Sibiril
commune française du département du Finistère De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Sibiril [sibiʁil], en breton Sibirill est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Sibiril | |||||
La mairie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Finistère | ||||
Arrondissement | Morlaix | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Haut-Léon Communauté | ||||
Maire Mandat |
Jacques Edern 2020-2026 |
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Code postal | 29250 | ||||
Code commune | 29276 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Sibirilois, sibiriloise | ||||
Population municipale |
1 168 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 102 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 39′ 50″ nord, 4° 03′ 43″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 66 m |
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Superficie | 11,47 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Roscoff - Saint-Pol-de-Léon (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Pol-de-Léon | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Finistère
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | sibiril.com | ||||
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Sibiril est une commune littorale de la Manche, limitée à l'est par l'Anse du Guillec, en fait un aber qui correspond à l'estuaire de ce petit fleuve côtier, et à l'ouest par un autre petit fleuve côtier qui se jette dans l'Anse du Port Neuf. Entre ces deux estuaires, le littoral de la commune forme une presqu'île, qui s'avance en mer à la pointe de Tévenn (prolongée par la roche de Roc'h Forc'hic (un écueil qui émerge à marée basse) ; le port de Moguériec s'est développé en site d'abri, face à l'est, ans le petit estuaire d'un minuscule fleuve côtier, le ruisseau de Kérouzéré ; le port de Moguériec a longtemps été un petit port de pêche, spécialisé entre autres dans la pêche à la langouste, désormais largement reconverti en port de plaisance.
Le bourg de Sibiril s'est développé à l'écart du littoral, sur une éminence culminant à 53 mètres d'altitude, en position relativement centrale, un peu décentrée vers l'est toutefois, au sein du finage communal. Cette altitude n'est dépassée que dans la partie sud du territoire communal, qui culmine à 64 mètres d'altitude et est limitée au sud par la partie amont du Guillec et un de ses affluents de rive gauche, le ruisseau de Pont Riou.
Sibiril fait partie de la Ceinture dorée bretonne et a développé une agriculture maraîchère importante. L'habitat rural est dispersé en hameaux, notamment ceux de Saint-Maudez, Kersauzon, Keraval, Kerivoas, Créac'h ar Lia (les trois derniers cités étant proches du littoral) et fermes isolées ; la commune est bicéphale avec deux agglomérations : le bourg de Sibiril et le port de Moguériec.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1988 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 4,7 | 4,7 | 5,6 | 6,3 | 9,2 | 11,3 | 13,2 | 13,4 | 11,6 | 9,7 | 6,9 | 4,9 | 8,5 |
Température moyenne (°C) | 7,2 | 7,4 | 8,7 | 9,7 | 12,7 | 15 | 16,9 | 17,1 | 15,3 | 12,8 | 9,7 | 7,4 | 11,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,7 | 10,2 | 11,9 | 13,1 | 16,3 | 18,7 | 20,5 | 20,8 | 19 | 16 | 12,4 | 9,9 | 14,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−6,7 02.01.1997 |
−6,9 08.02.1991 |
−3 02.03.04 |
−1,9 04.04.1996 |
1,4 07.05.1997 |
4,4 01.06.06 |
7,1 29.07.1994 |
6,6 30.08.11 |
4 25.09.03 |
−2 29.10.1997 |
−2,5 28.11.1993 |
−6 11.12.1991 |
−6,9 1991 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,1 24.01.16 |
22,3 27.02.19 |
23,9 20.03.05 |
28,4 21.04.18 |
30,4 16.05.02 |
34,4 30.06.15 |
35,4 17.07.22 |
33,7 02.08.1990 |
31,4 07.09.21 |
29,3 01.10.11 |
20,7 01.11.15 |
18,3 17.12.1996 |
35,4 2022 |
Précipitations (mm) | 102,4 | 91 | 63,2 | 74,4 | 62,8 | 49,3 | 54,5 | 50,6 | 58,3 | 91,8 | 111,7 | 113,6 | 923,6 |
Au , Sibiril est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Roscoff - Saint-Pol-de-Léon, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[9]. Cette aire, qui regroupe 9 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[12]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (92 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,5 %), zones agricoles hétérogènes (16 %), zones urbanisées (8,6 %), prairies (8 %), forêts (1,6 %), zones humides côtières (0,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sibiril vers 1330[15], Sebiril en 1371[16], Sibirill en 1467[15].
Joseph Loth pense que l'élément Si- pourrait désigner une saline, et Sibiril serait alors la traduction bretonne de Salina Beril[15] (Sibirill en breton). Les sales du littoral ont en effet pu être utilisés autrefois pour la récolte du sel.
La paroisse de Sibiril est un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plouescat[17].
Une ancienne commanderie de l'Ordre de Malte aurait existé dans le manoir de Saint-Jacques où subsistent des ruines de l'ancienne chapelle[18].
Le manoir de Trohéon, construit au XVIe siècle, a été la propriété de la famille de Kerhoent (ou Querhoent) depuis le mariage de Nicolas, seigneur de Querhoent, mort en 1420, avec Anne Huon, héritière d'Éon, seigneur de Trohéon. Leur fils Pierre I de Querhoent et Trohéon était présent à la réformation de 1443; il épousa une fille de Jean de Kérouzéré et fonda la chapelle Saint-Nicolas à Saint-Pol-de-Léon. Leurs successeurs furent respectivement Jean de Querhoent et Trohéon, puis Pierre II et Pierre III de Querhoent, etc. Par la suite leurs héritiers furent aussi seigneurs de Kergournadec'h en raison du mariage vers 1504 d'Alain de Kerhoênt avec Jeanne de Kergournadec'h[19]. De nos jours, seul subsiste de ce manoir un colombier[20].
En 1748, le recteur de Sibiril fut en conflit avec ses paroissiens à propos de la réparation du presbytère. Qui doit payer ? La fabrique ou le recteur ? Son successeur (le curé précédent meurt en 1752) est débouté par le Parlement de Bretagne en 1753, mais ne fait pas les travaux qui lui incombent. À sa mort en 1760, le conseil de fabrique fait consigner son héritage afin de procéder aux réparations[21].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Sibiril de fournir 19 hommes et de payer 124 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[22].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Sibiril en 1778 :
« Sibéril, à une lieue ½ à l'ouest-sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêchéet sa subdélégation, et à 42 lieues de Rennes. Cette paroisse ressortit à Lesneven et compte 1000 communiants[23]. La cure est présentée par l'évêque. Le territoire, borné au nord par la mer, est fertile en toutes sortes de grains et très bien cultivé. (...)[24] »
La loi du fait de Plouescat et Sibiril des succursales de la paroisse de Cléder[25].
Jean Le Breton[26], nommé recteur de Sibiril en , prêtre réfractaire, fut arrêté en , ainsi que les recteurs de Plounévez et Tréflez et de deux vicaires[27] par Auguste Detung, officier commandant du régiment du Rouergue, alors stationné à Saint-Pol-de-Léon ; ces prêtres furent incarcérés le à la prison des Carmes de Brest, mais libérés dès le . Persistant dans son refus de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, il fut à nouveau incarcéré en à l'abbaye Notre-Dame de Kerlot (en Plomelin), puis à Landerneau ; son âge lui évita la déportation, mais il fut condamné à la prison à vie. Libéré le , il vécut dans la clandestinité jusqu'en 1803, puis redevint recteur de Sibiril jusqu'à son décès le . Lan Inisan affirme qu'il a participé à la bataille de Kerguidu, mais c'est impossible car il était à cette date emprisonné près de Quimper[28].
En 1793, les paysans révoltés du Léon, dont ceux de Sibiril (parmi eux Jean Kéranguéven[29], métayer, joua selon Lan Inisan, un rôle de meneur parmi les révoltés), après leur défaite lors de la bataille de Kerguidu, se soumirent à Canclaux, remirent leurs armes, des otages, et payèrent les frais de l'expédition[30]. Le juge de paix de Saint-Pol, le , « considérant (...) que les soulèvements et attroupements continuels (...) ne se font dans les campagnes qu'au son du tocsin qui se fait entendre d'une paroisse à l'autre (...), prions (...) les citoyens commandant les volontaires nationaux, (...) faire descendre toutes les cloches des paroisses de Plougoulm, Sibiril, Cléder, Tréflaouénan, Plouzévédé, Berven et Plouénan, afin d'éviter les rassemblements qui se forment journellement et qui occasionnent une insurrection dans ces paroisses ». Décidée avant même la bataille de Kerguidu, cette mesure fut appliquée seulement après celle-ci.
Jean Prigent, né le à Lanneusfeld en Sibiril, marié le à Tréflaouénan avec Jeanne Le Roy, maire de Plouzévédé à partir de , participa le à l'émeute du bourg de Plouescat ; il nia y avoir joué un rôle de meneur, mais le tribunal criminel de Brest le condamna à mort, attendu que « Jean Prigent est (...) convaincu d'avoir porté les armes à la tête de 1 500 révoltés qui se rendirent avec des fusils, fourches, faux et bâtons et par la suite dans le même jour au bourg de Plounévez ». Il fut guillotiné le à Lesneven[28].
François Corrigou, né le à Sibiril, ancien chapelain des Ursulines de Saint-Pol, ainsi que François Le Gall[31], tous deux prêtres réfractaires, et Anne Le Saint[32], dite "Anna Pennannéac'h" (du nom de la ferme d'où elle était originaire), qui les avait cachés furent arrêtés à Plouénan, dénoncés par un prêtre jureur ; tous les trois furent guillotinés le à Quimper[33]).
Les communes de Plougoulm, Sibiril et Cléder acceptent les conditions suivantes : « tous les particuliers (...) seront désarmés dans tiers [trois] jours à la diligence de leurs conseils généraux (...) et tous les fusils seront remis et toutes autres armes offensives, aux administrateurs de leurs districts respectifs (...) ; le contingent des dites communes sera fourni dans tout délai de demain (...) ; les frais de l'emploi de la force armée et autres dépenses nécessitées par la révolte des paroisses seront réglées par une contribution dont la masse sera répartie entre les dites paroisses de Plougoulm, Sibiril et Cléder, et payée dans tiers jours après qu'elle sera connue ; (...) les principaux coupables et les chefs de l'insurrection dans chacune des trois communes seront désignés par elles aux commissaires ; (...) les cloches des dites paroisses seront descendues (...) ; les ponts abattus par les rebelles seront rétablis aux fais des paroisses insurgées (...) ; les communes de Plougoulm, Sibiril et Cléder fourniront chacune quatre otages de choix et parmi leurs notables habitants pour sûreté de l'accomplissement des conditions ci-dessus (...) ». Le , le conseil municipal de Sibiril accepta ces conditions, « sauf que nous ne pouvons répondre d'exercer aucune voie à l'égard des coupables, reconnaissant tous notre faute, ne voulant dorénavant vivre qu'en qualité de frères, d'amis de la patrie et de bons citoyens » et désigna comme otages Hervé Péron, procureur de la commune, François Stéphan et Henry Queviger. Sibiril dût payer 9 000 livres[34].
Marie Michelle Nouël de Lesquernec, veuve de Nicolas Éon du Vieux-Châtel, propriétaire du château de Kérouzéré, resta pendant la Terreur dans son château sans être inquiétée[28].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Sibiril en 1845 :
« Siberil ou Sibiril : commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Keravel, Moguéric, Kernavalot, Kersauzon, Saint-Maudez, Kerhardis, Penfeunteniou, Kerouzern, Kerminguy. Maisons importantes : châteaux de Trohéon[35], de Kerouzéré. Superficie totale : 1 181 hectares, dont (...) terres labourables 694 ha, prés et pâtures 81 ha, bois 48 ha, vergers et jardins 9 ha, canaux et étangs 2 ha, (...), landes et incultes 200 ha (..). Moulins : 3 (de Penfeunteniou, de Kerouzéré, de Kerlan, à eau). Le château de Kerouzéré (...), depuis 1790 (...) a servi pendant quelque temps de collège pour Saint-Pol. (...) Il y a foire à Sibiril le 28 octobre, le 6 et le 27 décembre ; le lendemain lorsqu'un de ces jours est férié. On parle le breton[36] »
Le journal Océan , reprenant un article de l'Écho de Morlaix, écrit le :
« Conséquences de la misère. De nombreuses maladies, telles que dyseneries, fièvres putride, etc.. sévissent en ce moment dans plusieurs communes rurales du Léonais : une affreuse misère et la mauvaise alimentation qui en est la conséquence, en favorisent le développement et en multiplient les cas. Ainsi les communes du nord du canton de Landivisiau ont déjà enregistré plusieurs décès de ce genre : dans les communes de Plouzévédé, Guiclan, Sibiril ; à Plouénan, particulièrement, où les indigents ne se nourrissent guère que de légumes crus, la classe pauvre a été cruellement décimée[37]. »
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Sibiril écrit : « Ici on ne se sert que de l'idiome breton. on ne comprendrait pas une autre langue ». Répondant en 1904 à une enquête de l'inspection académique, l'instituteur de Sibiril écrit : « exceptant les personnes d'un certain âge, les habitants de la commune peuvent parler ou entendent le français », mais « s'expriment couramment en breton ». Il ajoute : « Si l'enseignement religieux, le catéchisme compris, était donné en français, notre tâche serait considérablement facilitée et les progrès des enfants beaucoup plus rapides. D'autre part la fréquentation scolaire serait beaucoup plus régulière car tous les enfants viendraient à l'école pour apprendre le français, en vue de l'étude du catéchisme »[38].
Des Johnnies originaires de Sibiril trouvèrent la mort lors du naufrage du Hilda dans la nuit du 17 au [39]. En tout ce sont 70 Johnnies, membres des cinq compagnies Pichon[40], Quiviger[41], Jaouen[42], Calarnou[43] et Tanguy[44] (la liste précise des victimes est indiquée dans le journal L'Univers du [45]) qui périrent en tout dans cette catastrophe[46].
L'inauguration de la ligne de chemin de fer des Chemins de fer départementaux du Finistère allant de Plouescat à Saint-Pol-de-Léon, via Sibiril, eut lieu le [47] (les travaux avaient été entrepris en 1905[48]). Cette ligne, surnommé "train-patate", servit à transporter légumes et passagers jusqu'à Saint-Pol-de-Léon ; mais la nécessité d'un transbordement coûteux en gare de Saint-Pol-de-Léon ou de Roscoff (la ligne de Plouescat à Saint-Pol-de-Léon étant à voie métrique à la différence de celle de l'Ouest-État au départ de Saint-Pol-de-Léon ou de Roscoff) fit que beaucoup de paysans préférèrent continuer à transporter leurs productions maraîchères en charrette jusqu'à l'une ou l'autre de ces deux gares[49] ; elle ferma en 1946[50].
Le , avec un grand déploiement de forces, l'inventaire des biens d'église de Sibiril pût être fait sans incidents graves, le clergé ayant prêché énergiquement le calme ; les portes de l'église paroissiale étant fermées, elles furent forcées par des crocheteurs aidés de quelques soldats[51].
« L'agent du fisc arrive à six heures du matin, la foule entoure l'église, et le tocsin sonne. La porte placée au fond du porche est enfoncée à coups de pique et de hache. L'agent du fisc opère à la lueur des falots. Dans la sacristie est le vicaire. Il dit qu'il n'ouvrira jamais. La porte vole en éclats. L'inventaire est terminé au bout d'une demi-heure[52]. »
En , le bateau de pêche Marie-Françoise, de Moguériec, mouillé à l'Île de Sieck, rompit ses amarres et se brisa à la côte[53]. De nombreux sauvetages sont évoqués dans la presse de l'époque, par exemple celle d'une gabare de Henvic sur le point de couler face à Mogériec en [54] ou celle d'un jeune marin de l'Hirondelle en [55].
Le monument aux morts de Sibiril porte les noms de 70 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux Étienne Rozec, maître canonnier, est mort lors du naufrage du cuirassé Suffren ; Jacques Prigent a été tué à Arsimont dès le et Ernest Saout le lendemain à Maissin, tous les deux sur le front belge ; Yves Bihan, Jean Boulc'h, Claude Jacq et Charles Séité sont morts alors qu'ils étaient prisonniers de guerre en Allemagne ; Yves Floc'h est mort à Tunis des suites d'une maladie ; Jacques Jacq est mort en Grèce ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français, dont Joseph de La Lande de Calan, maire de Sibiril, mort des suites de blessures accidentelles à l'hôptal temporaire no 12 de Vadelaincourt (Meuse)[56].
Le monument aux morts de Sibiril porte les noms de 19 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles, Hervé Rohou est un marin mort au large de Dunkerque lors du torpillage du torpilleur Siroco le ; Mathurin Abjean est mort à Beyrouth (Liban) ; Yves Péron est mort, victime de bombardements soviétiques, alors qu'il était prisonnier de guerre en Prusse-Orientale et Jean Riou est aussi mort alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne[56].
Trois aviateurs britanniques (Robert Holt et deux inconnus), morts en combat aérien le , sont enterrés dans le cimetière de Sibiril[57].
Quatre soldats (O. Guivarch, P. Le Guen, R. Meudec, C. Seité) originaires de Sibiril sont morts pour la France pendant la Guerre d'Algérie[56].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Maires avant 1940
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1945 | 1945 | Yves Bervas | Cultivateur propriétaire. Déjà maire entre 1919 et 1943 | |
1947 | 1951 | Comte Olivier de La Lande de Calan | Croix de guerre 1939-1945 Déjà maire entre 1941 et 1945 | |
1951 | 1959 | Jean Marie Guillerm | ||
1959 | 1965 | Alexis Guivarc'h | ||
1965 | 1971 | Yves Le Gall | ||
1971 | 1977 | Joseph Grall | ||
1977 | 1995 | Paul Quéguiner[68] | Agriculteur | |
1995 | 2001 | Paul Prémel[69] | Lieutenant-colonel des troupes de marine | |
2001 | en cours | Jacques Edern[70] | DVG | Agriculteur retraité ancien conseiller général. Élu pour un 4e mandat en mai 2020 Président de la Communauté de communes |
Les données manquantes sont à compléter. |
De nombreux autres personnages connus sont descendants de cette famille.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[76]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[77].
En 2021, la commune comptait 1 168 habitants[Note 5], en évolution de −4,26 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 168 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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