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Elle a été nommée d'après le financier Nicolas Beaujon (1718-1786), un des hommes les plus riches de France au XVIIIesiècle, qui possédait un domaine de 12 hectares dans le secteur, alors non urbanisé, où il avait fait construire la folie Beaujon (à l'actuel croisement entre l'avenue de Friedland et la rue Balzac). L'avenue de Friedland s'appelait d'ailleurs jusqu'en 1864 le «boulevard Beaujon».
La rue est principalement bordée par des immeubles haussmaniens.
No1: l'écrivain Octave Mirbeau habitait à cette adresse durant la Première Guerre mondiale et y mourut en 1917. De 1939 à 2002, le rez-de-chaussée abrita le magasin de livres rares et d'autographes du libraire Pierre Berès (1913-2008) et du siège social des Éditions de La Palme qu'il fonda avec Maurice Goudeket, le mari de Colette, en 1950. Ont également habité à cette adresse le marquis Adrien-Jules de Lasteyrie du Saillant (1810-1883) et le critique gastronomique Nicolas de Rabaudy[réf.nécessaire].
No11: immeuble en pierre de taille bâti à l'emplacement de l'hôtel particulier de Ferdinand d'Orléans (1844-1910), duc d'Alençon, dont la femme, née Sophie-Charlotte de Wittelsbach, périt en 1897 dans l'incendie du Bazar de la Charité[1]. Le duc de Nemours, père du duc d'Alençon, y avait fait remonter, à l'angle de l'avenue Hoche, un portique provenant de l'ancienne chapelle du château de Saint-Cloud ainsi que, dans la cour, d'autres éléments architecturaux provenant de ce palais.
No15: ancien hôtel particulier de M. H. Prat (en 1910)[réf.nécessaire]. Un immeuble moderne l'a remplacé. Actuel siège de la société ERP FACTORY, il fut auparavant celui de la SSII GFI Informatique.
No20, et 29, avenue Hoche: emplacement d'une des entrées du couvent de la congrégation Notre-Dame des Sœurs Augustines, dit couvent du Roule, après leur expropriation du 205, rue du Faubourg-Saint-Honoré, et fermé à son tour en 1906. L'immeuble en pierre de taille qui s'élève désormais à cette adresse a été habité par le cinéaste Jean Curtelin (1932-2000) et par l'acteur Gardner McKay (1932-2001)[réf.nécessaire].
No24: on trouvait autrefois à cet emplacement, à l'angle de l'avenue Hoche (alors avenue de la Reine-Hortense), le Tattersall français, créé en 1854, établissement public où l'on vendait chevaux et équipages de luxe. Une école de dressage y était annexée. L'établissement subsista jusque vers 1900. L'Étrier de Paris y organisa le un « manège paré » en présence du président Félix Faure, au cours duquel Mme Segond-Weber, descendue d'une chaise à porteurs, déclama Cyrano de Bergerac devant Edmond Rostand à la tribune[réf.nécessaire].
No36: ancien hôtel du DrJoseph Grancher (1843-1907), l'un des pionniers de la vaccinationantirabique, qui avait épousé en 1879 Rosa Abreu, riche veuve d'un planteur cubain. Ils firent construire vers 1890 ce bel hôtel particulier qui abrite aujourd'hui un centre d'affaires[réf.nécessaire].
Postérité littéraire
Le chapitre XXV de la première partie des Exploits de Rocambole ou les drames de Paris de Ponson du Terrail s'intitule « L'hôtel de la rue Beaujon »:
«Le baronnet sir Williams prit possession du petit hôtel loué par Colar rue Beaujon, et cela le lendemain même du jour ou Bastien s'était présenté rue Saint-Lazare. L'hôtel n'était, à vrai dire, qu'un pavillon de deux étages, situé entre cour et jardin. Bâtie par un jeune fou, le duc de L…, deux années auparavant, et meublée par lui avec une élégante prodigalité, cette charmante retraite s'était trouvée abandonnée de son maître au bout de six mois à peine. Le jeune duc, à la suite de sa rupture avec mademoiselle X…, de l'Opéra, s'était brulé la cervelle. L'héritier du duc, bon gentilhomme de province, peu soucieux d'habiter Paris, avait loué l'hôtel tout meublé. Un prince russe venait de le quitter lorsque sir Williams en prit possession, au prix annuel de vingt-cinq mille francs de loyer.»