une compensation financière de huit mille francs). Parmi les concurrents de Dumas. Eugène Sue connaît un immense succès avec Les Mystères de Paris parus de 1842 à 1843 dans le Journal des débats. Dumas comprend qu'il y a de l'argent à gagner et une place à prendre. Le , son coup d'essai, Les Trois Mousquetaires, est un coup de maître et fait grimper les ventes du journal Le Siècle.
En l'espace de sept ans (1844-1850), il produit avec la collaboration d'Auguste Maquet, toutes les grandes œuvres qui assureront sa renommée. Publiées dans quatre journaux, La Presse, Le Siècle, Le Constitutionnel et le Journal des débats, ce sont, dans l'ordre de parution : Les Trois Mousquetaires (1844), Le Comte de Monte-Cristo (1844-1846), La Reine Margot (1844-1845), Vingt Ans après (1845), Une fille du Régent (1845), Le Chevalier de Maison-Rouge (1845-1846), La Dame de Monsoreau (1845-1846), Joseph Balsamo (1846-1848), Les Quarante-cinq (1847), Le Vicomte de Bragelonne (1847-1850), Le Collier de la reine (1848-1850). Son rythme de travail est effréné. « Bon jour, mauvais jour, j'écris quelque chose comme 24 000 lettres dans les vingt-quatre heures[30] » (Dumas table sur 50 lettres par ligne et il est payé à la ligne). Il écrit au fur et à mesure des parutions, souvent plusieurs romans en même temps, entrecroisant sans s'y perdre plusieurs intrigues distinctes, changeant de siècle d'un roman à l'autre.
En 1846, Dumas fait construire son propre théâtre à Paris, boulevard du Temple, qu'il baptise « Théâtre-Historique ». Le théâtre est inauguré en février 1847 et accueille les pièces de plusieurs auteurs européens (Shakespeare, Goethe, Calderon, Schiller) avant de faire faillite en 1850. C'est dans ce théâtre qu'il fait jouer pour la première fois une de ses pièces tirée de son roman Le Chevalier de Maison-Rouge dans laquelle est entonné Le Chant des Girondins, devenue un an plus tard l'hymne national français sous la seconde République[31].
Dumas dispose alors de très gros revenus, mais il dépense encore plus, prodigue avec ses maîtresses et ses amis, et vit à crédit, empruntant toujours, engageant ses droits d'auteur à venir, à la merci du moindre à-coup. Il fait bâtir en 1846 le château de Monte-Cristo à Port-Marly , une bâtisse de style composite, à la fois Renaissance, baroque et gothique. Il donne une fête et invite le Tout-Paris (600 personnes) à une grande fête pour pendre la crémaillère dans le parc de son château le 25 juillet 1847 (au lendemain de son anniversaire).
La révolution de 1848 va ruiner Dumas. D'une part la révolution le prive de ses rentrées habituelles (arrêt du théâtre et des feuilletons pendant plusieurs mois), d'autre part il s'arrête de travailler pour se mettre en campagne. Il est candidat malheureux dans l'Yonne aux élections législatives qui suivent. Il collabore à des journaux éphémères puis rédige, seul, son propre journal Le Mois, qui paraît de mars 1848 à février 1850. Il soutient ensuite Louis Eugène Cavaignac contre Louis-Napoléon Bonaparte. Il publie en 1848 Le Collier de la reine et son fils publie La Dame aux camélias la même année.
En 1847, sa femme Ida Ferrier, avec qui il est séparé, lui demande une pension. Le 10 février 1848, le tribunal de la Seine ordonne la vente du château de Monte-Cristo pour payer la pension alimentaire et les cent vingt mille francs de dots dus à Ida Dumas. Après confirmation du jugement en juillet 1848, Dumas est obligé de vendre aux enchères son château qu'Honoré de Balzac admirait tant[32]. Le château fut acheté par un prête-nom de Dumas qui continua à l'habiter. Son théâtre fait faillite en décembre 1850. Ses créanciers se bousculent pour récupérer leurs fonds.
Le , menacé de banqueroute, Dumas s'exile à Bruxelles avec Victor Hugo, pour protester contre le coup d’État de Napoléon III. Il commence l'écriture de ses Mémoires à Bruxelles.
En avril 1853, Dumas cède 45 % de la propriété littéraire de ses œuvres présentes et futures à ses créanciers et peut donc rentrer officiellement à Paris mais il continue à alterner les séjours à Bruxelles et à Paris jusqu'en 1854. Il trouve à Paris son fils couronné du succès de sa pièce La Dame aux camélias, représentée en février 1852.
Alexandre Dumas père lance en novembre 1853 un quotidien, Le Mousquetaire. Il y publie, toujours avec l'aide de collaborateurs, Mes Mémoires (plus de trois mille pages, parues de 1852 à 1856, qui s'arrêtent en 1833), Les Mohicans de Paris (1854-1859), Les Compagnons de Jéhu (1856), une série historique Les Grands Hommes en robe de chambre (1855-1857). Le Mousquetaire cesse de paraître en février 1857 à cause du retrait progressif d'Alexandre Dumas qui laisse la gestion du journal à ses collaborateurs, ce qui entraîne les désabonnements de ses lecteurs.
Fin mars-début avril 1857, Dumas voyage en Angleterre et rend visite à Victor Hugo à Guernesey. À son retour en France, il lance un journal hebdomadaire Le Monte-Cristo qui paraît d'avril 1857 à 1860. Il y publie une série de romans écrits en collaboration avec Cherville (Gaspard de Pekow, marquis de Cherville), mais celui-ci n'a ni la capacité de travail des anciens collaborateurs de Dumas comme Maquet — il écrit beaucoup moins rapidement — ni leur talent[34]. De 1852 à 1859, Dumas publie plusieurs récits de voyages qu'il retouche et dont il négocie les droits avec les auteurs ; il signe également plusieurs romans traduits du russe ou de l'anglais, ou encore des contes pour enfants tirés de l'allemand. Le premier jet de ces traductions est réalisé par un collaborateur, et Dumas retouche ensuite le texte. Il signe également une traduction fidèle du roman de Walter Scott, Ivanhoé publiée en 1864.
En 1858, Auguste Maquet intente à Dumas un procès qu'il perd : il obtient 25 % des droits d'auteur sur 18 romans mais aucun droit de propriété.
En 1858, Dumas interrompt la publication des Mohicans de Paris et entreprend un long voyage en Russie puis au Caucase (de juin 1858 à mars 1859), avec comme compagnon de voyage le peintre Jean-Pierre Moynet. Il publie ses impressions de voyage dans deux grands recueils En Russie et Le Caucase[N 3]. Dans ces récits, il relate ses aventures pittoresques dans l'Empire russe puis lors de sa traversée du Caucase, depuis Bakou jusqu'à la mer Noire. Il séjourne notamment à Tiflis, aujourd'hui Tbilissi, actuelle capitale de la Géorgie, croisant les traces du grand poète russe Mikhaïl Lermontov. Il publie également des adaptations de nouvelles et de romans d'auteurs russes comme Ivan Lajetchnikov et Alexandre Pouchkine.
En décembre 1859, Dumas signe un contrat avec les frères Lévy pour la réimpression de ses œuvres complètes moyennant un montant de dix centimes pour chaque volume vendu à 1 franc avec une avance de cinquante mille francs (payée en deux fois) suivie de versements réguliers de neuf mille francs par trimestre.
En 1860, Dumas vend ses biens pour acheter des armes pour l'armée de Garibaldi. Dumas est un ami et un admirateur de Garibaldi, dont il traduit les mémoires. Pendant l'expédition des Mille, il se rend en Sicile pour lui livrer les armes achetées. Il est le témoin de la bataille de Calatafimi qu'il décrit dans Les Garibaldiens, publié en 1861[35]. Il est aux côtés de Garibaldi le jour de son entrée dans Naples (le 7 septembre 1860). Sa fille Micaëlla-Clélie-Josepha-Élisabeth Cordier naît en décembre 1860 (sa mère est l'actrice Émélie Cordier). Il est nommé directeur des fouilles de Pompéi et directeur des musées, charge qu'il occupe pendant trois ans (de 1861 à 1864). Il habite à Naples jusqu'à ce qu'à cause du mécontentement des Napolitains qui acceptent mal qu'un étranger occupe une telle charge, il préfère démissionner et rentre à Paris.
Durant la même période, il dirige et rédige le journal L'Indipendente[N 4] auquel collabore le futur fondateur du Corriere della Sera, Eugenio Torelli Viollier. Il écrit parallèlement une Histoire des Bourbons de Naples, ouvrage historique volumineux qui paraît dans le supplément de L'Indipendente du 15 mai 1862 au 6 février 1864 et très partiellement en français dans Le Monte-Cristo, avant la disparition de ce journal en octobre 1862[N 5]. Dumas écrit aussi le roman Emma Lyonna (publié en France sous le titre Souvenirs d'une favorite) sur l'histoire de Lady Hamilton. Il commence en juillet 1863 la rédaction, sans collaborateur, de La San-Felice qu'il poursuivra pendant dix huit mois et ne terminera qu'à la fin de 1864, après son retour en France. La publication du roman dans la Presse dura de décembre 1863 à 1865. Le succès ne fut cependant pas à la mesure des attentes de Dumas et le roman fut oublié pendant plus d'un siècle jusqu'à sa réédition en 1996 par Claude Schopp.
Alexandre Dumas rentre en France en et s'installe à Enghien pendant l'été avec une cantatrice, puis revient à l'automne à Paris, Boulevard Malesherbes, après leur séparation. En 1865 et 1866, il donne des conférences dans plusieurs villes françaises où il raconte ses souvenirs. Il voyage en Autriche-Hongrie en 1865. Il ne ralentit pas pour autant sa production littéraire avec Le Comte de Moret en 1865-1866 et Les Blancs et les Bleus, en 1867. Son journal Le Mousquetaire reparaît en 1866-1867. D'un voyage en Allemagne, en juin 1866, il rapporte le roman La Terreur prussienne publié en 1867 dans La Situation. Il a une dernière aventure avec l'actrice américaine Adah Isaacs Menken (1835-1868) rencontrée au début 1867. Il se laisse photographier avec l'actrice blottie dans ses bras ou assise sur ses genoux. Ces photos font scandale et Dumas obtient leur interdiction à la vente.
Il fait paraître un nouveau journal (Le D'Artagnan) en 1868 (du au ). Il publie en feuilleton, en 1869 dans Le Moniteur, Hector de Sainte-Hermine (laissé inachevé et publié en volume en 2005 sous le titre Le Chevalier de Sainte-Hermine) et, en 1869-1870 dans Le Siècle, Création et Rédemption, qui fut publié en deux tomes (Le Docteur mystérieux et La Fille du marquis) après sa mort. Fin gourmet, il est même l'auteur d'un Grand dictionnaire de cuisine, dont le manuscrit est remis à l'éditeur en mars 1870 et publié après sa mort, en 1873[36]. « Alexandre Dumas partageait son temps, comme d'habitude, entre la littérature et la cuisine ; lorsqu'il ne faisait pas sauter un roman, il faisait sauter des petits oignons »[37].
En , après un accident vasculaire qui le laisse à demi paralysé, Alexandre Dumas s'installe dans la villa de son fils à Puys, quartier balnéaire au nord-est de Dieppe. Il y meurt le . Ses obsèques ont lieu le à Neuville-lès-Pollet. Après la Guerre de 1870, son fils fait transporter le corps à Villers-Cotterêts en .
Sa dépouille est transférée au Panthéon de Paris le , à l'occasion du bicentenaire de sa naissance[38].
Le président de la République Jacques Chirac et l'écrivain Alain Decaux prononcent un discours lors de la cérémonie[39].
Voir la section « #Adaptations de l'œuvre ».
Le contenu des trois premiers tomes de La Maison de Savoie est réutilisé en partie dans :
Les Crimes célèbres, 1839–1840 constituent une collection de 18 récits historiques :
Les derniers récits ne sont pas par Dumas :
Les Deux Diane, roman de Paul Meurice, fut publié sous le nom d'Alexandre Dumas. Trois autres courts romans portant son nom sont à coup sûr de Gaspard de Cherville. Pour les autres ouvrages (le Roman de Violette excepté) la confusion provient de ce qu'ils furent insérés sans nom d'auteur dans la collection complète de ses œuvres chez Michel Lévy, et simplement avec la mention corrective « publié » ou « recueilli par Alexandre Dumas ». Le but du procédé était que les auteurs anonymes, des amis de Dumas, pussent bénéficier de sa notoriété.
« En mars 1870, il [A. Dumas] remet son manuscrit à l'éditeur Alphonse Lemerre. Dumas ne le verra pas publié : il meurt le 5 décembre de la même année. Après la guerre et la Commune, Lemerre confie à Leconte de Lisle et au jeune Anatole France la direction éditoriale de l'ouvrage, qui paraît en 1873. Ce sont d'ailleurs vraisemblablement ces deux écrivains qui ont signé L.T. l'avant-propos « Alexandre Dumas et le Grand dictionnaire de cuisine », L. pour Leconte de Lisle et T. pour Thibault, le vrai nom de France[N 64]. »
éditeur scientifique : Claude Schopp
Entre 1921 et 2006, on compte une quarantaine de films directement inspirés de l'œuvre de Dumas et une quinzaine d'adaptations télévisées[62].
Source : bedetheque.com
(liste non exhaustive)
En mars 1867, Alphonse Liébert photographie Alexandre Dumas père avec Adah Isaacs Menken. En , Dumas intente un procès à Alphonse Liébert, devant la première chambre à Paris, et demande le retrait de la vente des photographies où il apparaît avec Menken. Il est débouté le 3 mai, mais le verdict est infirmé en appel le 25 : après la proposition du rachat des clichés (pour la somme de 100 Francs), les photographies de lui avec Menken sont interdites à la vente[68].
Blason | D'azur, à trois aigles d'or, accompagnées en cœur d'un annelet d'argent[69]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
La plupart des romans de Dumas sont disponibles séparément en éditions de poche ou groupées.
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