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épisode biblique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Portement de croix ou Montée au calvaire est un épisode de la vie de Jésus-Christ se déroulant durant la Passion et qui rapporté par les Évangiles synoptiques[1],[2],[3]. Condamné à mort, Jésus doit porter sa croix pendant la montée au Golgotha où il est ensuite crucifié. En fait, dans la tradition historique romaine, le condamné ne porte véritablement que le bras horizontal (patibulum) devant former la croix par fixation sur le bois vertical déjà planté sur le lieu du supplice. Cette scène est souvent représentée dans l'art religieux : chaque église catholique a son Chemin de croix ; peintres, sculpteurs, tapissiers, fabricants de vitraux, etc. ont souvent été inspirés par cette thématique. Certains moments particuliers de cette Montée au calvaire comme l'aide apportée par Simon de Cyrène ou le moment où sainte Véronique essuie le visage du Christ sont fréquemment représentés également.
Cet épisode de la Passion détaillé dans les différentes stations du Chemin de croix[n 1] est suivi de la Crucifixion largement représentée et devenue le symbole du christianisme, puis par les scènes de Descente de croix, suivie de la Déploration du Christ où autour du corps du Christ mort sont rassemblés sa mère, saint Jean, le plus souvent les trois Maries et parfois d'autres personnages, en particulier Joseph d'Arimathie et Nicodème ; quand la scène représentée met en avant seulement la Vierge Marie avec son fils mort sur les genoux c'est le terme Vierge de pitié ou Pietà ou Mater dolorosa qui est utilisé ; l'épisode suivant est la Mise au tombeau principalement représentée entre le XVe siècle et le XVIIe siècle. La représentation de l'ensemble de ces scènes se développe avec la dévotion pour la passion soutenue par l'octroi d'indulgences et promu et diffusé par l'ordre franciscain gardien du Saint Sépulcre à Jérusalem depuis le début du XIVe siècle. Elle connaît l'apogée de sa diffusion entre le XVe siècle et le XVIIe siècle prolongée dans l'art baroque religieux par la Contre-Réforme[4].
À la fin de l'époque médiévale des mystères dont la passion du Christ est un thème traditionnel sont représentés sur les parvis des cathédrales et autres places, un temps fort et spectaculaire est constitué par le Portement de croix, un certain nombre de ces pièces en vers sont encore connues aujourd'hui[n 2].
Les manifestations et processions du Vendredi saint de la Semaine sainte avec la participation souvent de confréries de pénitents, dont une des plus connues est celle de Séville mettent en scène la montée au calvaire.
Les supports de cette iconographie sont variés : outre les Chemins de croix dans la presque totalité des églises de culte catholique, ce sont des peintures murales, toiles ou panneaux de bois peints, retables mais aussi des sculptures ou des vitraux.
Les représentations du Portement de Croix dans l'art religieux sont très nombreuses. Le titre de l'œuvre peut être Le Christ portant la croix ou Le Christ portant sa croix ou Montée au calvaire. Ci-dessous quelques exemples :
Simon de Cyrène, aidant selon la tradition à porter la croix, est substitué dans ces représentations par le pauvre, le ladre (lépreux), le malade, le prisonnier, le pèlerin, le laboureur, le mendiant, la veuve, l'orphelin, le mal-marié suivi du docteur selon l'invocation de l'évangile Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive[10],[11]; ce thème particulier se développe principalement en Anjou mais aussi dans d'autres endroits du royaume du roi René entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle. Cette figuration correspond à un poème de cent vingt-deux vers en onze strophes dont la datation approximative est -, ce texte ainsi que l’exhortation évangélique accompagnent la peinture du Château de Montriou et de l'église Saint-Aubin des Ponts-de-Cé mais ces inscriptions sont aujourd'hui illisibles. Un moine copiste de l'Abbaye de Clairvaux du XVe siècle et donc contemporain en fait le relevé en l'attribuant au Roi René, ce manuscrit est conservé à la médiathèque du grand Troyes sous la référence 763 et partiellement numérisé[n 3],[12]. L'attribution au Roi René est discutée par Ubald d'Alençon en qui, en conclusion, penche pour les intégrer dans les beaux dictez du Roi René de la chapelle de Bernardin de Sienne à Angers aujourd'hui disparue[13]mais aussi par Chichmaref en [14] et encore aujourd'hui[15]. Ce portement de croix est répertorié six fois dans l'Anjou de l'époque: successivement la chapelle de Montriou à Feneu, l'Église Saint-Aubin des Ponts-de-Cé, le couvent des baumettes, l'église d'Auvers-sous-Montfaucon, le Prieuré Saint-Aubin des Alleuds et l'église du Lion d'Angers; deux autres avec quelques variantes sont visibles à l'église Notre-Dame de Chauvigny (l'humanité souffrante est associée et précédée par la hiérarchie de l'église et son clergé) et la collégiale Saint-Julien de Tournon-sur-Rhône; l'ensemble de ces réalisations se situe dans un créneau de quarante ans entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle, au-delà ce thème ne sera pas poursuivi.
Le roi René est également peintre, il offre une crucifixion de sa main aux Cordeliers de Laval. Si aucune peinture murale ne lui est attribuée, un patron de toile, aujourd'hui disparu, offert par Louis XI, héritier du roi rené en 1480, à Anne de Bretagne venant du château d'Angers est décrit dans un inventaire de comme un portement de croix "où Dieu porte la croix, où plusieurs mendiants et autres personnages aidant à porter la dite croix", le chanoine Urseau le premier[16] fait le rapprochement entre cette œuvre habituellement attribuée à René d'Anjou et les autres peintures murales[15].
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