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vente de bienfaisance De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Bazar de la Charité est une vente de bienfaisance organisée à partir de 1885 à Paris par le financier Henri Blount et présidée par le baron de Mackau[1]. Il s'agissait de vendre des objets — objets d’arts, bibelots, tableaux, bijoux, livres et toutes pièces provenant de dons[1]:8 — au profit des pauvres.
Incendie du Bazar de la Charité | |
« Incendie du Bazar de la Charité : le sinistre ». Gravure de Fortuné Méaulle (d'après un dessin d'Osvaldo Tofani). Une du Supplément illustré du Petit Journal du . | |
Type | Incendie |
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Pays | France |
Localisation | rue Jean-Goujon, Paris |
Date | |
Site web | « Mémorial des victimes de l'incendie », sur bazardelacharité.fr |
Bilan | |
Morts | plus de 125 victimes |
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L'histoire de cette manifestation mondaine a été marquée par la catastrophe du , due à un incendie causé par la combustion des vapeurs de l'éther utilisé pour alimenter la lampe d'un projecteur de cinéma[2]. L'incendie cause la mort de 125 personnes dont 118 femmes - souvent entravées voire brûlées vives par leurs corsets et robes à crinoline, extrêmement malcommodes et inflammables - parmi lesquelles Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon (sœur de l'impératrice « Sissi »), la peintre et céramiste Camille Moreau-Nélaton et Madame de Valence et ses deux filles.
Spectaculaire, le nombre de femmes victimes semble refléter la composition de la salle, très majoritairement féminine : parmi le millier de personnes présentes, on ne compte alors qu'une quarantaine d'hommes (essentiellement des organisateurs), soit une proportion d'environ 5 % qui correspond à celle des victimes masculines[3]. Cette tragédie, qui a marqué bien des esprits de l'époque, a suscité de nombreuses réactions, dont certaines mettaient en question l'avenir du cinéma, un loisir encore très récent (1895) et considéré comme un simple divertissement de foire[4].
Le Bazar de la Charité est, à l'origine, un consortium de plusieurs œuvres de bienfaisance, qui louent un local ou un espace d'exposition en commun, afin de réduire leurs dépenses et de permettre de grouper acheteurs et invités. Installé, de 1885 à 1887, rue du Faubourg-Saint-Honoré, en 1889 place Vendôme et, en 1888 et de 1890 à 1896, rue La Boétie[1]:6, il est transféré, en 1897, aux nos 15 et 17 de la rue Jean-Goujon dans le 8e arrondissement, sur un terrain mis gracieusement à disposition par le banquier Michel Heine[5].
Ce terrain était alors occupé par un hangar en pitchpin de quatre-vingts mètres de long sur treize de large, loué le 20 mars 1897 par le baron Armand de Mackau au curé Delamaire[6],[7].
Le 6 avril 1897, le baron Armand de Mackau réunit les responsables du Bazar de la Charité : la duchesse d'Alençon, duchesse en Bavière et sœur de l'impératrice d'Autriche, sa belle-fille, la duchesse de Vendôme – née Henriette de Belgique, nièce du roi Léopold II et du roi Carol Ier de Roumanie –, la duchesse d'Uzès, la marquise de Saint-Chamans, la comtesse Greffuhle, la générale Février, la marquise de Sassenay, et leur annonce que le Bazar sera décoré pour représenter une rue de Paris au Moyen Âge avec ses éventaires, ses échoppes aux enseignes pittoresques, ses étages en trompe-l'œil, ses murs tapissés de lierre et de feuillage.
Le bâtiment, d’une longueur de 80 mètres et d'une largeur de 13 mètres, est organisé de la façon suivante : deux portes à double battant ouvrent sur une vaste allée centrale, bordée le long des murs de vingt-deux comptoirs en bois ; Les comptoirs portent des noms évocateurs : « À la tour de Nesle », « À la truie qui file », « Au lion d’or », « Au chat botté ».
A gauche de l’entrée, une loggia accueille les bureaux, à droite se trouve le « salon des dames », en face se trouve un buffet, assorti d’une cuisine et d’une cave.
L’arrière du hangar donne sur une cour intérieure d'environ 15 mètres de profondeur, cernée de murs dont ceux de l’« Hôtel du Palais » et de l'imprimerie du journal La Croix ; adossé à la façade arrière du hangar se trouve un local abritant le cinématographe.
En effet, le Bazar proposera, sous un appentis, un spectacle de cinématographe où l'on pourra, pour cinquante centimes, voir les images animées des frères Lumière projetées par un appareil de 35 mm Normandin et Joly : La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat et L'Arroseur arrosé.
Monsieur Normandin, l'entrepreneur chargé des représentations cinématographiques, n'est cependant pas très satisfait de ce local et s'en ouvre au baron de Mackau :
« — Je n'ai pas assez de place pour loger mes appareils, les tubes d'oxygène et les bidons d'éther de la lampe Molteni. Il faut aussi séparer le mécanicien du public. Les reflets de la lampe risquent de gêner les spectateurs.
— Nous ferons une cloison en toile goudronnée autour de votre appareil. Un rideau cachera la lampe.
— Et mes bouteilles et mes bidons ?
— Vous n'aurez qu'à les laisser sur le terrain vague, derrière votre local. »
Les ventes sont organisées pour durer 4 jours : les 3, 4, 5 et .
La première journée, le lundi 3 mai, est honorée par la présence de Mlle de Flores, fille de l'ambassadeur d'Espagne.
Le mardi 4 mai, la vente est aussi honorée de la présence d'une Altesse Royale, la duchesse d'Alençon. Membre de la Maison royale de Bavière, sœur de l'impératrice d'Autriche et de l'ex-reine des Deux-Siciles, petite-fille par alliance du roi des Français, Louis-Philippe Ier, la princesse, qui vient de fêter ses cinquante ans, est apparentée à tout le gotha européen.
Les vingt-deux comptoirs ainsi que le Buffet sont tenus par des dames appartenant à la plus haute aristocratie française ou à la grande bourgeoisie. Ils comptent en général une dizaine de femmes chacun.
Le nonce apostolique Eugenio Clari arrive rue Jean-Goujon à 16 heures. Il bénit le Bazar de la Charité et, après un tour rapide, s'en va sans que la foule qui se presse là s'en rende bien compte. Il est raccompagné par les membres du comité qui seront dehors au moment de l'incendie.
On évoque entre 1200 et 1700 personnes présentes lors de la présence du nonce. Après son départ, quelques minutes avant l'incendie, il en restait de 800 à 1200 dont au moins une quarantaine d'hommes, parmi lesquels les membres du Comité d'organisation.
Vers 16 heures, la duchesse d'Alençon, qui préside le stand des noviciats dominicains situé à une extrémité de la galerie, murmure à l'une de ses voisines, Mme Belin :
« — J'étouffe… »
Mme Belin répond : « Si un incendie éclatait, ce serait terrible ! »
Vers 16 h 15 survient l'accident fatal : la lampe de projection du cinématographe a épuisé sa réserve d'éther et il faut la remplir. Monsieur Bellac, le projectionniste, demande à son assistant Grégoire Bagrachow[a] de lui donner de la lumière. Plutôt que d'ouvrir le rideau en toile goudronnée, celui-ci fait l'erreur d'allumer une allumette, l’appareil est mal isolé et les vapeurs d'éther s’enflamment.
Quelques instants après, alors que les organisateurs — parmi lesquels figure le duc d'Alençon — ont été informés de l'accident et commencent déjà à faire évacuer, dans le calme, les centaines de personnes présentes dans le hangar, le rideau prend feu, enflamme les boiseries, puis le feu se propage au velum goudronné qui sert de plafond au Bazar. Un témoin dira[8] :
« Comme une véritable traînée de poudre dans un rugissement affolant, le feu embrasait le décor, courait le long des boiseries, dévorant sur son passage ce fouillis gracieux et fragile de tentures, de rubans et de dentelles. »
Au grondement de l'incendie répondent les cris de panique des 1 200 invités qui tentent de s'enfuir en perdant leur sang-froid. Certaines personnes tombent et ne peuvent se relever, piétinées par la foule tâchant désespérément d'échapper aux flammes.
La duchesse d'Alençon dit à la jeune comtesse Mathilde d'Andlau :
« Partez vite. Ne vous occupez pas de moi. Je partirai la dernière. »
À l'extérieur, les pompiers de ce qui est alors le Régiment de sapeurs-pompiers de Paris arrivent sur les lieux en à peine dix minutes pendant que des grappes humaines surgissent du bazar transformé en brasier, par les deux seules portes d'accès dont l'une, celle de gauche, sera rapidement bloquée par des corps.
D'autres visiteurs tentent de se sauver par la cour intérieure. Une partie, moins d'une centaine, par un passage étroit, qui ramène à la rue Jean Goujon, sur la gauche du bâtiment en feu. Mais la fumée, la chaleur, l'amoncellement des corps finira par le rendre inaccessible. Une autre partie, environ une cinquantaine de personnes, par des échelles de près de dix mètres, plaquées au mur de l'imprimerie La Croix, par ses ouvriers. Et une dernière partie, environ 150 personnes, sera sauvée grâce à l’intervention des cuisiniers de l’hôtel du Palais. MM. Gomery et Édouard Vaudier descellent trois barreaux sur quatre d'une lucarne des cuisines à 1,80 mètre du sol et passent des chaises dans la cour pour aider les rescapés à s’extirper de la fournaise. L'hôtel du Palais était la possession de la famille Roche-Sautier[9],[10].
Un quart d’heure à peine après le début de l’incendie, tout est consumé : le hangar n’offre plus l’aspect que d’un amoncellement de poutres de bois calcinées, mêlées de cadavres atrocement mutilés et carbonisés.
« On vit un spectacle inoubliable dans cet immense cadre de feu formé par l'ensemble du bazar, où tout brûle à la fois, boutiques, cloisons, planchers et façades, des hommes, des femmes, des enfants se tordent, poussant des hurlements de damnés, essayant en vain de trouver une issue, puis flambent à leur tour et retombent au monceau toujours grossissant de cadavres calcinés[11]. »
— Le Figaro du 5 mai 1897
Les 112 corps calcinés des victimes de l'incendie sont portés au Palais de l'Industrie afin que les familles puissent les identifier[b].
Le nombre de victimes directes de l'incendie varie suivant les sources :
Au-delà du fait que les femmes étaient très largement majoritaires lors de l’événement, une explication d'ordre vestimentaire est également à prendre en compte : les femmes des classes sociales supérieures portent alors pantalon en dentelle, cerceau métallique, un premier jupon, un second jupon à volants, un troisième jupon et enfin la robe, faisant ainsi obstacle à leur fuite en cas d'incendie et représentant autant de tissus hautement inflammables[20].
En effet, parmi les morts, on dénombre une très large proportion de femmes, de souche aristocratique ou de la grande bourgeoisie, mais aussi de conditions plus modestes[21], dix-sept mineures (la majorité est alors à vingt-et-un ans) dont cinq enfants de moins de dix ans.
Parmi les institutions victimes de cette tragédie se trouvait, au comptoir no 17, l’Œuvre des saints-anges, dont la présidente, la baronne douairière de Saint-Didier, et plusieurs autres membres périrent dans l’incendie. L’Œuvre des saints-anges survécut à ce drame et compte aujourd’hui parmi les rares institutions présentes lors de l'incendie du Bazar de la Charité encore en activité.
Une autre institution présente, de la famille religieuse de saint Vincent de Paul, n'a pas été épargnée : treize Dames de la Charité et trois Filles de la Charité ont péri dans les flammes[22].
Hormis les organisateurs, on compte aussi quelques jeunes hommes de la « bonne société », dont le nombre est difficile à estimer, puisque le Bazar est également l’occasion pour eux de fréquenter les jeunes filles aristocrates qui assistent les dames des bonnes œuvres. L'œuvre de charité est une activité à laquelle se livraient plus particulièrement les femmes des couches sociales supérieures, et dans laquelle, en principe, « un homme n'avait pas sa place[23] ». Les victimes masculines sont au nombre de 7 (dont deux enfants et quatre hommes de plus de soixante ans) parmi les 125 victimes. Le nombre de blessés s'élève, quant à lui, à au moins 250 personnes[24].
Face à l’écrasante majorité de femmes parmi les victimes et d’après certains témoignages, une rumeur s'est propagée, d'après laquelle les hommes de la haute société présents au moment de l’incendie auraient tout mis en œuvre pour se tirer des flammes, bousculant, piétinant et jouant de la canne et du poing pour se frayer le passage, au détriment des femmes livrées au feu, écrasées au sol et étouffées. Comme l’explique notamment l’historien Michel Winock[21], les journaux de l’époque relaient massivement cette idée, dénoncent et brocardent les hommes de la haute société, mais aussi louent le courage d’hommes du bas peuple qui ont tiré des personnes des flammes au péril de leur vie.
Tels qu’ils ont été rapportés par une religieuse rescapée, les derniers instants de la duchesse montrent grandeur d’âme et abnégation. Demeurée au comptoir du Noviciat en compagnie de quelques personnes, elle se préoccupe d’abord d’organiser la sortie des plus jeunes, des clientes et de ses vendeuses par une petite porte derrière le comptoir.
« On l’entend dire : “Les jeunes d’abord, puis les visiteuses”. Puis elle ajoute : “Partez ! Ne vous occupez pas de moi, je partirai la dernière.” Lorsque la duchesse songe enfin à partir, elle se dirige vers la porte principale, car c’est là qu’elle a aperçu son mari pour la dernière fois. Mais le chemin est impraticable, ainsi que la petite porte derrière le comptoir. Une religieuse vient s'effondrer à ses pieds : “Ô Madame, quelle mort !” ; elle lui répond : “Oui, mais dans quelques minutes, pensez que nous verrons Dieu !”, qui seront ses dernières paroles[25]. »
Elle meurt en compagnie de la vicomtesse de Beauchamp, qu'elle prend dans ses bras pour lui masquer la mort qui l'attend. Nul ne sait si elle mourut asphyxiée ou brûlée vive, mais la dépouille montre les contractions de son corps. La dépouille est identifiée par son dentiste qui reconnaît ses dents et son bridge en or.
Après une messe de funérailles célébrée le en l'église Saint-Philippe-du-Roule, elle est inhumée dans la chapelle royale de Dreux.
D'après « La terrible Catastrophe du . Liste complète des victimes, des blessés, des sauveteurs et des bienfaiteurs », qui donne de plus cinq victimes indirectes, et présente dans l'ordre « les Dames » (femmes mariées ou religieuses), « les Damoiselles », et « les Messieurs »[18].
Quelques corps non identifiés et non réclamés appartiennent probablement à des domestiques.
Le général Léon de Poilloüe de Saint Mars, une des têtes de turc favorites d'Alphonse Allais, meurt d'une crise cardiaque en apprenant la mort de sa sœur dans l'incendie. Il s'est avéré plus tard qu'elle avait survécu.
Le duc d'Aumale est terrassé par une crise cardiaque le , après avoir rédigé une vingtaine de lettres de condoléances aux familles des victimes de la noblesse. Il venait d'apprendre le décès de sa nièce par alliance, la duchesse d'Alençon, dans cette catastrophe.
Le , un service funèbre a lieu en la cathédrale Notre-Dame de Paris en présence du président de la République Félix Faure et du gouvernement. Le sermon fut prononcé par le prêtre dominicain Marie-Joseph Ollivier qui donna une interprétation politique à la tragédie.
Dans ses mémoires d'enfance intitulés Comment j'ai vu 1900, la comtesse de Pange, qui avait neuf ans lors de la tragédie, écrit :
« J'entendis âprement discuter le sermon que fit le père Ol[l]ivier à la cérémonie funèbre à Notre-Dame. Profitant de la présence des ministres et des ambassadeurs, il présenta le désastre comme un nécessaire holocauste offert au ciel en réparation des crimes du gouvernement. […] Les journaux d'opposition soutenaient cette thèse avec violence, mais je me souviens que mon père blâmait le père Ol[l]ivier, disant que c'était maladroit de critiquer le gouvernement alors que les ministres anticléricaux faisaient un geste méritoire en assistant officiellement à une cérémonie religieuse. »
— Pauline de Broglie, Comment j'ai vu 1900
Face au nombre de femmes de la bonne société présentes parmi les victimes, la presse du temps exalte le courage de sauveteurs de condition modeste et ironise sur les « chevaliers de la Pétoche » et les « marquis de l'Escampette[26] ». À ces imputations s'ajoute la réaction de la journaliste féministe Séverine, qui titre un article « Qu'ont fait les hommes ? » en une de L'Écho de Paris du [27], et écrit dans Le Journal à propos de la fuite supposée d'hommes présents lors de la catastrophe. Le comte Robert de Montesquiou, qui ne semble pas avoir été présent lors de l’incendie, fut néanmoins accusé par Marie de Heredia de s'être frayé un passage en frappant les femmes et les enfants avec sa canne, et se battit en duel avec Henri de Régnier pour laver son honneur[28]. À l’inverse, des journaux comme Le Gaulois ou Le Journal du Loiret soulignent le rôle positif d'hommes pendant l'évacuation[29].
Dans son Journal, Léon Bloy, sur un ton qui détonne franchement par rapport aux différents hommages rendus aux victimes[c], écrit :
« Tant que le nonce du pape n'avait pas donné sa bénédiction aux belles toilettes[31], les délicates et voluptueuses carcasses que couvraient ces belles toilettes ne pouvaient pas prendre la forme noire et horrible de leurs âmes. Jusqu'à ce moment, il n'y avait aucun danger. Mais la bénédiction, la Bénédiction, indiciblement sacrilège de celui qui représentait le Vicaire de Jésus-Christ et par conséquent Jésus-Christ lui-même, a été où elle va toujours, c'est-à-dire au Feu, qui est l'habitacle rugissant et vagabond de l'Esprit-Saint. Alors, immédiatement, le Feu a été déchaîné, et tout est rentré dans l'ordre…[32] »
— Léon Bloy, Mon journal (1892-1917)
Peu de temps après l'incendie, le terrain de la rue Jean-Goujon sera racheté à Michel Heine par le baron de Mackau[d]. Une souscription est lancée, à l'initiative du cardinal Richard, archevêque de Paris, pour acheter le terrain où avait eu lieu l'incendie, afin d’y construire une chapelle commémorative. Celle-ci sera édifiée par l’architecte Albert Guilbert.
La première pierre est posée le , et la Chapelle Notre-Dame-de-Consolation est inaugurée le sous l’égide du cardinal Richard[34].
Cette chapelle d'expiation appartient à l'association Mémorial du Bazar de la Charité[35], composée de descendants des victimes de l'incendie du , et fait l’objet d’un classement au titre de monument historique depuis le [36].
Abritant les 86 000 objets sortis des décombres, elle est dédiée aux victimes dont 126 noms sont inscrits sur six plaques de marbre noir en lettres d'or dans la chapelle[17], et accueille la communauté catholique de langue italienne de Paris de 1953 à fin 2012. Le bail est alors renouvelé avec le prieuré Saint-Denis (communément appelé chapelle Sainte-Germaine de Wagram) de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X[e].
L'arrêté préfectoral en date du octroie une concession gratuite aux victimes de l'incendie du .
La Ville de Paris fait élever un monument « Aux victimes non reconnues de l’incendie du Bazar de la Charité - » au cimetière du Père-Lachaise dans la 92e division. Le monument est entretenu par la ville de Paris.
Ce drame est indirectement à l'origine de la création des salles de cinéma et a grandement contribué à l'amélioration des réglementations sur la sécurité incendie, l'évacuation et les matériaux de construction des lieux publics[37].
Une fois les résultats de l'enquête connus, beaucoup considèrent la carrière du cinéma comme terminée. Sous la pression de la haute société, les projections sont d'ailleurs un temps interdites[38],[39],[40], avant que l'intérêt de l'invention et son développement à l'étranger ne passent outre le ressentiment des victimes endeuillées. L'idée de créer des lieux sécurisés et consacrés uniquement au cinématographe (les futures salles de cinéma) est née à la suite de la crainte envers ce nouveau média engendrée par ce drame.
Les frères Lumière mirent également au point un système de lampe électrique pour supprimer le risque d'incendie[41].
L'œuvre de bienfaisance se poursuit après la catastrophe. En 1917, une vente sur le même modèle est organisée 84, rue de Grenelle[43].
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