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ancienne compagnie aérienne française (1954-1997) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Air Inter (Code AITA : IT ; code OACI : ITF) était une compagnie aérienne intérieure française qui a existé du jusqu'à sa fusion complète avec Air France intervenue le , fusion commencée dès 1990, sous le nom d'Air Inter Europe.
IATA | OACI | Indicatif d'appel |
---|---|---|
IT | ITF | AIRINTER[1] |
Date de création | |
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Date de disparition | |
Dates clés |
1958 : premier vol Air Inter 1990 : début de la fusion avec Air France 1993 : création d'Air Inter Europe |
Fondateur | Didier Daurat |
Néanmoins, le projet d'une compagnie intérieure française existe depuis 1954 et reprend un projet imaginé dès les années 1930 (Air Bleu).
Caractérisée par un service simple (pas d'attribution des sièges avant l'embarquement), elle fut une des premières compagnies aériennes à introduire des formules qui font désormais le succès des compagnies à bas coûts (restauration payante à la place) ainsi que le yield management avec son calendrier « bleu-blanc-rouge » qui avait pour but d'adapter le prix du voyage à la demande.
C'est en 1989, avec l'arrivée de l'Airbus A320, que la compagnie passe progressivement à un seul modèle d'avion.
Elle a aussi connu dans sa flotte des Nord 262, des Viscount, des Caravelle, des Fokker 27 et 100, des Dassault Mercure, des Airbus A321, des Airbus A330.
Air Inter a même loué quatre Boeing 747, un à Air France immatriculé [F-BPVD] en « coque nue » pour la période du au du dimanche après-midi au vendredi midi car l'avion redevenait à Air France le temps d'un aller-retour vers Pointe-à-Pitre ou Fort-de-France le week-end[2], deux autres à Cargolux immatriculés LX-MCV et LCV en 1986 et 1987, et un quatrième immatriculé N204AE en 1986 et 1987.
Air Inter (société anonyme « Lignes intérieures Air Inter ») est fondée le . Les principaux actionnaires sont Air France et la SNCF (24 % chacun). Edouard Catalogne était nommé 1er Président d'Air Inter[3].
Le premier vol commercial se déroule le entre Strasbourg et Paris (Le Bourget) en Douglas DC-3[4].
Cette année-là, Air Inter exploite également les lignes Paris-Marseille en Douglas DC-4, Nice-Marseille-Toulouse-Bordeaux-Nantes et Nice-Marseille-Lourdes-Bordeaux-Nantes en Douglas DC-3[5].
À l'hiver 1958-1959, Air Inter exploite les lignes Paris (Orly Sud)-Nice, Paris-Lyon (Bron), Paris (Le Bourget)-Strasbourg, Paris (Orly Nord)-Nantes, Nantes-Bordeaux-Lourdes-Toulouse-Marseille-Nice[6].
Les services réguliers ne commencent qu'en 1960 après une décision du lui donnant le monopole du transport aérien en France métropolitaine[7].
L'amiral Paul Hébrard prend la tête de la compagnie en 1960[3].
Air Inter exploite des lignes saisonnières à l'été 1960 vers des stations balnéaires de bord de mer de renommées. Elle vole de Paris (Le Bourget) vers Toulouse (6 juin 1960) en Vickers Viking, Paris (Orly Sud) vers Lourdes/Tarbes en Vickers Viscount, Paris (Orly Nord) vers Dinard et Quimper en Dougles DC-3, Paris (Orly Sud) vers Biarritz en Vickers Viscount, Paris (Orly Sud) vers La Baule en Vickers Viscount et Biarritz vers Lourdes/Tarbes et Nice en Vickers Viscount[8].
À partir de là, Air Inter étoffe ses escales en ajoutant Brest, Lorient (1961), Lille, Mulhouse, Vichy, Nîmes, Pau et Perpignan[9] puis Rennes et Clermon-Ferrand[10], étoffées à la fin des années 1960 par Saint-Brieuc, Deauville, Toulon-Hyères (1967), Ajaccio, Bastia, Metz, Grenoble et Montpellier[11].
Pour l'année 1963, Air Inter dispose en propre de 7 Vickers Viscount ainsi que de deux Vickers Viking affrétés à Air Nautic, les premiers pour les lignes à plus forte densité tandis que les seconds sont affectés aux liaisons moins chargées. Parallèlement, et ce dès l'année 1962, les Pouvoirs publics apportent une aide financière aux collectivités régionales sur les lignes les plus défavorisées.
Ces aides, ainsi que la volonté de la direction d'adopter des appareils plus modernes, doivent alors permettre l'ouverture des lignes Paris-Mulhouse et Mulhouse-Lyon ainsi que l'augmentation des fréquences sur les Paris-Lyon et Paris-Bordeaux.
C'est également en 1963 que la création d'un centre technique pour l'entretien des appareils est envisagé à Lyon-Bron[12].
Le , une Caravelle de la compagnie Air Inter, avec cinquante et un passagers à bord, effectue le premier atterrissage « Phase III » sans visibilité, grâce au système d'atterrissage automatique « SUD-LEAR » permettant de se poser avec vingt mètres de plafond et deux cents mètres de visibilité horizontale[13]. Ce premier atterrissage avec passagers est « une première mondiale » car aucune compagnie au monde n'avait encore été autorisée à se poser dans de telles conditions de visibilité.
Au départ de l'amiral Hébrard en 1970, Air Inter assure 200 vols quotidiens, avec 40 avions et 2,4 millions de passagers annuels[14].
Jusqu'à la fin des années 1980, Air Inter détient un monopole sur de nombreuses lignes intérieures. Avec la mise en application de l'Acte unique européen, le ciel français est ouvert à la concurrence en plusieurs étapes :
Cette mise en concurrence entraîne l'émergence de nouveaux acteurs (Air Liberté, AOM, TAT...) qui prennent des parts de marchés à Air Inter sur ses lignes intérieures les plus rentables. Air Inter estime en 1995 avoir perdu 1 300 000 clients au profit de ses trois concurrents[16].
Avant sa fusion avec Air France, Air Inter exploite également des Airbus A330, destinés à remplacer ses A300 vieillis. Ces appareils, dont la compagnie est client de lancement, sont déployés sur certaines lignes principales comme Orly–Marseille ou Orly–Toulouse. Ces A330 sont aussi affrétés par la compagnie Air Charter notamment sur les destinations méridionales comme Palma. Or, cet appareil, conçu comme moyen-courrier, est trop grand pour les lignes d'Air Inter. De surcroît, l'A330 subit quelques problèmes techniques liés à l'immaturité.
Air Inter est très fortement bousculée par la concurrence des nouveaux acteurs, en particulier AOM et Air Liberté. Air Inter engage une importante offensive tarifaire à partir du : la compagnie applique une réduction de 100 FRF (21,1 EUR2019) par billet quel que soit le tarif initial ou la destination. La compagnie espère compenser le manque à gagner de cette réduction par une augmentation du nombre de passagers et des gains de parts de marché. Les compagnies concurrentes s'alignent, comme AOM qui propose la même offre sur les lignes où elle est en concurrence avec Air Inter[17].
Air France Europe (successeur d'Air Inter) annonce en la fermeture de 18 lignes déficitaires[18],[19]. L'objectif est double :
Avant sa fusion avec Air France en 1997, Air Inter lance en le service La Navette entre Paris Orly et Toulouse, mais aussi Marseille, Nice, Bordeaux (ouvert en 1999) et Montpellier (ouvert en 2016). L'idée est d'offrir des vols tout au long de la journée à un fort cadencement : 1h en heures creuses et un vol toutes les 30 minutes en heures de pointe. Ce service est maintenu après la disparition d'Air Inter sous la marque Air France.
Trois accidents ont marqué l'histoire de la compagnie. Les circonstances sont assez proches :
Le 22 mars 1974 vers 4 heures, l'explosion d'une charge de plastic a détruit une Caravelle d'Air Inter, qui stationnait sur l'aéroport de Bastia. L'attentat est revendiqué par un groupe qui se dénomme " Justizia Paolina ", du nom du patriote corse du dix-huitième siècle Pascal Paoli[21].
Le 6 août 1974 vers 01 heures, un Fokker 27 de la compagnie Air Inter est plastiqué sur le tarmac de l'aéroport de Quimper, un attentat attribué à l'Armée révolutionnaire bretonne[22],[23]. Les dégâts sont de l'ordre de 8 millions de francs. L'avion est pratiquement inutilisable.
Le 3 septembre 1995, c'est un Airbus A300 et ses 302 passagers et membres d’équipage qui ont été détourné sur Genève reliant Palma de Majorque à Paris par un Espagnol de 33 ans protestant contre les essais nucléaires français[24],[25].
Le 13 août 1996 un Airbus A320 d'Air Inter Europe venant de Paris-Orly se pose sans encombre avec 167 passagers à bord sur l'aéroport de Perpignan. Lorsque l'avion commence la manœuvre pour rejoindre l'aérogare, Il ralentit en bout de piste par deux véhicules. La manœuvre est inhabituelle car aucun véhicule n'est admis dans cette zone lors de la phase délicate d'atterrissage. Deux individus cagoulés sortent avec des fusils-mitrailleurs et un des malfaiteurs effectue un tir de semonce qui vient se loger dans l'avant de l'Airbus. Un autres braqueurs déroule une banderole portant une inscription en grosses lettres rouges : « Coupe tes moteurs et ouvre la soute ». Le pilote s'exécute, un autre braqueur entre dans la soute et ressort avec deux sacs en toile de convoyeur de fonds Brink's contenant des pesetas, la monnaie Espagnole pour une somme équivalente à 4,4 millions de francs (environ 670 000 euros), destinés aux opérations de change des succursales perpignanaises de deux banques espagnoles, le tout en 2 minutes trente secondes. Quatre ADN sont prélevés dans les véhicules. L'enquête s'intéresse à un groupe de braqueurs nommée "Dream Team". Bien que soupçonnés, Karim Maloum, Daniel Bellanger, Michel Crutel et d'autres n'ont jamais été poursuivis en justice pour ces faits[26].
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