VIesiècle: un ermite, Séverin (saint Séverin de Paris, à qui l’église est dédiée), a l'habitude de prier dans un petit oratoire rudimentaire. Après sa mort, une basilique est érigée sur les lieux. Il s'agit d'abord d'une chapelle[2].
1673: Jules Hardouin-Mansart supprime trois travées du charnier pour élever, sur le côté droit de l'église, la chapelle du Saint-Sacrement, de forme ovale.
1792: pose de la plaque «LOIX ET ACTES de l’autorité publique», sur la partie basse du clocher. Sous cette plaque devaient être affichées les nouvelles lois et la liste des condamnés à mort[4].
1837: remontage sur la façade du portail de l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs datant du XIIIesiècle (église détruite pour la réalisation de la rue d'Arcole).
1845-1959: passation de nombreuses commandes de peintures murales auprès de grands artistes de l'époque (voir paragraphe sur les peintures murales).
1864: une plaque armoriée a été apposée en par M. Margry, conservateur adjoint des archives de la Marine, proche de l’entrée, à gauche, sur le mur au-dessus d’un bénitier. Elle rappelle le rôle de Bertrand d’Ogeron, en ces termes: «Le dernier jour de janvier MDCLXXVI sur cette paroisse de Saint-Séverin est mort rue des Mâcons-Sorbonne Bertrand Ogeron, Sieur de la Bouère-en-Jallais qui de MDCLXIV à MDCLXXV jeta les fondements d’une société civile et religieuse au milieu des flibustiers et des boucaniers des îles de la Tortue et de Saint-Domingue. Il prépara ainsi, par les voies mystérieuses de la providence les destinées de la république d’Haïti».
1907: dégagement de l'église par la démolition des maisons de la rue Saint-Jacques qui prenaient appui sur son chevet[6].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue! Comment faire?
En-bas et à gauche de la porte Saint-Séverin, rue Saint-Séverin, deux anciennes inscriptions, en ancien français, subsistent. Sur celle du haut, du XVesiècle, on peut lire:
«Bonnes gens qui par cy passés
Priez Dieu pour les trépassés»
Sur celle du bas, du XIVesiècle, en latin et en lettres gothiques, l’inscription rappelle aux fossoyeurs que la veille de la Saint-Martin, ils devaient nettoyer les voûtes de l’église[8].
L'intérêt architectural de l'église réside également dans son charnier, ancien cimetièreparoissial. L'église Saint-Séverin présente en effet la particularité, exceptionnelle à Paris, d'avoir conservé quasiment intact l'emplacement de son cimetière et de son charnier. Ce cimetière, ouvert vers 1250, fut entouré sur trois côtés d'une galerie, analogue à celle d'un cloître, construite vers 1430, galerie qui fut utilisée à la fois comme charnier et résidence pour les prêtres de la paroisse, avec des étages dédiés. Mais dès 1674, les marguilliers décidèrent d'interdire les inhumations et de fermer les charniers, l'ensemble devenant alors un simple cloître. Les baies de la galerie furent ornées de vitraux quelques années plus tard, en 1699. Au début du XIXesiècle, des travaux d'alignement firent disparaître les deux galeries sises à l'ouest. Avec la petite porte qui donnait de ces galeries vers la rue de la Parcheminerie, disparut une inscription mémorable: Passant, penses-tu passer par ce passage où, pensant, j'ai passé? Si tu n'y penses pas, passant, tu n'es pas sage, car en n'y pensant pas, tu te verras passé[9]. En 1926, on a construit à leur place un bâtiment aux fenêtres ogivales pour servir de presbytère, ce qui a permis de faire disparaître les deux étages supérieurs réservés au logement des prêtres. Aujourd'hui cet ensemble, désormais transformé en jardin, est classé.
En 1474, dans le charnier, la première opération de la maladie de la pierre est tentée. Manquant de volontaires, Louis XI promit la vie sauve à l’un de ses archers condamné à mort et souffrant de cette maladie s’il acceptait l’expérience. L’opération réussie le soldat fut gracié et pensionné[10].
Intérieur
Nef
La nef haute de 17 m, de style flamboyant est ornée de vitraux du XIXesiècle. Comptant huit travées, elle a la forme d'un parallélogramme terminé par une abside demi-circulaire. Elle n'a pas de transept. Elle a, comme celle de Notre-Dame de Paris, des collatéraux doublés, c'est-à-dire cinq nefs en largeur, environnées d'un centre de chapelles, disposition qui donne une grandeur étonnante à tout l'édifice.
Cet édifice religieux renferme une collection de vitraux, étagée sur sept siècles. L'intérieur de l'église contient des vitraux gothiques, notamment un arbre de Jessé[12], des vitraux du XIXesiècle, et un ensemble de plusieurs fenêtres modernes par Jean Bazaine le long du déambulatoire, inspirées par les sept sacrements.
Vitraux gothiques
Ils sont de la seconde partie du XVesiècle. Dans la rosace de la façade ouest figure un vitrail de L'Arbre de Jessé de 1482, en grande partie dissimulé par le buffet d'orgue depuis le XVIIIesiècle. Sous les voûtes du chœur, les trois baies de la partie centrale utilisent sûrement des vitraux du premier chevet gothique de 1450 représentant de gauche à droite: Saint Jean Baptiste, Saint Michel, La Vierge et l'Enfant, Le Christ portant le Monde, Saint-Jean l'Évangéliste, Saint Martin. Les baies hautes de la nef sont également du XVesiècle. Saint Séverin, patron de l'église avec le couple de donateur, est représenté en bas du vitrail.
Les vitraux gothiques de la façade nord sont: L'Ascension sur la gauche Saint Pierre avec sa clef et à droite Saint Jean Baptiste avec l'Agneau et des donateurs. La Trinité avec au centre Dieu représenté comme un roi et devant lui le Christ en Croix avec entre eux la colombe du Saint-Esprit. Sur les côtés deux vitraux représentant des anges portant des cierges dit «anges céroféraires».
Au fond de l'église, trois paires de baies à deux lancettes représentent des saints et datent de 1378-1378. Elles étaient destinées à la chapelle du collège de Beauvais et furent restaurées de façon très importante en 1856-1857.
Vitraux du XIXesiècle
Les vitraux des fenêtres du rez-de-chaussée, ainsi que ceux des ouvertures nord, furent installés à partir de 1848. Sauf une, ces verrières sont le fruit des dessins d'Émile Hirsch. Les commandes furent passées par le curé, ou la Ville de Paris, grâce à la générosité des donateurs.
À l'étage intermédiaire se trouve la galerie des saints du triforium.
Dans le chœur: Mystères de la Vie du Christ.
Dans les chapelles Saint-Vincent-de-Paul et Saint-François-de-Sales (nord): histoire du quartier et de l'église ou des désirs des donateurs. Charles Garnier et son épouse figurent dans la scène du Christ bénissant les enfants de la façade occidentale.
Vitraux du XXesiècle
L'abbé Alain Ponsar, curé de 1962 à 1967, passa commande en 1966 à Jean Bazaine pour réaliser avec le maître-verrierHenri Déchanet une série de 8 vitraux qui sera inaugurée le , remplaçant ceux du XIXesiècle dans les fenêtres gothiques du déambulatoire est.
Non figuratives, ces verrières évoquent les sept sacrements de l'Église. Les deux baies centrales à dominante bleue sont dédiées au baptême.
L'église conserve de nombreuses peintures murales des XVeauXVIIesiècles, mais principalement du XIXesiècle. Trois peintures murales sont classées monuments historiques. La plupart des peintures murales nécessitent un projet de conservation-restauration[13].
L'Apocalypse, 4e quart du XVesiècle, peinture à l'huile sur enduit, chapelle Saint-Louis, classée au titre immeuble en 1862[14].
L'Arbre de Jessé, 1858, Van Holtorp (peintre verrier?), peinture avec or, chapelle rayonnante Saint-Michel ou des Saints-Anges. Classée au titre objet le 1905/02/20[15].
La Prédication de Saint-Jean-Baptiste, 1er quart du XVIIesiècle, peinture monumentale de la chapelle Saint-Michel ou des Saints-Anges. Cette peinture, qui a été quelquefois attribuée à Jacob Bunel (1558-1614), peintre de Henri IV, a été restaurée en 1852 par M. Steinheil. Classée au titre objet le 1905/02/20[16].
Le Mariage de la Vierge, 1845, Émile Signol (1804-1892), chapelle Saint-Joseph.
Décor de la chapelle de la Vierge, Victor Orsel (1795-1850).
La Prédication de Saint-Jean-Baptiste, Paul Flandrin (1811-1902), chapelle des Fonts-Baptismaux.
appels: Anches Pédale, Mixture Pédale, Anches G.O., Mixtures G.O., Anches et mixtures Positif, Anches et Mixtures Écho.
L'orgue de chœur
L'orgue de chœur, construit par le facteur d'orgues Hartmann, date de 1966. Sa composition est la suivante[20]:
Davantage d’informations I. Grand orgue 56 notes, Pédale ...
I. Grand orgue 56 notes
Pédale
Bourdon 8 basses et dessus
Principal 8 basses et dessus
Montre 4 basses et dessus
Doublette 2 basses et dessus
Flûte 4 basses et dessus
Cymbale III
Dessus de cornet III Tremblant
Soubasse 16
Flûte 8
Fermer
Accessoires: tirasse du GO/pédale.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue! Comment faire?
Abside de l'église Saint-Séverin montrant l'intérieur: salle des sculptures du Moyen Âge. Deux statues dont l'une du Christ provenant de l'abbaye de Saint-Denis, XIVesiècle, Paris, bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art.
L'abbé Philippe Cantuel de Blémur, assume cette charge depuis 1776. (Debure, gendre de feu d'Houry, Almanach Royal pour l'année 1789, Paris, Imp. Veuve d'Houry, s. d., p. 104). Consulter en ligne.)
André Laugier, «Reproduction d'un aspect inconnu de l'église Saint-Séverin», procès-verbal de la Commission du Vieux Paris, séance du 16 novembre 1907, p.303-304.
Émile Wiriot, Paris de la Seine à la Cité universitaire: Le Quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, leurs transformations à travers les siècles., Paris, Tolra, , 623p. (BNF31658785), (BNF34218854)
Georges Feterman et Hélène Bonnemaison, Paris: chemin faisant trente thèmes de promenades pour les curieux de nature et les amateurs d'insolite, Éd. Naturellement, coll.«Nature», (ISBN978-2-910370-38-1).
William-Jean de Vandière (curé), Colette Marsan, Gérard Guillier et les paroissiens, Sept siècles de vitraux à l'église Saint-Séverin, 22 pages (d'après le CD Vitraux de Saint-Séverin de Jacques Klossa);
Collectif, Paris d'église en église, Massin, 2008 (400 pages) (ISBN978-2-7072-0583-4).